Chapitre 4 : Ce passé évité de peu
- "Cette après-midi nous avons prévu d'aller visiter le camp d'extermination. Je vous avez prévenu que je vous dirais lorsqu'un passage sera particulièrement choquant et celui-ci en fait évidemment partit. Certains de mes collègues resteront ici, au gîte tantôt, je demanderais donc à ceux qui ne se sentent pas de venir de bien vouloir rester avec eux. Le but de cette sortie reste l'apprentissage des faits passés, nullement de vous choquer alors n'y voyait aucune gêne à vous abstenir de la suite du programme. Des ateliers et des scénettes seront mis en place pour vous occuper et vous apprendre très simplement ce qu'il se passait dans le camp d'extermination en vous épargnant la visite même et les détails plus dérangeants. Expliqua Shizori. Je vous laisses bien y réfléchir durant le déjeuner et je n'attendrais aucune réponse de votre part. Ceux qui veulent venir viendront et le reste restera tranquillement ici, j'espère que ça vous va ?"
Un "oui" en chœur rebondit au directeur qui leur sourit chaleureusement. Les portes du gîtes furent ensuite ouvrit et les enfants purent se précipiter dans la partie restauration.
Il fallait croire que ça leurs estomacs arrivaient à passer le choc. Les adultes en furent heureux tandis qu'ils les rejoignaient.
Le groupe avait mis une vingtaine de minutes à rentrer, arrivant pile poils pour l'heure du déjeuner qui se trouve être des hamburgers pour le plus grand plaisir des élèves.
Comme à ce qui ressemblait déjà à une habitude, les adultes se mirent à leur table, celle du fond tandis que les enfants étaient déjà à leurs siennes. Seul différence, aujourd'hui guides et ninjas avaient décidés de se mélanger un peu au lien d'être face à face ; une ligne venant de Konoha et l'autre d'ici.
Ce fût ainsi que Zeti se retrouva à côté de Shino avec qui il s'entendait bien. Tsuyu avait opté pour le côté amusant d'Anko tandis que Shizori avait préféré le calme de Tenzo et Rô, toujours de dos aux plus jeunes pour éviter que leurs visages ne soit connus. Et évidemment, Chikanori s'était glissé entre Kakashi et son brun.
Alors que le repas débutait, les deux ANBUS envoyèrent des regards fatigués au Rokudaime qui le leur rendit volontiers.
En vérité, il n'était pas question là de fatigue physique à proprement parler, bien qu'elle soit là aussi, mais plus d'une du à l'usure des règles contradictoires qu'on leur donnait.
Les membres de services spéciaux n'avaient pas le droit de retirer leurs masques en mission sauf pour manger très rapidement et en l'unique présence de leurs coéquipiers. De plus, le mot d'ordre de l'ANBU était la discrétion, les hommes y travaillant ne devait en aucun cas être au contact de leur cible ni même se faire voir par d'autres.
Pourtant, à l'instant d'aujourd'hui, Tenzo et Rô avaient été envoyés en mission pour protéger Kakashi et Kaguya seule sait combien c'était idiot. Ils ne devraient donc pas selon le protocole enlever leurs masques ni même être dans les parages vu le nombres de personnes dans les environs.
Hors, consignes de dernière minute, ils ne devaient pas effrayer les enfants ni même faire ressentir la présence d'un éventuel danger que leur présence indiquerait. Ainsi, ils avaient interdictions de s'écarter du groupe et se devaient de manger avec eux et d'enlever leurs masques.
Mais que devaient-ils réellement respecter ? Leur Hokage ou le protocole qu'ils suivaient depuis des années déjà ?
Tout était contraire et bancale, c'était épuisant de devoir s'adapter ainsi à ça.
Pourtant, on ne pouvait en vouloir à Naruto qui se démenait déjà mais qu'elle aubaine était-ce sur le terrain.
Ainsi, Tenzo et Rô avaient suivi la logique en enlevant leur masque seulement pour manger et lorsqu'ils étaient dans leur chambre commune à celle de Kakashi. Ce dernier savait de toute façon qui ils étaient, se serait idiot de le cacher donc. Le reste du temps, leur masque étaient sur leurs visages pour toutes les sorties qu'ils faisaient en bons gardes du corps qu'ils devaient être.
