Eilin et Emrys week-end : Yule à Boréalis
OS tiré de ma fanfiction sur la série Merlin de la BBC, Eilin et Emrys. La lecture du chapitre 87 est nécessaire à la compréhension du contexte
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Royaume de Boréalis, cité, château, chambre d'Aurore, décembre suivant l'arrivée d'Aurore et Merlin à Boréalis, nuit de Yule
« Enfin fini ! Demain, c'est jour de congé ! »
Aurore, à son bureau, leva à peine le nez d'un épais livre de lois lorsque son frère entra dans sa chambre, fermant la porte pour la nuit.
« Parle pour toi Lirou. J'ai beaucoup à faire pour être prête et devenir Reine dans les plus brefs délais. »
Merlin vint s'asseoir sur son lit, sur le bord qui faisait face au bureau afin de discuter avec sa sœur, pensif.
« Guenièvre te manque, hm ? »
« Arthur te manque-t-il ? », demanda sa sœur sans lever les yeux de son livre.
Le magicien secoua la tête, amusé.
« Allez Rory, laisse tomber ta formation royale, c'est Yule. Je te promets qu'au premier rayon de soleil après Yule, je te laisserai reprendre le travail. »
Aurore fit la moue, mais accepta de refermer son livre pour venir s'installer à côté de son frère. Sa robe A-line, comme l'aurait appelée Arthurine, suivit sa démarche en la sublimant avec grâce et élégance. Merlin l'observa, appréciateur. Le couturier royal avait nul doute fait des merveilles avec la robe de Yule de sa cadette. La magie ayant sûrement aidé, le rendu final faisait qu'Aurore donnait l'impression d'avoir été vêtue de la nuit étoilée, chaque micro-mouvement étant sublimé par la coupe de la robe et les paillettes qui rendaient différemment selon comment ils réfractaient la lumière.
« C'est bizarre un Yule sans ses proches. Si tu n'étais pas là, je me croirai presque comme à nouveau dans le futur... »
Tendrement, Merlin enlaça sa sœur pour la réconforter. Elle mettrait du temps à se remettre de ces trois ans loin de ses proches et coincée avec des visages familiers mais inconnus, et ce Yule loin de leurs aimés, dans un autre royaume... cela n'aidait pas. C'était nécessaire, mais Arthur et Guenièvre leur manquaient. Terriblement.
« Mais tu ne l'es pas. Nous retrouverons Arthur et Guenièvre. Il faut tenir bon. Il nous reste au pire un autre Yule sans eux, avant de les revoir. Ensuite, nous passerons tous nos Yules avec eux. Chaque chose en son temps Rory. »
Ladite Rory se laissa aller dans l'étreinte de son frère.
« J'ai hâte. »
« Moi aussi. En attendant... il me semble que tu me dois une danse, petite sœur. »
Aurore eut un petit sourire amusé. En effet, lors du bal pour le réveillon de Yule, elle avait promis une danse à son aîné, mais s'était éclipsée à peine une heure plus tard pour aller travailler. Elle embrassa la joue de son frère puis se détacha de l'étreinte et se leva pour jeter un sort à sa lyre. Un air aérien de valse s'éleva, chaque note semblant flotter, suspendue entre le présent et l'éternité. Merlin sourit et se leva, tendant une main pour inviter sa sœur. Elle lui prit la main et le magicien entraîna la déesse loin du lit, dans un espace de sa chambre assez vaste pour danser. Ils se mirent alors à valser ensemble, grandement aidés par les cours de danse qu'ils avaient dû prendre peu après leur arrivée.
Dans une harmonie parfaite, ils tournoyèrent ensemble, la jupe de la robe d'Aurore se déployant à chaque mouvement et dessinant des cercles qui rappelaient la pleine lune, les étoiles étincelantes accrochant la lumière et la réfractant, donnant à leur danse une touche encore plus magique. Merlin la guidait avec des gestes devenus assurés après d'intenses cours de danse, mais sans jamais se montrer dominant, restant dans cette complémentarité qui les caractérisait si bien, en tant que Seigneur des dragons et sœur de Seigneur des dragons. Pourtant, leur valse était un peu différente de ce qu'on leur avait appris, le frère et la sœur s'amusaient, presque comme lorsqu'ils étaient enfants et qu'ils dansaient au milieu des bourrasques de vent, mais avec une grâce venue avec la sagesse et la magie qui coulait à flot dans la terre, loin des terres arides de Camelot.
