Un poulet lapon
Liang- pourquoi tu m'appelles jamais ?
Moi- hein ?
(Il est dix heures du matin et je suis en train de coiffer Liang. Ne me demandez pas pourquoi, même moi j'en sais rien.
Il est simplement venu squatter le matin comme il le fait souvent et il se trouve qu'aujourd'hui, c'est le weekend et que j'ai pas à aller au boulot !
Je regarde Liang qui se retourne vers moi pour me fixer de ses yeux gris.)
Moi- j'aime pas téléphoner...
Liang- ou alors m'envoyer un message, non ?
Moi- bof, on se voit souvent en plus !
Liang- parce que je viens. Tu le ferais sinon ?
Moi- évidemment, tu me manquerai trop !
(Je ricane avant de me reconcentrer sur les tresses de Liang. Ouais, je lui fais des tresses africaines ! Et ça lui vas pas trop mal d'ailleurs.
Évidemment qu'il me manquerait. Il me manque tellement que des fois, j'ai envie de garder mes yeux ouverts pour continuer de penser à lui et revoir son image dans ma tête.
Putain je suis grave. Je l'aime trop je crois...)
Liang- mouais. Au fait, ça va ton travail ?
Moi- ouais ! Hier j'ai arrêté un mec qui avait volé une banane et du lubrifiant.
Liang- on sait à quoi ça va servir !!
Moi- Après, il peut aussi avoir une carence en potassium et utiliser le lubrifiant pour graisser un piston ?
Liang- ouiiiiii c'est bien, reste dans ton innocence.
Moi- bah quoi ?
Liang- ho d'ailleurs ça me rappelle un hentaï ! Le protagoniste te ressemblait !
Moi- c'est un compliment ?
Liang- il as 28 ans et se tape sa cousine qui est mineur.
Moi- ha !
Liang- tu l'as dit.
(On dis encore quelques conneries avant de regarder un ou deux épisodes de Food War, qu'on as vite arrêté au vu du fan service.
Après ça, il n'est que 11 heures et j'ai pas envie de manger tôt mais je commence à préparer des onigiris pour qu'on mange. Liang m'aide même si je vois bien que la cuisine n'est pas son fort.
Il se débrouille tout de même, même s'il écrase la pauvre boulette de riz au lieu de la modeler et qu'il as mis du piment dans certain onigiris "pour voir" comme il dit si bien...
C'est drôle dit comme ça mais j'ai l'impression de le connaître depuis des années. On se fréquente souvent et à chaque fois, on parles énormément. C'est peut être pour ça.
Toujours est-il que le courant passe vraiment bien entre nous, j'irai presque jusqu'à dire que c'est certainement l'homme que j'aimerais et ce pour un bon bout de temps...
Malgré son caractère de merde.)
Liang- j'en ai fait un en forme de chat !
Moi- il vas casser tu sais ?
Liang- nan c'est un chat cailloux.
Moi- tu manges des cailloux toi ?
Liang- comme tout le monde !
Moi- ça va bien se passer.
Liang- yup ! C'est normal si je vomis
du sang ?
Moi- on vas dire ça ?
Liang- nan en vrai, on s'amuse bien.
(On refait quelques onirigis qu'on mange en regardant Shaman King. C'est amusant de passer du temps avec Liang. C'est bizarre mais je suis vraiment content de rester avec lui.
Entre deux bouchés on rigole comme des cons.)
Moi- hey, tu as fais des trucs durant les fêtes ?
Liang- bof... Je suis allé voir ma famille pour Noël. C'était chiant à crever.
Moi- j'y suis allé aussi. J'étais seul avec mes parents car ma sœur as pas pû venir. Du coup, bah c'était triste comme Noël.
Liang- te plains pas... Les miennes sont des furies. "Et nia nia nia, mon fils peut marcher maintenant" "ho la mienne fait ses dents" "rholala moi j'ai hâte que mon enfant naisse, j'ai tellement envie de voir l'échographie"
Moi- ta sœur est enceinte ?
Liang- yup ! La deuxième. C'était chiard Land la maison. Un de 4 ans, deux de 3 ans, un nourrisson et un polichinelle dans le tiroir.
Moi- c'était animé au moins.
Liang- malheureusement ! L'espèce de mégaphone humain hurle la nuit. J'ai eu le malheur de rester dormir.
(On discute encore de ces fêtes de fin d'années. Les 3 sœurs de Liang sont décrites par ce dernier comme étant des mères attentionnés qui engueulent le pauvre homme lorsqu'il as tenté de jeter le gosse en l'air pour le faire rire.
Il dit ne pas aimer les enfants mais il s'amuse bien avec eux quand même !)
Liang- et toi ? C'est comment ta famille ?
Moi- houla. Imagine un ni oui ni non. Mais à la place du oui et du non, c'est pleins de sujets que tu dois pas aborder.