Le déjeuner continua tranquillement, les gamins parlants sans arrêter en arrière fond. Si ces derniers avaient eu ces fameux hamburgers si à la mode, les adultes avaient mangés des grillades, bien plus à leur goût il fallait le dire.
Encore une fois, ça avait été délicieux.
Puis, alors que le dessert était servi ; des mochis glacés aux différents parfums, Kakashi en profita pour pincer la cuisse à son voisin de table blond. La pression ayant été assez légère puisque tout à fait maîtrisée attira sans la moindre douleur l'attention de Chikanori. Ces yeux blancs se posèrent sans les voir sur les plats devant lui alors qu'il intimait son ami à lui dire ce qu'il en retournait.
La main pâle attrapa celle du guide aveugle qui n'en laissait rien paraître tout à fait discrètement. Immédiatement, un doigt de l'argenté se mit à tracer dans la paume exposée des caractères pour lui délivrer silencieusement son message.
"Tu te débrouilles bien, on ne te devinerait jamais aveugle."
Le message transmis, ce fût la paume pâle qui se laissa toucher par le doigt de Chikanori pour recevoir sa réponse.
"C'est l'habitude. Je connais le lieu par cœur, ça joue forcément. Si tu me mettais dans un lieu inconnu, je ne serais absolument pas me débrouiller."
Les mains s'inversèrent de nouveau.
"Ça va au-delà de ça non ? Je crois bien que même les gamins n'ont rien remarqués. Tu marches sans aucun problème même de grande distance et tu arrives à planter ton regard avec précision sur ton auditoire. Tu n'y arrivais pas avant..."
"Il faut dire que ça fait plusieurs dizaines d'années maintenant, j'ai eu le temps de m'y habituer. Et puis il me reste mes autres sens."
Kakashi acquiesça en le faisant savoir par un dernier signe dans la main de celui avec qui il avait partagé sa survie en enfer.
Il n'était effectivement pas rare que les personnes en déficit d'un des sens compensaient par l'affinement des restants. Si c'était la vue qui disparaissait, l'ouïe, la vue, le touché et l'odorat devenaient alors bien plus développés. C'était assez hallucinant lorsqu'on y repensait, d'autant plus lorsqu'on le voyait si clairement.
Chikanori était trop humble pour le dire mais il devait être l'un des rares à savoir autant masquer compléments son handicap. Kakashi n'avait pas mentit en disant qu'il pensait que les élèves présents n'en avaient rien vu, peut-être même certain adultes. Pourtant, ça ne l'étonnait pas, son ami blond avait toujours été un génie, il pensait honnêtement qu'il l'était bien plus que sa personne qu'on décrivait aussi avec cet adjectif. A l'inverse, Chikanori le pensait aussi pour son aîné, le trouvant inégalable du point de vue de l'intelligence.
Une autre preuve du profond respect qu'ils avaient chacun pour l'autre.
Le repas se termina rapidement ensuite, encore une fois sans que personne ne put voir le visage de Kakashi. Pourtant, Anko n'avait pas lésiné sur les moyens...
On laissa aux enfants encore une petite demie heure pour être sûr qu'ils aient bien eu le temps de réfléchir avant de toquer aux chambres en indiquant le départ imminent vers la suite du programme.
Kakashi, Tenzo et Rô ainsi que Shizori et Chikanori attendaient dehors toit en discutant tranquillement que les enfants souhaitant y aller arrivent. Qu'elle ne fût par leur surprise de constater que personne ne manquait à l'appel. Un peu septique et suspicieux d'un effet se groupe, le directeur reprit la parole.
- "Toutes les personnes présentes ici sont bien là de leur plein gré, parce qu'elles veulent visiter et en apprendre plus sur les faits passés ? Je ne veux en aucun cas me montrer repoussant pour vous emmener là-bas mais comprenez que je ne veux absolument choquer personne. Ce voyage dans le temps doit vous instruire, certainement pas vous être forcé et violent. En tant que directeur du site, je veux m'assurer que c'est bien là votre volonté individuelle et non une éventuelle gêne à rester."
