un mois...


Le fait de dormir dans ma chambre est super agréable. Je m’endors très rapidement en repensant à tout ce que j’ai vécu dernièrement. Bien sûr, au départ je suis un peu contrariée par le fait que Lucas se préoccupe du sort de Magali et puis, je me dis que finalement, cela prouve qu’il a bon cœur. Je repense ensuite à la soirée et à l’attitude de Stéphane un peu déroutante. Il m’a paru très amical ce soir, voir même un peu trop. Il est gentil mais un peu trop tactile et cela me met mal à l’aise. J’ai cependant accepté son invitation à manger demain midi car je me dis que cela me permettra de voir si avec lui, je ressens ces petits papillons qui volètent régulièrement dans mon ventre en présence de Lucas.

La matinée passe vite et je ne vois pas Lucas. Il ne passe pas comme certains garçons pour voir comment nous allons. L’agitation dans le quartier des sélectionnées est palpable depuis l’annonce la veille au soir du commandant sur le fait qu’il ne reste plus qu’un mois avant la sélection finale. Chacune des filles essayent de se faire remarquer par les hommes comme elles le peuvent. Je suis la seule à rester comme avant, égale à moi même. Je prends donc le temps d’aller à nouveau à la salle de jeux pour lire un peu contre ma fenêtre préféré puis à midi je prends la direction de l’appartement de Stéphane.

Il se situe au même niveau que Lucas. A peine ai-je tapé à la porte, que celle-ci s’ouvre. Stéphane me fait entrer à l’intérieur en me tenant par la main. Son appartement est aussi blanc que le reste du vaisseau. Par contre, il est plus petit que celui de Lucas. Ou alors, c’est le fait que la fenêtre de l’appartement soit plus petite qui donne cette sensation. En se qui concerne le mobilier, c’est le même que chez Lucas. C’est désespérant de voir cette ressemblance partout.

- Tu es déçue ? demande-t-il.

-  Non ! C’est juste que je trouve super triste que tout soit si semblable partout.

- Je ne comprend pas. Ce n est pas comme ça en bas ?

- En bas, au quartier des femmes oui. Mais pas en bas, en dehors de ce vaisseau ! Chaque personne décors sa maison avec ce qu’il aime et selon ses moyens... Vous devriez une fois de temps en temps vous intéresser un peu plus à en bas !

- On connaît en bas grâce au livre et à ce que les anciens nous ont raconté !

- Oui, mais ce n’est pas pareil que de le vivre... Enfin si ça vous convient ainsi...

Il me montre la table et nous mangeons tranquillement dans la bonne humeur.

Stéphane est tout à fait charmant et drôle. Durant le repas nos mains entrent régulièrement en contact sans le faire exprès mais à aucun moment de petit papillons ne viennent voleter dans mon ventre comme avec Lucas. Je dois bien me rendre à l’évidence il n’y a qu’avec lui que cela arrive ! Il faudrait que j’en parle avec Kyara pour savoir si elle ressent la même chose en présence de Marc.

A la fin du repas Stéphane me dit :

- Il faut que j’aille prendre mon tour de garde à la salle de surveillance, tu m’accompagnes, histoire de marcher un peu ensemble ?

- Oui, d’accord. Merci de m’avoir fait profiter de ton repas, c’était très bon.

- De rien, c’est avec plaisir. Aller vient, sinon je vais être en retard.

Sur le chemin, nous continuons à discuter de tout et de rien. C’est agréable de parler sans prise de tête. Arrivé devant la salle de surveillance, il me surprend en me prenant dans ses bras. Il me serre tendrement et m’embrasse sur la joue. Je suis morte de honte et extrêmement gênée de cette effusion de tendresse en public. Il me relâche enfin et me regarde avec un sourire tout à fait charmant.

- Merci Xélia pour ce moment avec toi ! J’ai apprécié chaque secondes qu’on a passer ensemble !

- Bon et maintenant, tu lui lâches les mains et tu viens bosser que j’aimerais pouvoir aller manger à mon tour !

Lucas vient d’apparaître à la porte de la salle de surveillance. Il est rouge de colère. Stéphane me dit au revoir de la main et rentre dans la salle en souriant. Lucas quand à lui, sort en me bousculant pour partir manger.

Non mais quel rustre ! Je n’en reviens pas ! Je le regardais marcher. Il n’a pas la même démarche que d’habitude. Son pas est lourd et je peux ressentir sa colère jusqu’à moi. Je décide d’aller le rejoindre.

- Attend moi Lucas! criais-je.

Il se retourne surpris mais toujours aussi en colère.

- Ça ne va pas ?

- Si ! répond-il brutalement.

- Tu as l’air en colère après moi. J’ai fais quelques chose de mal ? Enfin, je veux dire, je ne comprends pas ton attitude vis-à-vis de moi.

- Rien.

