Chapitre 2 : Ce passé voulu révolu
- "Ici dormiront Shikadai, Boruto, Mitsuki et Inojin. Allez poser vos affaires et attendez dans vos chambres que l'on vous rappel. On finit d'attribuer les chambres pendant ce temps."
Shino avait de respectable son sérieux à toute épreuve, même malgré le brouhaha incessant que faisait ces gamins turbulents d'excitation.
Kakashi lui, n'avait pas cette patience naturelle. Il se l'a donnait pour le travail, pour faire bonne figure mais ça s'arrêtait là.
La nouvelle relève était assez phénoménal il fallait le dire, la preuve étant leur aide durant la quatrième grande guerre ninja.
Alors qu'il était adossé au mur du couloir des dortoirs, loin des gamins évidemment, il laissa son regard se perdre dans le lointain. Il observait sans regarder Shino attribuer les chambres et les enfants y rentrer, c'était efficace et ça avait ce côté relaxant. Ses oreilles étaient comme devenues sourdes, le son ne passant que comme s'il était comprimé dans un bulle fermée. C'était agréable mais malheureusement, ça confirmait que son esprit était ailleurs, loin de son corps comme essayant de le fuir.
Et alors il revint à la réalité. Le bruit lointain devint oppressant et le semblant de satisfaction qui l'avait prit à voir platement la répartition des élèves devint frustrant. Il soupira.
- "Rokudaime !"
Qu'est-ce qu'on lui voulait encore ?
Sans même se retourner, il sût que ce n'était nul autre que le directeur du site qui venait de s'adresser à lui. Nonchalamment Kakashi vint lui faire face, Tenzo et Rô apparaissant à ses côtés en bons gardes du corps qu'ils étaient.
Shizori en fut immédiatement intimidé, il fallait dire que ce n'était qu'un civil.
- "Je voudrais pouvoir m'entretenir avec vous un instant s'il vous plaît."
Ses yeux châtains qui passaient à plusieurs reprises sur les trois hommes en disait long. Par "je voudrais pouvoir m'entretenir avec vous", il sous-entendait "lui seul". Pour que Shizori lui demande ça et vu le lieu, le sujet de cette future discussion n'était pas un grand mystère, sûrement nécessaire pourtant.
Kakashi soupira intérieurement avant de rentrer dans la chambre tout à l'entrée du couloir qu'on lui avait assigné. Il fit rapidement signe à Shino par dessus la meute de gamin déchaînée autour de lui de son absence. Le professeur acquiesça en signe qu'il avait vu.
Nonchalamment, l'argenté rentra en dernier dans cette chambre plutôt élégante et douillette il fallait le dire.
Lorsqu'on y entrait, on débouchait sur un "mini-couloir" avec la salle de bain à gauche et un placard encastré dans le mur à droite. En avançant, on tombait sur la chambre même avec trois lits ; un superposé et un simple mis à chaque bout de la pièce collés au mur du fond. Sur ce dernier reposait une grande fenêtre qui illuminait jusqu'au bureau posé contre le mur de la salle de bain. Deux tables de nuits finissaient le mobilier de la pièce ; un bois assez clair pour le parquet gris qu'il y avait au sol. Les draps des lits étaient teintés de blancs allant de paire avec les murs.
C'était simple, petit mais accueillant et chaleureux.
Kakashi prit place sur le lit superposé, s'asseyant sur celui du bas tandis que Shizori attrapait la chaise du bureau pour la tirer face à son homologue. Les deux autres hommes se postèrent de chaque côté de leur supérieur.
- "C'est au sujet du camp, commença le directeur, visiblement gêné d'où ses mains qui se tiraillaient sur ses cuisses."
Prévisible, pensa l'Hatake alors que son expression resta figée en cet air détaché.
- "Et ?" S'impatienta quelque peu le Rokudaime.
Le directeur semblait réticent à en parler, ayant sûrement attendu que ce soit Kakashi qui développe mais il était au dessus de ses forces de le faire pour ce sujet ci. Ici, c'était lui le rescapé, il n'allait tout de même pas mâcher le travail du gérant.
- "Votre position par rapport à tout ça, reprit-il en se raclant la gorge, est elle toujours la même ?
- A-t-elle l'air d'avoir changé ? Répondit froidement Kakashi qui n'aimait guère parler de tout ça lui aussi."
- J'ai eu le droit au doute en vous voyant ici, comprenez-le. Vous n'étiez jamais revenu ici depuis... depuis que vous y étiez prisonniers, c'était inédit de vous revoir donc. Ainsi, j'ai pensé à un changement de position de votre part."
Ça se tenait. Le Rokudaime avouait s'être emporté injustement envers cet homme qui pourtant, avait effectivement eu tout le luxe de se questionner.