Son sourire était doux et protecteur, tout à fait honnête et les élèves le sentaient bien. Pourtant, il n'y eu aucun changement. Ils étaient tous venus parce que la curiosité était trop forte, personne ne les avait forcé et ils savaient que ce qu'ils allaient voir n'allait guère être beau. Cependant, ils le voulaient.
Ainsi, Zeti, Tsuyu et Misturo se joignèrent à leurs tours à la partie puisque constatant que personne ne restait. Il n'y avait donc aucun besoin qu'ils restent aussi.
Ce fut de cette manière ci que le groupe repartit finalement complet vers cette nouvelle vérité effroyable d'un passé évité de peu pour deux d'entre eux.
Cette marche presque habituelle maintenant entre le gîte et le camp se passa entres les bruits de paroles echnagées par les enfants. Sûrement pour s'occuper l'esprit le temps de la traversée pensa Kakashi en se laissant porter à son tour pourtant. Il fallait dire que lui non plus n'était pas contre penser à autre chose.
Pour le coup, le trajet parut aussi long que court, le fruit du mélange entre l'excitation de découvrir et la peur de la même chose. Ça paraissait paradoxal mais pourtant pas tant.
De nouveau, les railles furent passées avec leurs quais puis, pour le coup, le groupe se dirigea vers la droite, suivant la route où avait disparut le camion deux jours auparavant. Celui-là même qui contenait les blessés et malades, les enfants et les personnes âgées comme celles fatiguées.
Ils arrivèrent rapidement à d'autres bâtiments encore, très longs, très rougeâtres qui n'inspiraient aucunement confiance. Peut-être était-ce qu'ils savaient tous ce à quoi ils avaient servis mais déjà, les paroles disparurent en un silence attentif.
Un peu timidement, effrayés par l'ampleur de ce qu'ils allaient découvrir, ils entrèrent après les adultes dans ces gros blocs en béton. La suite promettait...
Pourtant, personne ne regrettait son choix d'être venu, chacun voulait voir, voulait savoir.
Mais, à peine furent-ils rentrer que les enfants découvrirent qu'ils n'étaient guère seuls. Effectivement, était déjà là une grosse trentaine de personne, majoritairement des mères et leurs enfants avec des bien plus âgés. Présents aussi, cinq gardes à l'air neutre qui criait ;
- "Dépêchez-vous, d'autres attendent leurs tours. Déshabillez vous entièrement et accrochez vos affaires aux portes manteaux présents, n'oubliez pas votre numéro pour les retrouver plus tard. Vous allez aller vous lavez pour éviter la propagation d'éventuelles maladies, pressez vous."
Et effectivement, l'endroit contenait nombres portes manteaux, bancs pour se changer, comme des vestiaires immenses en quelque sorte. Aux murs, des numéros gravés pour permettre la mémorisation de l'endroit où chacun avait laissé ses biens.
Ils apprirent plus tard que c'était ici ce qu'on appelait "la zone de déshabillage" et que malheureusement, plus jamais ces gens ne se rhabilleraient.
Les acteurs présents, imitant les déportés enlevèrent leurs habits qui cachaient de fins juste corps couleur peau qui se confondaient et donnaient l'impression qu'ils étaient effectivement nus. Ici et là, c'était de pauvres enfants, souvent même pas la dizaine atteint qui s'affolait des cris et de l'agitation, cramponnés comme ils le pouvaient à leur mère. Mais comment les rassurer quand elles-mêmes ne savaient réellement ce qui leur arrivaient.
Puis, lorsque chacun fût "nus", les gardes s'approchèrent des deux grandes portes du fond de la pièce, blindées. Ils tirèrent dessus pour les ouvrir dans un grincement horrible alors que soudainement, le noir enveloppait la pièce.
En tant que bons ninjas, les venus de Konoha sentirent des personnes passer à côté d'eux vers la sortie derrière leurs personnes mais ne bougèrent pas. Ils voulaient voir ce qu'il allait se passer ensuite.
