Chapitre 26 : Cauchemar, chocolat chaud et rapprochement

Japon, Tokyo, Yuei, dortoir des premières A, dix-huit juin deux mille cinq cent, deux heures du matin

Usant de ses compétences de dissimulation pour ne pas se faire remarquer, puisqu'il était interdit de sortir de sa chambre après le couvre-feu, Naminé descendit de sa chambre pour rejoindre le rez-de-chaussée de leur bâtiment.

Machinalement, elle alla vers l'espace cuisine pour se faire un chocolat chaud avant d'aller déguster sa tasse dehors, assise sur les marches. L'air frais de la nuit la fit légèrement frissonner et la petite rousse avala une gorgée de sa boisson, avant de lever le regard vers les étoiles.

Des flashs lui revinrent en mémoire et ses mains se mirent à trembler. Elle déposa sa tasse à côté d'elle et tenta de calmer sa respiration qui commençait à s'emballer, en vain. Rapidement, elle commença à suffoquer, l'esprit toujours envahi de flashs, jusqu'à ce qu'une main se pose sur sa tête. Naminé se détendit en quelques secondes, et sa respiration se calma jusqu'à redevenir normale. Le nouveau venu s'installa donc à sa droite, une fois sa main retirée, alors que la petite rousse récupérait sa tasse de chocolat.

« Merci Shoto. »

« Avec plaisir. », répondit le bicolore, levant la tête vers le ciel nocturne.

Pour reprendre ses esprits, Naminé prit une gorgée de chocolat, laissant le silence planer entre eux.

« Tu aurais dû rester couché. », dit-elle finalement.

« Je me doutais que tu referais un cauchemar. Cela faisait déjà deux nuits, jamais deux sans trois comme on dit. »

« Même. Tu vas être épuisé demain. »

« Comme ça, on sera deux. C'est toujours le même cauchemar ? », l'interrogea le bicolore, désormais au courant du contenu du cauchemar en question.

« Le même qu'hier, et le même qu'avant-hier. », confirma Naminé.

Sentant sa respiration sur le point de repartir, elle se força à respirer lentement et à boire une autre gorgée de sa boisson.

« Je ne comprends pas pourquoi je revois mes parents se faire massacrer devant mes yeux, encore et encore. Cela ne me le faisait plus depuis dix ans... je ne comprends pas pourquoi c'est revenu soudainement. »

Shoto ne répondit pas tout de suite, sachant pertinemment que c'était à cause de sa mission du mardi soir, dont elle n'avait gardé aucun souvenir.

« Pendant les deux nuits où Izuku et toi étiez au lycée, tu le faisais aussi ? »

« Pas la nuit de mardi à mercredi, mais ensuite oui. Donc on peut dire que ça fait désormais cinq nuits que je refais le même cauchemar, sans réussir à me rendormir ensuite. »

« Cela se voit, tu es de plus en plus pâle de jour en jour. »

« Je sais, je ressemble à un zombi. C'est dingue comme le championnat m'a rendu faible... en tout cas, je suis contente que la classe m'ait pardonné pour ma perte de contrôle lors de la deuxième épreuve. »

« Tu sais, avant, tu ne faisais plus ce cauchemar parce que tu avais refoulé les détails de la scène au plus profond de ton esprit. Ta conscience l'avait censuré, si on veut. Je ne sais pas pourquoi, mais le championnat a dû les faire remonter à la conscience, de sorte que la scène dans ses moindres détails te hantent chaque nuit. Je sais ce que c'est. »

« Ah bon ? »

« Oui. Tu vois ma cicatrice ? C'est ma mère qui me l'a faite dans un accès de folie, en me lançant la bouilloire au visage. Je ne lui en ai jamais voulu, parce que son instabilité mentale était due à mon père, mais j'ai cauchemardé de cet événement pendant longtemps. Refouler les choses permet d'avoir la paix un moment, mais tôt ou tard, tout nous revient en pleine face. Il faut savoir les accepter et avancer. Tu es loin d'être aussi insensible que tu ne veux bien l'admettre, mais tu ne t'en rendais pas compte avant le championnat. »