- "Pardon d'avoir été froid mais non, mon positionnement n'a pas changé. Je ne reviens ici que parce qu'on me l'a demandé sans quoi, je me serais évidemment bien gardé de le faire. souffla finalement Kakashi, fermant ses yeux un instant en signe de pardon.
- Ho mais ne vous excusez pas Rokudaime ! Vous êtes bien l'un des seuls à rester aussi aimable dans les survivants que l'on compte, assura Shizori en souriant, apparemment gêné d'avoir involontairement induit à demander pardon pour un homme qu'il admirait tant. Vous et Chikanori êtes bien les seuls à rester si clément malgré votre vécu."
Kakashi le regarda fixement. Son amie nonchalant avait fuit devant la mine sérieuse qui peignait ses traits.
Chikanori, ce sujet l'intéressait plus qu'un peu ou pour la forme.
- "Et comment il va ? Il travaille toujours ici ?"
Le directeur sourit intérieurement. Certes ces deux rescapés ; un de ses collègues et le Rokudaime, s'étaient perdus de vue après avoir été libérés mais chacun pensait encore à l'autre. La preuve étant l'intérêt notable dans le regard de son vis-à-vis argenté.
La simple raison pour lesquels ils s'étaient quittés restaient bien le besoin de chacun à supporter ce qu'ils avaient vécus. Si Kakashi avait ressentit le besoin de partir pour ne plus revenir, comme un lointain souvenir sans importance, Chikanori avait eu besoin du contraire. Il était resté, était devenu un guide adoré du public qui racontait son passé pour l'encrer dans le cœur des gens en les faisant visiter ce lieu maudit.
Aucune des deux façons n'étaient meilleures que l'autre, simplement différente telles deux thérapies coexistent ensemble dans le même but.
- "Il va très bien ne vous inquiétez pas. Il continue son travail parmi nous et est sans nul doute le meilleure agent de notre équipe. Il était en pause ce matin, il revint cette après-midi."
La dernière phrase n'était pas utile pour annoncer comment il vivait, pourtant, le directeur savait que silencieusement le Rokudaime lui avait intimé de lui répondre.
Encore une preuve leur lien.
Pour toute réponse, Kakashi hocha la tête doucement, retrouvant sa nonchalance alors qu'il se levait.
Shino avait parlé dans le couloir, ils étaient appelés pour venir déjeuner. Les gamins allaient revenir l'épuiser.
Soupirant, l'argenté reçu un coup de coude amusé de Tenzo sur sa droite tandis que Shizori ouvrait la marche pour sortir de la chambre. Et voilà qu'alors même qu'il venait d'ouvrir la porte que déjà l'excitation des gosses lui donnait envie de retourner se tapir. Et si on la refermait cette porte ? Non, on ne pouvait pas...
Les entendre crier, mi d'impatiente et mi de faim lui saturaient les oreilles plus que de mesures et ce fût sans attendre ces machines à bruit qu'il s'en écarta. Les mains dans les poches, le regard mi-clos, il descendit en meneur les escaliers menant de l'étage au rez-de-chaussée, des dortoirs au self et à l'accueil.
Les marches étaient en bois foncés probablement du sapin vernis qui grinçaient sous leurs pas. Une fois arrivé en bas après cette symphonie chaotique, le groupe tombait sur une grande porte à leur gauche qui menait au site de restauration de l'endroit avec à gauche, l'accueil face à la porte d'entrée.
Kakashi s'arrêta avec Rô et Tenzo devant les portes afin de laisser au directeur du lieu le luxe de jouer son rôle de présentateur. Ainsi, ce dernier s'écarta de la foule pour expliquer les quelques règles à respecter avant d'ouvrir la porte menant à la restauration.
Instantanément, les élèves prirent place aux tables cependant dans un calme et une tenue respectable qui surpris les adultes de Konoha. Il semblerait que ses gamins turbulents étaient redevenus des adolescents comprenant la raison de leur présence ici.
Ce fût donc dans un calme agréable que le repas fût servi. Les pipelettes comme Boruto ne s'étaient pas arrêtées tout à fait mais il fallait avouer qu'elles prenaient drôlement sur elles tout à coup. C'était enfin presque sympa de partager le même espace que ces jeunes gens.
Pour le déjeuner, soupe au miso avec riz blanc et porc au caramel au menu. Il n'y avait pas à dire, les guides savaient comment parler aux visiteurs. Même Kakashi pourtant assez rude niveau gastronomie sur la note -malgré qu'il mangeait toujours ce qu'on lui proposait sans histoire- devait avouer que c'était vraiment bon.