Soudainement, la lumière revint et ne restait plus que les gardes qui finissaient de refermer les portes, à clefs avant de partir récupérer les affaires de ceux partit à la "douche". D'autres hommes en uniformes arrivèrent et aidèrent leurs collègues à vider la salle de l'entièreté des affaires laissées. Une fois le tout récupéré, ils partirent sans un regard pour le groupe qui s'était mis sur la gauche de l'entrée.
La scène plus que réaliste était finie.
- "Des questions ? Demanda doucement Shizori en se retournant pour faire face aux élèves."
Toujours les mêmes, nota Kakashi en observant un peu de loin toutes ces mains se lever.
- "Pourquoi les soldats leurs prenaient leurs affaires ? Comment ils faisaient pour se rhabiller après ? On leur donnait le même genre d'uniforme qu'aux autres ? Demanda Chocho après avoir été interrogée."
Décidément, elle est obsédée par le nudisme elle, rigola Tsuyu intérieurement et il n'était pas le seul à le penser.
- "Non ma petite, on ne leur donnait pas les pyjamas rayés des prisonniers au camp de concentration tout simplement parce que ceux-là n'en auront pas besoin. Commença Shizori, ils n'en auront plus jamais besoin."
Le sous-entendu était assez flagrant si bien que personne ne le loupa. La mort était la seule chose irréversible, hors edo tensei, voilà ce que voulait dire le directeur ; les prisonniers allaient mourir. Mais comment ?
- "Pourquoi leur demander de retenir le numéro de leur affaires alors ? Ne put s'empêcher de demander Boruto."
- Sûrement pour les conforter dans le fait qu'ils reviendraient, qu'ils ne risquaient rien, répondit Mitsuki à la place des adultes qui acquiecèrent simplement en confirmation.
- Et où allaient-ils ? Demanda finalement Sarada, son esprit marchant à vif allure pour lister les potentielles réponses possibles."
- Une fois déshabillés, les détenues partaient dans cette grande salle derrière ces portes au fond, indiqua Zeti en pointant les ouvertures blindées qui avaient été ouvertes précédemment. Là-bas, ils prenaient une douche, malheureusement pas avec de l'eau mais un produit mortelle.
- La salle ne paye pas de mine, expliqua ensuite Chikanori, ses yeux feintant la vue dans ceux de son public. Des fausses sorties d'eau et des interrupteurs étaient placés sur les murs mais c'était du plafond que sortait ce qui allait les tuer tous ; du gaz, du Zyclon B pour être précis. Un gaz asphyxiant et douloureux qui tuait lentement sa cible dans un délais de quinze à vingt minutes."
Instantanément, l'image des petits enfants revinrent à l'esprit des visiteurs qui, pour les élèves, en pâlirent fortement rien qu'en se les imaginant souffrir ainsi le martyre avant de mourir bien trop tôt. C'était tout simplement abominable.
C'était Auschwitz, c'était la guerre, c'était inhumain.
- "Et... Et qu'est-ce qui arrivait au corps ensuite ? se risqua Sarada.
- Ils étaient brûlés, expliqua sans détails Zeti, sentant que plus ne serait pas possible à entendre pour son auditoire plus jeune."
On invita ensuite les enfants à sortir dehors pour s'assoir un moment dans l'herbe et respirer le bon air. Certains en avaient absolument besoin, notamment les plus sensibles qui remercièrent pleinement du soin de leurs guides envers eux. Ainsi, quelques minutes passèrent avant que le directeur ne reprenne la parole.
- "Si certains le veulent, on peut aller visiter les chambres à gaz et le lieu où les corps étaient incinérés. Mais encore une fois, je ne veux en aucun cas que vous vous sentiez forcés."
Mais encore une fois personne ne resta en retrait.
Sacrés personnages ces ninjas alors, pensa Shizori tandis qu'il leur souriait doucement, ils sont drôlement robustes.
Ainsi, le groupe rentra pour la seconde fois dans ce camp d'extermination, repassant dans la zone de déshabillage avant de s'arrêter devant les grandes portes blindées.
