Chapitre 63 : Une addiction handicapante... mais pas déplaisante !

Japon, Tokyo, cimetière de Sword Art, cinq septembre deux mille cinq cent trois, seize heures

« Neko-chan. »

Naminé se redressa lentement, s'étant respectueusement inclinée devant le tombeau de la famille Hoshino. Elle lui fit un petit sourire et le bicolore vint s'installer à ses côtés pour l'enlacer.

« Ça va ? », demanda-t-il avec douceur.

« Oui... cela me rend juste triste de venir ici. Je sais que ce n'est pas encore leur anniversaire de mort mais... quand même... »

« C'est normal que cela te rende triste, cela ne changera jamais. Pourquoi tu es venue ici ? »

« Pour ne pas oublier comment j'en suis arrivée là. Cela m'aide à garder les pieds sur terre. Avec la lutte contre Acnologia qu'on prépare, il faut que je garde à l'esprit que nous ne sommes pas invincibles ou immortels, maintenant plus que jamais. Comment s'est passé le combat contre All for One ? »

« Il n'est plus une menace, ne t'inquiète pas. Il faut croire qu'on a vraiment progressé en trois ans. Le combat a été assez rapide, le plan d'Izuku a marché à la perfection. »

« Tant mieux... il ne fera plus de mal à personne. »

Naminé posa sa main sur la pierre du tombeau de sa famille et ferma les yeux un instant. Shoto ne prononça pas un mot, se contentant d'enlacer sa belle jusqu'à ce qu'elle reprenne ses esprits. Elle l'embrassa pour le remercier puis ils se relevèrent, pour sortir lentement du cimetière.

« Et toi, ça va ? Tu encaisses plutôt bien le fait que Dabi soit Toya j'ai l'impression. »

Shoto soupira légèrement.

« Je sais que ça va paraître insensible ce que je vais dire, mais je n'ai pas beaucoup passé de temps avec mes frères et sœur. Je suis assez proche de Fuyumi et Natsuo maintenant, mais je n'ai pas vraiment eu d'interaction avec Toya. C'est sûr que c'est un choc d'apprendre ça, mais ce n'est pas comme si j'avais de forts liens avec lui, contrairement à Toru qui s'entendait avec toute la classe. »

« Oui, je suis contente que Mashirao s'en soit remis, ainsi que le reste de la classe. Je me demande comment ils vont... je n'ai pas pu aller à la Réunion des Anciens Elèves de Yuei l'an dernier... »

« Je m'en étais rendu compte. Mais pourquoi ? Izuku y était, non ? »

« Oui, je sais. Mais Hibiki avait trouvé des traces d'Arbaless toutes fraîches, je devais aller les vérifier rapidement. »

« Tu es sûre que tu ne cherchais pas à m'éviter plutôt ? »

Naminé se figea puis lâcha un petit soupir, consciente que cela ne servait à rien de chercher à lui cacher la vérité plus longtemps.

« Disons que ce n'est qu'une partie de la vérité... je cherchais effectivement à t'éviter. », admit Naminé. « Je n'arrivais pas à te retrouver et c'était l'occasion idéale, c'est vrai, mais j'avais peur de ne pas savoir comment réagir. Alors... j'ai paniqué et j'ai sauté sur l'occasion pour ne pas me rendre à cette réunion. »

« Je ne t'ai jamais vu paniquer, c'est difficile à imaginer. »

« Tu me rends folle, ce n'est pas une nouveauté. »

« Ah oui ? Dans quel sens ? », lui susurra-t-il avec un petit sourire en coin.

Naminé devint toute rouge et lui donna un coup sur la tête qui le fit rigoler.

« Mais arrête de penser à ça sérieusement ! Tu n'as que ça à l'esprit ou quoi ? Sale pervers ! »

Le bicolore continua de rire alors que la rousse s'énervait de plus en plus.

