Japon, Tenrô, Auberge des Fées, salon commun, cinq juillet deux mille cinq cent, vingt heures

« Je suis épuisé ! », gémit Izuku, en entrant dans l'Auberge avec Shoto, Ochaco et Tenya. « Macao, Wakaba et Kanna ne nous font pas de cadeaux, à tout mon groupe ! J'ai envie de dormir jusqu'à la rentrée ! »

« J'en connais une qui ne t'a pas attendu. », fit remarquer Shoto, en pointant l'un des sofas.

« Ah je la plains ! Elle s'entraîne le matin avec Erza et l'après-midi avec Gildarts... moi, c'est Gadjil qui m'entraîne, il est loin d'être tendre. », soupira Ochaco. « J'ai des bleus de partout, heureusement que Grandiné est là pour nous soigner après les entraînements... »

« Erza nous avait prévenu, l'entraînement allait être rude, et elle n'a pas menti. C'est plutôt bien dans un sens, on progresse vite. Ignir et Oul ne sont pas non plus doux avec moi, ce n'est pas leur but. Le but, c'est de nous faire progresser le plus vite possible, en nous poussant toujours dans nos retranchements. »

« Shoto a raison ! », cria Tenya. « C'est fatiguant pour moi aussi, les Shadow Gear ne font pas dans la dentelle pour me rendre plus rapide, mais j'apprécie leurs efforts ! »

« Ne crie pas Tenya, tu vas la réveiller. », dit Shoto en s'approchant du sofa.

En les entendant approcher, Grandiné, qui veillait sur l'endormie, referma son livre et leur sourit.

« Bonjour vous quatre. Vous avez besoin de soins ? »

Les plus amochés, à savoir Ochaco et Izuku, hochèrent la tête et la mère de Wendy se leva pour les soigner. Shoto s'accroupit au sol pour être à la hauteur de la petite rousse allongée.

« Elle dort depuis longtemps ? », interrogea-t-il.

« Depuis déjà trois bonnes heures. »

« Elle n'avait dormi que deux heures hier, et une heure avant-hier. », fit remarquer Izuku.

« Il n'y a rien d'anormal à cela, mais elle vous l'expliquera. »

Puisque les blessés étaient soignés et que Tenya et Shoto n'avaient que quelques égratignures cette fois-ci, ils décidèrent d'aller dans leurs chambres, pour se détendre un peu avant le repas, qui était dans une demi-heure. Délicatement, le bicolore souleva son amie en princesse et la monta dans leur chambre.

Japon, Tenrô, Auberge des Fées, chambre de Naminé et Shoto

Après avoir mis Naminé sur son lit, collé au sien, et après l'avoir recouverte d'un plaid pour qu'elle n'attrape pas froid, Shoto alla prendre une douche, avant de se laisser tomber sur son matelas et de fermer les yeux pour somnoler un peu, épuisé par l'entraînement du jour.

Il dût s'endormir car il fut réveillée par une petite main qui lui caressait les cheveux. Il ouvrit les yeux, plongeant aussitôt dans l'océan en face de lui.

« Bien dormi ? », murmura-t-elle.

Shoto bâilla un peu avant de s'étirer, pour se laisser le temps de bien se réveiller.

« Hm... oui, et toi ? »

« Très bien aussi. »

« Il est quelle heure ? »

« Vingt-deux heures. Je me suis réveillée il y a dix minutes, j'avais faim... »

En réponse, l'estomac de Shoto émit un bruit suspect, qui la fit rire doucement.

« Allons manger. Si on de la chance, Mira nous aura mis des trucs de côté. »

« Tu as pris une douche ? »

« Oui, avant de m'effondrer de fatigue, pourquoi ? Je sens mauvais ? »

« Pas du tout, bien au contraire. Je disais ça pour savoir, c'est pas génial de se réveiller sans avoir pris de douche après un rude entraînement. »

« Je sais. Aller, viens. »

Ils se redressèrent avant de sortir de leurs lits et de descendre en direction de la cuisine.

Japon, Tenrô, Auberge des Fées, cuisine

« On dirait qu'il y a un mot. », fit Naminé en plissant les yeux.

Eclairée par les quelques flammes que Shoto avait fait apparaître, elle se dirigea vers le plan de travail et prit le bout de papier qui y avait été posé.

