Chapitre 40 : Le coeur est plus fort que la raison

Bonne année 2022 mes louloudjis !! Je vois souhaite plein de bonnes choses ❤❤❤❤

Profitez bien de vos familles !
Biz,
Angel

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Japon, Tenrô, bibliothèque, douze juillet deux mille cinq cent, une heure

Debout sur une échelle, une petite silhouette parcourait les différents rayonnages de l'immense bibliothèque de l'île, qui se situait à une dizaine de minutes à pied de l'Auberge, dans les ruines d'une cité antique. Les ouvrages étaient pour la plupart très anciens, mais des passionnés de lecture comme Reby, Lucy et Mavis en avaient apporté des beaucoup plus récents. Elle allait forcément trouver ce qu'il lui fallait.

« « Historia regum Britanniae », écrit par Geoffroy de Monmouth au douzième siècle... on a vraiment des ouvrages de cette époque ? », s'étonna Naminé dans un souffle.

Elle prit délicatement le livre en question, qui s'effritait à cause du passage du temps, malgré le travail de restauration effectué par Mio, la mère de Mavis, il y avait de cela une quinzaine d'années. Elle prit également un livre sur les alters d'épées, déterminée à trouver ses réponses par elle-même. Elle avait besoin d'en savoir plus, après les suppositions que le Maître avait fait sur son alter.

Elle s'installa ensuite à une table de la vieille bibliothèque, éclairée par la lampe de poche de son téléphone. Elle commença à feuilleter les livres, mais il s'avéra assez vite qu'ils ne lui apprenaient rien de nouveau. Elle connaissait par coeur toutes les histoires d'épéistes de la planète, et relire la légende d'Arthur Pendragon était certes intéressant, mais cela ne lui avait rien appris de nouveau.

Au bout d'une heure, elle referma les deux livres, les replaça puis se dirigea vers la section « mythes et légendes » constitué par Lucy. Elle trouva rapidement un ouvrage sur les légendes au sein de la communauté des épéistes. Elle en connaissait la majorité également, mais ce genre de mythes se transmettaient à l'ancienne, par la parole. Des détails importants ne lui étaient peut-être donc pas parvenus, et elle savait qu'ils seraient à l'intérieur de ce livre : la jeune Heartfilia avait passé son temps libre l'an passé à réunir le plus d'informations sur les mythes de la communauté des épéistes, en guise de projet de fin d'année. Elle avait parcouru le monde, guidée par Kanna et son alter de cartes, qui lui indiquaient où aller, elle avait interrogé des milliers de personnes et condensé toutes ses découvertes dans un ouvrage : « Mythes et légendes de Stacia ». Elle s'en souvenait, elle-même avait été interrogée sur les histoires des épées de sa famille, en plus de celles d'Erza.

Elle prit le livre et revint s'installer sous la lumière blafarde de la lune et de son téléphone. Elle ouvrit l'ouvrage et se dirigea directement vers le sommaire. Sans grande surprise, il y avait toute une section réservée aux mythes des épées, qu'elles aient l'AFCA ou pas. Mais cette section ne réunissait que les mythes d'épées qui existaient, dont il y avait une preuve d'existence quelque part ou qui étaient détenues par quelqu'un. Elle continua donc à parcourir le sommaire jusqu'à tomber sur ce qu'elle cherchait. Une section entière du livre y était dédiée, rien d'étonnant puisque c'était la légende la plus importante dans leur communauté. Tout y était répertorié : origines, légende de l'épée, légende de l'alter, les pouvoirs qu'on pouvait théoriquement s'attendre à voir venant de quelqu'un ayant l'un ou l'autre...

« Tu devrais dormir, les entraînements sont déjà assez épuisants comme ça. »

Naminé sursauta et se retourna vivement, manquant de tomber de sa chaise. La lumière d'un téléphone l'éblouissait, mais elle avait reconnu la voix, elle n'avait pas besoin de voir le nouveau venu pour savoir qui c'était.

« Alors qu'est-ce-que tu fais debout ? »

« Je fais de petites balades nocturnes depuis plusieurs jours, ça m'aide à me rendormir. J'ai vu de la lumière ici, alors je suis venu voir. Tu n'étais pas dans ton lit, alors je m'attendais un peu à t'y retrouver. Tu restes dans le jardin d'habitude, quand tu te réveilles en pleine nuit. »

« Tu es toujours aussi perspicace. »

« Avec toi, il faut bien, tu es difficile à cerner. Pourquoi tu es à la bibliothèque ? »

« En quoi cela te regarde ? »

« Ose me dire que tu n'as pas posé des questions au Maître de Fairy Tail après que tu ais su que ton alter était bien plus dangereux que ce que tu croyais. Ose me dire que tu ne l'as pas interrogé à propos de ce qu'il a scellé en toi. »

« Mais je peux savoir en quoi cela te concerne ? En rien. Fiche-moi la paix Shoto. »

Le bicolore soupira. Il aurait dû s'y attendre. Après tout, il lui avait menti alors qu'elle lui avait toujours tout dit. Il pouvait comprendre qu'elle se sente trahie, surtout qu'il lui avait caché des choses importantes. Ce n'était pas de son propre chef, c'était vrai, mais bon...