Naminé raffermit sa prise sur sa tasse avant de boire un peu. Elle aimerait tellement nier, continuer de se mentir à elle-même, mais elle se sentait changer en profondeur, et beaucoup trop rapidement pour qu'elle arrive à garder le cap. L'innocence d'Eri, l'altruisme d'Izuku et, depuis quelques nuits, la sagesse et la gentillesse de Shoto lors de leurs discussions sous les étoiles... tout cela la touchait bien plus qu'elle ne le voudrait, ce qui lui faisait de plus en plus redouter la réponse d'All for One qui tardait à arriver. Même s'il la gardait, elle ne serait jamais la même. Pour le moment, elle arrivait à avoir l'air aussi insensible qu'avant son entrée à Yuei, mais son masque s'effritait de jour en jour.

La menace qu'All for One lui avait faite le jour du championnat dansait toujours dans son esprit et lui faisait réaliser que rester coincée dans le passé n'allait peut-être même pas la mener aux réponses qu'elle cherchait. Pourtant, elle n'allait pas non plus les avoir en tournant la page. Et Naminé refusait d'avoir tout sacrifié pendant dix ans et ne pas avoir de réponses au final.

« Je ne veux pas avancer. », déclara-t-elle finalement. « J'ai accepté la mort de ma famille depuis longtemps, mais je refuse d'avancer. »

« Pourquoi ? »

« Si je tourne la page, jamais je ne saurai qui les a assassiné. »

« Si tu restes prisonnière du passé, tu as aussi peu de chances d'obtenir des réponses, si tu veux mon avis. »

« Alors, qu'est-ce-que je suis censée faire ? J'ai beaucoup trop sacrifié pour renoncer à obtenir des réponses. »

« Je ne prétend pas connaître ta vie, mais j'ai appris qu'il y avait plusieurs chemins menant à la même finalité. Avancer ne veut pas dire que tu oublies ton objectif, simplement que tu cherches à l'accomplir d'une manière plus saine pour toi. »

« Comme accepter l'aide d'Izuku pour découvrir la vérité, plutôt que d'attendre qu'All for One me la serve sur un plateau d'argent. »

Elle baissa le nez vers sa tasse, observant le liquide sucré.

« Je ne vois pas vraiment à quoi ça me servirait à ne plus être aussi faible. »

« Tu voudrais redevenir aussi insensible que lorsqu'on t'a rencontré ? »

« Oui. Les sentiments et les émotions font souffrir, et je ne veux plus souffrir. J'étais très bien quand j'étais insensible. »

Shoto tourna la tête vers la petite rousse et l'observa pendant quelques secondes faire cliqueter ses ongles sur sa tasse.

« Même maintenant que tu recommences à ressentir, cela te fait toujours souffrir ? »

« Au championnat, oui. »

« Je sais, on l'avait tous remarqué je crois. Mais tu n'as ressenti que de mauvaises émotions ce jour-là. »

La jeune Hoshino termina sa boisson puis posa la tasse à sa gauche. Elle ferma les yeux un instant, appréciant l'atmosphère calme et la présence de Shoto qui s'était fait rassurante depuis le championnat, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Un simple contact physique entre eux interrompait la moindre de ses crises en quelques secondes.

« Eri... je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de veiller sur elle, comme Akari veillait sur moi. Et Izuku... c'est comme s'il rallumait la lumière en moi. C'est difficile à expliquer. Il est tellement gentil et naïf, mais il est aussi solaire que Haru. Et savoir que, même si j'étais une super-vilaine, cela ne changerait pas le fait qu'il me considère comme une amie... je ne sais pas, cela me fait sentir bien, mais coupable en même temps. »

« Ah bon ? »

« Il m'accorde bien plus de crédit que ce que je n'en mérite. Cela me fait sentir coupable, parce que j'aimerais vraiment être à la hauteur de la confiance qu'il m'accorde. »

« Qu'est-ce-qui t'en empêche ? Le fait que tu travailles pour All for One et qu'il est le successeur d'All Might ? »

Naminé tourna brusquement la tête vers lui, choquée qu'il en sache autant.

