Je me lève tranquillement, il est plus tard que d’habitude semble-t-il. En regardant à la fenêtre, je constate que le soleil est déjà bien avancé dans sa course. Comme je me suis douchée hier soir en revenant du bal, je m’habille et part rejoindre les filles au réfectoire. Madeleine déjeune tranquillement alors que toutes les filles ne sont pas encore arrivées.
- Détend toi ma belle ! Ce matin nous avons quartier libre. Le Commandant a dit que, comme nous avions veillé tard, cela ferait du bien à tout le monde une journée sans rythme !
- Ouf ! J’ai cru que je n’avais pas entendu la musique du réveil ! Dit, je peux te poser une question ?
- Bien sur ! Je ne sais pas si je pourrais y répondre mais je t’écoute.
- Tu m’as dit l’autre jour que tu aidais les femmes des chefs avec la couture et autre mais aussi avec leurs enfants, hors je ne vois pas d’enfants ici.
- Normal, il n’y en a plus ! me dit-elle sur un ton détaché.
- Quoi ? Qu’en ont-ils fait ? dis-je sur un ton révolté.
- Calme toi ! Ils ont simplement grandit, répond-elle en riant.
- Grandit ?
- Oui tu sais ça arrive à tout le monde ! répond-elle sur le ton de la plaisanterie. Je t explique. Chaque femme de chef à le droit d’avoir un enfant et un seul ! Il faut que celui-ci naisse dans les cinq premières années du mariage, sinon le chef prend une nouvelle femme. Ensuite on élève ces enfants ensemble et quand ils sont en âge de se marier, ils descendent en bas pour emmener une jeune fille et permettre de renouveler les gens dans le vaisseau.
J’en reste stupéfiée ! Je ne m’attendais pas à cela.
-Tu sais, le vaisseau te paraît immense mais on ne peut pas avoir trop de personne à bord. C'est pour cela qu’on limite les naissances et puis après, on fait monter du monde à bord pour ne pas rester en vase clôt.
- Ça veut dire qu’hier j ai vu toutes les personnes qui sont dans le vaisseau ?
- Oui enfin sauf certains gardiens et les gens qui font tourner le vaisseau...
- Ce qui signifie qu’en réalité on est...
Je tente de compter sur mes doigts discrètement.
- On est environs une centaine oui ! me dit gentiment Madeleine. Maintenant, parlons d’autre chose, Kyara et d’autre filles arrivent.
- Tu as bien dormi ? demande mon amie en s’asseyant à côté de moi.
- Oui très bien ! lui dis-je, en me souvenant de mon rêve. Et toi ?
- Ho non ! J’ai eu du mal à trouver le sommeil. J’en rage encore du comportement de... de…
- De cette vipère ? lui suggérais-je.
- Oui c’est ça ! Une vipère ! Et encore c’est insultant pour les reptiles !
Les autres autour de nous acquiescèrent tout en laissant échapper de petit rire.
- Allons mesdemoiselles. Je vous l'ai dit hier. Les hommes regardent ce genre de fille mais ils savent qu’ils ne passeront pas leur vie avec... laissez la faire, elle sera prise à son propre piège !
Mon amie acquiesce mais son regard en dit long sur ce qu’elle pense.
- Kyara si ça peut te rassurer, je sais qui a ramené Magali à sa chambre hier soir.
Toutes les filles autour de nous me regardent d'un air avide ! Je baisse d’un ton pour dire à mon amie :
- C’est Lucas qui l’a ramené.
- Quoi ? s'offusque. Madeleine. Comment le sais-tu ?
- Je regardais par la fenêtre de la placette comme j’aime à le faire souvent... Je vous ai toutes vu rentrer et au moment où j’allais pour regagner ma chambre, la porte c’est ouverte ! Et je les ai vu rentrer très collé serré ! Je suis vite allée à ma chambre pour ne pas me faire remarquer mais Lucas m’a vu.
C’est en disant cela que je me rends compte que j’avais promis à Lucas que je ne dirais rien et que je suis en train de trahir ma promesse !
- Et alors qu’elle explication t-a-t-il donné ? demande Madeleine très intéressée par le ragot que je viens de leur dire.
Soudain, prise de remord d'avoir trahis ma parole je dis :
- Il m’a dit qu’il a juste voulu la ramener avant que ça ne dégénère en bas ! Un parfait gentleman.
A ces mots, Madeleine se calme un peu. Kyara sourit un peu plus qu’a son arrivée. J’avais quand même pu la rassurer.
Soudain la salle entière se tait ! Magali la vipère fait son entrée sans aucune discrétion.
- Alors les petites joueuses, vous êtes allez vous coucher tôt hier ! A cause de vous, on a du écourter la fête !
Elle s’assoie à sa place et prend son petit déjeuner en racontant à qui veut l’entendre qu’elle ne sait plus où donner de la tête, que tous les hommes de ce vaisseau sont fou d’elle !
- Et bien le moins que l’on puisse dire c’est que la modestie ne l’étouffe pas ! dis Madeleine.