« Ce n'est pas drôle ! »

« Mais c'est toi qui as fait le sous-entendu, pas moi. »

« Argh ! C'est toi qui prends tout dans ce sens-là ! Je voulais juste dire que tu me faisais agir de manière anormale ! Je... j'avais peur que tu m'ais oublié. Je sais qu'avec cette histoire d'âmes, je n'ai pas à m'en faire, mais quand même. Notre relation ne se repose pas sur ça pour moi, alors j'avais peur que ces deux ans aient tout changé entre nous, que tu sois passé à autre chose. Mais tu as balayé tous mes doutes d'un revers de la main lorsqu'on s'est croisés à l'agence de ton père l'autre jour... »

Shoto eut un tendre sourire et vint caresser les cheveux de la rousse, lui déclenchant de doux ronronnements.

« Comment j'aurais pu passer à autre chose, sachant que tu allais revenir ? Comment j'aurais pu t'oublier avec la puissance de mes sentiments pour toi ? Chaque endroit me te rappelait, que ce soit la plage, la route, les toits, l'école, ma chambre à l'internat, le ciel étoilé, le chocolat chaud, Fairy Tail, Blue Rose Sword... tout, tout faisait que j'avais l'impression que tu étais encore là. Ne doute jamais de mes sentiments pour toi, d'accord ? Ils ont toujours été très forts, et ils le sont aujourd'hui plus que jamais. Et ça, ça ne changera jamais. Je t'aime Neko-chan. »

Les ronronnements redoublèrent, réponse qu'il réussit sans peine à interpréter depuis le temps. Il vint ensuite déposer un doux baiser sur ses lèvres, mais elle ne laissa pas se décoller par la suite. Elle approfondit le baiser et vint perdre ses doigts fins dans la chevelure du bicolore. Ils s'embrassèrent passionnément quelques minutes mais Naminé veillait bien à ce que ce baiser reste sage, ce qui frustra Shoto.

« Neko-chan ! », râla-t-il lorsqu'elle se détacha.

« Quoi ? Ce n'est pas le moment pour ça, tu le sais très bien. Et vu que tu n'as aucun contrôle sur toi-même, c'est à moi de jouer au gendarme. »

« Tu n'es vraiment pas drôle. »

« Bon Dieu, qu'est-ce-que je vais faire de toi... », soupira Naminé.

Japon, Tokyo, tour Camelot, salle de la Table Ronde, dix-sept heures

« Mavis ! », gémit Naminé en entrant dans la pièce, accompagnée de Shoto. « Dis-moi que tu as trouvé une solution, je n'en peux plus ! »

« On ne dirait pas Neko-chan. »

« Oh tais-toi ! »

La rousse jeta un coup d'oeil aux alentours et vit que seuls Hibiki et Mavis étaient dans la pièce. Koharu, Loki, Carla et Izuku devaient sûrement se reposer un peu et le reste des Chevaliers était très certainement en mission. Depuis l'alliance avec Arbaless, Naminé restait assez souvent à la tour pour pouvoir préparer les Chevaliers à un affrontement avec Acnologia.

« Si je n'étais pas plus forte que lui, rien ne l'empêcherait de me sauter dessus, même dans un cimetière ! »

« Alors là, tu exagères. », répondit Shoto.

« A peine. »

Mavis rigola légèrement devant la mine désespérée de Naminé et celle amusée du bicolore.

« Je pense que cette situation est loin de te déplaire Naminé. » sourit Mavis. « C'est sûr que c'est handicapant, mais je ne pense pas que cela te déplaise. »

« Je te l'avais dit Neko-chan ! », fanfaronna Shoto alors que la rousse devenait plus rouge que les cheveux d'Erza.

« Ceci dit, j'en ai parlé avec Loki. Cette addiction est tout à fait normale, elle survient lorsque le moment de rassembler les Chevaliers est arrivé et que les réincarnations d'Arthur et Guenièvre sont déjà réunies. Mais pas de panique, elle n'est que temporaire. »

« Mais pourquoi on l'a, de base ? », demanda Naminé.