- "Nous allons entrer dans un lieu où des milliers de personnes ont perdus la vie. Pour préserver leurs mémoires, il est interdit de parler à l'intérieur de la pièce. J'espère que vous comprendrez, précisa Tsuyu en leur intimant de se calmer tout en posant un doigt devant ses lèvres pour mimer le silence."
Les jeunes shinobis en herbe acquiescèrent alors que plus une bouche ne s'ouvrait.
Les portes furent ouvertes.
Le groupe y pénétra dans un silence religieux que seul le bruit des pas venaient rompre par à-coups.
Et effectivement, il y avait ici et là ce qui imitait à la perfection des jets d'eau ainsi que des interrupteurs sur ces murs d'un gris foncés délavés. Le sol n'était guère plus agréable à regarder tandis que le plafond n'était que grilles par lesquelles étaient jeté ces fameux bidons de Zyclon B.
En continuant d'avancer à la suite du directeur, ils arrivèrent devant ce qu'on pouvait deviner être une porte d'ascenseur. Shizori l'activa et de là, un immense monte charge leur apparu. Ils montèrent dessus avant d'être élevé jusqu'à l'étage du dessus.
Ce qu'ils y trouvèrent n'étaient guère plus réjouissant.
Des immenses fours à n'en plus finir. Des pierres cramoisies du feu qui avait dû consumé à n'en plus finir des corps de tout âges pour les réduire en cendres dramatiques.
Comment de telles choses avaient donc bien pu voir le jour ? C'était l'œuvre de monstres, le terme "humain" n'avait même plus sa place ici.
- "Nous avons passés la chambre à gaze, nous voici maintenant dans la pièce où était placés des dizaines de fours crématoires où brûlait à n'en plus finir ce qui avait été humain avant. Expliqua Zeti.
- Une fois que le gaze était délivré, le fameux Zyclon B dans notre cas, les gardes ouvraient les portes une trentaine de minutes plus tard pour récupérer les corps morts. De manière à être sûr que tout le monde soit bien éteint et que le gaz est ai le temps de se dissiper. Expliqua avec sérieux Misturo.
- Ensuite, enchaîna Chikanori, un homme, souvent prisonnier lui-même dans le camp de concentration était réquisitionné pour récupérer les corps morts afin de les monter sur le monte-charge pour les emmener aux fours. Des gardes s'occupaient ensuite de les brûler avant d'aller jeter les cendres n'importe où, contaminant eau et terre dans un large périmètre alentour."
Une nouvelle dose infâme à avaler. Les jeunes le firent pourtant exemplairement. Décidément, les ninjas étaient vraiment des cas à part, ça changeait des classes dites "normales" qu'ils recevaient le reste du temps. Loin du quart des problèmes qu'avaient les shinobis, fatalement, ils étaient plus récessifs.
Tant et si bien que les guides avaient l'impression pour la plupart d'avoir de véritables adultes devant eux.
- "Vous avez des questions ? Réinterrogea Shizori en souriant aux élèves."
Ces derniers se regardèrent mais personne ne semblait avoir de questionnement particulier. Ainsi, le directeur proposa à tous de rentrer et conclure cette deuxième journée de visite.
Le chemin du retour fût agréable, le crépuscule rendant les paysages magnifiques alors qu'il n'était que dix-sept heure trente. Ce n'était pas peu dire qu'ils étaient en plein hivers. Le couché du soleil était bien tôt, pourtant, il fût apprécié amplement par la beauté du spectacle qu'il donnait ; un dégradé somptueux de roses, d'oranges et de jaunes.
Cette splendide beauté contrastait avec l'horreur de ce qu'ils avaient apprit dans la journée, pourtant personne n'y pensait plus.
Ce n'était pas oublié, c'était simplement acquis et maintenant, mis en second plan pour profiter de ce présent où il avait la chance d'avoir éviter cette horreur. Les adolescents avait comprit leur privilège d'être nés à une époque où la guerre n'était plus que souvenir.
Dire que dans les précédentes générations, c'était des enfants plus petits qu'eux qui étaient forcés d'aller à la guerre. Des ninjas de douze, treize, quatorze ans envoyés au front, envoyé à la mort...
