Chapitre 7 : Un vol réserve parfois des surprises

Japon, Tokyo, Yuei, dortoir des premières A, chambre de Naminé, vingt-deux avril deux mille cinq cent, huit heures trente

« D'accord, j'y passe et je m'en occupe. »

« Ne laisse aucune trace. Ces documents doivent être récupérés et détruits. »

« Je sais, je sais. Je ne me trompe jamais, et Ghostiella a terminé mon armement. Je dois juste passer me changer, des gants seront plus propices que des mitaines. »

« Et pour tes épées ? »

« Le directeur m'autorise à les garder dans ma chambre et à les emporter avec moi quand je sors. Par les temps qui courent, il pensait que c'était le plus sûr vu que mon alter dépend de mon armement. »

« Bien. Je veux un rapport complet une fois cette mission terminée. »

« A tes ordres. »

Naminé raccrocha et rangea dans une poche secrète de sa veste le téléphone qui lui permettait de communiquer avec les autres membres du groupe. Elle s'habilla rapidement et attacha ses fourreaux dans son dos, avant de quitter sa chambre. Pour une fois, la quasi-totalité de ses camarades de classe étaient encore couchés. Enfin, sauf Izuku.

« Bonjour Naminé, tu as bien dormi ? », le salua Izuku.

La rousse lui fit un signe de la main avant que le vert ne remarque ses épées.

« Tu sors ? »

« Oui, il faut que je trouve un moyen d'avoir un carquois sur moi quand je fusionne mes épées. Un arc sans flèche, ce n'est pas vraiment utile. »

« C'est sûr. En tout cas, vous étiez hyper impressionnantes Koharu et toi ! Vous êtes trop fortes ! Chacune palliait l'inconvénient de l'alter de l'autre. Et vous étiez tellement fusionnelles ! Vous avez improvisé une attaque combinée du tonnerre ! »

« Pourquoi cela vous étonne autant, toi et le reste de la classe ? Koharu est ma meilleure amie, c'est normal qu'on se batte mieux ensemble. »

Izuku rougit de gêne et joua avec ses doigts pour éviter le regard bleu sans émotion qui le fixait.

« C'est juste que... enfin... on n'était pas sûrs que tu l'appréciais vu que tu ne montres aucune émotion et... tu donnais plus l'impression qu'elle était un boulet pour toi... », marmonna le jeune Midoriya. « Ne le prends pas mal hein ! »

« Ah j'ai l'habitude, depuis le temps. Koharu est ma meilleure amie depuis le jardin d'enfant, elle l'est depuis bien avant... bien avant ce qui m'a rendu comme ça. Désolée, je ne veux pas vraiment en parler. »

« Ne t'inquiète pas ! Je comprend tout à fait ! », la rassura aussitôt Izuku. « Mais... si jamais tu as besoin de parler... je suis là. Après tout, on est amis. »

« Tu me considères... comme ton amie ? »

Le vert hocha la tête vivement, sans aucune hésitation, ce qui surprit la rousse.

« Bien sûr ! On ne te connaît pas beaucoup, c'est vrai, mais tu es tout le temps avec nous. Tu fais partie de la bande. Et puis, tu es quelqu'un sur qui on peut compter, tu ne laisses jamais tomber tes partenaires de combat. Tu n'as peur de rien et tu gardes ton sang-froid en tout temps ! Sur ce point-là, tu es un peu comme Tsuyu : tu protèges tes coéquipiers des inconvénients de leurs alters et d'eux-mêmes. Ta présence les rassure ! »

« Je vais juste ce que quiconque ferait. »

« Oui, mais toi tu le fais naturellement. Bon, je ne te retiens pas plus, tu dois avoir des choses à faire. Tu as mangé ? »

« Non, je m'achèterai un truc sur le chemin. A plus. »

Izuku la salua puis Naminé sortit d'un pas rapide de leur bâtiment. Elle sortit ensuite de Yuei pour se rendre dans un parking souterrain inconnu du public. Elle tapa un code, passa la reconnaissance faciale et digitale et entra dans le parking. Le gardien lui adressa un petit hochement de tête pour la saluer, sans obtenir de réponse, avant que Naminé n'enfourche sa moto. Elle y inséra les clés et la fit démarrer pour sortir du parking, roulant alors vers une destination en particulier.