« « Natsu a mangé tout ce que je vous avais mis de côté, je suis désolée ! Mais Erza vous a laissé deux parts de fraisier (Naminé sait à quel point cela tient du miracle) et je vous ai préparé deux sandwichs. Le végétarien est pour Naminé ! Tout est dans le frigo, j'espère que cela vous suffira. Sinon, n'hésitez pas à venir me réveiller, je vous cuisinerai un truc (ne surtout pas laisser Naminé derrière les fourneaux...). Biz ! Mira. ». Bon, eh bien, on sait ce qu'il nous reste à faire. »

« Je ne savais pas que tu étais végétarienne. », s'étonna Shoto.

« Pourtant, je ne mange jamais de viande ou de poisson à la cafétéria de Yuei. »

« Mais tu en manges quand les élèves de notre classe font la cuisine... »

« Je ne veux pas les blesser... j'en mange un peu, c'est vrai, mais je privilégie le végétarisme. Les élèves ne font la cuisine que le week-end, le soir, donc ça va. Je m'en accommode, et je ne veux pas forcer nos camarades à faire un plat spécialement pour moi. »

« Je comprend, mais c'est important qu'on le sache. Bon, et si on mangeait ? »

Naminé approuva de la tête et se dirigea vers le frigo pour en sortir l'assiette avec les deux sandwichs. Shoto sortit deux verres pendant ce temps et ils s'installèrent sur deux tabourets, près du plan de travail.

« Neko-chan ? », dit-il alors qu'ils finissaient de manger.

« Hm ? », fit Naminé, en avalant la dernière bouchée de son fraisier.

« Ne force pas trop aux entraînements, d'accord ? Ce n'est pas normal que tu sois tellement fatiguée que tu fais des siestes de plus en plus longues chaque jour. Tu as dormi cinq heures aujourd'hui... »

« Je vais bien Shoto, ne t'inquiète pas. », le rassura la rousse.

« Neko-chan, je suis sérieux. Qu'est-ce-qu'il se passe ? », insista le bicolore.

« Tout va bien, je m'entraîne dur, c'est tout. Tu sais très bien que j'ai du mal avec ma télékinésie. », lui rappela la plus petite, le nez baissé vers son verre, qu'elle venait de poser.

« Dis-moi la même chose, mais en me regardant dans les yeux. »

Machinalement, elle leva la tête et il plongea son regard dans le sien.

« C'est vraiment juste à cause de ta télékinésie ? »

Naminé ouvrit la bouche, mais la referma, absorbée par les orbes hétérochromes devant elle. Il la regardait intensément, avec beaucoup de sérieux, et cela la dissuada instinctivement de lui cacher la vérité plus longtemps.

« Pourquoi ? Pourquoi je n'ai pas la force de lui mentir quand il me regarde comme ça ? »

Voyant qu'elle ne réagissait pas, il se pencha un peu vers elle, jusqu'à ce que leurs lèvres ne soit séparées que de quelques centimètres. Elle ne se déroba pas à son regard, inconsciente du rapprochement qu'il exerçait, prisonnière de ses yeux gris et bleu.

« Neko-chan... dis-moi la vérité... », susurra-t-il, son souffle caressant les lèvres de la plus petite, qui s'ouvrirent machinalement.

Elle papillonna des yeux, comme si elle reprenait ses esprits, et devint aussi rouge que les cheveux d'Erza, soudainement consciente de leur proximité. Elle n'était pas si nouvelle que ça, mais jamais Shoto n'avait été aussi proche de son visage, jamais.

« Sh... Shoto... »

« Oui Neko-chan ? »

« Je... »

Doucement, Shoto se redressa, s'éloignant de son visage et rompant le contact visuel. Une vague de frustration se fit ressentir dans le coeur de Naminé, mais elle l'ignora, ne comprenant pas pourquoi elle ressentait ça.

