Chapitre 4 : Tes armes ne te trahiront jamais
Japon, Tokyo, Fairy Tail, salle d'invention, dix-huit avril deux mille cinq cent, onze heures
« Salut Reby, tu voulais me voir ? », interrogea Naminé en entrant dans la salle d'invention de Fairy Tail.
Une jeune fille encore plus petite qu'elle, d'environ dix centimètres, se retourna, délaissant son bidouillage. Elle avait des cheveux bleus ondulés et de grands yeux noisettes. Contrairement à Naminé, Reby faisait son âge, dix-huit ans, malgré sa petite taille : elle avait des traits fins dont les rondeurs de l'enfance avaient disparu et un corps élancé. C'était la meilleure amie de la crush de Natsu, le frère de Koharu, et une inventrice de génie qui avait continué à travailler en filière assistance dans l'école après l'obtention de son diplôme, pour pouvoir équiper au mieux les élèves et professeurs de Fairy Tail.
« Tu as pu passer ? C'est génial ! J'avais peur que, par les temps qui courent, tu ne puisses pas trop sortir à cause de Yuei. »
« On a juste un couvre-feu à respecter. Pourquoi tu voulais me voir ? »
Pour toute réponse, Reby se tourna un instant avant de lui tendre un tube métallique. Il faisait une vingtaine de centimètres de long et près que de quatre fois moins de diamètre. Il y avait un mousqueton à l'une des extrémités.
« Un tube métallique ? »
« Mais non ! Tu tiens la poignée d'une épée, là ! »
« Tu es au courant qu'il faut aussi une lame pour qu'elle puisse être considérer comme une épée ? »
Reby soupira puis reprit le tube des mains de Naminé. Elle poussa sur une petit bouton et une lame de lumière rouge apparut soudainement à l'extrémité du tube qui ne possédait pas de mousqueton. Naminé écarquilla légèrement les yeux et la petite bleue fut ravie d'avoir étonné la rousse, car c'était quelque chose qui n'arrivait quasiment jamais, même quand il était question d'épées.
« Ce n'est qu'un prototype bien sûr. Il ne peut pas être utilisé en continu en raison de la surchauffe et il a une limite de batterie, mais je l'ai conçu de sorte à ce qu'il puisse découper tous, sauf les animaux et les humains. Si tu l'utilises contre des animaux ou des humains, ils subiront les dommages et la douleur, sans que l'épée ne puisse frapper des points vitaux. La lame passe à travers le corps et ne provoque aucune douleur ou dommage dès qu'elle s'approche de points vitaux. En gros, plus une seule goutte de sang ne sera versée et aucun membre ne pourra être découpé, ce qui fait que tu pourras utiliser ton alter sans te brider. »
Reby poussa le petit bouton vers le bas, faisant disparaître la lame, avant de tendre le tube à Naminé. Cette dernière le prit et refit apparaître la lame rouge, soupesant alors l'arme.
« Elle est vraiment légère... tu es sûre qu'elle ne découpe aucun humain ou animal ? »
« Certaine, Erza m'a aidé à la tester par rapport à ça. Mais comme je te l'ai dit, ce n'est qu'un prototype. Tu ne peux pas encore l'utiliser, mais je voulais que tu y jettes un œil, pour savoir si je devais stopper mes recherches là ou si je pouvais les continuer. »
« Tu as conçu ce prototype en une semaine ? »
« Oui, mais l'idée me trottait dans la tête depuis ton dernier duel avec Natsu. Avec cette épée, seule la poignée serait sensible à la chaleur. Aucune chance que la lame ne fonde, car elle est constituée de photons, qui sont des particules de lumière. Avec le bouton, tu peux même en contrôler la longueur. Cela te tenterait, des armes comme ça ? »
Naminé fit disparaître la lame et hocha la tête.
« Super ! Je vais continuer à plancher dessus alors. Je te contacterai dès que je serai prête à te montrer le produit final. Et ne t'inquiète pas, je vais bien prendre à compte les paramètres de ton alter. »
« Je ne m'inquiète jamais, tu le sais. »
« Je sais, tu es aussi insensible qu'un robot. Cela a ses inconvénients, mais c'est plutôt pratique en situation de crise : tu es toujours opérationnelle, quelle que soit la situation. Qu'est-ce-que tu as prévu aujourd'hui ? »
« M'entraîner avec Akali, je lui ai demandé de m'apprendre comment utiliser des kunais et des shurikens. »
« Tu as finalement choisi ces armes pour attaquer à distance ? »
« Oui, mais avant de m'en procurer, je dois me former un peu. Je compte trop sur mes épées, je ne sais manier aucune autre arme. »
« C'est vrai que ce serait plus judicieux de savoir les manier un minimum avant de t'en procurer. Tu veux que je t'en fabrique ? »
« Akali m'a déjà indiqué une adresse où je pourrais me procurer des shurikens et des kunais, si jamais j'arrête mon choix sur ces armes. »
Reby lui sourit, compréhensive.