« Comment tu sais ça toi ?! »

« Pour le One for All, j'ai surpris Izuku et Katsuki en parler, du coup j'ai posé des questions à Izuku, qui a demandé l'autorisation à All Might de m'en parler. Quant à All for One, je le sais depuis mardi soir. Dabi et les autres disaient que tu avais accompli avec brio la mission qu'il t'avait confié. Personne n'est au courant, donc tu peux tout me dire. »

Elle leva son regard bleu vers celui hétérochrome du bicolore, qui était étrangement doux. Bien malgré elle, elle se détendit et ouvrit la bouche.

« All for One... il me dira qui a tué ma famille quand il aura rétabli son règne. En attendant, j'espionne pour lui. Izuku est le prochain symbole de la paix, il est bien la dernière personne à laquelle je devais m'attacher dans ce lycée... parce qu'il est le successeur d'All Might. Tôt ou tard, on combattra, dans des camps différents. »

« Comment tu t'es retrouvée à combattre pour All for One ? »

Elle détourna le regard vers les étoiles.

« C'était un ami à mes parents, enfin c'était ce que je croyais. Il est venu sur les lieux après la mort de ma famille, pour se recueillir apparemment. Il m'a vu sortir les épées qui leur appartenaient et m'a demandé si j'étais la seule survivante, ce à quoi j'ai acquiescé. Je lui ai demandé plusieurs fois s'il savait qui avait pu les tuer, alors il m'a dit que si je l'aidais à atteindre son objectif, il me dirait tout. J'étais petite et dévastée, je n'ai pas réfléchi et j'ai accepté. Il m'a « adopté » et m'a offert un toit. Il m'a fait suivre un entraînement plus insoutenable que la torture pour faire de moi la combattante et l'espionne que je suis aujourd'hui. J'étais déjà une combattante chevronnée pour mon âge, mais si je sais être aussi indétectable aujourd'hui, c'est « grâce » à lui. Il m'a appris à repousser les limites de mon alter, à être assez forte pour que le poids des plus lourdes épées de ma famille ne soit plus du tout une gêne. Il m'a appris à jouer la comédie, à me faufiler partout, à profiter de ma petite taille et de mon apparence enfantine pour manipuler et me tapir dans les coins les plus minuscules. Je me suis toujours pliée à ses ordres sans discuter, sauf quand il voulait que je tue. Sur ce point-là, j'étais catégorique. Je ne voulais pas tuer, ni blesser gravement, alors il m'a enseigné comment brider mon alter afin de ne pas causer de blessures graves à mes adversaires. C'est d'ailleurs pour ça qu'il a fait de moi une espionne, parce que je n'ai pas la volonté de tuer mes adversaires comme le font Himiko, Dabi et les autres. »

« C'est déjà ça, tu as un bon fond. Qu'est-ce-qu'il voulait à tes parents ? »

« Sûrement leur prendre leurs alters, qu'est-ce-que j'en sais ? Ce que je sais, c'était que, même en un contre un, il n'arrivait jamais à toucher mes parents. A la réflexion, je pense qu'ils devaient se méfier un peu de lui, ils ont toujours fait en sorte qu'il ne les touche jamais. Quand j'ai su quel était son alter, à All for One, j'ai été étonnée qu'il ne cherche pas à prendre le mien. Puis je m'y suis faite. J'ai toujours fait de mon mieux pour l'aider à atteindre son objectif, je lui suis plus qu'utile, mais le jour du championnat... il m'a dit que j'étais devenue inutile, sans vraiment donner d'argument valable, et m'a exhorté à remporter la victoire, sans quoi je serai virée de l'Alliance. En clair, j'allais certainement mourir si je ne gagnais pas. En soit, mourir ne me faisait rien, mais être virée de l'Alliance signifiait que je n'allais jamais avoir de réponses. »