« Combien de temps vous auriez attendu, hein ? »

Il sursauta, ne s'attendant pas à cette question. Cependant, il comprit sans peine de quoi elle parlait.

« En toute honnêteté... j'en ai aucune idée. », soupira Shoto. « Mais je ne voulais pas continuer à te mentir, alors même que je voulais la vérité venant de toi. Sur le coup... je sais pas... je me suis dit que, si tu étais consciente de cette énergie en toi, alors tu étais prête pour connaître la vérité. Tu en étais consciente et tu cherchais à la comprendre, cela voulait dire qu'il était temps pour toi de savoir, pour moi. J'aurais mieux fait de la fermer, ou d'attendre un meilleur moment... tu n'imagines même pas à quel point je suis désolé de t'avoir fait autant de mal Naminé... j'ai trahi ta confiance, alors même qu'elle est quasiment impossible à avoir, c'est dingue quand même... »

Un air peiné prit place sur les traits de la plus petite, mais il ne le vit pas, ayant baissé la tête. Elle avait senti sa tristesse, sa culpabilité, et elle sentait ses larmes, même si elle ne les voyait pas. La voix du bicolore s'était faite plus chevrotante vers la fin, et elle entendait clairement le son étouffé des sanglots qu'on essayait de contenir.

Elle avait beau être en colère contre lui, cela lui brisait le coeur de le savoir dans cet état. Lui, ce garçon si fort qui n'avait jamais flanché une seule fois, ce garçon si neutre en apparence et qu'elle n'avait jamais vu perdre son sang-froid... ce garçon se retenait de pleurer, et elle savait qu'elle était la cause de ces larmes.

« J'ai été égoïste... j'ai davantage pensé au mal qu'ils m'avaient fait plutôt qu'au mal que je leur faisais... Izu et Haru continuent de me sourire, mais je sais qu'ils essaient juste de faire bonne figure. Je ne vaux pas mieux que celle que j'étais avant, tout compte fait. Shoto a toujours été si fort et pourtant... pourtant cette situation l'affecte bien plus que ce que je croyais... tout comme savoir qu'il m'avait menti m'affectait bien plus que ce qu'il croyait, parce que c'est surtout pour ça que je suis énervée... je ne comprends pas pourquoi, mais je ne peux pas rester sans rien faire. Qu'est-ce-que disait la silhouette déjà ? »

« Même si tu ne le comprends pas, suis toujours ton coeur. Il te connaît bien plus que tu ne te connais, lui seul est le bon guide, jeune Xena. Suis-le, et tu le comprendras.

Doucement, Naminé se leva et vint enlacer le plus grand, laissant tomber les barrières que son esprit avait construit pour contenir son coeur. Le bicolore sursauta en la sentant enrouler ses bras autour de sa taille.

« Na... Naminé ? »

« Avec moi, tu peux pleurer Shoto... je ne t'en voudrais jamais de craquer parfois... »

Malgré l'obscurité, elle vit le masque de neutralité qu'il peinait à maintenir se fissurer, avant de se briser totalement. Il referma ses bras sur le petit corps de la rousse, puis enfouit sa tête dans son cou. Elle sentit alors distinctement des larmes mouiller sa peau, quelques unes d'abord avant de vite devenir un torrent. Le corps du grand tremblait, alors qu'une des mains de Naminé s'était perdu dans ses cheveux pour les lui caresser avec douceur.

« J'ai été égoïste... vous cherchiez juste à protéger tout le monde, et à me protéger de moi-même, à m'empêcher de faire des choses que je ne voulais pas. Au lieu de comprendre, j'ai pensé uniquement au mal que vous m'aviez fait... si quelqu'un mérite d'être désolé et de se sentir coupable, ce n'est pas toi Shoto... c'est moi. », murmura Naminé. « Moi aussi, je vous ai menti, pour cacher mon affiliation à l'Alliance. Je vous mentais pour de mauvaises raisons, je mentais pour mon propre bénéfice. Je ne peux pas vous en vouloir de me mentir pour mon propre bien, et celui des autres. »

Il resserra sa prise sur elle et ses pleurs redoublèrent. Elle ferma alors les yeux et, sans cesser ses caresses dans ses cheveux, se remémora les moments où lui-même faisait la même chose dans sa chevelure auburn. Un doux ronronnement se fit entendre et Shoto se concentra dessus pour se calmer. Petit à petit, ses pleurs cessèrent et son corps arrêta de trembler, mais il garda le nez contre la peau de la rousse, mouillée de ses larmes.

