Chapitre 75 : Meilleurs voeux !

Japon, Tokyo, hôpital, chambre de Naminé, quinze décembre deux mille cinq cent quatre, onze heures

Tristement, Shoto entrelaça ses doigts avec ceux presque sans vie de la femme qu'il aimait. Il avait essayé d'utiliser son lien avec elle pour essayer de la ramener, mais cela avait été vain. Peut-être que leur lien n'était pas aussi fort que tous le croyaient.

De sa main libre, il vint saisir délicatement une des boucles auburns, plus ternes qu'elles ne l'étaient seulement un an auparavant. Il la caressa, comme s'il espérait en tirer un ronronnement, mais rien. Si les machines auxquelles elle était branchée n'indiquaient pas que son coeur battait et que tout allait bien, dans son corps du moins, il aurait été facile de croire qu'elle n'était plus de ce monde.

« Liz et Koharu ont accouché il n'y a pas si longtemps. Koharu et Loki sont désormais les heureux parents d'une petite fille qu'ils ont appelé Lumine, et Liz et Izuku ont appelé leur garçon Aether. Pour le moment, on ne connaît que la couleur de leurs yeux, et Lumine a les yeux noirs de son père et Aether les yeux couleur framboise de sa mère. J'ai hâte de les voir grandir, et j'espère que tu seras là pour les voir aussi, tu es leur marraine à tous les deux après tout. Koharu et Loki ont choisi Zeleph comme parrain pour Lumine, et j'avoue avoir été un peu surpris qu'Izuku et Liz me choisissent pour être celui d'Aether. Après tout, Ochaco et Tenya restent les meilleurs amis d'Izuku en dehors de Camelot, je ne pensais pas être leur premier choix... mais j'en suis heureux, parce qu'Izuku a tant fait pour moi, je suis content d'avoir une telle place dans son coeur... tu sais, je me sens un peu mieux depuis la naissance de ces deux enfants, comme s'ils représentaient une nouvelle ère. Mais, malgré tout, tu me manques beaucoup trop Neko-chan. »

Quelques larmes gouttèrent sur la chevelure rousse, qui les absorba presque aussitôt.

« Je t'en prie Neko-chan, reviens-moi... je ne supporte plus de te voir dans ce lit d'hôpital, sans pouvoir y faire quoi que ce soit... tu me manques tellement... tout me manque... ta voie, tes rires, ton odeur, même tes réprimandes quand j'ai des remarques déplacées à ton égard en public... même si c'est pour que tu me cries dessus, je veux que tu reviennes. Je t'en supplie Neko-chan... tu es mon oxygène, mon phare dans la tempête, ma vie, mon feu dans la vie glaciale... je t'aime Neko-chan, me laisse pas... »

Sa voix se cassa alors qu'il étouffait un sanglot, le corps tremblant. Non, il n'y arrivait pas. Il n'arrivait pas à avancer aussi facilement que les autres Chevaliers. Bien sûr qu'il savait qu'ils avaient du mal aussi, mais ce n'était pas pareil. Eux, c'était une amie qu'ils avaient dans le coma, pas la personne qu'ils aimaient. Eux, la personne qui faisait battre leur coeur était à leurs côtés pour les aider à avancer. Mais lui, il n'avait « que » ses amis et sa famille. La seule personne qui aurait pu l'aider à garder la tête hors de l'eau, c'était la personne endormie dans le lit face à lui.

Une pression se fit sur sa main jointe à celle de Naminé, lui faisant lever le regard. La rousse était toujours endormie, mais la pression de leurs mains était bien plus importante qu'un mois auparavant.

« Neko-chan ? », souffla-t-il, enflammé par une étincelle d'espoir fou.

Seule la pression de leurs doigts entrelacés lui répondit. Shoto leva leurs mains jointes et tourna celle de la rousse afin de dévoiler le creux de son poignet. Il y posa ses lèvres, embrassant langoureusement la peau de celle qu'il aimait, persuadé qu'elle était suffisamment consciente pour le sentir.

Après quelques secondes, il laissa retomber son poignet pour venir s'approcher de la tête de la rousse. Il remarqua alors avec stupéfaction que ses lèvres bougeaient.

« Neko-chan... tu es réveillée ? »

Shoto approcha sa tête le plus possible du visage de sa belle, lui permettant de saisir une faible réponse. Une faible réponse, mais une réponse quand même.

« Oui... fatiguée... pas force... ouvrir les yeux... »

Le bicolore sentit son coeur s'emballer, alors que des larmes coulaient sur ses joues tant il était soulagé. Il les essuya rapidement et serra un peu plus leurs mains jointes.