« Je comprends mieux pourquoi tu as un peu perdu le contrôle de toi-même durant la deuxième épreuve... tu t'étais qualifiée d'un cheveu, et tu avais peur de ne pas gagner si tu ne prenais pas un peu plus au sérieux cette compétition. »

« C'est ça. Mais, après mon duel contre Izuku... All for One m'a appelé. Pour lui, les épreuves et combats précédents avaient montré ma faiblesse, alors il avait encore moins besoin de moi. Quand j'ai commencé à le menacer de me retourner contre lui, il m'a dit que si je gagnais, je devrais remplir une mission. Si je la menais à bien, je resterais dans l'Alliance. Je n'ai pas encore sa réponse... c'était juste avant notre duel, et j'ai fais une crise. Je n'arrivais pas à me calmer, mais je ne pouvais pas déclarer forfait. Je n'étais pas du tout concentrée sur le combat, je n'y arrivais simplement pas. J'ai vraiment eu peur sur ce coup-là... »

Entendant sa respiration s'emballer de nouveau, Shoto étendit le bras pour la rapprocher de lui. Comme à chaque fois depuis le soir où elle l'avait inconsciemment confondu avec son père, son contact la calma aussitôt.

« Je ne vous remercierai jamais assez, Izuku et toi, pour m'avoir aidé à reprendre mes esprits. Cela n'a pas été suffisant, mais je pouvais au moins me concentrer un peu plus sur le combat. Quand tu m'as mise à terre, j'imagine que j'ai succombé à la peur de ne jamais avoir mes réponses et que je suis passé inconsciemment en « Mode Assaut ». »

« Je pense que tu aurais fait la même chose pour nous, pas avec les mots mais avec un coup d'épée sur la tête c'est vrai, mais tu aurais fait la même chose. En quoi consistait ta mission ? »

« Un test de force mentale apparemment, mais je ne vois pas vraiment ce qui aurait pu constituer un test de force mentale dans ce que j'ai fait. »

Le bicolore la colla un peu plus contre lui et Naminé, encore prisonnière de l'angoisse de ne pas savoir si elle allait rester dans l'Alliance ou non, se laissa faire sans broncher.

« J'ai l'impression qu'il la manipule dans un seul but bien précis. Si elle a bien l'alter Excalibur, All for One veut certainement s'en emparer, mais le sceau du Maître de Fairy Tail ne doit lui permettre de voler que la partie de son alter qu'elle manifeste aujourd'hui. Pour pouvoir voler son alter au complet, il faut que le sceau saute et donc que Naminé ressente de nouveau. D'après ce que je sais, c'est l'hypothèse la plus vraisemblable. En l'envoyant à Yuei, il pensait sûrement que le grand coeur d'Izuku finirait par l'affecter de manière indirecte ou non. »

« Je n'ai aucun contrôle sur ma vie, mais je ne m'en rend compte que maintenant... ça me fait peur. »

« Tu as confiance en All for One ? »

« Avant, oui. Mais je commence à me poser des questions depuis quelques jours. »

« Si j'étais toi, je ne lui ferais pas confiance. Il sait mieux que personne manipuler les gens. Si rester dans le passé, c'est rester de son côté pour toi, je pense que tu devrais y réfléchir à deux fois. Je ne te juge pas, mais tes réponses, je suis sûr que tu peux les avoir en demandant à des super-héros. »

« Izuku m'a proposé de mener l'enquête avec moi... »

« Tu vois ? Qu'est-ce-qui te retiens ? Je pense que tu peux avoir davantage confiance en Izuku qu'en All for One, qu'est-ce-que tu en penses ? »

« Mais si All for One le découvre... qui sait ce qu'il va m'arriver, ou arriver à Izuku ? »

« On protégera Izuku ensemble. Et moi, je te protégerai, quoi qu'il arrive. Tu as l'opportunité de prendre ta vie en main. Tu sais, prendre un chemin plus sain pour toi va peut-être te rendre plus maîtresse de toi-même, que tu sois insensible ou non. L'inconscient est quelque chose de difficilement compréhensible, alors on ne peut être sûr de rien, mais toutes les décisions que tu prendras de manière consciente, volontaire, et en accord avec celle que tu es vraiment auront un impact positif sur toi. »

Elle leva la tête et le bicolore vit qu'elle avait froncé les sourcils.

