Chapitre 27 : Réveil perturbant et décisions
Japon, Okutama, Manoir de la Montagne Gunga, bureau d'All for One, dix-huit juin deux mille cinq cent, vingt-deux heures
« Naminé, j'ai bien réfléchi et étudié tes performances du championnat ainsi que les rapports de Dabi, Himiko et Spinner concernant ta mission de mardi dernier. »
« Mission dont je n'ai d'ailleurs aucun souvenir, et Shoto évite toujours le sujet quand je lui demande s'il y avait quelque chose d'anormal quand il m'a récupéré... j'imagine que ce n'est pas étonnant que j'ai oublié, j'étais dans un sale état physique et mental ce jour-là... »
« J'ai décidé de te garder dans l'Alliance pour le moment. », lui annonça All for One. « Pas parce que tu es indispensable à mon règne, mais parce que tu m'es utile en tant qu'espionne à Yuei. Je ne pourrais pas faire infiltrer quelqu'un d'autre, donc autant que tu restes pour l'instant. Mais j'attends des résultats concrets. Tu as grandement intérêt à ne pas devenir plus faible que ce que tu n'es déjà. Si je m'aperçois que c'est le cas, crois-moi que je me débarrasserai de toi à la première occasion. »
Naminé soutint son regard menaçant sans flancher, bien que son sang s'était glacé. Elle croisa les bras sur sa poitrine pour cacher ses mains tremblantes, seule preuve que l'annonce l'affectait. Elle savait, elle savait qu'elle devenait chaque jour plus faible que le précédent.
Sa place dans l'Alliance ne tenait qu'à un fil, elle pouvait sauter à n'importe quel moment. Elle n'avait aucun contrôle sur son avenir. Si elle le croyait auparavant, elle savait désormais que ce n'était qu'une illusion. Elle était prisonnière, condamnée à se laisser contrôler par le pire vilain que la Terre ait porté, condamnée à être mise sur la sellette tôt ou tard parce qu'elle ressentait de plus en plus. Depuis le championnat, elle n'arrivait pas à retenir les émotions qui la traversaient, mais tout au plus à les masquer suffisamment pour qu'elles ne soient pas visibles.
« J'ai appris qu'il y avait plusieurs chemins menant à la même finalité. Avancer ne veut pas dire que tu oublies ton objectif, simplement que tu cherches à l'accomplir d'une manière plus saine pour toi. »
Les mains de Naminé arrêtèrent de trembler, alors qu'elle se sentait plus déterminée que jamais. Elle le savait maintenant, la voie qu'elle avait choisi menait à un cul de sac. Elle devait emprunter un autre chemin, un chemin plus sûr et plus sain pour elle. Jusqu'à présent, elle n'avait été qu'un pantin au service d'All for One, mais il était temps qu'elle reprenne sa vie en main. Cela ne réparerait pas ses erreurs, mais Shoto avait raison. All for One était expert dans la manipulation mentale, même sans alter. Elle n'avait aucune preuve du fait qu'il ne la manipulait pas depuis le début, ni même une preuve qu'il savait qui avait tué sa famille.
Quand bien même elle en aurait une, qu'est-ce-qui le retenait de lui mentir le moment venu ? S'il était impliqué d'une manière ou d'une autre, il ne dirait rien. Au contraire, elle savait que ce ne serait pas le cas avec Izuku. Il était tellement innocent, naïf et gentil que, même s'il avait un lien avec cet événement, il s'empresserait de s'excuser encore et encore pendant des siècles.
Oui, elle avait bien plus confiance en Izuku qu'elle n'avait eu autrefois confiance en All for One. Et elle avait besoin d'aide, autant pour apprendre à gérer ses émotions comme toute personne lambda que pour découvrir la vérité. Le vert lui avait tendu la main, il était temps qu'elle s'en saisisse.
Elle allait arrêter de souiller le nom de sa famille.