« Ah, c'est juste pour faire perdurer la lignée des Pendragon à travers le temps. A l'époque, les enfants se faisaient assez tôt. Cette addiction va disparaître, mais l'envie sera quand même beaucoup plus importante que la normale jusqu'à ce que Naminé soit enceinte de votre premier enfant. Enfin, c'est ce que m'a dit Loki. »

Naminé devint encore plus rouge, la perspective d'avoir un enfant étant encore très loin pour elle.

« Je sens qu'on va bien s'amuser... »

« Et quand est-ce-que cette addiction est censée disparaître ? », marmonna Naminé en ignorant la remarque de Shoto.

Mavis eut un air contrit et lui expliqua qu'elle était censée durer quelques mois, mais que la durée exacte changeait entre chaque génération et, qu'étant à moins d'un mois, ils en avaient encore pour un moment. Cette perspective ravit Shoto mais découragea Naminé, qui ne savait pas combien de temps elle arriverait à entendre le bicolore avoir des remarques osées à son égard sans lui sauter dessus dans la seconde.

« Ces mois vont être très longs... », soupira la rousse alors que le bicolore avait un petit sourire en coin pervers.

« Je suis sûre que c'est beaucoup moins fatiguant que ça en a l'air. Vous retenir en public ou en mission, oui, mais sinon je ne pense pas. », sourit Mavis.

« Ah arrête de parler de ça, c'est tellement gênant... »

Naminé enfouit son visage rouge de gêne dans ses mains, faisant rire son bicolore. Mavis les mit ensuite dehors afin d'éviter qu'ils ne se sautent dessus dans la salle de la Table Ronde, alors même que la plupart des Chevaliers étaient encore en mission. La rousse appela désespérément la blonde, l'implorant de ne pas le laisser seule avec ce fou furieux avant le soir-même. Son appel fut vain alors que Shoto la portait en princesse jusqu'à ses propres appartements. On ne savait jamais, la chambre d'Eri étant dans les appartements de Naminé, elle pouvait très bien débarquer à tout moment...

Japon, Tokyo, tour Camelot, appartements de Shoto, chambre de Shoto, minuit

Shoto rigola doucement en voyant que sa belle s'était endormie presque aussitôt. Il n'y était pas allé de main morte avec elle, que ce soit avant ou après le dîner. Il était désolé de la fatiguer autant, mais c'était plus fort que lui. Il aimait tellement l'entendre hurler son prénom, sentir sa peau sous des doigts, embrasser chaque recoin de son être, la faire chavirer de désir au point qu'elle le supplie. Il la trouvait tellement désirable qu'il avait envie de l'enfermer dans cette chambre pour la faire crier à longueur de journée. Il l'aimait tellement que rien ne lui ferait plus plaisir que de l'entendre crier en boucle son prénom. Il l'aimait tellement qu'il avait tout le temps envie d'elle.

Il s'allongea sur le côté pour observer les rayons de la lune donner un éclat mystique à sa chevelure auburn. Il l'observa dormir paisiblement alors qu'il se disait que, même si cette addiction était due au passé de leurs âmes, il ne pourrait jamais cesser d'avoir envie de se lier à elle, c'était tout bonnement impossible.

Un doux sourire habilla ses lèvres lorsque Naminé prononça son nom dans ses rêves. Comment une même personne pouvait-elle être aussi adorable et aussi désirable en même temps ? Comment ne pas aimer une fille comme elle, comment ne pas l'aimer, comment ne pas la désirer avec autant de force qu'il la désirait ? Elle était le genre de fille qui donnait envie d'être protégé par elle et de la protéger en même temps, le genre de fille qu'on ne voulait pas voir pleurer car cela voulait dire que quelque chose n'allait vraiment pas. Elle était le genre de fille qui disait les choses sans aucun tact, qui disait toujours ce qu'elle pensait et n'y allait pas par quatre chemins. Elle était le genre de fille qu'il se plaisait à faire succomber au plaisir charnel, bien qu'elle ait toujours été la seule qu'il voulait faire succomber. Sa volonté de ne pas vouloir admettre ce qui lui faisait du bien rendait ces moments tellement plus... intéressants.