Il en avait l'exemple même à leur côté ; l'histoire de Kakashi était connu de tous aujourd'hui, elle et son passé tragique.
Quelques minutes plus tard, toujours dans ce calme agréable, le groupe rejoignit le gîte. Étant trop tôt pour dîner mais trop tard pour sortir, les animateurs proposèrent de se servir des tables du self pour y installer des jeux de sociétés qu'ils avaient à disposition. L'idée fût de suite approuvée et on pouvait entendre les gamins crier même à l'étage.
Au moins, ils savaient encore s'amuser même sans écrans, conclu Kakashi qui lui s'était abstenu de jouer, de prendre le premier tour de garde pour enfants...
Anko et Rô accompagnés de Tsuyu et Misturo s'en chargeaient.
L'attention focalisée des gamins sur les jeux permirent à Shizori, Tenzo, Chikatori et Kakashi de se glisser dans la salle du personnel pour engloutir une nouvelle bouteille d'alcool. Ces hommes pourtant si professionnels avaient eu le besoin de se soûler, malheureusement, il n'y en avait pas eu un pour réfréner les autres puisque tous était animé de la même envie.
Enfin, l'argenté suspectait le directeur du lieu de secrètement vouloir tous les voir dans un état second. Derrière ces apparences de petit saint, Kakashi savait qu'il se cachait un homme joueur et l'alcool bu ne devait pas aider à le canaliser.
Il ne s'était malheureusement pas trompé.
- "Dites Rokudaime, je voulais vous demander, commença Shizori, un sourire taquin au visage. Une fois l'attention accaparé de son homologue grisé, il continua, êtes vous en couple ?"
Chikanori s'étouffa avec le restant de son verre. Tenzo au contraire bu dans de grandes gorgées frustrées ce qu'il lui restait tandis que Kakashi regardait son vis-à-vis brun tout à fait neutre. Seuls ses joues légèrement rosées pouvait trahir de l'alcool dans son sang. Il fallait dire que chacun s'était certes laissé aller à boire mais ils surveillaient tous leur consommation pour éviter de loin de finir bourré. Tant et si bien que finalement, ils n'avaient avalés chacun qu'un verre ou deux.
- "C'est personnel tout ça, il faut que je vous demandes le pourquoi du comment avant d'éventuellement répondre. Répondit simplement Kakashi, plus pour le comique de la chose que pour une réelle méfiance."
Après tout, bien qu'il ne faille pas se fier aux apparences, l'argenté connaissait assez Shizori pour savoir que le vieil homme ne représentait pas une menace.
- "J'ai entendu dire que vous n'aviez personne, j'en était honnêtement surpris à vrai dire, avoua Shizori dans un rire gêné. Vous êtes pourtant tout à fait bon et mâture, beau physiquement en plus même aux yeux de ma fille qui est assez difficile...
- Et ? Demanda Kakashi septique, ne comprenant pas tout à fait où l'homme voulait en venir.
- Et je me demandais si ce n'était que des "on-dit" ou alors la réalité. J'ai peur que ce ne soit votre passé qui vous ficelle comprenez le. Vous méritez d'être heureux, je le penses sincèrement et je ne suis pas le seul.
- Vous vous sentez coupable par rapport à votre titre de directeur du site d'Auschwitz c'est ça ?"
Shizori se contenta d'hocher la tête en approbation face à la perspicacité de son vis-à-vis. Même malgré les années, Kakashi n'avait rien perdu de ce côté là.
Au fond de lui, l'argenté fut véritablement touché de l'attention du vieille homme. Une telle bonté pure et sincère, c'était exceptionnel pour une hautes sphères contre son gré comme lui. Maintenant, nombres étaient les personnes ne disant du bien de lui que par intérêt.
Mais voir Shizori lancer de petits regards soucieux en bié vers Tenzo l'ému ; le voilà qui s'inquiétait même de ce que pourrait entendre celui que Kakashi avait pourtant ramené lui-même. C'était fou de voir combien il respectait le désir d'anonymat total qu'il avait formulé il y a déjà de nombreuses années sur son passage à Auschwitz.