Il était évident que ce n'était pas du vulgaire surgelé pourtant souvent utilisé dans les hôtels et auberges qu'il lui avait été donné de visiter. On sentait bien ici que tout était fait sur place et finalement, un sentiment de soulagement empli l'argenté. Au moins, dans cette hôtel il se sentait bien. C'était déjà ça de gagner pendant sa morbide et longue torture.
Konoha n'avait apparemment pas lesigné sur les moyens en tout cas, conclu-t-il en finissant son repas commencé deux secondes plus tôt. Ça se voyait bien que ce gîte n'était guère le plus basique, plutôt l'un des meilleurs de la zone de ce que Kakashi pouvait en voir. Pourtant, si lui était plongé dans sa réflexion, son comportement ne sembla pas passer inaperçu. En le remarquant, l'argenté sut rapidement d'où provenaient ces regards peu discrets ; sa façon de se nourrir.
C'était devenu un tel automatisme de manger si rapidement en présence d'autres personnes qui l'avait fait sans même y penser. Ce fût la mine déconfite du directeur en face de lui qui le fit tiquer et pour éviter un quelconque malaise, il lui sourit tranquillement. À ses côtés, Tenzo et Rô avaient mangé eux aussi bien vite mais ils leur étaient impossible d'égaler la rapidité de leur supérieur. On ne manqua pas de le taquiner sur ça d'ailleurs durant la fin du repas.
Enfin, il n'allait pas s'en plaindre.
En y regardant de plus près, Kakashi remarqua combien cet hôtel était en fait très chaleureux. Le self où ils se trouvaient par exemple ; la pièce avait beau être immense, les meubles en bois claire et le parquet gris pâle la rendait accueillante. Les deux rangées de longues tables à droite de l'entrée, verticalement posés arboraient un style simple et pourtant conviviale qui allait de paire avec celle tout au fond placé à l'horizontale. Cette dernière était réservée pour les adultes et c'était là qu'avait déjeuner le Rokudaime, de dos par rapport aux élèves pour éviter les regards curieux.
En face de toutes les tables se trouvaient plusieurs cuisinières où étaient gardés au chaud ou au froid différents plats dont les gamins pouvaient aller se servir librement. Et encore derrière se situaient les fourneaux coupés par un mur tout aussi blanc que ses compères qu'une double porte battante reliait au reste.
Pour finir ce côté chaleureux, les poudres en bois qui maintenaient ce plafond blanc avaient étés teintés en couloir bois foncé et avaient tout leur charme. La décoration était simple, douillette et accueillante, tout ce que Kakashi aimait et ce qu'il savait plaire à son amant également. Ce dernier semblait d'ailleurs dans la même réflexion que lui, observant de sa place le reste de la salle alors que vint se croiser leurs regards.
Certes le brun portait son masque de travail, ce masque de porcelaine mais même avec, l'argenté savait ce qui se dessinait sur les traits de sa moitié. Ce n'était nul autre qu'un sourire, un de ceux formulés pour le réconforter, lui prouver qu'il était là. Si Kakashi n'était pas observé et s'ils n'avaient été que tous les deux, Kaguya seule sait combien ils seraient déjà en train de se câliner avec amour.
Mais ce n'était ni le lieu ni le moment, la soudaine prise de parole de Shizori le confirma bien. Durant tout le repas, le directeur avait laissé ses collègues présents à la tables discuter avec les adultes de Konoha tout en restant assez en retrait.
C'était sans nul doute pour qu'ils puissent tous ensemble faire connaissance, Kakashi l'imaginait bien de cet homme sympathique qu'il était.
Ainsi, le Rokudaime avait fait ou plutôt refait la connaissance de Tsuyu et Zeti, les guides qui s'étaient déguisés pour leur arrivé. Ces derniers n'avaient pas manqués de s'excuser encore d'avoir braqué une arme sur un Kage mais Kakashi leur avait assurer que ce n'était rien.
Ils étaient très semblables au niveau du physique, apprenant par la suite qu'ils étaient en fait jumeaux. De courts cheveux bruns grandissaient le haut de leur tête où se dessinait quelques taches de rousseurs accompagnés de yeux verts. Étant assez mince et grand, il dépassait l'Hatake d'une tête. Pour leur caractère, Kakashi avait retenu Zeti comme une personne calme et propre sur soi tandis que Tsuyu paraissait bien plus extraverti et surexcité.
Vint ensuite la rencontre de Misturo, un homme tout aussi grand que ses collègues vu précédemment mais bien plus large d'épaules. C'était un grand barbu assez bourru à la barbe noir et aux cheveux de la même teinte. Ses iris brunes reflétaient un sérieux et une force assez phénoménal. Pourtant, une fois qu'on le lançait sur un sujet qui le plaisait tel le sport, on ne l'arrêtait plus. Kakashi le trouvait assez sympathique.
