Prison break en moins bien
Deux jours sont passés. Aujourd'hui, je vais voir Aku à la prison pour femme où il est incarcéré.
Ça me mets mal de savoir qu'il est dans cette prison à cause de ce qu'il as entre les jambes.
Enfin bon, c'est pas comme si leur truc était logique, hein.
J'entre dans l'enceinte de la prison.
Je décline le nom de Aku à une dame aussi sympa qu'une porte de prison qui me fait asseoir dans le parloir.
C'est une grande pièce séparée en deux par une vitre et divisée dans sa longueur en plusieurs petites pièces.
Je m'installe sur la chaise et prends le téléphone qui était posé là. Il sert à communiquer avec le détenu.
Quelques secondes plus tard, un grand officier en uniforme amène Aku.
Il est comme toujours.
Ses cheveux bleus ont un peu déteint et ses piercings ont été retirés.
Il s'installe en face de moi derrière la vitre en souriant comme un con. J'attrape le téléphone, légèrement inquiet.
Moi- salut...
Aku- salut ma poule ! Ça fait un bail ! Depuis quand déjà ?
Moi- depuis le procès mais on n'avait pas pu se parler.
Aku- donc la dernière fois qu'on s'est parlé c'est après que tu m'ais assommé avec une barre de métal !
Moi- heum... Oui. D'ailleurs, je suis désolé.
Aku- moh ! Tu t'excuses parce que je peux pas te coller une baffe, hein ?
Moi- j'avoue que la vitre en plexiglas blindé me rassure pas mal !
(Il esquisse un sourire.
Même si c'est mon ami, je fois pas oublier qu'il as tenté de me buter, que je faisais partie d'un clan et que par conséquent, je risque de me faire descendre pour trahison.
Il tortille son lobe d'oreille avant de ricaner.)
Aku- t'inquiètes pour Lämsä, il se fera pas descendre. Toi par contre...
Moi- pardon ?
Aku- t'as bien entendu. Ça me fait chier et j'essaierai de l'empêcher mais ça m'étonnerait pas que t'ai mon daron sur le dos.
(Je dégluti.
Le grand chef m'as dans le collimateur. Et on rigole pas avec lui...
Enfin bon. Je suis dans la merde. Ce qui est fait est fait, je ne peux pas revenir en arrière. C'était d'ailleurs la meilleure option.)
Aku- enfin bon... Ça me ferait chier que tu crèves.
Moi- moi aussi d'ailleurs. Parce que lorsque tu es mort, tu peux plus vivre.
Aku- yup, c'est le principe de la mort.
Moi- effectivement.
Aku- enfin... Fais gaffe à toi. Par contre, dès que je sort, je te tarte. C'est un enfers pour ma dysphorie ici !!!
Moi- j'imagine ! Y'a pas mal de gens et d'associations qui sont de ton côté.
Aku- et ouais ! Militantisme trans, baby !
(Il me fait un signe de main avant de mettre des pieds sur la table et de reprendre son habituel air arrogant.
Une jeune femme à la peau mate et aux cheveux noirs passe derrière lui.
Il lui lance un clin d'œil auquel elle répond avant de se faire raccompagner par le gardien dans sa cellule.
Je pouffe. Aku est décidément toujours un tombeur.)
Moi- je vois que tu t'es fait des amies.
Aku- yup ! Les douches communes sont mon petit paradis ! Et au moins, pas besoin de ramasser des savonnettes au sol.
Moi- j'ai pas besoin de le savoir....
Aku- tu te faisais pas prier pour écouter mes récits, coquin.
Moi- parce que TU insistais pour me les raconter.
Aku- ouais, j'avoue ! Mais tu profitais bien !
(Il me lance un regard complice et je ne peux retenir un sourire. Ce type est littéralement insupportable. Une pile électrique doublée d'un bonbon acidulé.
Vous savez, ce genre de bonbon qui piquent au début puis qui sont doux.
Et bah voilà !
Et Liang en est un aussi...)
Moi- et sinon, ça se passe comment la prison ?
Aku- c'est prison break en moins bien ! Entre les gardiennes qui font chier, les meufs bonnes et la nourriture infecte, je suis partagé.
Moi- bizarre, cette description me rappelle le lycée !
Aku- woh putain, ça fait longtemps ! Tu te rappelles de la vieille connasse de surveillante ?
Moi- tu veux dire Simona ?
Aku- chais pas, je l'ai toujours appelé la connasse, je connais pas son nom !
Moi- tu te souviens lorsque toi et ta copine la gothique avait foutu des somnifères dans son café ?
Aku- oui ! Un grand moment ! Elle s'est endormi en plein self !
(On ricane. Même si on n'était pas des amis très proches, on as quand même pas mal de souvenirs en communs.
On finit par échanger quelques souvenirs amusants sur notre lycée. Il faut savoir que c'était vraiment la zone.
Aku lève enfin le mystère de "qui as fait sonner l'alarme incendie lors du bac ?" c'était lui bien entendu, c'était prévisible. Dans mes souvenirs, il était avec nous. En réalité, c'est encore pire que ce que je croyais. Il as carrément appelé un des membres du clan pour aller déclencher l'alarme.
On rigole comme des cons à ces souvenirs.)
Aku- ha décidément, c'était marrant ! T'aurais dû venir trainer avec nous.
Moi- j'osais pas vraiment....
Aku- hooo~ pourquoi ?