« Tu as gagné... », soupira la jeune fille, les joues toujours rouges. « Je... comment dire... depuis quelques temps, je sens une espèce d'énergie en moi, qui se réveille parfois sans que je ne comprenne comment. J'ai demandé à Erza et Gildarts de m'aider à comprendre comment la réveiller pour ensuite apprendre à la contrôler. »

« Depuis... depuis quand tu la sens ? »

« Depuis notre duel, mais je ne la sentais quasiment pas au début. Je l'ai senti se réveiller lors de notre examen pratique, lors du dernier assaut, et un peu il y a trois jours, face à Luxus. Je n'arrive pas encore à comprendre comment la déclencher mais Erza pense que ça dépend de mes émotions. Cette énergie... je ne sais pas d'où elle vient, mais elle semble comme scellée en moi, et depuis longtemps. Elle pourrait protéger tout le monde, c'est pour ça que je veux la comprendre et la maîtriser. Je... je ne voulais pas vous en parler avant d'avoir des résultats concrets. »

« Et ? »

« Et... du coup, le matin je m'entraîne réellement avec Erza, et l'après-midi, Gildarts et Luxus m'aident à enquêter sur cette énergie et à la déclencher. Il faut croire qu'elle se déclenche particulièrement facilement quand on me traite de gamine... », rit nerveusement Naminé. « C'est ça qui m'épuise autant, je n'arrive pas à la contrôler. C'est assez logique, je ne sais rien de cette énergie, je ne connais pas son origine ou ce que je peux faire avec... à chaque fois, Luxus doit me donner un coup de jus pour que l'énergie se rendorme et éviter que je ne détruise tout. C'est sans doute encore trop tôt... »

« Tu vas renoncer ? »

« Non, mais reporter à une date ultérieure, sûrement. Si cette énergie dépend de mes émotions, je dois d'abord apprendre à les maîtriser. Je ne dois pas brûler les étapes.

« Tu les maîtrises déjà. »

« Peut-être, mais parce qu'elles ne sont pas très fortes. J'ai ressenti la différence au cours des entraînements avec Luxus et Gildarts. Ma colère atteignait des sommets assez semblables à lors de notre duel, avant que je ne passe en « Mode Assaut »... »

Shoto baissa la tête, conscient qu'il continuait à lui mentir alors que lui-même venait de lui réclamer la vérité.

« Neko-chan ? »

« Shoto, qu'est-ce-qui ne va pas ? », demanda Naminé, soucieuse, en voyant sa tête baissée.

« Je dois te dire quelque chose à propos de ce moment-là... »

« Ah bon ? »

« Oui... en fait... tu n'es pas passée en « Mode Assaut », ce jour-là. Tu... enfin... cette énergie dont tu parles... elle s'est réveillée et tu en as perdu le contrôle. »

Il ne releva pas la tête, mais il sentit le visage de Naminé se décomposer.

« Pourquoi... »

« Koharu nous l'a demandé, à Izuku, moi, et aux profs. A l'époque, tu refusais de ressentir, et tu ne voulais pas avancer, alors elle nous a demandé de te cacher la vérité. Mais maintenant que je sais que tu es consciente de cette énergie en toi, je ne peux pas continuer à te mentir... je suis désolé Naminé... »

« Qu'est-ce-que je suis censée savoir d'autre ? », dit-elle d'une voix glaciale.

Shoto déglutit, ne sachant pas vraiment s'il devait révéler que ce n'était pas la première fois que ça arrivait.

« Shoto. Parle. »

« Ce n'était pas la première fois que cela arrivait... », avoua Shoto, la tête toujours baissée, comme pris la main dans le sac. « Apparemment, cela serait arrivé ce jour-là, après la mort de ta famille. C'est ce qui aurait détruit le bâtiment. Si cette énergie est endormie, c'est parce que le Maître de Fairy Tail a préféré sceller une grande partie de ton alter, car il s'avérait bien plus dangereux que ce qu'il croyait au départ. Il voulait éviter des catastrophes durant cette période difficile pour toi, et le sceau devait se lever une fois que tu aurais accepté d'avancer, pour faire simple. »

Un lourd tintement métallique se fit entendre, lui faisant lever la tête. Il vit avec stupeur les couteaux et les poêles situés à l'extérieur des placards bouger comme si la vie les animait. Ils vibraient et n'allaient certainement pas tarder à se dresser. Il reporta son regard sur Naminé, et comprit que la partie scellée de son alter était sur le point de se manifester. Ses cheveux volaient et ses yeux ne cessaient d'alterner entre le bleu et le doré. Sa respiration s'était emballée et elle n'arrivait pas à la calmer. Cette fois-ci, le déclenchement de son alter n'était pas du tout voulu, il le voyait bien. L'alternance entre les deux couleurs de ses yeux prouvait bien qu'elle essayait de garder le contrôle.