Il repensa alors à ce que la rousse lui avait dit un peu plus tôt. Bien évidemment que leur amour ne dépendait pas du fait qu'ils étaient Arthur et Guenièvre. Il refusait d'admettre qu'il l'aimait juste parce que les précédentes Guenièvre avaient aimé les précédents Arthur. Leur amour ne pouvait pas se résumer qu'à ça, au lien qui unissait le roi de Camelot à sa reine douze siècles auparavant. S'il la désirait tant, s'il l'aimait tant, c'était simplement pour elle. C'était pour la personne qu'elle était, rien de plus.

De fil en aiguille, ses pensées le menèrent aux premières nuits après le championnat sportif, lorsqu'ils étaient en première. Il était tombé amoureux de son odeur de fleur d'oranger et de guimauve, de sa voix presque sans émotion qui était devenue petit à petit un festival de sons tous plus délicieux les uns que les autres, de ses mimiques beaucoup trop mignonnes et adorables pour qu'elles soient humaines, de son rire lorsqu'il la taquinait, de ses câlins, de son regard si clair qui le sondait au plus profond de son âme, de sa douceur qui allait de paire avec une force impressionnante, puis de son souffle et de ses lèvres contre les siennes, ainsi que de son corps contre le sien. Il était tombé amoureux d'elle, tout simplement, et bien avant d'en prendre conscience. Il ne pouvait vraiment dire avec exactitude à partir de quand il était tombé amoureux d'elle, mais probablement l'avait-il toujours été, et ce bien avant le championnat.

Elle le rendait heureux, tellement heureux que ses amis et ses frères et sœurs avaient tout de suite deviné qu'il s'était passé quelque chose avec Naminé, le lendemain même de son annonce de changement d'école, trois ans auparavant. Elle le rendait tellement heureux qu'il ne pouvait pas se passer d'elle. Ces trois années avaient été les plus longues de sa vie, et il était tellement content de pouvoir de nouveau vivre avec elle. Ce qui le rendait heureux aussi, c'est que son père daigne enfin lui accorder une véritable chance. C'était la seule chose qu'il attendait de lui mais qu'il n'avait jamais vraiment espéré. Sa famille, à l'exception de son père, l'avait accepté avant même qu'il ne la lui présente, car elle le rendait heureux et c'était tout ce qui comptait pour eux. Même en sachant son passif en tant qu'espionne pour l'Alliance, sa mère et ses frères et sœurs n'avaient pas changé de comportement avec elle. Il ne saurait dire à quel point il leur était reconnaissant pour ça, de l'accepter telle qu'elle était maintenant plutôt que de la juger sur son passé et ses mauvais choix.

« Hm... Flocon de neige ? »

Shoto reporta son regard sur sa belle, sortant de ses pensées si douces. La rousse s'était réveillée et arborait une bouille à moitié endormie absolument adorable.

« Tu ne dors pas Neko-chan ? », lui demanda-t-il doucement en lui caressant la joue.

Elle se blottit contre cette main et ronronna légèrement, le faisant sourire.

« Le lit est trop froid... », marmonna-t-elle en tendant les bras vers lui.

« Un vrai de vrai chat... », dit tendrement Shoto en s'installant de sorte à ce qu'ils soient collés l'un à l'autre. « C'est mieux comme ça ? »

« Beaucoup mieux ! », murmura Naminé en se blottissant contre lui. « Beaucoup, beaucoup mieux... »

« Je t'aime Neko-chan, tu sais ? »

« Je t'aime aussi Flocon de neige... », soupira la rousse en sombrant dans un sommeil profond.

Shoto sourit avec tendresse et déposa un baiser sur son front avant d'enfouir sa tête dans le cou de sa belle, se laissant lui aussi gagner par la fatigue.

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