(Je dégluti. Je peux pas lui dire que je l'aimais. Devant mes hésitations, il explose de rire.)
Aku- tu devrais voir ta tronche !! T'en fais pas, je sais très bien, je te fais marcher !
Moi- ho...
Aku- honnêtement, ça me faisait plaisir qu'un mec gay s'intéresse à moi, qui suis trans, en plus j'avais pas transitionné à l'époque !
Moi- bah tu restes un mec.
Aku- pas pour certains. Ça m'as permis de tenir le coup, de me dire que toi au moins tu me considérai comme un vrai mec.
Moi- pourquoi t'es jamais venu me parler ou me proposer un rencard ?
Aku- au cas où tu l'ai oublié, j'aime les meufs ! Toi, c'est pas pareil.
Moi- mais, je suis pas une fille !
Aku- nan ! Mais ça devrais être sympa de sortir avec toi... Pour une fois, être aimé et choyé pour autre chose que pour son argent, son rang ou pour être un fantasme.
(Il ricane et prends sa tête entre ses mains. C'est vrai... D'aussi loin que je me souvienne, il n'as pas vraiment eu de petites copines ou copains.
Seulement des plans cul ou des coups d'un soir.
Donc... Si je comprends bien, depuis tout ce temps, il veut juste recevoir de l'affection ?
Je ne peux m'empêcher de penser qu'il déconne, que le vrai Aku ne se montrerai pas aussi vulnérable devant moi.
Mais au fond, si ce gars sûr de lui n'était qu'une façade ?
Si en réalité, mon ami n'as jamais été aussi fier et arrogant qu'il le prétendait ?
J'ai peur d'être passé à côté de quelque chose, quelque chose de plus grave qu'une amourette de lycéens.
Aku relève la tête avant de se gratter l'arrière du crâne.)
Aku- enfin, ça te concerne pas vraiment ! Si t'as des meufs bonnes dans ton entourage, tu me les présentes !
(Ouais, il reste fidèle à lui même...)
Moi- j'avoue que je t'aimais. Mais c'est du passé maintenant. En plus t'as tenté de me buter.
Aku- ouaaaiiiiiiis mais bon, c'était purement professionnel ! En plus, ça me faisait chier de devoir te tuer.
Moi- bah j'espère bien, ouais !
Aku- d'ailleurs, tant qu'on parle de cul et de niaiseries, tu l'as pécho le niaque ?
Moi- c'est raciste ! Et non, je l'ai pas pécho comme tu dis ! Je l'aime !
(Il me regarda un instant avant d'éclater de rire et de taper frénétiquement de la main sur la table.
Il se fiche de moi !??
Après quelques secondes d'une hilarité totale, il se relève, essuyant une larme qui roulait sur sa joue.)
Aku- ho pardon... T'étais si niais à l'instant !
Moi- tu te fiches de moi pour oublier ta misérable vie de célibataire ?
Aku- hum... Oui ! Actuellement oui !
Moi- je l'apprécie trop pour juste avoir un coup d'un soir avec lui.
Aku- rha ! Vous vous prenez trop la tête en fait ! Fonce, roule lui une pelle, suce lui la bite et protège toi puis l'affaire est dans le sac !
Moi- nope !! Tout ne tourne pas autour du cul, espèce de libidineux !
(Je suis littéralement devenu une tomate à force de rougir... Heeeelp !!
Seigneur, qu'ai-je fait ? Pourquoi les seuls amis sont au choix un pervers en puissance, une yaoiste enragée ou un cliché du hippie !!!?
Je fixe le sol, très mal à l'aise.
Il est beau le sol...
Aku tapote sur la vitre, hilare.)
Aku- tu vas pas aller loin ! Quoique, s'il aime les mecs mignon ça pourrait marcher.
Moi- mais... Tu penses réellement que j'ai une chance avec lui ?
(Il se gratte la tempe et regarde en l'air. Chose rare, je crois qu'il réfléchi. C'est une première dans l'histoire de Aku.)
Aku- hum... Non ! Si tu te bouges pas, ça ira pas.
Moi- merci pour ta confiance en moi.
Aku- c'est pas pour être méchant chou, mais t'es un vrai boulet en drague !
Moi- t'es marrant, j'ai jamais eu à draguer des gens, moi...
Aku- déjà, tu maximises les contacts physiques ! Tu saura s'il est réceptif ou pas. S'il enlève ta main, c'est mort pour l'instant.
Moi- mais... Enfin, lui c'est pas pareil. Je... Je sais pas, je veux pas le perdre.
Aku- raison de plus pour te magner et tenter ta chance.
(La sympathique dame de l'accueil viens vers nous, coupe sans aucune gêne la ligne et me dit de partir.
Un "s'il te plaît" serait plus agréable, connasse !
Je prends ma veste, fais un signe d'air revoir à Aku et me lève.
Alors que je suis sur le point de sortir de la pièce, j'entends Aku brailler.
Je me retourne. Il est debout sur sa chaise avec les mains en haut parleur et crie.)
Aku- si j'étais toi, je déménagerai !
Moi- merci, j'y songerait.
(Après un dernier signe de main et un dernier sourire, je part.
Je vais dans le bus, mets mes écouteurs et mets une musique au pif. Musique qui se trouve être Waltz No. 2... Précisément la chanson sur laquelle j'ai dansé avec Liang.
Fais chiiiieeeeeeeeeeer !!!!!!)
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