« Shoto, je suis désolée... j'aurais dû suivre mon coeur plutôt que de m'obstiner à vous en vouloir... je ne comprends pas pourquoi, ça me fait peur, mais j'ai besoin de vous. Vous êtes mes amis, ma famille... je suis incapable de rester furieuse contre vous alors que vous pensiez au plus grand bien. C'était complètement idiot de continuer à vous en vouloir alors que je ne voulais qu'une chose : vous retrouver. Je te promets de suivre mon coeur à l'avenir, plutôt que de me fier à la logique et à la raison... »

« Neko-chan... je veux pas que tu changes, d'accord ? », murmura Shoto. « C'est dans ta nature de suivre ta raison... c'est ce qui fait de toi celle que tu es. »

« Alors, je te promets de suivre mon coeur et ma raison, mais de toujours donner la priorité au coeur en dehors des combats. »

« C'est vrai que... ce serait idiot de perdre ton sang-froid... dans des combats importants... dans ce cas... je te promets de ne plus jamais te mentir, plus jamais. Cela reviendrait à te manipuler... et je ne veux pas que tu en es l'impression. Je ne chercherai jamais à te manipuler... jamais. »

« Je le sais bien Shoto... », souffla Naminé.

« Alors, autant l'appliquer tout de suite... », décida le bicolore, sans se décoller de la jeune fille. « Izuku et moi... on t'a menti concernant ta mission après le championnat... je ne compte pas te dire ce qu'il s'est réellement passé Neko-chan, pas encore. Pardonne-moi, mais tu ne le supporterais pas, vu l'état dans lequel tu étais... »

Elle colla un peu sa tête contre celle du grand, comme si elle s'y frottait.

« Tu me le dirais un jour ? »

« Bien entendu. »

« Alors ça me suffit. Je préfère que tu sois franc avec moi et que tu me dises clairement pourquoi tu ne veux pas me révéler la vérité plutôt que tu me mentes. »

« Et moi, je préfère que tu ne change pas... »

« Tout le monde change Shoto, on évolue tous. C'est aussi ça, grandir. Il faut juste l'accepter. Jusqu'à présent, je ne comprenais pas mon coeur donc je ne le suivais pas vraiment, mais c'est fini. Désormais, même si je le comprend pas, je le suivrai. Après tout, c'est lui qui m'a guidé vers Izu et toi... il me mènera toujours à bon port, je n'ai plus à en douter. »

Tout doucement, il commença à déposer des baisers dans le cou de la jeune fille, qui en frissonna. Elle inclina la tête pour lui laisser un plus libre accès et il entreprit de poser ses lèvres partout où il pouvait, faisant fermer les yeux de Naminé de bien-être.

« Je ne supporte pas d'être en froid avec toi Neko-chan... », avoua Shoto dans un souffle.

« Moi non plus... »

Au bout de quelques minutes, il se redressa, les jours rouges. Il était tard, ils devaient se recoucher tous les deux s'ils voulaient pouvoir survivre aux entraînements de la journée. Cela ne faisait qu'une semaine, mais elle lui avait vraiment manqué. Il était accro à son odeur de guimauve et de fleur d'oranger, à sa douceur, à sa gentillesse, à ses petites manières de chat qu'elle ne montrait qu'à lui. Il était accro à elle, et cela lui faisait aussi peur qu'à Naminé. Pouvait-on encore parler d'attirance à ce stade-là ?

« Et si on allait se coucher ? », proposa Shoto à contrecoeur.

« On colle nos lits alors. Je ne dors bien qu'avec toi... », rougit Naminé.

Il hocha la tête.

« C'est pareil pour moi. Qu'est-ce-que tu vas faire pour Izuku et Fairy Tail ? »

« Je leur parlerai. Je suis rancunière, mais dans ces conditions, je ne peux pas vous en vouloir éternellement, bien au contraire. Excuse-moi d'avoir été si égoïste... »

« On fait tous des erreurs, même en croyant bien faire... »

« La leçon à tirer de cette histoire, c'est que les erreurs ne sont pas des entraves à la progression, mais les fondements mêmes de ce que nous sommes. Les erreurs nous permettent d'apprendre et de progresser. Dans mon cas, elles me permettent de grandir. Niveau émotions, je suis encore une enfant... »

« La plus courageuse des enfants alors... », rétorqua Shoto. « Aller, allons dormir. »

« OK. »

Naminé attrapa le livre et son téléphone, projetant de lire l'ouvrage durant son temps libre, puis prit la main que Shoto lui tendait. Ensemble, ils rentrèrent à l'Auberge des Fées et collèrent de nouveau leurs lits ensemble, comme au début du camp d'été. Ils se couchèrent et s'endormirent dans les bras l'un de l'autre. Cependant, cette fois-ci, Shoto perçut l'illuminement de la chevelure de Naminé, juste avant de s'endormir. Il se promit alors d'en parler à la rousse...

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