Précipitamment, il se leva pour venir la prendre dans ses bras mais, contre toute attente, elle le repoussa aussitôt. Il afficha un air à moitié surpris mais se reprit vite.

« Neko-chan, écoute-moi ! »

« Non ! Arrête de m'appeler comme ça ! Tu m'as menti ! Alors que je t'ai tout dit sur moi ! Tu en sais plus que quiconque sur cette planète ! Mais tu m'as menti ! »

« On voulait te protéger ! »

« Tu veux que je te dise la vérité... mais toi tu me mens !! »

« C'est bien pour ça que je te l'ai dis Naminé ! Je ne pouvais pas te demander de me dire la vérité et continuer à te cacher ça. Naminé, s'il te plaît, calme-toi. Tu as parfaitement le droit de m'en vouloir, et d'en vouloir à Izuku et à Koharu, mais les autres n'ont pas besoin d'en faire les frais. Je m'en fiche si tu m'ignores et que tu me traites comme un inconnu, je m'en fiche que tu me détestes après ça, mais s'il te plaît... par pitié, calme-toi ! »

« C'est quoi tout ce boucan ?! Nami, Shoto, c'est vous ?! »

« Qu'est-ce-que vous faîtes debout ? »

Shoto se retourna et vit qu'Izuku et Koharu les avaient rejoint.

« Partez. Tout de suite. », dit Shoto d'une voix pressée, gardant un œil sur la petite rousse.

Mais ce fut trop tard. Les yeux de Naminé se stabilisèrent sur le doré et des dizaines de couteaux, de fourchettes et de poêles se mirent à voler dans la pièce.

« Je vous faisais confiance ! Vous m'avez trahi ! »

« Koharu, téléporte-nous dehors ! », quémanda Shoto.

La rosée s'exécuta et téléporta le quatuor sur la plage, très loin de l'Auberge des Fées.

Japon, Tenrô, plage

Malheureusement, les objets volant du fait de l'alter de Naminé avaient été déplacés avec elle, ce qui faisaient qu'ils étaient encore attaqués. Ils commencèrent à esquiver, mais ses cheveux s'illuminèrent et des pics de métal poussèrent un peu partout, restreignant leurs mouvements.

« Pourquoi elle est comme ça ? », grimaça la jeune Dragnir en se tenant le bras, un pic y ayant laissé une profonde entaille.

« Je lui ai dit pour le sceau, parce qu'elle est consciente de cette énergie en elle. »

« Tu es fou ou quoi ?!! », s'écria la rosée, évitant une nouvelles salve d'attaques.

« J'avais pas envie de continuer à lui mentir alors que je lui avais demandé de me dire la véritable raison de sa fatigue de ces derniers jours. Je n'avais pas anticipé qu'il se manifesterait. »

« Naminé ! Je te jure qu'on voulait pas te mentir ! On voulait juste t'aider ! », l'implora Izuku en faisant exploser les pics avec des balles d'air. « On pensait pas à mal ! Calme-toi, s'il te plaît ! Pense à des choses apaisantes, comme je te l'ai appris ! Contrôle-toi ! »

« Nami ! Il a raison ! On voulait tous te protéger, d'accord ?! Tu vas quand même pas en vouloir à tout Fairy Tail parce qu'on t'a caché la vérité !! »

« Parce qu'en plus, tout le monde était au courant ?! »

De nouvelles salves de pics se répandirent sur la plage mais Shoto s'interposa entre celles qui venaient vers eux. Il fit pousser une salve de glace avec sa nouvelle puissance, et les pics de métal se brisèrent sur la glace. Il leur intima de le laisser faire et de ne pas intervenir, en aucun cas.

« Naminé, écoute-moi bon sang ! Tu étais prête au pire, sauf à tuer, pour savoir qui avait assassiné ta famille, non ?! Nous, on était prêts à te mentir pour te protéger, le temps que tu sois prête à connaître la vérité ! Le fait même que tu cherches à déclencher cette énergie sans en perdre le contrôle le prouve ! Alors calme-toi !! », cria Shoto.