« C'est vrai que chacun à ses propres adresses plus ou moins secrètes concernant le fait de se procurer de l'équipement. Tu as pensé à faire vérifier Night Sky Sword ? Koharu m'a dit que cela faisait déjà plus de cinq fois que tu l'avais utilisé. »
« Elle est en réparation en ce moment-même. Ces élèves de Yuei savent vraiment comment me pousser dans mes retranchements. »
« L'inconvénient de ton alter est très facile à exploiter en un contre un, ton alter est quand même plus propice à l'embuscade. Et quand tu combats en groupe, il faut que quelqu'un puisse assurer tes arrières à distance. Jusqu'à présent, je n'ai vu aucun alter qui complétait le tien correctement, en dehors de celui de Koharu. Vos alters se complètent parfaitement, vous êtes imbattables ensemble. »
« Son alter est très polyvalent, elle peut aussi bien combattre à courte portée, à longue portée, défendre, soigner... »
« Et téléporter aussi. Mest lui a appris à téléporter des objets et des personnes grâce à la lumière. »
« C'est pratique ça. Chacun évolue. »
« Il était temps d'ailleurs, tu as dominé chaque personne de ton âge et de mon âge depuis... depuis que tu sais manier une épée en fait. Koharu et toi avaient toujours eu un train d'avance sur les autres concernant la maîtrise de vos alters. »
« Si tu le dis. Akali m'attend, à plus tard. »
« A plus ! »
Japon, Tokyo, Fairy Tail, terrain d'entraînement, treize heures
« Parfait, tu maîtrises les bases pour manier des shurikens et des kunais. Avec de l'entraînement, tu seras capable de les lancer aussi vite que tu dégaines tes épées. »
Naminé hocha la tête face à Akali, une super-héroïne de vingt ans. Elle avait de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval par un ruban vert et des yeux bleus et avait autour de sa taille une grosse ceinture qui maintenait dans son dos un sac contenant des kunais et des shurikens. Elle faisait tournoyer sa faux au-dessus de sa tête, de la même manière que Naminé faisait tournoyer ses épées entre ses doigts.
« Le choix des kunais et des shurikens était un choix judicieux. Je ne dis pas ça parce que je les manie régulièrement, mais je parle vis-à-vis de ton alter. Avec, tu pourras détourner l'attention de ton adversaire et tu auras toujours des armes secondaires si on venait à te désarmer de tes deux épées. Garde juste à l'esprit que les kunais ne s'utilisent pas de la même manière que les épées. »
« D'accord, merci Akali. Dis-moi, comment tu fais pour utiliser tes armes sans brider ton alter ? »
« Tu sais, nos alters se ressemblent assez. Toi, il augmente ta vitesse, ton agilité, ton endurance et ta force en fonction de plusieurs paramètres ; le mien me permet de créer autant d'armes de ninja que je le veux. Dis comme ça, on ne voit pas la ressemblance, mais moi je la vois : nos alters ont la capacité de tuer, ce sont des alters qui pourraient être utilisés pour des assassinats. Mais pourtant, ni toi ni moi ne sommes des vilaines malgré l'aspect meurtrier de nos pouvoirs. Naminé, les gens peuvent te trahir, mais tes armes seront toujours tes meilleures amies. Elles, elles ne te trahiront jamais. Si tu ne veux pas qu'elles tuent, alors elles ne tueront pas, même si tu ne brides pas ton alter. »
« Mes épées font partie de moi, je ne veux juste pas tuer des gens. »
« Tu te souviens de ce que ta mère disait ? »
« Le devoir d'un chevalier et de son épée est de protéger les autres, quoi qu'il en coûte. »
« Exactement. C'est le devoir d'un chevalier et de son épée, pas seulement du chevalier. Leur devoir, c'est de neutraliser sans tuer. Nos armes sont une part de nous-mêmes Naminé, elles répondent à notre volonté. Ce n'est pas n'importe quelles épées que tu possèdes, elles ont leur propre pouvoir. »
« Elucidator n'a pas d'AFCA. »
« Je ne parlais pas de ça. Pour ceux dont l'alter dépend d'arme, comme toi et moi, l'arme en question devient alors une prolongation de son propre corps. Cela veut dire que c'est nous qui la commandons : si on ne veut pas tuer et qu'on est lucides, elle ne tuera pas. Ce n'est pas quelque chose d'explicable, mais la volonté de nos armes est profondément liée à ce qu'on a ici. »
Akali posa la main sur le coeur de Naminé.
« Mon coeur est gelé, tu le sais. »
« Tout ce qui est gelé demeure en vie Naminé, il faut juste trouver la personne qui provoquera le dégel. »
« Qu'est-ce-que tu veux dire ? »
Akali eut un sourire mystérieux et ébouriffa les cheveux de la rousse, qui ne broncha pas.
« Tu comprendras le moment venu. Bon, et si on allait manger ? Je commence à avoir faim. »
« Moi aussi. Allons-y. »
Japon, Okutama, Manoir de la Montagne Gunga, dix-sept heures
Une moto noire se gara devant le manoir et Beater en descendit. Elle entra dans le manoir et rejoignit Ghostiella, qui l'attendait.