Liang- ne me dit rien ! Déjà, on parles pas de ton orientation sexuelle, d'argent, de rêve et de quand tu leurs feras de petits enfants !
Moi- en gros ouais.
(Je soupire en ricanant en même temps.
C'était vraiment de la crotte mon Noël en plus... J'ai eu un nécessaire de toilette donc shampooing, gel douche et gant de toilette. Alors que je hais les gants de toilette... On ne peut pas dire que ces fêtes de fin d'année étaient distraillantes car une personne me manquait... Ma sœur !
Nan je plaisante. Liang me manquait... Même si ma chère sœur me manquait aussi !)
Liang- au fait, ça t'arrives d'avoir l'impression de laisser filer le temps ?
Moi- c'est à dire ?
Liang- bah, c'est comme si les moments que tu vivais, ils n'étaient pas important. T'arrives pas à les figer dans tes souvenirs.
Moi- ouais... Ça m'arrive souvent. Peut être parce que j'ai déjà 26 ans.
Liang- ouais possible... Mais ça m'arrive aussi alors que j'ai un an de moins.
Moi- possible... Ça m'arrive surtout avec ma famille.
Liang- pareil.
(On regarde l'anime en mangeant des onigiris.
Notre discussion, pourtant vide d'encouragements et d'affection, me fait du bien. J'avoue que savoir que l'on n'est pas seul aide grandement.
Entre deux boulettes de riz, on discute un peu de tout et n'importe quoi.
Je lui parles de mes espèces de crises d'angoisse nocturnes qui sont très chiantes.
Il me parle aussi de lui, de l'époque du collège qui as été compliquée pour lui à cause de la danse. Convaincre ses parents qu'on veut être danseur ne doit pas être simple j'imagine.
On finit de manger et je lave la vaisselle pendant que Liang éteints la télévision.)
Liang- bon... Martha vas m'arracher la tête si je ne rentre pas.
Moi- d'accord, prends un parapluie, il vas sûrement neiger.
Liang- ho sérieux !!? C'est vraiment trop bien !!!
Moi- oui enfin, ça va pas tenir...
Liang- ho... Bah pas grave, c'est relaxant de regarder la neige tomber.
(Il mets son manteau, son écharpe et ouvre la porte d'entrée.
Le ciel gris fais tomber un peu d'eau et me fait tirer la tête. C'est un sale temps.)
Liang- et bah ! Il fait moche !
Moi- tu l'as dit.
Liang- bon... À un de ces quatre ? Et appelle moi s'il te plaît.
Moi- pourquoi t'y tiens tant ?
Liang- à ton avis ? C'est parce que je t'apprécie, couillon.
( Il viens vers moi, dépose un baiser au coin de mes lèvres et se tire alors que je prends une teinte rouge.
Trop de choses se passent....
IL M'APPRÉCIE !!!? Bah oui logique, sinon il passerait pas du bon temps avec moi.
Je m'accoude contre le plan de travail et porte ma main à ma bouche pour effleurer mes lèvres.
On viens de manquer de s'embrasser et il m'as dit qu'il m'appréciait... Wow.
Trop d'émotions pour mon petit cœur...)
Moi- et bah putain...
(Le reste de la journée se passe lentement... Je n'ai qu'une seule chose en tête, voir Liang, lui avouer mon amour et l'embrasser voir plus. Et peut être pas dans cet ordre là.
Mais es ce que j'aurais le courage de le faire ? C'est une bonne question. Entre son caractère de merde et ma timidité, comment on vas s'en sortir ?
Je sais pas vraiment mais j'ai l'intime conviction que tout vas bien se passer...
Et que notre histoire, si elle débute, durera longtemps.
Enfin, je vais pas m'affoler ! Faut déjà qu'il accepte même si c'est bien parti.
Le soir, je mange un bout, me lave et vais me coucher après avoir regardé quelques épisodes de Toradora.
Je ferme les yeux et repense à notre discussion avec Liang à propos du temps qui file, de perdre ses souvenirs importants et toutes ces conneries. Presque immédiatement, une vague de chaleur malsaine parcours tout mon corps et ma respiration s'accélère alors que je tente de ne pas penser à tout ça mais c'est déjà trop tard.
Mes angoisses ressortent toutes d'un coup. La peur du futur, de l'avenir, de regretter la misérable vie que je mène.
Je me redresse d'un coup sur mon lit, haletant et transpirant.
Il me faut au moins une minutes pour parvenir à me calmer et je suis encore en panique.
Sans réfléchir, j'attrape mon téléphone et clique sur un contact.
La sonnerie résonne. Qu'es ce que je fous !!??
La personne au bout du fil répond à la deuxième sonnerie.)
Liang- allô ?
Moi- Liang...
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