- "C'est tout à votre honneur mais de mon point de vue, avoir reprit la suite du projet de restauration du camp et de son entretien ne devrait vous affubler de ce dont ce lieu avait servi dans le temps. Avoir racheter le lieu ne devrait vous faire racheter ces crimes. A priori, vous n'aviez rien à voie avec tout ça, si ?
- Bien sûr que non, je n'aurais jamais pu faire telle chose et dormir encore sur mes deux oreilles aujourd'hui. Assura le directeur.
- Alors il n'y a pas a vous en faire, je vous assures. Jamais je ne vous ai associé au passé de ce camp, ça ne me serait même jamais venu à l'esprit tant ça me paraît illogique. Expliqua l'argenté, sa voix grave parlant doucement. Et pour ce qui est de ma situation privée, enchaîna-t-il malgré les gentils mots de son homologue à s'abstenir s'il ne voulait en parler, j'ai effectivement longtemps voulu rester seul pour tout un tas de raison, Auschwitz en faisant sûrement parti, mais maintenant ce n'est plus d'actualité. C'est très gentil et tout à votre bonté de vous en inquiéter, je suis tout à fait sûr maintenant que Chikanori ne pouvait avoir meilleur patron que vous."
Il n'y avait pas à dire et bien qu'il le niait, Kakashi était un être définitivement trop bon qui avait en fait bien du mal à en vouloir à quelqu'un.
Shizori fut touché, Chikanori aussi et même Tenzo. L'homme argenté avait une portée sur les gens qu'il ne pensait pas.
- "Et qui est-ce l'heureuse élue alors ? Demanda l'homme blond, frottant son genoux avec celui de Kakashi en face de lui dans son mouvement habituel lorsqu'il taquinait."
L'argenté fit l'innocent en haussant les épaules avant de retourner la question à son petit frère de cœur.
- "Il me semblait que tu m'avais déjà dit être attendu non ?"
Chikanori fit la moue.
- "Oui mais ça n'a pas duré longtemps, à peine un an. Avoua-t-il en posant son menton sur la table."
Sans même le remarquer, Kakashi ses vieilles habitudes et lui ébouriffa ses cheveux blonds sur le dessus de sa tête tout en rigolant qu'il était désolé pour lui.
Tenzo et Shizori en sourirent, constatant séparément et pourtant ensemble que ces deux là ne s'étaient en fait jamais perdus. Ils en furent heureux et rassurés.
Puis, Zeti et Tsuyu rentrèrent dans la salle les bras plein de jeux.
- "Ho tiens, ça se laisse aller par ici, rigola doucement Tsuyu en déchargeant les jeux de sociétés pour les ranger."
Zeti en fit de même avant de vider à eux deux la fin de la bouteille entamés.
- "Comme ça on est quitte, on ne dit rien aux autres. Conclu Zeti. Le dîner est prêt au passage. Finit-il par informer alors qu'ils repartaient déjà avec son jumeau."
De suite, les quatre autres adultes les suivirent pour manger cette avant dernier dîner. Que le temps passait vite finalement, la torture de soixante-douze heures n'aura pas été si affreuse finalement, pensa Kakashi.
Encore une fois, le repas fut un véritable délice ; des ramens. Malheureusement pour le gîte, avec Ichiraku comme concurrent, ils ne reçurent pas le titre de "meilleur repas qu'ils n'avaient jamais mangés" de la part des enfants. L'argenté se chargea de leur expliquer combien ce restaurant était populaire et qu'ils n'avaient simplement pas choisi le bon plat pour le bon public.
Ça n'avait pas manqué de faire rire autant les animateurs que les cuistots qui venaient toujours faire un petit coucou durant le repas pour savoir comment il se passait. Ainsi, ce dîner fût particulièrement agréable, les gamins en arrière-plan ayant retrouvés tout de leur joie compulsive.
Kakashi n'aurait jamais cru commencer à aimer ça, ce bruit du bonheur irradiant d'un groupe entier. Ça faisait du bien à son cœur solitaire qui ne comptait, il fallait le dire, plus tellement d'amis de sa génération, plus tellement d'amis tout court.
