Le commencement
Depuis ma plus tendre enfance, je rêve de ce jour là. J'ai toujours adoré écouter les récits de mariage de ma maman, de mes tantes, et de toutes les femmes du village qui en parlent parfois. Chaque fois que quelqu'un prononce le mot mariage, mes oreilles se tendent, pour pouvoir écouter chaque détail de l'histoire. Avec ma petite soeur, on a passé des soirées entières à rêver avec qui on se marierait. On imaginait chaque détail, jusqu'au moindre petit pétales de roses. Mais ce qu'on préférait surtout imaginer, c'était notre futur mari.
Bien sûr, il serait du village ! Pour moi, il serait grand brun aux yeux noisettes. Il serait très fort et très virile. Il serait travailleur et n'aurait peur de rien ! L'idéal, ça serait le fils du bûcheron, Marcial ! Pour ma soeur, elle n'avait pas de style défini. Elle n'arrivait jamais à imaginer son type idéale !
On a dix-huit mois de différence et on se ressemble comme deux gouttes d'eau. Mise à part notre chevelure, ma soeur est brune et moi rousse. Les gens du village rigolent, car notre frère Arnaud est blond comme les blés, ce qui fait beaucoup jaser. Nos parents leurs répondent que c'est pour mettre un peu de fantaisie dans le village, car effectivement, tous les gens du village ont les cheveux châtains. Certes plus ou moins clair, mais enfin, c'est la couleur dominante. Ce que les gens disent surtout en cachette, c'est que notre mère a sûrement eu recours à la magie, car elle est guérisseuse. Elle est respectée dans le village et même au delà. Mais elle est aussi beaucoup craint.
Pourtant, maman est la bontée à l'état pur et je ne l'ai jamais vu faire de mal à qui que ce soi ! Mais comme dit papa : « tout ce que l'on ne connaît pas nous intrigue et nous fait peur à la fois ! »
Maman nous a toujours dit qu'elle nous apprendrait tout ce qu'elle sait le moment venu. Mais pour l'instant, son savoir elle le garde bien précieusement. Et maintenant, au font de moi, je râle, car avec ce qu'il s'est passé hier, il est sur est certain que jamais elle ne me le transmettra!
Depuis maintenant soixante ans que les envahisseurs ont prit possession de notre pays, ils pratiquent ce que l'on appelle la sélection. Chaque fois que l'un des chefs est en âges de se marier, ils organisent un rabattage, ils ne préviennent pas, choisissent un village au hasard et débarquent aux premières lueur de l'aube pour sortir les gens du lit. Il n'est même pas envisageable de se rebeller, car leurs armes dépassent largement la puissance des nôtres et leur force physique aussi. Nous ne les voyons jamais, nous devons cultiver, pétrir, produire tout ce que nous pouvons et chaque fin de cycle de lune, nous devons entreposer le tout dans une grange loin de tout. Bon nombre de jeunes ont essayé d'attendre caché pour voir de quoi ils ont l'air mais soit ils ne les voient pas, soit ils ne reviennent pas...
L'accord a été passé avec nos ancêtres, en gros il consiste à produire tout ce que l'on sait faire ainsi que de ne jamais mentionner leur venu dans notre histoire, en échange de quoi, nous avons la vie sauve. Notre peuple a bien tenté de se rebeller au début mais voyant leur puissance, il a vite prit le parti de faire ce que les Futuriens leurs a demandé. Et depuis, nous vivions en paix !
Mais hier matin, l'impensable c'est passé ! J'étais blotti bien tranquillement au fond de mon lit, mon édredon rabattu sur la tête. Je rêvais d'un après-midi ensoleillé, tous les jeunes du village s'étaient retrouvés à la rivière, pour y passer un bon moment. Tout le monde riait, les garçons s'amusaient à sauter du ponton pour éclabousser les filles. Parmi eux, il y avait Marcial. Il était bronzé et les reflets du soleil sur sa peau mouillée, faisaient ressortir ses muscles. Je le voyais s'approcher de moi avec son sourire ravageur. En mon fort intérieur, je me disais qu'il fallait vraiment qu'un jour il devienne mon mari. Il tendait à présent ses bras forts et musclés pour me prendre contre lui. Mon cœur s'était mit à palpiter plus rapidement surtout quand je l'entendis prononcé mon prénom, "Xélia ."
- Xélia ! Xélia réveille toi ! La cloche du village sonne ! Il faut vite que l'on se regroupe sur la place, me dit ma soeur Sophia.
- Quoi ? lui répondis-je endormie. Tu rigoles j'étais au beau milieu d'un rêve et Marcial allait sûrement m'embrasser, si tu ne m'avais pas réveillée !
- Fait comme tu veux ! Mais tu connais les règles. Quand la cloche sonne, tout le monde doit se regrouper ! Papa et maman sont déjà debout, aller vite, dépêche toi, ils veulent passer par chez Arnaud avant le rassemblement.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvée à entamer sans le savoir la pire journée de mon existence.
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