« Il est grand temps pour moi de faire ce que j'aurais dû faire depuis longtemps déjà. Que je le veuille ou non, j'ai changé depuis que je suis entrée à Yuei. J'ai changé, pour le mieux ou pour le pire, je n'en ai aucune idée, mais je ne suis plus la même qu'avant. Est-ce-que ma vengeance vaut vraiment autant de sacrifices ? Je n'ai aucune garantie de réponse ou de vérité avec All for One. J'en aurai plus en m'adressant aux défenseurs de la justice plutôt qu'en continuant à m'embourber dans ce guêpier, qui n'aura jamais de fin. »
Elle avait pris sa décision. Il ne restait plus qu'à agir sans qu'All for One ne se doute de quoi que ce soit.
« Bon, tu devrais retourner à Yuei, avant qu'on ne remarque ton absence. », dit finalement All for One. « Tu peux y aller. »
« Bien. Bonne soirée. »
Naminé tourna les talons et sortit du bureau d'All for One, puis du manoir. Elle enfourcha sa moto et commença à rouler pour rentrer à Tokyo.
Le souvenir du matin même lui revint en mémoire et, sous son casque, elle vira au rouge écrevisse. Elle s'était réveillée contre Shoto, le serrant comme si plus rien n'avait d'importance. Comment elle en était arrivée là ?
Flashback
Japon, Tokyo, Yuei, dortoir des premières A, chambre de Naminé, dix-huit juin deux mille cinq cent, sept heures
Sortant des bras de Morphée, Naminé se réveilla. Elle ouvrit doucement les yeux, alors qu'une odeur de forêt enneigée envahissait ses narines. Elle était bien, quelque chose de chaud et de rassurant l'entourait, l'enfermant dans un cocon de bien-être et de douceur. Rien que pour en profiter plus longtemps, elle voulut rester dans le lit, mais un marmonnement lui fit comprendre qu'elle n'était pas seule. Elle s'empressa de redresser la tête et vit Shoto, encore endormi et ses cheveux complètement mélangés.
« Je suis... allongée sur lui ?! »
Commençant à paniquer, elle voulut se dégager mais Shoto l'enlaçait, ses bras encerclant sa taille. Maintenant qu'elle y prêtait attention, elle-même était en train de l'enlacer, ses mains dans le cou du bicolore.
« Mais comment j'ai fini dans cette position ?! Et comment il a fini dans mon lit ?! Qu'est-ce-qu'il s'est passé à la fin ?! »
N'ayant pas l'énergie de se dégager, n'étant pas encore complètement réveillée, et n'ayant pas non plus la volonté de le réveiller alors qu'il avait écourté sa nuit pour venir la rassurer, elle se força à calmer son esprit, qui se cabrait encore à l'idée qu'elle ait dormi dans le même lit qu'un garçon. Après tout, cela ne voulait rien dire. Puisqu'elle s'était endormie sur lui dehors, peut-être qu'il l'avait juste remonté dans sa chambre et qu'elle le serrait trop fort pour qu'il se dégage sans la réveiller.
Elle se rallongea donc contre lui, collant son oreille sur son torse pour écouter les battements de coeur réguliers du jeune Todoroki. Encouragée par leur rythme lent, l'aura rassurante et l'odeur envoûtante du bicolore, elle replongea dans un état de semi-conscience. Elle sentit à peine qu'une des mains de son ami avait rejoint ses cheveux et qu'elle les caressait désormais.
Au bout d'un moment, elle le sentit bouger et l'entendit bâiller, la ramenant ainsi sur Terre. La pression sur sa taille diminua, avant que le bicolore ne lève les bras pour les étirer. Naminé en profita donc pour revenir sur le matelas, s'extirpant des couvertures, aussi rouge que la partie gauche de Shoto.