Japon, Okutama, Manoir de la Montagne Gunga, neuf heures vingt

Après être passée dans sa chambre pour enfiler son costume et avoir récupéré ses armes de lancer auprès de Ghostiella, Naminé ressortit du manoir, s'attachant les cheveux en queue de cheval. Elle enfila son casque avant d'enfourcher de nouveau sa moto, avant qu'une voix ne l'interrompe dans son geste.

« Fais pas tout foirer, Beater. »

La rousse releva la visière de son casque pour mieux observer le regard bleu perçant en face d'elle.

« Après tout ce temps, tu ne me fais pas confiance, Dabi ? »

« Ton truc, c'est l'infiltration et tout ce qui va avec l'espionnage. T'es pas une voleuse. T'y arriveras pas, surtout là où tu vas. »

« Tu ne sais pas de quoi tu parles. Shigaraki sait de quoi je suis capable, pas toi. Fais ton travail, et laisse-moi faire le mien. Je n'ai aucun intérêt à foirer ce vol. »

« Ton travail, c'est de continuer ton infiltration à Yuei, pas de voler. »

« C'est Shigaraki le chef Dabi, il va falloir t'y faire. S'il me donne cette mission, c'est qu'il sait de quoi je suis capable. »

« Te brûle pas les ailes non plus. »

En réponse, Naminé baissa sa visière et démarra avant de partir en trombe.

Japon, à proximité du Tartare, dix heures

Naminé s'arrêta et cacha sa moto après avoir retiré son casque. Elle se hissa en haut d'un pylône qui maintenait le pont, se coucha au sol pour observer un peu la prison sans se faire repérer

« Le seul accès est ce pont, qui est gardé par plusieurs gardes. La structure est toute sombre, l'idéal pour me rendre indétectable. D'après Shigaraki, les documents se trouvent au dernier étage de la prison, là où sont entreposés les dossiers des détenus... il faut donc que j'arrive à y accéder depuis ici, on ne me laissera pas entrer et cela pourrait me porter préjudice après. »

La rousse récupéra une très longue corde attachée à sa hanche, qu'elle avait pensé à prendre avant de quitter son véhicule, et sortit un kunai du sac qui était attaché dans son dos grâce à sa ceinture. Elle attacha la corde à l'anneau se trouvant sur le pommeau, avant de récupérer ses épées.

« Enhance Armament ! »

Ayant ainsi obtenu un arc, Naminé le banda, utilisa le kunai comme d'une flèche. Elle chercha un endroit où viser mais elle n'avait assez de corde que pour atteindre le haut d'un des murs.

« C'est mieux que rien. Je pourrai courir sur le mur pour atteindre l'arrière de la structure. Avec mes deux épées, on ne me verra pas, mais je dois rester prudente. »

Elle décocha le kunai aussi loin que possible, maintenant dans une main l'autre extrémité de la corde. Une fois le couteau planté dans le mur, elle divisa ses épées et les rengaina avant de tirer légèrement sur la corde et de se laisser tomber dans le vide. Elle réussit à atteindre le mur et s'empressa aussitôt de détacher le kunai puis la corde. Tout en courant pour rejoindre l'arrière du Tartare, elle rangea l'arme et enroula la corde avant de l'attacher à sa hanche.

Naminé dégaina ses épées, accélérant alors le rythme, et monta en toute discrétion sur la tour principale jusqu'à atteindre la fenêtre du dernier étage. Elle prit une de ses épingles à cheveux et entreprit de crocheter la serrure de la fenêtre. Il lui fallut trois épingles à cheveux, qui finirent toutes cassées, pour réussir à déverrouiller la serrure. Tout doucement, elle entra dans la pièce que lui avait indiqué Shigaraki et commença à fouiller, remettant tout en place ensuite. Elle se dépêchait, parce qu'elle savait qu'elle n'avait pas beaucoup de temps.

« Ah, ça y est. Les documents sur l'Alliance, ils sont là. », constata Naminé en ouvrant un tiroir.

Elle sortit les dossiers et les rangea dans le sac à bandoulière qu'elle avait pris soin d'emporter. Elle s'apprêtait à s'en aller lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir.

« Merde. »

Elle se mit à courir pour rejoindre la fenêtre et partir, mais la voix du nouveau venu l'arrêta. Ou plutôt, de la nouvelle venue.

« Nami, c'est toi ? »

« Mais qu'est-ce-qu'elle fiche ici ? »

Elle était prise au piège, la fenêtre était encore trop loin pour qu'elle ait le temps de l'atteindre. Elle n'avait même pas le temps de dégainer, elle la connaissait trop bien. Elle allait l'arrêter. Alors, à contrecoeur, elle se retourna lentement.