Cependant, l'heure ne fut plus aux bavardages ni à la contemplation.
- "Votre attention s'il vous plaît, commença Shizori en se levant pour s'avancer entre les deux rangées de tables, le déjeuner touchant à sa fin, il va être l'heure de partir vers notre premier visite."
D'un seul coup d'un seul, le brouhaha qui avait reprit les gamins disparut en un silence inattendu. Décidément, ces adolescents en avaient finalement plus dans le cœur que Kakashi aurait pensé et les ayant évaluer plus tôt.
Ils comprenaient que ce qu'ils allaient visiter et apprendre ne serait pas beau à voir ni à étendre. Ça les faisait honnêtement stresser mais avec le directeur qui ne cessa de leur rappeler durant tout le trajet qu'ils avaient entièrement le droit de s'abstenir, ils furent rassurés.
Le chemin de l'hôtel au camp se passa à pied, enfin, pensa Kakashi qui aimait assez marcher finalement. En tout cas bien plus que prendre un bus, c'était signé.
Ils marchèrent ainsi une bonne quinzaine de minutes à bonne allure ; les adultes encerclant les enfants avec évidemment les guides et Shizori devant. Kakashi était sur la droite du groupe aux côtés d'Anko avec de l'autre côté Tenzo et en queue Rô et Shino.
Le calme régnait. Les oiseaux gazouillaient tranquillement au loin tandis que le vent faisait chanter les feuilles des arbres. Les gamins retrouvaient le sérieux qui faisait d'eux des adolescents, presque des adultes.
Ils marchaient, le regard plongé dans le lointain, fixé à ces bâtiments qui se dessinaient au loin et qu'ils avaient déjà vu plus tôt. Quelques mètres plus loin, ils étaient au niveau du parking où leur bus les avaient déposé. Ensuite, ils se situaient face à une grande entrée en briques, pareil aux murs de tout le site qui avait cette couleur pourpre cramoisie. Plus loin, c'était face à des railles de trains qu'ils se trouvaient. Encore plus loin, ils étaient sur ce qui avait du être une gare et des quais allant avec. Pour finir et après un détour par l'extérieur du camp afin de toujours le contourner, ils arrivèrent devant des grilles noirs et un portail de la même teinte ; l'entrée...
Shizori demanda rapidement aux élèves de se mettre de manière à faire face à l'entrée pour que chacun ai une bonne vue de là où il était.
Kakashi était derrière, tout derrière, là où il aimerait ne pas voir. Tenzo pourtant à ses côtés ne l'aidait guère à positiver.
Mais Tenzo aidait toujours son amant à aller mieux. Ça voulait dire ce que ça voulait dire.
Son esprit étant hanté par les souvenirs, les cris, les bruits d'os qui craquent, de peau qui s'arrache, des pleurs, des ordres, l'enfer tout simplement. Tout lui revenait depuis l'instant même où ses yeux avaient revu les railles sur lesquels il avait rouler avant d'atterrir ici.
Peut-être que sa hantise du bus n'était en fait que répercutions de son corps vis-à-vis de la sensation de se faire transporter. Peut-être était-ce la même chose qui faisait qu'il n'avait jamais prit ce train pourtant révolutionnaire qui bordait Konoha. Peut-être, pourtant, Kakashi se refusait à se l'avouer tout comme il refusait d'avouer que son souffle était coupé devant ce portail face à lui.
Il ne l'avait jamais vu qu'une seule autre fois ouvert, le reste du temps, il l'avait contemplé fermé à double tours comme la grille même de sa prison qui l'empêchait à la fuite, à la vie.
Et voilà où il en était maintenant ; ne pouvant que l'observer tristement, presque mélancoliquement avec cet imposant sentiment de vide en lui. Ce lieu le laissait aussi indifférent qu'il ne lui paraissait immanquablement inévitable pour retracer sa vie.
C'était un perpétuel affrontement entre la réalité de son passé et le présent accompagné de l'ignorance qui avaient ensemble réussit à faire que Kakashi Hatake soit encore là à l'heure actuelle.
Deux forces donc qui s'opposaient sans qu'aucune ne prenne le dessus. Deux forces équilibrées qui n'attendent que le déséquilibre pour vaincre. Deux forces qui s'impatientaient de ce que donnera ce voyage, ce plongeon ordonné dans le bain de ses souvenirs. Deux forces qui espéraient gagner, quitte à briller, quitte à sombrer.