Le jeune Todoroki, lui, s'étira sans prendre conscience d'où il était, dans un premier temps. Ce fut lorsque Naminé se retira et qu'il sentit la chaleur sur son torse diminuer, les couvertures n'allant que jusqu'à sa taille, qu'il se souvint qu'il avait dormi avec la petite rousse. Soudainement bien réveillé, il se redressa brusquement avant de porter la main à sa tête, s'étant relevé trop vite, cachant au passage les rougeurs sur ses joues.
« Bonjour, bien dormi ? », fit Naminé.
Elle tourna la tête vers lui et le contraste entre ses yeux d'un bleu infini et le rouge coccinelle de ses joues le laissa sans voix. Comme il ne répondait pas, elle se redressa pour prendre appui sur ses genoux et être légèrement plus grande que lui. Elle entreprit de remettre sommairement en ordre ses cheveux, afin qu'ils reforment deux parties un peu plus distinctes. Shoto ne broncha pas, les joues légèrement rougissantes. Le contact entre les doigts de la plus petite et ses cheveux était délicat.
« Et voilà... », murmura Naminé en s'asseyant de nouveau sur le matelas, esquivant le regard de Shoto. « Hum... je suis désolée. Je ne sais pas pourquoi tu as dormi avec moi mais... ce n'est pas compliqué de deviner que je t'ai sûrement empêché de rejoindre ta chambre... »
Le bicolore s'étira complètement avant d'étouffer un bâillement.
« Ne le sois pas. J'ai mieux dormi que jamais, et toi ? »
« Pareil. Mais c'est gênant... »
Il ne put qu'approuver et sortit donc des couvertures, vite imité par la petite rousse, dont les boucles étaient plus sauvages que jamais. Elle se frottait les yeux comme une enfant, avant de s'étirer de la tête aux pieds.
« Tu n'as pas refait de cauchemar ? »
« Non, ta présence a un effet anxiolytique. Je ne comprends toujours pas pourquoi, mais je n'ai pas dormi aussi bien depuis bien dix ans. »
« De même. Dire le contraire serait mentir... »
« Encore merci pour cette nuit, et pour n'avoir rien dit à qui que ce soit sur... sur le fait que je suis infiltrée à Yuei... »
« Je n'ai pas vraiment de preuve. Mais, plus important, tu es mon amie, je ne vois pas pourquoi je te dénoncerais. Je préfère t'aider à aller mieux et à prendre les meilleures décisions. Tu sais, je préfère mille fois nos discussions nocturnes à celles diurnes. »
« Pourquoi ? », demanda Naminé, sa voix trahissant son étonnement.
« Je te trouve plus naturelle, c'est tout. »
« Moi, je me trouve plus faible qu'en journée... »
« Chacun a sa vision des choses. Quand on parle la nuit, je me retrouve un peu en toi, tu sais. Nos situations ne sont pas comparables, mais je sais ce que c'est de souffrir de notre passé et de prendre de mauvaises décisions en conséquence. Mais ça, tu ne le montres que lorsqu'on discute en plein milieu de la nuit. Cela ne fait que trois fois, mais j'aime bien ces moments, ils ont quelque chose d'apaisant je trouve. »
Elle détourna le regard et attrapa sa brosse à cheveux pour démêler ses boucles auburns. Elle ne l'admettrait jamais, mais elle aussi, elle aimait bien ces petits moments en plein milieu de la nuit.
« Bon, je vais rejoindre ma chambre avant que les autres ne se lèvent. A tout à l'heure Naminé. »
« A plus tard Shoto. Et... encore merci, pour tout. »
« C'est normal entre amis. », répondit-il simplement.
Il lui adressa un léger sourire avant de quitter discrètement la pièce. Naminé leva alors le regard en direction de la porte, qu'il avait fermé derrière lui. Un sourire prit place sur ses lèvres, alors que ses joues étaient toujours rouges de gêne. Elle ne comprenait peut-être pas pourquoi elle se sentait si bien avec lui, mais son coeur semblait approuver ce rapprochement entre eux, vu les palpitements qui le traversaient.