Avec Kyara, nous éclatons de rire.
- Qu’est ce qu’elles ont les deux sautes ? lance Magali. Vous êtes de vrai bébé, je vous ai vu quitter la pièce en premier ! Sachez que les hommes de se vaisseau cherchent des femmes, des vrai ! Et puis, tout le monde n’a pas le sens de l’amusement comme moi !
- Et allez... Ce matin elle est en forme. reprend Madeleine.
Nous rions à nouveau.
-Riez! Riez, pauvres filles, bientôt vous me servirez !
- Écoutes ! En attendant, personne ne sert personne ici et que je sache, tu n’as pas encore été sélectionnée par un chef pour le mariage ! Alors tu nous épargnera ton attitude de princesse et tu fermera ta grande bouche car on est plusieurs ici à avoir de plus en plus de mal à t’écouter déblatérer des méchancetés et des injures !
Des applaudissements fusent de toutes part après ma grande tirade. Mais je ne peux plus supporter cette fille si prétentieuse et égocentrique.
- Dis ce que tu veux sauvage ! Mais hier soir pendant qu’un simple gardien complètement attardé te remontait en début de soirée pour aller te coucher, moi c’est un homme, un vrai, qui m’a raccompagné jusqu’à mon lit !
Des chuchotement circulent entre les filles car elle vient de confirmer mes propos d'il y a quelques minutes.
- Et oui ! On s'est battu hier pour savoir qui me raccompagnerait et s'est le beau Lucas qui a gagner ce droit ! Et je peux vous dire qu’il ne s’en est pas privé !
- C’est assez maintenant ! tempête Madeleine en se levant de table. Tiens ta langue vipère ou ça ira mal pour toi !
Sur ces mots, elle quitte la pièce pour se rendre dans sa chambre.
- Elle dit de moi ! Mais je crois qu’elle ne sait pas trop pour qui elle se prend cette mégère !
- Vient Kyara ! On étouffe ici ! lui dis-je.
Magda nous suit. Nous nous installons au bord de la fontaine et là on peut enfin discuter plus tranquillement !
- Alors les filles, vos impressions ? demande Magda.
- Le début était tellement parfait ! Vous avez vu comment Marc est venu me prendre la main dans les escaliers ! J’avais l’impression que mon cœur allait éclater tellement il battait fort dans ma poitrine ! dit Kyara avec des étoiles plein les yeux.
- Je dois dire que ta robe était vraiment bien réussie ! Elle t’allait à la perfection ! Tu es vraiment une merveilleuse couturière ! lui dis-je.
- Merci c’est gentil ! Mais heureusement que Madeleine m’a donné un coup de main... Ceci dit, elle ne m’a pas permis de retenir Marc à mes côtés jusqu’a la fin de la soirée. Vous avez vu la robe que Magali c’était faite ?
- Oui enfin elle n avait pas beaucoup de mérite...
- Pourquoi dis-tu ça Magda ? lui demandai-je surprise.
- Quoi ? Je suis donc là seule à avoir remarquer ?
- Remarquer quoi ? Ses seins ou le commencement de sa petite culotte ? répond Kyara en rigolant.
- Mais non ! Ça, tout le monde l’a remarqué ! Rigole Magda ! Mais non, vous n’avez pas remarqué ? En fait, sa robe c’est ni plus ni moins la robe du jour du vote ! Elle l’a juste raccourci et elle a ouvert un décolleté !
- Mais alors, pourquoi a-t-elle fait tout un foin pour son tissus noir si au final elle n’en a pas eu besoin ? demande Kyara intriguée.
- Mais parce qu’elle est mauvaise et qu'elle n'a aucun talent tout simplement ! Et pour se couvrir, elle a fait croire à tout le monde qu’elle a cousu son petit bout de tissus alors qu’en vrai, elle n’a rien fait ! lui explique Magda.
- Tu as l’oeil toi !
- Bah, tu sais Xélia. Si je n’avais pas été sélectionnée et que j’avais pu faire ma vie dans mon village, je serai devenue couturière comme ma mère ! dit Magda.
- Ah je comprends mieux... enfin bref, moi ça ne m’étonne même pas d’elle !
A cet instant, elle passe devant nous avec une démarche exagérée de princesse. Elle regarde en haut vers les balcons et elle se met brusquement à agiter le bras tout en disant :
- Youhou ! Comment vas-tu Lucas depuis hier soir ?
Nous levons la tête et effectivement Lucas est bien là, appuyé à la balustrade en train de la regarder... un gardien s’approche d’elle.
- Mademoiselle, je vous demanderai de ne pas vous adresser aux chefs de la sorte s’il vous plaît.
- Je te demande pardon ? Mais je fais ce que bon me semble ! réplique Magali.
J’en reviens pas ! Elle se prend vraiment pour une princesse ! Je regarde la réaction de Lucas, il est toujours au balcon, les mains agrippaient à la rambarde.
- J’ai dis silence ! s'énerve N°3.