« Tu as fait vite Darling. »
« Je n'ai pas le choix, j'en ai besoin demain. »
Ghostiella lui fit signe de la suivre et elles rejoignirent l'armurerie. L'adulte lui indiqua l'endroit où reposait l'objet tant convoité.
« Elle est comme neuve, et je l'ai amélioré, comme je l'avais fait pour ton autre épée la dernière fois que tu es venue la faire aiguiser. Elle était à la moitié de sa durée de vie à peu près, donc je dirais que tu peux utiliser cette attaque une dizaine de fois avant qu'elle ne devienne irrécupérable. »
« C'est bon à savoir, mais si elle est trop endommagée, tu ne pourras pas la réparer. »
« C'est quand même ironique qu'ils te mettent en difficulté, alors que tu es bien plus forte que le chef. »
« Crois-moi, cela ne durera pas. Perdre n'a jamais été envisageable. »
« Cela n'a même jamais fait partie de ton vocabulaire. Tiens, j'ai également remis à neuf ton manteau, comme tu me l'avais demandé. Ils n'y vont pas de main morte... »
Beater récupéra son épée et la fit tournoyer entre ses doigts avant de la rengainer. Elle récupéra également son manteau.
« Concernant mes armes de lancer ? »
« Je travaille encore dessus, mais je dirais que, d'ici une semaine, elles seront prêtes. »
« OK. Tant que j'y pense, tu peux aiguiser un peu mon autre épée ? Je coupe tellement de choses avec aux entraînements que je sens sa force de coupe diminuer de jour en jour. »
En réponse, Ghostiella tendit la main. Beater dégaina sa deuxième épée et la lui présenta. L'armurière enroula ses cirres autour de la lourde épée pour la déplacer jusqu'à l'établi avec de multiples pierres à aiguiser.
« Tu pourrais quand même utiliser des armes plus légères, tu es la seule pour laquelle je suis obligée d'utiliser mon alter pour réparer ou aiguiser tes épées... », soupira Ghostiella en prenant une pierre pour commencer à aiguiser l'épée, les cirres soutenant toujours l'arme. « Tu as de la chance que mes cirres peuvent supporter de très lourdes charges. »
« Mon alter est plus efficace avec des armes blanches lourdes. »
« Je sais, mais tu es bien la seule capable de soulever ces épées. Pour transporter une seule épée, il faut s'y mettre à deux au moins. Et moi, je ne peux en soulever qu'une à l'aide de mes deux cirres. »
« Au moins, personne ne peut me les voler, et je ne peux pas être désarmée par n'importe qui. »
« C'est sûr. »
Après plusieurs minutes, Ghostiella remit l'épée à sa propriétaire, qui la rangea dans son dos, avec son autre épée. L'armurière fit rentrer ses cirres dans son dos pour éviter qu'elle ne gêne.
« Comment avance ta mission ? »
« Assez bien, mais c'est calme en ce moment. Dès que ça commencera à s'agiter, je préviendrai le chef. »
« Ne te laisse pas avoir par eux, garde ça en tête. »
« Tout ce que je veux, c'est des réponses. Et c'est le seul moyen pour en avoir. »
« Elle ne se doute toujours de rien ? »
« De rien du tout. »
« Tant mieux. Tu sais que tu devras la tuer quand ce ne sera plus le cas. »
« Et tu sais que je ne la tuerai pas, c'est la seule limite que je m'impose. Et je ne laisserai personne la tuer. Il le sait. Si quelqu'un travaillant pour lui s'en prend à elle, il sait que je me retournerai contre lui. C'est dans son intérêt que personne ne touche à un seul de ses cheveux. »
« Une vraie mère poule. Et après, tu oses dire que tu n'es pas attachée à elle. »
« C'est le cas. Je ne ressens plus rien. Les seules choses que je suis encore capable de ressentir, ce sont les émotions que j'éprouvais avant. Il me suffit de repenser à un souvenir, et je ressens les émotions que je ressentais à ce moment-là. C'est comme remettre un film en boucle : à la fin, il n'y a plus d'émotions. Pour les ressentir encore, il faut recommencer le film, encore et encore. Je ne suis qu'une coquille vide, qui a besoin de réponses et qui se raccroche à ce besoin pour trouver un sens à sa vie. »
« Ce n'est pas plus mal, rien ne te raccroche à ton passé en dehors de ce besoin de réponses. Personne n'arrivera à te retourner le cerveau. Tu n'es pas capable d'empathie, de sensibilité. La panique, la peur, la rage, la colère... toutes ces émotions ont disparu en toi, c'est sûrement ce qui fait de toi la meilleure combattante du groupe, Beater. »
« C'est ce qu'on dit, en effet. Ce sera tout ? »
« Oui. Dès que tes armes seront terminées, je ferai une petite mise à jour de tes costumes. Comme ça, que ce soit ce costume ou celui qui est entreposé dans le manoir, chacun aura son propre lot d'armes de lancer et sa propre paire de gants ou de mitaines pour les faire revenir. »
Beater hocha la tête puis salua Ghostiella avant de partir, aux commandes de sa moto.
« Comme si on pouvait me retourner le cerveau là-bas... j'ai déjà trop sacrifié, je ne m'arrêterai que lorsque j'aurai mes réponses. »
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