Ce fût le baume au cœur que le repas prit fin sur un dessert glacés que, comme d'habitude, l'argenté ne prit pas. Son petit appétit avait été rapidement remarqué et ça passait toujours de peu le moment où Anko le menaçait de l'engraisser pour refuser ainsi de la nourriture. Ça ne manquait pas de faire rire encore une fois.
Pourtant, Kakashi avait toujours eu faible appétit, se contentant amplement d'un plat principal simple, sans entrée ni dessert. Ça lui allait très bien et Tenzo, assez similaire, s'en était acquis avec simplicité.
Puis, le repas prit finalement fin. Le Rokudaime s'était proposé pour débarrasser les tables mais il dût batailler pour pouvoir le faire. Le reste était apparemment trop gêné de faire travailler un Kage alors pourtant même que ce dernier leur assurait qu'il se sentait mal de ne rien faire. Au bout de cinq minutes, il put enfin débarrasser, son brun ayant tout de même forcé pour l'aider tandis qu'ils emmenaient ensemble les couverts des tables aux éviers des cuisines.
Les cuisiniers et serveurs leur firent de nouveau moultes commentaires sur le fait qu'ils n'avaient pas à le faire mais Kakashi ne se laissa pas démonter et leur assura que c'était de bon cœur. L'argenté était têtu, ça vint vite à se savoir.
Ce fut après avoir fini de tout débarrasser, en ayant profité pour discuter aussi avec le personnel de restauration qui s'avérait tout aussi sympathique que les guides, que Tenzo et Kakashi montèrent.
En bas des escaliers, à la sortie du self, ils virent Chikanori qui allaient se coucher aussi à qui ils souhaitèrent une bonne nuit. L'homme blond leur sourit en leur souhaitant la même chose avant de disparaître sous les escaliers, là où était le couloir menant aux chambres du personnel.
Puis, en haut des marches, c'est le groupe de Boruto qu'ils croisèrent et eux n'avaient clairement aucun droit d'être ici. Kakashi gronda en prenant son air d'ancien militaire qui coupa au fils de Naruto toute envie de continuer sa bêtise. Cette dernière semblait avoir rapport avec lui d'ailleurs, les gamins voulaient apparemment l'espionner à travers la porte de sa chambre pour le voir sans masque.
Le Rokudaime avait l'impression de revoir ses anciens élèves et les parents des gamins sous ses yeux aux mêmes âges ; l'ultime quête du visage de leur professeur qui s'était toujours soldé par des échecs.
Lorsque Shino apprit la magouille, il se rua sur les pauvres enfants qui durent encaisser une nouvelle fois les remontrances de leur professeur très à cheval sur le respect des règles. Kakashi en rigola doucement avant de prendre congés dans sa chambre commune avec ses partenaires.
Rô se préparait déjà à aller jouer les gardiens de prisons pour empêcher les gamins de rester sur leurs écrans et dormir ; c'était son tour aujourd'hui. Anko et Shino étaient déjà sur le coup à en entendre les bruits perceptibles de leur chambre.
L'argenté haussa les épaules nonchalamment lorsque son amant en rigola avant de s'éclipser pour prendre sa douche. Encore une fois il ne traîna pas et se plongea dans ses draps à vingt-et-une heure et quelques sans même attendre Tenzo qui avait prit le deuxième tour de toilette.
Se laissant aller dans un peu de lecture encore, il entendit son brun lui revenir, lui souhaiter une bonne nuit un tantinet tactile pour de simples amis avant de partir à son tour se coucher. Allongés ensemble et pourtant séparément, les deux amants avaient hâte de se retrouver chez eux où il pourraient de nouveau dormir dans un seul et même lit, collé à leur moitié.
Les câlins nuptiales et matinales de "bonne nuit" puis de "bon matin" leurs manquaient, de même que les baisers s'ils étaient tout à fait honnête.
Quelques minutes défilèrent encore avant que Rô ne revienne, les gamins gérés. Ayant déjà prit sa douche avant, le grand brun partit directement dormir, se faisant rapidement suivre des deux autres occupants de la pièce.
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