Et au milieu de ça, entre ce qu'ils avait vécu et la fuite qu'il avait prise par rapport à ça, il y avait Kakashi. Ses yeux mornes fixés dans ceux imaginaires de cette porte comme un duel reprit après plusieurs années.
Rien n'avait changé véritablement, ni tant la porte que Kakashi. Seulement, aujourd'hui, l'argenté était de l'autre côté de cette prison, la liberté en lui. Ce simple fait réussit à réguler finalement son souffle qui put reprendre un rythme plus régulier. Tenzo en fût soulagé, lui qui avait remarqué le détachement bien que rapide en son amant.
Comme pour répondre à leur peur commune, le Rokudaime sourit doucement à son brun tout en enfouissant ses mains dans ses poches. A présent, tous les regards étaient fixés sur le directeur qui reprit la parole.
- "Vous avez devant vous la porte d'entrée d'Auschwitz, celle-là même qui à retenu tant de prisonniers durant la troisième grande guerre ninja. débuta le petit homme en accordant gestes et paroles pour montrer tristement ce portail sombre derrière lui. Vous pouvez y apercevoir quatre mots écris dessus en vaguelette. C'est une langue ancienne que plus personne ne parle aujourd'hui véritablement. Pourtant, chaque personnes venant ici repart avec sa traduction qui je vous préviens, peut paraître anodine mais s'encrera sans nul doute en vous. Sans plus de suspens, il est écrit ; "Le travail rend libre".
Il y eu un silence. Puis, une main levée, et puis deux, trois, quatre et ça s'enchaînait à n'en plus finir. Shizori impressionnait de plus en plus les hommes de Konoha pour réussir à tenir ainsi ces gamins à problèmes si attentifs.
- Qu'est-ce que ça veut dire tellement ? Quel rapport avec le camp ?"
- Est-ce que c'est vrai ? Le travail ici rendait vraiment libre ?"
Le directeur et ses collègues postés devant la foule sourirent de l'enthousiasme de leurs auditeurs.
Ce fût finalement Misturo qui reprit la parole, son air sérieux changeant du sourire qui l'avait accompagné tout du long l'intervention de son patron.
- Ici et comme vous le découvrirez plus en détail par la suite, les victimes n'y étaient pas seulement enfermés mais bel et bien exploités en outre mesure. Ainsi, "le travail rend libre" en faisait espérer certain de se voir relâcher mais c'était très clairement les nouveaux arrivants qui y croyaient. Personne n'a jamais été libéré, cette phrase est donc totalement fausse."
- Et quel intérêt alors de la mettre quand même ?
- Probablement pour calmer les nouveaux arrivants que la fatigue et la malnutrition n'avaient pas encore rendu incapable de se révolter. Les faire ainsi espérer les rendaient plus calmes et soumis le temps qu'ils ne représentent plus une menace. Expliqua à son tours Tsuyu."
Kakashi se retient de soupirer à la remarque tout à fait correcte du guide. Ce n'était pas pour rien que ce camp était mondialement connu, sa terrible réputation n'était plus à faire. Ici, on essayait de survivre, pas de vivre, pas de s'épanouir, juste de survivre en espérant un jour un miracle qui pourrait pourtant ne jamais arriver. Espérant déjà que chaque jour ne soit pas le dernier. La torture, les exécutions, tout ça y étaient coutume ce qui lui avait valu le surnom de "camps de la mort".
- "C'était donc ici que rentraient les prisonniers pour rejoindre le camp de concentration. Certain passèrent cette porte pour ne plus jamais la franchir. La mortalité y était plus que très élevée. Conclu Shizori.
- Et qu'est-ce qu'ils faisaient après ?"
Décidément, Sarada était drôlement intéressée. Son sérieux venait sûrement de Sasuke tandis que sa force de caractère découlait de Sakura sans l'ombre d'un doute. Ça faisait toujours quelque chose à Kakashi de retrouver ainsi ses anciens élèves dans ces gamins.
Le directeur rigola de bon cœur à la remarque.
- "En voilà une qui est attentive ! Mais désolé de te décevoir petite, cette question trouvera sa réponse que plus tard. Pour le moment, nous devons revenir sur nos pas pour y découvrir autre chose."
Tant de suspens, pensa quelque peu sarcastiquement Kakashi. Cependant, il fallait dire que ça marchait assez incroyablement sur les adolescents qui semblaient boire les paroles de leur aîné.
Et c'est ainsi qu'ils repartirent en arrière, revenant à contourner par l'extérieur ce nid de bâtiments qu'ils ne voyaient que de l'autre côté des grillages et barbelés qui l'entourait.