- Quoi rien ?

- Y a rien à dire ! Tu es grande, tu fais tes choix ! Un point c’est tout.

- Mais de quel choix tu parles ?

Je n’y comprends vraiment rien. Pourquoi tant de colère vis-à-vis de moi pour un simple repas avec Stéphane ? Il me montre une caméra.

- J’ai tout vu !

- Vu quoi ? Il n’y avait rien à voir !

- Vos embrassades avec Stéphane ! On peut dire que vous n’êtes pas discret !

- Nos embrassades ? Mais je n'ai embrassé personne !

- Arrête un peu, j’ai tout vu devant la porte de la salle de sécurité ! Tu n'as jamais fait ce genre de chose avec moi !

- Mais enfin, je n'ai rien fait ! Et si tu ne me crois pas regarde à nouveau ta vidéo ! Tu y verra Stéphane me serrer dans ses bras mais je ne lui ai pas rendu son étreinte, je ne m’y attendais pas et je ne l’ai pas embrassé mais lui oui, sur ma joue ! Maintenant il est vrai que je n’ai jamais serrer un homme dans mes bras mis à par Marcial et cela remonte à très longtemps !

- Aller ! Il faut que tu me parles de lui aussi ! s'exclame Lucas contrarié.

- Écoute, on ne peut pas parler calmement avec toi ! Alors je vais te laisser aller manger. Mais pendant ton repas, tâche de te souvenir qu’un soir ou tu m’as pris dans tes bras, je t’ai moi même donné un baiser sur la joue ! Chose que je n’ai jamais fait à aucun homme sur ce vaisseau ! Sur ce bon appétit Lucas.

Et je le laisse planté là, en prenant la direction de ma chambre. Non mais, ce garçon a le don de m’agacer !

Sur la place du quartier des femmes, je rejoins Kyara et Magda qui viennent de finir leurs repas.

- Alors, comment c’est passé ton repas avec Stéphane ? s'informe Magda.

- Bien merci ! Mais je dois dire que je suis un peu perdue.

- Qui a-t-il ? demande Kyara.

- Et bien, j’aimerai savoir ce que vous ressentez quand vous êtes en présence des hommes ?

- Moi, je suis contente ! dit Magda.

- Non, ce n’est pas ça que je veux savoir. C’est plutôt les sensations ressenties dans votre corps ? expliquais-je.

- Moi, quand je suis avec Marc, je me sens toute légère ! J’ai envie de sourire tout le temps et puis, j’ai même des picotements dans mon ventre, je ne sais pas trop comment les décrire ! me dit Kyara.

- Ah ! C’est rigolo que tu dises ça, car j’ai remarqué que ça me fait ça en présence de Laurent mais aussi de Stéphane ! dit Magda.

- Ah ! Vous me rassurez les filles. Maintenant, je ne sais pas s’il faut que j’ai peur de ces sensations ou pas ?

- Pourquoi avoir peur Xélia ? demande Kyara.

- Et bien, je suis amoureuse de Marcial. Je porte sa bague et il m’a déclaré son amour avant que je ne parte. Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours imaginé mon futur avec lui ! Mais lorsque j’étais près de lui ou même en contact avec lui, je n’ai jamais ressenti ça ! Alors que...

- Alors qu’avec Lucas c’est différent ! finit Kyara avec un petit sourire.

- Comment le sais-tu ? demandais-je étonnée.

Mes deux amies se regardent avant d’exploser de rire. Je les regarde bêtement se moquer de moi, attendant une explication à leur hilarité.

- Ma pauvre Xélia ! Entre vous deux, ça se vois comme le nez au milieu du visage que vous vous plaisez ! dit Kyara.

- Les regards qu’il te lancent ! dit Magda en frissonnant.

-Il est clair que tu lui plaît ! dit Kyara. D'ailleurs il ne se serait pas battu avec N°5 s'il ne t’aimais pas.

- Et toi, tu le regardes aussi avec beaucoup de tendresse. Tu le défends... Certes tu te chamailles avec lui mais on voit qu’il ne te laisse pas indifférente ! rajoute Magda.

- Alors ou est le mal ? demande Kyara.

- Et bien, vis-à-vis de Marcial... leur dis-je.

- Tu es partie Xélia ! Il sait ce qui t’attend ici ! Et heureusement pour toi, il semblerait que ce ne soit pas une vie de tristesse mais une vie d’amour ! Alors vie pleinement ce que tu ressens pour Lucas et oublies Marcial ! De toute façon tu ne le reverra jamais, me dit Kyara fataliste.

- Tu as peut-être raison. Je vais aller réfléchir à tout ça dans ma chambre si ça ne vous ennuis pas.