La petite rousse posa une main sur son coeur, qui se réchauffait. C'était différent de lorsqu'elle était avec Izuku ou avec Eri, mais étrangement plus intense. Avec eux, c'était à l'opposé de la terreur, du stress, de la pression qu'elle avait expérimenté au championnat et qui l'avait fait faiblir. Cela ne lui glaçait pas le sang, au contraire.
« Je ne veux plus ressentir d'émotion... pourtant, j'ai envie de continuer à ressentir cette chaleur quand je suis avec Eri, Izuku et Shoto... est-ce-que cela peut vraiment devenir une de mes forces ? »
Fin du Flashback
Naminé secoua légèrement la tête pour se reconcentrer sur la route, approchant de son établissement. Elle alla garer sa moto dans le parking gardé par un des vilains de l'Alliance puis se dépêcha de rejoindre son lycée, puis son dortoir et sa chambre, croisant les doigts pour ne pas cauchemarder de nouveau.
Japon, Tokyo, Yuei, dortoir des premières A, chambre de Naminé, dix-neuf juin deux mille cinq cent, trois heures du matin
« NON ! », cria Naminé en se redressant vivement, sortant brusquement de son sommeil.
Perdue, elle regarda autour d'elle et comprit qu'elle était dans sa chambre. Elle posa une main sur son coeur, comme si cela allait calmer sa respiration, qui était courte.
« Encore ce cauchemar... », marmonna-t-elle en se laissant retomber sur son lit.
Elle prit son oreiller pour le serrer contre elle et tenta de se calmer, mais c'était vain. Elle sentait une crise pointer le bout de son nez.
Elle colla son visage contre l'oreiller, cherchant inconsciemment une trace de celui qui y avait posé sa tête la nuit dernière. Malheureusement, la moindre fragrance s'était enfuie lorsqu'elle avait aéré sa chambre.
Sans vraiment en prendre conscience, elle repoussa son coussin et écarta les draps avant d'enfiler ses chaussons et de se diriger hors de sa chambre. Elle grimpa les escaliers menant au dernier étage puis se dirigea vers la chambre de celui que son esprit cherchait. Elle allait poser la main sur la poignée, mais elle reprit ses esprits.
« Je ne peux pas le déranger en pleine nuit... je ne devrais même pas être ici. »
Elle voulut faire demi-tour, mais son corps ne lui répondit pas. Quelque chose en elle voulait absolument le retrouver et elle ne comprenait pas pourquoi. Bien que courte, sa respiration était encore plutôt stable, preuve qu'une crise était encore loin malgré le cauchemar qu'elle avait fait. Elle ne pouvait décemment pas le réveiller au beau milieu de la nuit, comme un jeune enfant allait réveiller ses parents pour dormir avec eux après un mauvais rêve !
Avec beaucoup de volonté, elle réussit à amorcer un demi-tour pour retourner vers sa chambre, mais quelqu'un empoigna son bras avant de la tirer en arrière. Elle vint s'écraser contre quelque chose de plutôt ferme et elle lâcha un son de surprise, qui lui valut une main sur sa bouche.
« Chut Naminé, ce n'est que moi. », lui murmura la voix de Shoto.
Elle leva la tête, cherchant son regard malgré l'obscurité. Comme s'il comprenait, il s'écarta et généra quelques flammes, juste assez pour les éclairer sans pour autant avertir Aizawa. En regardant autour d'elle, Naminé comprit alors qu'elle avait été tirée du couloir jusque dans la chambre du bicolore. Machinalement, elle regarda derrière elle et vit la porte fermée.
« Désolée, je ne voulais pas te réveiller... », souffla Naminé en ramenant son regard bleu vers Shoto.
