Chapitre 43: ENFOIRE!
Seïshirô traversait un long tunnel noir quand, soudain, il aperçut au loin une luciole qui tournoyait follement autour d'un type à l'air furieux qui faisait tout un tas de mouvements dans le vide, en une chorégraphie presque cocasse.
"Mais casse-toi saleté de bestiole !" criait le petit gars tout excité, un jeune homme aux immenses yeux d'un vert clair et à la chevelure fauve.
Seïshirô s'approcha de lui et demanda doucement:
"Quel est cet endroit? Et que fais-tu?"
Le gamin lui renvoya un regard haineux avant de cracher un :
"Les portes de la mort espèce d'ignare! Tu vas bientôt crever! Et moi j'en ai marre de ce putain de papillon!"
Seïshirô sourit un peu trop froidement pour avoir l'air amical: "Oh mais tu sais je veux bien abréger tes souffrances... ça ira vite tu n'as rien à craindre..." Puis il empoigna le jeune homme par le col qui blêmit (pas le col, le jeune homme) et le balança sans effort loinnnnnnnnn dans le tunnel.
Il regarda ensuite attentivement ce qui était en réalité un papillon aux ailes d'or se disant que le chemin serait toujours un peu moins sombre. Alors, du revers de la main il le captura sans ménagement puis continua sa route, s'aidant de la vague lueur émise par l'insecte. Soudain, il sentit une substance glacée et poisseuse couler le long de sa main. Mais c'était franchement dégueulasse ce truc! Alors, un peu énervé, il coinça la bestiole entre ses deux doigts, s'apprêtant à lui faire traverser la soi-disante porte plus vite que prévu. Et c'est alors qu'il entendit la voix très familière et complètement incongru de son frère.
"Seï ne me tue pas! Je suis coincé dans ce corps!"
L'assassin cligna des yeux, un peu surpris. Qu'est-ce que pouvait bien faire Fuuma ici? Il sentit l'insecte s'agiter un peu entre ses doigts.
"Seï! Je suis là! C'est moi!"
Les yeux de Seïshirô s'éclairèrent lorsqu'il comprit. Alors avec un sourire carnassier il lui répondit:
"Mais mon petit Fuuma kun... Comme tu es mignon comme ça... On aurait presque envie de t'épingler dans un joli cadre en bois avec un nom savant en latin du type « Specimum lepidoptère Fuuma kun ». De toute manière je ne vais pas te tuer juste t'arracher une aile et quelques pattes pour étudier tes facultés d'adaptation en matière de locomotion."
La pression sur ses ailes s'accentua légèrement le faisant paniquer. Le Sakurazukamori le fixait avec énormément de curiosité, se demandant vaguement jusqu'à quel point tenir un papillon par les ailes pouvait lui faire mal. La petite bête prisonnière frissonna légèrement et rétorqua, avant que son frère ne se décide à se lancer dans une longue et douloureuse expérience... pour elle.
"Mais tu peux pas me faire ça ! Je suis ton frère adoré! Et si je suis là c'est un peu à cause de toi! C'est la punition de Yûko pour t'avoir aidé à traverser les dimensions... Je t'en supplie aide moi! Tu es mon seul espoir..."
Et Fuuma lui raconta ce qu'il lui était arrivé. Seï lui sourit chaudement, et relâcha légèrement sa prise au plus grand soulagement de celle-ci:
"Yûko a toujours de merveilleuses idées, mais ne t'en fait pas, tu m'appartiens, et... En tant que frère c'est moi qui déciderais de l'heure et des circonstances de ta mort exemplaire."
Dans une pluie de pétales, le décor s'estompa et il fit jaillir du sol un magnifique petit Cerisier (nous on sait pourquoi il est petit!) couvert de fleurs d'un rose tendre, légèrement plus sombre au centre. Il déposa Fuuma sur l'une d'entre elle, traça du bout des doigts un pentacle sur le sol, puis récita une longue et incompréhensible incantation avec sa voix de miel. Alors le vent se leva et l'arbre irradia d'une vague lueur rouge. Puis une centaine de papillons se posèrent sur ses fleurs qui redevinrent blanches comme de la neige, tandis que la silhouette de son frère se dessinait. Lorsque Fuuma eu récupéré forme humaine ils se serrèrent longuement dans les bras l'un de l'autre. Seï lui murmura doucement à l'oreille : "c'est ma compensation pour m'avoir fait traverser les dimensions, désormais nous sommes quits."
Peu à peu, la silhouette de Fuuma s'estompa puis disparut.
"Passe le bonjour à Subaru quand tu le verras !"
Et sa voix s'évanouit, avalée par les ténèbres.
Seïshirô se retrouva seul face à son destin.
Enfin, presque seul.
Une petite voix venant du fin fond du tunnel cria:
"ENFOIRE !!!!!"
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top