« Qu'est-ce-que tu fais ici Nami ? »

« Je pourrais te poser la même question, Haru. »

« Le Maître voulait que je vienne récupérer des dossiers sur Raven Tail, Carla et Shagot pensent qu'ils vont bientôt attaquer alors il faut préparer les héros de l'agence. Et toi ? »

Koharu baissa le regard et vit des dossiers qui dépassaient du sac de la rousse. Lorsqu'elle releva la tête, Naminé pouvait voir l'incompréhension dans son regard émeraude.

« Nami, pourquoi ? Je ne comprends pas... »

Soudainement, il y eut du bruit dans les couloirs. Koharu regarda dans la direction de la porte et Naminé porta les mains à ses épées.

« Fuis Nami. », lui murmura Koharu en se retournant vers elle.

« Hein ? »

« Fuis, je vais te couvrir parce que je sais que tu ne fais jamais quelque chose pour rien. Mais ne crois pas que je vais en rester là Naminé. Cette nuit, à minuit, au pied de la colline de Yuei. Tu as intérêt à tout me dire. »

Naminé hocha la tête et s'empressa de s'enfuir par la fenêtre, puis de fuir hors du Tartare. Koharu la regarda sortir et soupira.

« Dans quoi tu t'es fourrée Nami ? »

Japon, Okutama, Manoir de la Montagne Gunga, dix heures quarante

Naminé gara sa moto et se dirigea vers l'incinérateur. Elle ouvrit la porte et balança les dossiers à l'intérieur avant de la refermer et de l'allumer pour les brûler, faisant s'élever de la fumée de la cheminée. Après quelques minutes, elle l'arrêta et rouvrit la porte pour voir des cendres à la place des documents. La cheminée cracha encore quelques nuages du fumée avant que le ciel ne redevienne bleu. La rousse referma la porte et entra dans le manoir, en direction du bureau de son supérieur.

Lorsqu'on lui permit d'entrer, Naminé fut surprise de voir un homme grand avec un masque noir et de multiples tuyaux derrière Shigaraki.

« Cela faisait longtemps, All for One. »

« Naminé, quel plaisir de te revoir. Shigaraki m'a beaucoup parlé de tes dernières actions, tu es toujours aussi douée ! »

« J'ai été à bonne école. Shigaraki, j'ai brûlé les dossiers, comme demandé. »

« Mission accomplie alors ! Tu es quelqu'un sur qui on peut compter Beater. Retourne à ta mission initiale. »

« All for One, tu me dois des réponses. »

« Et tu les auras. », lui affirma le super-vilain. « Mais quand j'aurais rétabli mon règne, tu le sais. »

« Cela fait dix ans que tu me dis ça, et ton règne est toujours aussi loin. »

« Il est plus proche que tu ne le penses, Naminé. Je te fais confiance, alors fais-moi confiance. »

« Du moment que vous ne m'obligez pas à tuer et que vous ne faites rien à Koharu, ça ira. »

« Elle t'a découverte ? », l'interrogea Shigaraki.

« Oui, elle venait récupérer des dossiers sur Raven Tail. Mais elle ne sait encore rien, je dois la voir ce soir pour lui expliquer. »

« Si tu veux qu'elle reste libre, fais en sorte qu'elle ne dise rien. On ne la tuera pas, mais on peut très bien l'enfermer pour garantir la sécurité de l'Alliance. »

« Je le sais, All for One. »

Sur ces derniers mots, Naminé quitta le bureau de Shigaraki et alla dans sa chambre au manoir pour remplacer son costume par sa tenue de ville. Ses épées sur le dos, elle fila voir Ghostiella pour récupérer les armes de lancer qui allaient avec son costume laissé à Yuei. L'armurière lui donna un sac, les shurikens et kunais étant à l'intérieur, puis la rousse roula vers son lycée.

Dire qu'elle était anxieuse de la réaction de sa meilleure amie n'était pas loin de la vérité, mais Naminé ne pouvait plus reculer, elle ne voulait pas reculer avant d'avoir les réponses qu'elle voulait. Elle était prête à presque tout pour les avoir, y compris combattre Koharu ou la garder enfermée. Elle ne voulait pas en arriver là, mais elle irait jusqu'au bout.

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