« Tu ne m'as pas réveillé, je l'étais déjà. »
« Ah bon ? Pourquoi ? »
« Va savoir. Je n'ai fait que de me réveiller toutes les heures depuis que je me suis endormi. Tu as refais le même cauchemar ? »
« Oui, mais cela a l'air d'aller... j'ai un peu de mal à respirer mais pas au point de faire une crise... »
Avec sa main droite, Shoto commença à caresser ses cheveux et la respiration de la plus petite se calma presque instantanément, avant qu'elle ne commence à ronronner, fermant inconsciemment les yeux à moitié. En entendant le son qu'elle faisait, elle mit une main sur ses lèvres, choquée. Elle leva le regard et vit que son ami ne semblait pas vraiment surpris.
« Tu ronronnais aussi hier soir, quand je caressais tes cheveux pendant que tu dormais. », fit Shoto, répondant à sa question muette.
Malgré la faible lumière, il la vit devenir toute rouge de gêne.
« Oh la honte... depuis quand je ronronne moi... »
Il lâcha un petit rire et s'apprêta à retirer sa main, lorsqu'il remarqua que Naminé s'était remise à ronronner. Elle avait toujours les joues rouges, mais semblait privilégier le bien-être que les caresses lui procuraient plutôt que la gêne que lui provoquait le fait de ronronner tel un chat.
« Pourquoi tu es venue jusqu'ici ? »
« Je ne sais pas vraiment... j'avais envie de te retrouver... », souffla Naminé sans s'en rendre compte, son esprit monopolisé par les doigts de Shoto qui caressaient ses boucles.
Sans cesser ses gestes, il l'amena à se blottir contre lui, ressentant lui aussi le besoin de la sentir contre lui. Elle aussi, elle le détendait, sans qu'il ne puisse vraiment l'expliquer, comme la petite rousse. C'était peut-être son odeur, un subtil mélange entre la fleur d'oranger et la guimauve, ou peut-être juste le fait de la voir si détendue avec lui, comme on a envie de dormir à force de regarder un chat faire de même.
« Shoto ? », marmonna la rousse d'une voix endormie.
« Hm ? »
« Je peux rester dormir avec toi s'il te plaît ? »
Un peu surpris, il accepta cependant la requête, les joues légèrement rouges, conscient que ni elle ni lui n'arriveraient à finir la nuit correctement sans l'autre. Après tout, lui aussi avait songé à se diriger vers sa chambre, avant qu'il n'entende la respiration saccadée de son amie de l'autre côté de sa porte. Qui d'autre pouvait venir et rester planté devant pendant de longues minutes, si ce n'était une petite rousse sortant d'un cauchemar ? Il ne comprenait juste pas pourquoi elle n'était pas descendue se faire un chocolat chaud, comme les trois fois précédentes, mais ce n'était pas vraiment important.
« OK. »
Elle leva le regard vers lui et rougit à son tour, ne s'attendant pas à ce qu'il accepte. Ils se détachèrent donc un peu à contrecoeur et Naminé aida Shoto à préparer un futon à la lueur des flammes, celui du bicolore n'étant pas aussi large que le lit de la petite rousse. Cependant, ils collèrent leurs futons sans même se consulter.
Puisque tout était prêt, le jeune Todoroki éteignit ses flammes pour se recoucher, imité par la jeune Hoshino. Une fois couchés, ils se tournèrent l'un vers l'autre, se regardant malgré l'obscurité. Finalement, Naminé chercha à tâtons la main de Shoto, qui sursauta quand sa petite main fine se posa sur sa main droite. Comprenant ce qu'elle cherchait à faire, il la bougea pour venir entrelacer ses doigts avec ceux de son amie.
« Bonne nuit Naminé. »
« Bonne nuit Shoto. »
Les deux s'endormirent ainsi rapidement, leurs mains jointes reposant entre leurs deux têtes et leur odeur respective enivrant l'autre. La chevelure de la petite rousse flotta et s'illumina un instant, devenant aussi flamboyante que le feu, avant de revenir s'étaler sur l'oreiller emprunté à Shoto.
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