« Tais-toi !! »

« Non ! Celle que j'ai devant moi, ce n'est pas Naminé ! Naminé ne s'attaquerait pas à nous comme ça ! Celle que je vois, c'est Beater, la super-vilaine qu'All for One a façonné ! »

« Je ne suis pas Beater !! »

« Alors prouve-le ! Prouve-le et calme-toi ! Prouve-nous que tu as évolué depuis le championnat ! »

Naminé cria de rage et lança son bras en avant, la main en direction de ses amis. Une immense salve de métal surgit du sol, fonçant à toute allure vers eux. Izuku et Koharu voulurent intervenir mais Shoto les en dissuada d'un geste de la main. Il se concentra et ses cheveux volèrent dans tous les sens, alors qu'il commençait à déchaîner son alter, comme lors de l'entraînement commun avec les secondes B, l'année passée. La glace et le feu se répandirent sur une large zone, obligeant Izuku et Koharu à reculer.

« Shoto, arrête ça ! Il suffit de l'assommer ! », cria Koharu.

« Non. Il faut qu'elle apprenne à se contrôler, et puis, c'est à cause de moi qu'elle est dans cet état. »

Il se mit en garde, prêt à repousser les pics de métal, mais ils s'arrêtèrent mystérieusement alors qu'ils n'étaient plus qu'à un centimètre du bicolore. Ce dernier leva légèrement la tête, et remarqua que Naminé avait fermé son poing tendu, arrêtant ainsi la vague de métal. Son œil gauche était redevenu bleu, et des larmes s'en échappaient.

« Shoto... »

L'interpellé éteignit son alter et se dépêcha de rejoindre la petite rousse. Avec douceur, il referma sa main droite sur son poing tendu et activa son alter, le contact avec du froid aidant généralement à se calmer. Il posa son autre main sur sa joue pour essuyer les larmes qui dévalaient un seul côté de son visage.

« Calme-toi Neko-chan. Je sais que tu en es capable, tu es une fille forte. Je sais que tu es plus forte que cette énergie en toi. Respire, d'accord ? »

Il lâcha sa joue pour venir prendre sa main libre et la coller sur son torse, à l'emplacement de son coeur. Aidée par cette fraîcheur, les battements réguliers du coeur de Shoto ainsi que les contacts physiques entre eux, Naminé réussit à se calmer petit à petit, imposant des souvenirs apaisants à son esprit pour qu'il oublie cette colère. Ses cheveux et ses yeux redevinrent normaux au bout de quelques minutes et ses mèches reprirent leur place. Elle papillonna des yeux avant de s'écrouler, mais le bicolore la rattrapa rapidement. Elle était toujours consciente, mais elle n'avait plus l'énergie de se maintenir debout.

« Ça va ? », s'enquit le fils d'Endeavor.

« Je te déteste. Je vous déteste, tous les trois. »

« Je sais... », souffla Shoto d'une voix pleine de regrets. « On va te ramener à l'Auberge. »

Elle ne répondit pas, alors qu'il revenait auprès d'Izuku et de Koharu, la jeune fille en princesse dans ses bras.

« Nami... »

« Tais-toi Koharu. »

La rosée hocha la tête, au bord des larmes, puis les téléporta à l'Auberge des Fées. Shoto déposa Naminé dans son lit avant de déplacer le sien, afin qu'une importante distance les sépare. Il se doutait bien qu'elle avait besoin d'espace et qu'ils allaient certainement devenir aussi proches qu'ils l'étaient avant le championnat. Cette perspective ne lui plaisait pas, mais il préférait ça plutôt que de continuer à lui mentir. Il avait été impulsif, sa décision ayant impacté Izuku, Koharu, et même tout Fairy Tail sans qu'il n'y pense, mais elle ne méritait pas qu'on lui cache la vérité.

Il se coucha donc à son tour, ignorant la sensation de froid et de vide qu'il ressentait. Naminé s'était tournée pour être dos à lui, alors il fit de même, même s'il voulait juste la serrer contre lui. La jeune fille s'endormit en colère, enfermant à double tour dans son coeur cette envie de se réfugier dans les bras réconfortants de son ami...