« Alors ne les ouvre pas Neko-chan. Repose-toi, d'accord ? Le principal, c'est que tu sois sortie de ton coma. Prends le temps qu'il te faut pour retrouver tes forces, OK ? »

« O... K... »

« Je t'aime Neko-chan. »

« Je... t'aime... aussi... »

Fou de joie, il reprit sa main pour déposer un baiser sur la paume de sa main, à défaut de pouvoir venir embrasser ses lèvres sans l'étouffer.

« Je vais prévenir les médecins, je reviens. »

« Non... reste... »

« J'en ai pas pour longtemps. », promit Shoto.

« Reste... »

Le bicolore la regarda, même si elle ne pouvait pas le voir. Il sourit légèrement puis appuya sur un bouton pour que les infirmières puissent venir. Il resta penché sur sa belle, serrant sa main avec la plus grande des tendresses.

« Monsieur Todoroki ? Que se passe-t-il ? », demanda une infirmière en arrivant.

« Elle est réveillée. »

L'infirmière fronça les sourcils et s'approcha pour venir à la hauteur de Shoto.

« Mademoiselle Hoshino, vous m'entendez ? »

« ... oui... »

« Je vais chercher un médecin ! »

Elle sortit prestement pour revenir quelques minutes après avec un médecin. Durant ce laps de temps, Shoto n'avait cessé de parler à la rousse. Elle ne lui répondait pas vraiment et il ne faisait que parler de la pluie et du beau temps, mais juste le fait de savoir qu'elle l'écoutait le rendait aussi heureux qu'un pinson. Quant à elle, elle avait beau être à bout de forces, elle était contente d'entendre la voix de l'homme qu'elle aimait.

Durant toute la durée de son coma, elle avait compris de quoi lui parlaient les gens qui venaient la voir, sans pour autant les entendre vraiment. Elle avait senti à quel point son absence affectait Shoto, elle avait essayé de se réveiller, mais elle n'y était pas arrivée. Alors, quand Shoto lui avait fait sa déclaration, Arthur, son ancêtre, lui était venu en aide pour qu'elle puisse revenir dans son corps. Après tout, il savait comment voyager entre les mondes tangible et intangible depuis la première réincarnation des Chevaliers. Et rien que pour ça, elle lui était éternellement reconnaissante. Il lui aurait fallu beaucoup de temps pour revenir d'elle-même à elle, mais son Flocon de neige avait besoin d'elle maintenant.

Lorsqu'un médecin arriva, il vérifia de lui-même les dires de Shoto et de l'infirmière, avant de demander au bicolore de continuer à parler à la rousse pour la maintenir éveillée le temps qu'il l'examine. Il lui raconta alors la gêne d'Izuku en voyant son enfant, ne sachant pas comme réagir, alors qu'il pleurait de joie au point de pouvoir rivaliser avec les chutes du Niagara. Il lui raconta comment, épuisée, Koharu ne se déplaçait autrement que dans les bras de Loki, en râlant de sa propre faiblesse. Il lui raconta les fiançailles des différents couples, qui attendaient tous son réveil pour pouvoir célébrer les mariages en même temps.

« Bien ! Il va falloir faire des tests complémentaires quand elle aura repris suffisamment de forces, mais tout semble allait bien. », annonça le médecin. « Mademoiselle Hoshino, c'est un miracle que vous vous soyez réveillée, mais la foi que vous porte votre petit ami et vos amis a fait des merveilles. Ce n'est pas la première fois que des patients plongés dans le coma finissent par se réveiller grâce à la foi inébranlable de leurs proches. Reposez-vous Mademoiselle Hoshino, vous allez vous remettre lentement mais sûrement sur pied. »

Le médecin salua Shoto d'un signe de tête avant de quitter avec l'infirmière. Le bicolore les suivit du regard, avant que Naminé ne serre un peu plus sa main pour attirer son attention.

« Merci... d'avoir cru... à mon... réveil... »

« Je croirai toujours en ton retour Neko-chan, je ne cesserai jamais d'y croire. Repose-toi Neko-chan. »

« Reste... »

« Je ne partirai pas, ne t'inquiète pas. Je serai là durant toute la durée des heures de visite, du début à la fin, jusqu'à ce que tu sortes... »

« Merci... »

La pression sur sa main diminua, signe qu'elle s'était endormie. Shoto sourit légèrement avant de poser sa tête sur le matelas, somnolant à son tour.

Japon, Tokyo, tour Camelot, salle de la Table Ronde, trente-et-un décembre deux mille cinq cent quatre, dix heures

« Tu es prête Neko-chan ? »

« Flocon de neige, je suis capable de me déplacer seule... », râla Naminé, alors que le bicolore poussait son fauteuil roulant à travers les couloirs menant à la salle de la Table Ronde.

Cela faisait une dizaine de jours qu'elle s'était réveillée, et elle avait repris des forces assez vite. Cependant, elle n'avait pas assez d'énergie pour se déplacer sur ses jambes, d'où le fauteuil roulant. Elle pouvait bouger les bras comme avant, mais ses jambes étaient encore trop faibles pour supporter son poids plus de quelques minutes.