Les jours passent et je ne vois presque pas Lucas. Le rythme reprend tranquillement son cours. Je reprends mes habitudes. On a maintenant à disposition du matériel de broderie pour nous aider à passer le temps. J’y consacre une partie de ma matinée. Puis souvent l’après-midi, je vais lire et rêvasser dans mon coin préféré. De temps en temps, je croise N°5 en repos qui vient se ravitailler en livre. Un après-midi pluvieux, alors que je regarde tomber les gouttes le long de la fenêtre il me dit :

- Tu ne joues jamais ?

- Pardon ?

- Oui, tu es toujours en train de lire... tes amies jouent elles! Mais toi, je ne t’ai jamais vu en train de jouer.

- Oh ! Et bien, je ne sais pas trop jouer avec tous ces jeux là ! Et les échecs, je n’aime pas trop...

- Il y en a pourtant de très simple et sympa à faire ! Tu veux que je te montre ? Ça te changera de tous ces après-midi passé à faire la même chose !

- Comment sais-tu que je fais toujours la même chose ? dis-je surprise.

- C’est bien simple, j’observe !

Il me montre ses yeux puis il montre également la caméra.

- Ok, changeons mes habitudes alors et apprend moi un jeu s'il te plaît ! Mais pas quelques chose de trop compliqué. Dis-je en sautant sur mes pieds.

Il se rend devant les étagères rempli de jeu. Il en sort un petite boîte en bois puis, il la place sur la table et l’ouvre. Il dépose devant moi quatre petits chevaux et pareil devant lui ! Il m’explique brièvement les règles du jeu puis, nous entamons la partie. Ce jeu est simple et il me plaît tout de suite. A la fin, la crise de rire pour pouvoir ranger les petits chevaux à l’écurie. On est tous les deux en train de rire car nos dès ne veulent pas faire le bon chiffre pour monter l’échelle. C’est agréable de se sentir à l’aise, détendu et sans prise de tête !

- Qu’est ce qui vous fait rire autant tous les deux ?

Lucas vient d’entrer dans la pièce. Bien sûr, je ne peux pas passer un bon moment sans qu’il ne vienne tout interrompre.

- N°5 m’apprend à jouer aux petits chevaux ! Je ne connaissais pas ! Ce jeux n’a pas encore était inventé en bas... répondis-je sans lever mes yeux de la table.

- J’aime bien y jouer aussi, dit-il en s’installant à côté de moi. Je peux vous regarder finir la partie ?

Je suis étonnée de le voir réagir aussi calmement. Mais je ne relève pas. Je suis contente de le voir aussi calme.

- En même temps, j’avais pas vu l’heure dit N°5 en regardant la pendule. Je vais devoir y aller ! Vous voulez prendre ma place Chef ?

- Avec plaisir ! répond Lucas en changeant de place.

- A une prochaine fois Xélia. dit N°5 en quittant la salle.

Je me retrouve face à Lucas pour la première fois depuis notre dernière conversation sur la passerelle. Il y a une légère tension mais très vite, celle-ci se dissipe. La partie prend fin rapidement et Lucas me dit :

- Tu veux en refaire une ?

Je regarde l’heure et constate qu’il est l’heure d’aller manger.

- J’aimerai bien mais il se fait tard, le repas ne va pas tarder.

- Ah! Je n’avais pas fais attention à l’heure... Tu veux manger avec moi ?

- Et bien...

- Ou alors, je t’accompagne et je mange dans le quartier des femmes ! Cela me ferais plaisir de passer un petit moment avec toi !

- Et bien d’accord les filles et moi même serions ravies de t’avoir avec nous !

Quand nous arrivons en bas, tout le monde est surpris de le voir venir manger avec nous mais très vite, l’agitation se calme et le repas reprend tranquillement son cours. Au moment où tout le monde se lève pour regagner sa chambre, Lucas m’attrape par le bras.

- Xélia. J’aimerai pouvoir passer un petit peu de temps avec toi en tête à tête.
- Je suis d’accord quand es-tu disponibles ?

- Maintenant ! Enfin, si tu n’es pas fatiguée ?

- Et que voudrais-tu faire ?

- Je ne sais pas trop ! Je réalité, je ne m’attendais pas à ce que tu dises oui en fait ! dit-il en se frottant la tête.

- Pourquoi croyais-tu que je dirais non ?

- A cause de la dernière fois où l’on s'est parlé... dit-il mal à l’aise.

- Je dis ce que j’ai à dire mais je ne suis pas du genre à être rancunière ! Alors si tu me montrais un peu ce que tu aimes faire lors de tes temps libre !

- J’aime bien regarder des films. Tu en as vu depuis que tu es ici ?

- Non, jamais.

- Alors viens, je vais te montrer.

il m’entraîne à l’étage dans la salle de cinéma. Je n’y suis pas retournée depuis le jour de la visite du vaisseau. Je me laisse guider, savourant le contact de sa main dans la mienne. C’est à ce moment là, que je me rends compte qu’il m’a énormément manqué !

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