Pour le coup, l'Hatake était perplexe. Ce sens de visite lui était étrange par rapport à la chronologie des choses. Pourquoi avancer pour revenir ? Ça n'avait aucun sens, sauf s'ils avaient profiter de cette avancée pour préparer quelque chose. Enfin, Kakashi n'allait certainement pas critiquer.
A ses côtés, Tenzo ne le lâchait plus, marchant près de lui, sûrement un peu trop pour un garde du corps mais après tout, personne ne faisait attention à eux. Ils étaient tous attentifs et trop occupés à observer ce lieu historique pour faire attention à la proximité de deux hommes.
Ainsi, Kakashi pu se détendre un minimum grâce à la chaleur et à l'odeur de son brun qu'il percevait de manière fluette. Ça le rassurait un tantinet, pas qu'il soit spécialement inquiet mais il fallait avouer que son passé prenait plus de place que prévu. Son cerveau en alerte de revenir en ce lieu synonyme de douleur lui criait de partir mais l'argenté devait bien s'y abstenir. Le réconfort que Tenzo lui apportait aidait à rassurer son cerveau autant que lui par répercussion et ça faisait un bien fou.
Marcher aussi l'aidait à se défocaliser mais il fallait l'avouer ; son brun restait bien meilleur pour ceci.
Assez rapidement, ils finirent leur trajet pour retourner à ces railles qu'ils avaient vu plus tôt.
En y regardant de plus près, il y en avait deux qui desservaient les quais présents eux-mêmes au nombre de deux ; un à droite et un à gauche.
Contrairement aux bus, les trains avaient fait leur apparition il y a bien longtemps dans ce monde, accentué par l'essor que produise les guerres sur le plan des avancées technologiques. Forcément, dans ces conditions, difficile de ne pas se presser et voilà ce que ça donnait ; des chemins de fer un peu partout, reliant principalement les gares des grandes villes.
Il fallait dire que dans ce monde shinobi, les civils avaient aussi leur place et n'étaient pas forcément capable de parcourir x kilomètres par jour. Les trains avaient révolutionner le tout bien qu'ils se soient principalement développés hors des villages cachés ; majoritairement peuplé de ninjas, ça n'aurait jamais eu grande utilité.
Finalement, le groupe entier s'arrêta sur le quai de droite alors que les guides reprenaient leurs positions d'orateurs face à eux.
- "C'est ici, ayant voyagé jusqu'à trois jours complets dans de vulgaires wagons à bestiaux que les déportés et prisonniers arrivaient au camp d'Auschwitz. Durant le trajet, l'embarquement précaire dans lequel ils étaient mis de force ne s'ouvrait pas ; l'air y était difficilement respirable alors que les voyageurs n'y recevaient ni eau ni nourriture. L'hygiène y était évidemment à déplorer, comprenez-le bien. Mais, si l'on pourrait se dire que le voyage restait le pire, voici la preuve du contraire. Assura Shizori en donnant visuellement la parole à Zeti.
- Effectivement. Si le wagon ne s'ouvrait qu'à l'embarquement et à l'arrivée, cette dernière était au moins aussi effroyable que le trajet. Ici, sur ces quais étaient débarqués violemment des enfants, plus petits que vous-même avec leurs parents, peut-être leurs grands-parents mais surtout et majoritairement, des ninjas. Ici se mélangeait prisonniers de guerres et suspects de collaboration avec l'ennemie, d'où la présence de shinobis comme de civils. Mais, et comme nous allons le voir un peu plus tard, chacun n'était pas traité pareil en fonction de la raison de sa venue dans le camp.
- Et sur ce lieu qui est une gare aménagée, avait lieu ce qu'on appelle la "sélection". Avait enchaîné Tsuyu, l'air grave qui contrastait avec son sourire habituel. Une fois descendu sous les cris des gardes des wagons à bestiaux, les prisonniers étaient rangés en fils et commençait alors cette fameuse "sélection". On séparait les adultes des enfants et des plus âgés. On invitait ceux qui ne se sentait pas bien à monter dans les camions garés à quelques mètres de là. On y faisait alors monter aussi les malades en y rajoutant ces fameux enfants enlevés à leurs parents ainsi que les personnes âgées. Ce camion était alors présenté simplement comme un moyen de transport pour faciliter le trajet des quais au camp même pour les plus faibles. Ainsi, beaucoup y montait sans y être particulièrement en besoin. Les autres, surtout des adultes restaient là et marchaient ensuite tous ensemble vers le camp où femme et hommes étaient séparés."
Voyant ensuite que le silence se formait ; signe que les guides ne prendraient plus la parole, les mains se levèrent une nouvelle fois tour à tour. Bientôt, plus de la moitié de ces adolescents demandaient la parole pour pouvoir exprimer leur questionnement. Cependant, le personnel du lieu avait visiblement prévu autre chose.
