Seï se réveillait tout doucement dans la douce étreinte de Yûko endormie. Quelle magnifique femme et si chaleureuse... Cela faisait toujours du bien une petite pause entre deux missions! Mais voilà, justement... Il y avait l'une d'entre elles qu'il n'avait pas menée au bout et ça, c'était intolérable. Il resta rêveur... Oui, il avait bien le droit à un peu de douceur lui aussi et puisque Subaru... Enfin, il n'arrivait toujours pas à comprendre ce qu'il s'était passé... Il devait remettre de l'ordre dans ce foutoir. Alors, à regret, il se leva aussi silencieusement que possible...

Sauf que, il ne savait pas comment faire pour retourner à la besogne sans Yûko. Il ne pouvait pas voyager où il voulait, et il voyait mal comment il pourrait retourner finir l'autre zigoto. Il regarda la jeune femme endormie. C'était injuste de la mêler à tout ça, mais il n'allait pas avoir le choix.

"Mekyo!"

Seïshirô sursauta en entendant la voix stridente bien connue. Et merde! Il allait devoir s'expliquer! Mais non, la jeune femme, après s'être agitée un instant, se rendormit aussi sec. Ouf il avait eu chaud!

Alors, il sortit le plus discrètement possible de la chambre, puis ferma délicatement la porte sans faire le moindre bruit. C'est alors qu'un magnifique ballon multicolore roula à ses pieds, le faisant s'étaler de tout son long dans les cartons.

"Chht!" Lui soufflèrent deux petites filles. "Tu vas réveiller la maîtresse!" Puis elles se mirent à glousser.

Seïshirô leurs demanda gentiment: "Vous pourriez me faire sortir? Je dois aller faire une course pour Yûko." Puis il posa un doigt sur sa bouche et, avec son regard angélique, sur le ton de la confidence leurs dit: "C'est une surprise pour Yûko."

Les deux fillettes redoublèrent de rires, et lui dirent: "Seïshirô no baaaaka! Tu ne peux pas sortir comme ça, tu n'as pas d'âme. Si tu veux partir, tu dois demander la permission à Yûko."

Et, elles lui lancèrent le ballon.

"En attendant joue avec nous! Tu ne peux rien faire alors viens! Allez s'il te plaît!

Je suis désolé mais je ne peux pas vous tenir compagnie pour l'instant. On jouera un peu plus tard d'accord?"

Les deux fillettes secouèrent négativement la tête avant de sautiller énergiquement autour de Seïshirô, le tirant de temps en temps par le bras.

"Allezzzz! Joue avec nous! Joue avec nous! S'il te plaîîîît!!!" Et le ballon ricocha contre la bouteille de sake qui explosa en mille morceaux.

Mokona, tout excité par l'odeur familière de fête, sauta alors sur le lit de Yûko et se mit à répéter, en boucle:

Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake!

"Seï..." Répondit Yûko. "C'est pas encore l'heure de se lever..." Tout en pressant Mokona noir contre sa généreuse poitrine.

Mystérieusement, être à moitié étouffé ne le gêna aucunement pour continuer à piailler de son insupportable petite voix criarde...

"Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Sake! Arrête! Tu m'étouuuuuffes!"

Alors, Yûko se leva, balançant accessoirement Mokona contre le mur.

"Seï!!! Où tu es mon chéri?!"

Seïshirô retourna dans la chambre en disant: "Désolé Yûko, je voulais pas te réveiller mais tes deux petites assistantes ont décidé de te pourrir ta matinée" (et oui, Seïshirô assume!). Puis, il se pencha sur la jeune femme et la serra contre lui.

"Tu sais, je vais devoir m'absenter, le travail m'attend.

Eh bien, il t'attendra encore un peu! Pas question que je te lâche maintenant! J'ai eu assez de mal à te récupérer comme ça!"

Seïshirô approfondit son étreinte, glissant adroitement ses mains...

"Je dois y retourner, mais ensuite je serais tout à toi. Et rien que nous deux... Je te promets qu'après tu n'entendras plus jamais parler d'eux." Un éclat glacial très prometteur traversa ses yeux.

"Ne sois pas si pressé, mon Seï, je te les ai mis en conserve, le temps de nos retrouvailles. Et je t'ai fait un joli emballage cadeau. Tu pourras les récupérer quand tu voudras.

Je reconnais bien là le génie qui est en toi! Et où sont-ils maintenant? J'aimerai bien récupérer mon cadeau, d'autant plus que ta désirable personne m'a fait perdre la raison, m'empêchant de terminer ma mission.

Mais vois-tu mon Seï, je suis une honnête commerçante et je ne pouvais pas te laisser immédiatement tuer mon commanditaire: J'avais un deal avec lui, et c'était à mon tour de respecter ma parole. Alors, j'ai fait une pierre deux coups: J'ai sauvé Subaru en te récupérant, et envoyé tes proies un peu abimées certes, mais bien vivantes, chambre 408. Ne t'inquiète pas, vue leur état, elles ne s'envoleront plus pendant quelques temps, puis quand tu voudras, tu pourras t'occuper d'elles. Alors il te plait mon cadeau?" Puis elle l'enlaça, déversant sur lui toute l'attention qu'il méritait.

Seï ne la repoussa pas, bien au contraire. Alors le petit vampire avait dit vrai: il allait falloir vraiment qu'il tire ça au clair. Puis, il songea au sort qu'il lui avait infligé... Oui c'est sûr qu'il ne lui restait pas beaucoup de temps devant lui... Ce serait cruel de laisser ce gamin souffrir trop longtemps... A regret, il s'écarta tout doucement de sa charmante compagne:

"C'est qu'avec le sort que je lui ai lancé, le petit n'en a pas pour longtemps. Et j'aimerais discuter tranquillement avec lui. Alors, tu ne peux vraiment pas m'y envoyer ma douce? Je te promets de ne pas être long à revenir, puis nous fêterons ça ensemble, et avec Mokona (pas stupide puisque c'est lui qui fait traverser les dimensions)

"Oui oui! SAKE! SAKE! SAKE! SAKE! SAKE! ON VA FAIRE LA FÊÊÊÊÊÊTE!!!!!!!!!!!!!"

Yûko soupira, se souvenant qu'elle avait été « un peu tardive » à arrêter Seï. Mais, elle voulait que le petit insolent ait une bonne leçon, et c'est vrai que sans son intervention elle aurait été définitive.

"Bon d'accord, c'est vrai, j'avoue que tu dois y retourner. Alors ferme les yeux et,quand tu les rouvriras, tu seras près d'eux." puis elle l'enlaça tendrement en lui disant: "N'oublie pas que je t'attends..."