Ils tournaient, emportés par une force invisible, par la magie, par le vent chaud qui les enveloppait alors que les fenêtres étaient fermées. La chambre formait une mer de tâches sombres, parfois éclairés par des éclats d'un doux jaune, et leur rire léger éclatait parfois, résonnant dans le silence de la pièce. C'était comme s'ils avaient créé leur propre monde, un espace où tout était plus simple, plus pur. Un moment hors du temps.
Un tour gracieux, suivi d'un éclat de rire quand Merlin trébucha sur ses pieds, comme cela arrivait parfois quand il dansait, et il resserra doucement sa prise sur la main d'Aurore, murmurant quelques mots qui fit sourire sa sœur. « Je t'aime ». Trois petits mots, mais si puissants. Si puissants que la magie dans la terre gronda délicieusement à leurs oreilles de descendants de Barbatos, comme un rappel d'un lien forgé bien avant ces murs et cette musique et qui allait tellement plus loin que simplement les liens du sang.
Ils s'arrêtèrent enfin, essoufflés mais rayonnants, les joues légèrement rosées. Elle leva les yeux vers lui, amusée, tandis qu'il l'enlaçait. Aurore lui rendit l'étreinte avec un sourire doux. Dans la lumière vacillante des chandelles et le calme de la nuit, le temps semblait suspendu. Merlin et Aurore en profitèrent allègrement, se témoignant muettement leur affection inconditionnelle, leur amour fraternel si fort qu'il avait traversé les siècles. Un amour puissant, autant que celui que chacun portait à son aimé.e mais un amour différent, intemporel, aussi fort et indestructible qu'un serment silencieux.
Après un moment, le frère et la sœur retournèrent s'installer sur le lit, après qu'Aurore ait récupéré sa lyre. Elle s'installa et se mit à jouer elle-même une douce mélodie, propice à cette nuit calme et chaleureuse de Yule. Merlin sourit et leur servit deux verres de vin avec la cruche déposée là par un domestique avant qu'il n'entre dans la chambre de sa sœur. Il s'installa ensuite correctement sur le lit avec son verre.
Ils laissèrent le silence s'installer, seulement décorée de la mélodie jouée par la déesse. Ils n'avaient pas besoin de parler pour passer du bon temps ensemble et, certaines fois, particulièrement après les réceptions royales, parler leur semblait épuisant, inapproprié et inutile. Leur fin heureuse était en marche, ils étaient en train de la concrétiser. Stella Maris, Archon Hydro, leur avait appris, en guise de cadeau de Yule, qu'il leur restait au maximum un an avant d'être à nouveau réunis avec leur aimé.e. Ils pouvaient bien profiter de ce dernier ou avant-dernier Yule ensemble, tel que cela avait commencé à Ealdor : eux contre le reste du monde. Tant de choses avaient changé depuis.
Merlin sourit de nostalgie quand Aurore commença à jouer les premières notes du poème des mille vents. Ils en avaient vécu des aventures.
« Remplis à ras bord son les tonneaux. »
« Vivement que le vent se lève à nouveau. », répondit Merlin, parfaitement dans le rythme.
Sa sœur sourit, avant qu'ils ne continuent à chanter ensemble.
« De cire les goulots sont cachetés,
Le vent du sud chaud, celui du nord est déchaîné.
Quelle est sa saveur, demandez-vous ?
Tout ce que Mondstadt inspire : le rêve de la Liberté.
Quels sont les secrets de son goût ?
Le courage d'explorer, la tendresse d'une âme dévouée.
La volonté d'un protecteur immuable dans le temps,
Tous accompagnant la bénédiction des mille vents.
L'acidité laisse place à la douceur dans le rugueux tonneau.
Vivement que le vent se lève à nouveau.
Qu'y a-t-il dans le tonneau ?
De l'or liquide, que c'est beau !
Le tonneau est ouvert, qu'y a-t-il dans l'air ?
Le son du carillon qui résonne dans le ciel clair.
Nous chantons en buvant ce vin,
Vivement que le vent se lève demain.
Que ferons-nous quand les mille vents seront partis ?
Nous écouterons l'histoire jouée par la lyre et aurons un doux rêve cette nuit. »
Pas seulement cette nuit, mais pour le reste de leur vie. Morgane hors d'état de nuire, Albion allait pouvoir renaître. C'était les prémisses d'une nouvelle ère...
Celle de la Liberté.
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