Kakashi entendait au loin, toujours légèrement en retrait par rapport à la foule, le bruit assourdissant de roues filant sur les chemins de fer. Un train arrivait, sans aucun doute.
Ce même bruit parvint aux oreilles de tous quelques secondes plus tard provoquant instantanément un silence d'or mu par la curiosité. Les têtes étaient toutes tournées vers ces wagons que l'on pouvait voir s'approcher de plus en plus.
Rapidement, les quatre guides devant le groupe le fit reculer de manière à libérer le quai et à finir dans l'herbe plus loin. C'était sûrement une de ses "organisations" dont avait parlé Shizori, plutôt des reconstitutions nota l'argenté.
Ce train ne lui était pas inconnu, sa devanture de fer imposante et les wagons à bestiaux qu'il contenait. Lui non plus il aurait aimé ne pas le revoir.
Puis, tout s'enchaîna bien rapidement. Simultanément au train, un camion arriva en passant juste devant le groupe, entre le quai et eux pour venir se garer à la sortie de cette gare précaire. De là, sortit quatre hommes du convoi habillés en militaire, armés de ces fameux fusils à parchemins explosifs une nouvelle fois qui pendaient dans leurs dos. Des chiens, visiblement dressés pour aboyer à n'en plus finir, les dents sortis les accompagnaient tandis qu'ils prenaient le quai de droite.
Puis, arriva ce fameux train. Instantanément et dès son arrêt complet dans un crissement abominable, les gardes se mirent à crier tout en ouvrant les portes des wagons précaires. Ils hurlaient la vitesse tout en beuglant des ordres tels que "les femmes et les hommes séparés en files" ou "que ceux qui ne se sentes pas bien montent dans le camion".
Sûrement était-ce des acteurs, cette vingtaine de personnes qui semblaient apeurés, triste et complètement perdus. Oui, c'était sûrement ça et ils jouaient drôlement bien. Mais alors, pourquoi Kakashi avait ainsi l'impression de se revoir ?
Il soupira discrètement. Non, ce n'était pas lui, ce n'était plus lui..
La suite passa tout aussi vite. On pouvait entendre les mères crier leurs enfants arrachés à elles, leurs maris s'en allant et leurs parents embarqués dans ce fameux camions.
Plus tôt, les guides avaient résumés très clairement ce qu'il se passait, seulement, voir cette "sélection" avoir lieu sous leurs yeux n'avaient rien à voir. Ce n'était pas pour rien qu'avait eu lieu cette sortie, les cours en classe n'était guère aussi marquant et ce silence qui émanait des adolescents n'auraient jamais retrouvés sa place à l'académie.
Mais cette reconstitution n'était pas tout à fait terminée, la preuve étant combien les beuglements des chiens et ceux de leurs maîtres continuaient. Après tout, après avoir vécu l'enfer de l'arrachement à ses terres, du trajet abominable dans ces wagons immondes et cette fameuse sélection, les prisonniers ne pouvaient toujours pas souffler.
Ils ne le pourraient plus jamais le faire d'ailleurs, pensa Kakashi, tant qu'ils seraient ici, ils ne le pourront plus.
Les acteurs représentants les déportés firent mis au pas et suivirent toujours dans le flou et la panique les gardes qui les emmenaient à pied vers des bâtiments plus loin, toujours à l'extérieur du camp dont ils avaient vus la fameuse entrée précédemment.
La porte de la mort comme on l'appelait.
Le camion partit juste après, dans une direction au début similaire puis différente. Ça ne passa pas inaperçu, remarqua tous les adultes présents en voyant le questionnement dans les yeux de leurs successeurs encore adolescents.
Pour finir cette scène si bien réalisée, le train repartit dans ce grincement sinistre comme un signe qu'il reviendrait encore, qu'ils y en auraient d'autres.
- "Alors ? Avez-vous des questions les enfants ? interrogea doucement Shizori en se retournant pour leur faire face, un léger sourire aux lèvres pour rassurer."
La horde de mains levées ne se fit pas attendre longtemps.
- "Les prisonniers venaient d'où ? Est-ce qu'ils prenaient tous le train pour arriver ici ?
- Ce camp à principalement servi pendant la troisième grande guerre ninja, seulement, il a était dirigé par des extrémistes, à ce stade là, ils ne sont mêmes plus considérés comme humains. De là, les prisonniers pouvaient venir de tous les pays. Pour ce qui est du moyen d'arriver ici, ce n'était qu'en train. Ça permettait de déporter plus de monde à la fois sans plus d'efforts. De plus, le train allant tout de même relativement vite, il permettait de faire plusieurs allers retours dans la même journée. répondit Shizori.