« Pourquoi tu veux me protéger ? »

En réponse, il haussa les épaules.

« Je ne sais pas vraiment. Je sais juste que je veux te protéger, tout comme toi tu te détends quand je te touche, sans savoir pourquoi. C'est... »

« ... instinctif. Oui, je comprend ce que tu veux dire. », bâilla Naminé.

« Tu devrais aller te coucher. »

« Non... je vais refaire des... cauchemars... », marmonna la petite rousse, s'endormant bien malgré elle dans les bras de Shoto.

Il rigola légèrement en la voyant s'endormir pour terminer sa nuit, alors que cela n'avait pas été le cas les deux nuits précédentes. La tête de la rousse se cala contre son torse, au niveau de son coeur.

« Tu avais juste besoin de parler de tout ça à quelqu'un, hein ? »

Il lui caressa brièvement les cheveux et l'entendit ronronner légèrement, se frottant inconsciemment la joue contre son tee-shirt, à la manière d'un chat. Il se figea une seconde, surpris, avant de sourire intérieurement. Sa camarade de classe était décidément pleine de surprises. La journée, elle était en apparence aussi insensible que d'ordinaire, mais la nuit faisait ressortir ses blessures sous la lumière blafarde de la lune.

S'il devait être tout à fait honnête, après seulement trois nuits à discuter avec elle, Shoto était en mesure de dire qu'il préférait mille fois passer du temps avec elle lorsque le monde dormait. Il la trouvait plus naturelle que lorsque le soleil commençait à réveiller les gens.

La jeune Hoshino se mit à grogner dans son sommeil et leva un bras pour forcer la main de Shoto à continuer ses caresses dans ses cheveux. Toujours surpris, le bicolore obtempéra malgré tout et décida de l'installer sur ses cuisses, dans l'optique de la remonter dans sa chambre. Avec sa main droite, il fit pousser un stalactite de glace qui amena la tasse vide à lui. Il la récupéra avant de faire fondre la glace et de se relever, portant Naminé en princesse, quatre de ses doigts de la main droite passés dans la hanse du contenant.

Il entra à l'intérieur, poussa la porte en s'appuyant dessus et ne perdit pas de temps pour aller poser dans l'évier la tasse vide. Suite à cela, il monta les escaliers en direction du premier étage, avant d'emprunter l'aile droite pour rejoindre la seule chambre féminine de l'étage, celle de Naminé. Il ouvrit la porte en s'appuyant dessus et, après quelques efforts, réussit à la mettre sous ses couvertures pour éviter qu'elle n'attrape froid.

Il s'apprêta alors à partir mais, à peine sa main eut rompu le contact avec la peau de la rousse que Naminé l'agrippa pour l'empêcher de partir. Étonné, il se retourna et remarqua qu'elle dormait toujours. Il essaya donc de se dégager, mais elle ne semblait pas être du même avis. Étant plus forte que lui, elle le tira pour le faire s'allonger à côté d'elle et s'empressa de se coller à lui, usant de son torse comme d'un coussin et de son bras gauche comme d'un doudou, le forçant ainsi à rester, au risque de la réveiller. Le bicolore rougit légèrement et voulut se dégager, mais le sourire apaisé qui étirait les lèvres de Naminé l'en dissuada.

« Elle a l'air tellement fragile et innocente quand elle dort... bon, autant dormir avec elle, elle ne me laissera pas partir puisqu'elle n'est pas consciente. Heureusement que j'ai fermé la porte de ma chambre avant de sortir dehors et que j'ai fermé celle de Naminé en entrant... »

De quelques mouvements de pied, il se débarrassa de ses chaussons et se glisse sous les couvertures avec la rousse. Il se laissa alors bercer par la respiration régulière de son amie, ainsi que par l'odeur entêtante de guimauve et de fleur d'oranger qui imprégnait son coussin et les cheveux de Naminé.

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