« Les médecins t'ont permis de sortir de l'hôpital pour le nouvel an si je prenais soin de toi. Je prend mon rôle très au sérieux. Laisse-moi prendre soin de toi Neko-chan... tu as déjà assez souffert à cause de moi. »

« Je t'ai déjà dit que tu n'y étais pour rien. Tout le monde te l'a dit. »

« Je suis quand même un peu fautif... »

« Je sais très bien que tu te serais arrêté au moindre signe de ma part, donc arrête de t'en vouloir. Au lieu de culpabiliser toute ta vie, passe-la avec moi ! »

« Comme si j'avais d'autres plans que de rester avec toi pour toujours... », sourit Shoto.

Arrivés devant les portes de la salle de la Table Ronde, Shoto toqua trois coups, avant de les ouvrir lentement. Tous les Chevaliers et Eri se retournèrent et une grande banderole blanche se déploya. « Bienvenue à la maison Cheffe ! » était écris dans une élégante écriture que Naminé reconnut comme étant celle de Marinette.

« Bon retour !! », s'écrièrent toutes les personnes présentes.

Naminé porta les mains à ses lèvres, cachant un « oh » muet alors que Shoto la faisait avancer vers ses compagnons d'armes. Izuku et Koharu s'approchèrent, avec chacun un bébé dans les yeux. La fille de Koharu avait une touffe de cheveux roses et le fils d'Izuku une touffe vert sapin. Le vert et la rosée s'accroupirent à hauteur de leur amie en fauteuil afin de lui présenter leurs enfants.

« Nami, voici Lumine... c'est ta filleule ! », déclara Koharu.

« Et ce petit chou, c'est Aether, ton filleul. »

Naminé les prit dans ses bras l'un après l'autre, alors que les deux parents présentaient leur marraine aux enfants. Quelques larmes coulèrent sur les joues de la rousse, émue de voir les bouts de chou de ses frère et sœur de coeur.

« Ils vous ressemblent tellement... c'est fou ! »

« On est vraiment contents que tu te sois réveillée, tu sais Mimi ? On voulait que tu les vois grandir. Vraiment Shoto, c'est un miracle ce que tu as fais... »

« Je n'ai rien fait de particulier... », dit doucement Shoto. « C'est Arthur qui l'a aidé. »

« Parce que tu avais besoin de moi, maintenant. Et je me serai réveillée trop tard si j'étais revenue sans aide. Mais je suis là maintenant. », affirma Naminé.

« Et je prendrai soin de toi Neko-chan, c'est promis. En attendant, je crois que tu as manqué à beaucoup de gens. »

Il désigna du menton les Chevaliers, Eri, leurs anciens camarades de classe et tout Fairy Tail entassés dans la grande salle. Naminé rendit donc ses filleuls à leurs parents et ouvrit les bras. Eri fut la première à s'y jeter, avant que les autres Chevaliers ne la rejoignent, même les plus impassibles comme Kagura ou Minerva. Leur Cheffe était de retour, même si ce n'était que pour le nouvel an. Ils feraient décemment la fête lorsque son retour sera définitif.

Japon, Tokyo, tour Camelot, salle des fêtes, premier janvier deux mille cinq cent cinq, minuit

« BONNE ANNÉE ! »

Tous les invités, à savoir les Chevaliers, l'ancienne classe A, et Fairy Tail, applaudirent et se firent la bise, se souhaitant mutuellement une bonne année. Shoto se pencha pour déposer un baiser sur les lèvres de sa bien-aimée, confortablement installée dans son fauteuil roulant.

« Flocon de neige ? »

Shoto s'accroupit pour être à la hauteur de sa petite amie. Cette dernière sortit de sa poche une chevalière argentée, avec un H flanqué d'une épée gravé. Le bicolore haussa un sourcil, perplexe.

« Epouse-moi. »

Le dernier des Todoroki écarquilla les yeux, ne s'attendant absolument pas à une demande aussi abrupte ni à ce que ce soit elle qui fasse le premier pas. Cependant, un large sourire prit place sur ses lèvres et il fouilla dans sa propre poche pour sortir une chevalière dorée, avec un T enflammé gravé cette fois-ci.

« Seulement si toi aussi Neko-chan. »

Un sourire aimant prit place sur les lèvres de la jeune Hoshino, qui prit la main droite de Shoto pour lui passer la chevalière au doigt. Le bicolore fit ensuite de même sur la main gauche de sa belle, avant qu'ils ne joignent leurs mains baguées. Ils se sourirent longuement avec toute la tendresse du monde avant que la rousse n'embrasse son désormais fiancé.

« Je t'aime, Shoto Todoroki. »

« Je t'aime encore plus, Naminé Hoshino. »

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