- Mais ils y avaient des ninjas, pourquoi ne s'échappaient-ils pas pendant le trajet ? Les civils aussi auraient pu le faire en forçant les portes. C'était des wagons à bestiaux, ils devraient pouvoir les casser en s'y mettant tous ensemble non ?
- Certes ils voyageaient jusqu'à cinquante par wagon voir plus mais croyez moi, il était impossible de briser leur convoi même si précaire. De un parce qu'en premier lieu, beaucoup ne savaient même pas en entrant où ils aillent, de là, comment envisager une fugue en étant ainsi dans le flou et l'ignorance. De deux, les shinobis que l'on penserait capable de se défaire étaient en guerre je vous le rappelle. La plupart étaient épuisés lorsqu'ils avaient été capturés et ne recevoir ni eau ni nourriture pendant plusieurs jours ne leur permettait pas de reprendre contenance pour tenter quoi que ce soit. Pour terminer sur leurs cas, ils étaient menottés à double tour de manière à ce qu'ils leurs soient impossible de faire le moindre jutsu. Ils étaient donc bloqués. Du côté des civils ce n'était guère mieux et casser ainsi un wagon en fer leur était de toute façon impossible. Conclu Tsuyu en souriant doucement.
- Et pourquoi est-ce on faisait marcher ceux qui le pouvaient et monter dans un camion les autres ? Pourquoi on ne les enfermaient pas tous dans un camion pour éviter qu'ils ne s'échappent ?
- Toujours la même chose, reprit Zeti, la grande majorité des prisonniers ne savaient pas où ils étaient exactement et en conséquence, il y avait très peu de révolte. De plus, ils avaient été affamés et épuisés par le trajet, ils n'avaient plus la force de se rebeller. Pour ce qui est des camions, les gérant du camp n'avaient souvent pas le temps ni les ressources d'en avoir assez et faire marcher ceux qui le pouvaient finissaient de les affaiblir pour la suite des événements.
- Mais tout à l'heure on a vu que le camion n'allait pas au même endroit. Il va à l'infirmerie pour les malades et les personnes âgées ?"
- Du tout, commença doucement Shizori. Ce camp avait la particularité de rallier deux types d'installations ; un camp de concentration et un d'extermination. Cette sélection que vous avez vu à été créée justement pour ça ; pour sélectionner qui iraient dans quel camp. De là, ceux pouvant travailler allaient dans le camp de concentration pour des travaux forcés tandis que ceux inaptes, partaient à leur mort. Les chambres à gaz les achevaient d'une mort atroce et longue."
XXX
- "Et bien dit donc, ça leur a fait de l'effet tout ça, assura Rô en rangeant ses affaires dans sa table nuit.
- Oui, ils étaient complètement choqués. Il faut dire que ça fait un coup d'apprendre ça. Confirma Tenzo, faisant de même de son côté."
Kakashi se contenta d'acquiescer, assis sur son lit en tailleurs pour fouiller dans son sac à la recherche de son livre à la couverture orange.
Après cette première visite, Shizori s'était excusé auprès de tous. Il leur avait expliqué que leur visite avait été perturbée par un retard et qu'en conséquence, il avait du changer l'ordre logique des choses. Au lieu de commencer par le "comment les prisonniers arrivaient ?" Avec la fameuse scène, le directeur avait du commencer par la porte d'entrée du camp.
En soit ce n'était rien, surtout que les guides en général s'étaient tous très bien débrouiller pour refaire coïncider les événements. Ainsi, chacun avait affirmé que ce n'était rien tandis que Kakashi appréciait l'honnêteté du petit homme.
Une fois revenu, le groupe de Konoha avait eu ce fameux "temps libre" que le Rokudaime et les occupants de sa chambre avaient utilisés pour ranger leurs affaires.
Rô avait choisi le lit simple à gauche alors que Tenzo et Kakashi avaient prit le superposé avec le brun au dessus.
Ils avaient discutés de tout et de rien en organisant leurs affaires jusqu'à ce que des bruits à leurs portes les sorte de leur bulle.
L'argenté avait grogné en sachant qu'il allait devoir arrêter sa recherche de son icha icha paradise pour aller ouvrir. Pourtant, il s'était levé et en ouvrant, sa frustration disparu instantanément.
Sous la surprise, l'argenté resta immobile, ses yeux fixés sur lui.
Un sourire timide lui fut adressé avant que les lèvres étirées en un faciès heureux ne s'ouvrent pour laisser sortir du son.
- "Bonjour Kakashi, ça faisait longtemps.
- Chikanori, souffla l'Hatake. Ça fait longtemps oui, sourit-il ensuite à cette vieille connaissance retrouvée."
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