- Ne m’adresse pas la parole toi ! Je parle avec Lucas. Je lui dis juste bonjour et merci de m’avoir raccompagné hier soir !
Elle lui envoie un bisou de la main.
- Qu’est ce que c'est que tout ce raffut ? s'informe le Commandant Ziman. N°3 tu m’expliques ?
- Je suis désolé mon Commandant. C'est cette fille qui se permet de parler au chef Lucas ! Je lui ai demandé de se taire mais elle refuse de m’écouter.
Le commandant baisse la tête et regarde Magali.
- Encore vous ? Il me semble que vous vous faites un peu trop remarquer dernièrement ! Et pas de la meilleure manière à mon avis !
- Mais, enfin... je... enfin, je disais juste bonjour...
Magali en perd les mots ! Je n’en reviens pas ! Ça va lui faire les pieds de se faire sermonner un peu...
- Les règles sont toujours les mêmes... Et puis, même sans règles, ce n’est pas une façon de faire ! lui dit le commandant. Un peu de tenu je vous prie ! Même si d’après ce que j’ai vu hier vous ne savez pas trop ce que cela veut dire ! Sur ce, mesdames bonne journée !
Nous ne pouvons plus nous retenir de rire. Ça ne lui fera pas de mal de se faire un peu remonter les bretelles !
-Ho vous, silence ! nous dit-elle en partant vexée dans sa chambre.
Ce qui nous fait rire encore plus. La journée se déroule tranquillement dans le calme et la bonne humeur. Nous ne voyons pas Magali de la journée et cela fait également du bien à tout le monde... Mais je sens la tristesse revenir... Ces derniers jours j’ai eu tellement de travail avec la préparation de la tenue de bal que je n’ai pas vu le temps passer mais à nouveau le train train de la vie dans le quartier des femmes reprend et je sens se sentiment d’emprisonnement revenir.
-Tu penses à quoi Xélia ? demande gentiment Madeleine.
Elle est venue me rejoindre alors que je me suis exilée vers la fenêtre à côté des portes battantes.
-Ho, je pense juste que le temps me paraît bien trop long... Et qu’en bas la vie est si merveilleuse... Tu sais j’avais tout pour être heureuse et je le savais ! Mais je m’en rend compte de plus en plus chaque jour... Et j'ai comme un sentiment de vide au font de moi.
- Tu verras, bientôt tu aura plein d’occupations nous n’allons pas rester longtemps enfermé, bientôt les portes s’ouvriront... Mais chut ! elle part en me faisant un clin d’oeil et en mettant son doigt sur la bouche.
Qu’a-t-elle voulu dire par là ? Cette femme en sait bien plus qu’elle ne veux en dire j’en suis persuadée. Je la regarde rejoindre sa chambre ne sachant toujours pas ce qu’elle peut bien cacher.
A la relève des gardiens je vois n°5 prendre place. J’attends que tout le monde soit coucher pour lui parler discrètement de ma fenêtre préféré.
- Ça va N°5 ?
- Oui Xélia et toi ? Tu sembles nostalgique ce soir. Plus que d’habitude.
- Le temps ne passe pas assez vite... je m’ennuie ! J’ai entendu dire que bientôt les portes s’ouvriraient. Tu sais ce que cela veut dire ?
- Oui. il parle plus doucement encore. Ça veut dire que pour le moment vous étiez surveillées... chacun de vos fait et gestes ont été observé ainsi que votre comportement... bientôt, je ne sais pas encore quand, le commandant vous autorisera à naviguer dans le vaisseau sans autre surveillance que les caméras.
- C’est vrai ?
Je ne peux m’empêcher de me retourner et je me retiens de le serrer dans mes bras tellement cette perspective me faisait plaisir.
- Xélia ! tempête-t-il. Discrétion je te pris ! Tu vas finir par nous faire prendre !
- Désolée mais tu viens de me remonter le moral. Et je te jure que je me retiens de te sauter dans les bras !
En passant à côté de lui, je lui serre la main très rapidement.
- Xélia ! File de là ! On va avoir des histoires ! me dit Antoine tout en me souriant.
- N°5 tout va bien ? demande Paul.
Il est en haut sur son balcon mais de là ou il se trouve il ne peut pas me voir. Vite je me cache dans un renfoncement mon cœur cogne si fort que j’en ai mal à la tête !
- Qui a-t-il ?
Cette voix là ne peut-être que celle de Lucas !
Décidément, c’est surveillance maximal aujourd'hui. De là ou je viens de me cacher je peux les voir tous les deux se pencher à leur balcon. N°5 s'avance.
- Oui tout va bien messieurs. L’une des dames avaient cru entendre un bruit mais je l’ai rassuré !
- C’était qui ? demande Lucas intéressait.
- Mademoiselle Magali Chef ! dit N°5 avec un léger sourire en coin.
- Ah ! Ce n’est qu’elle...
Lucas paraît déçu de la réponse de N°5. Tout deux finissent par regagner leurs appartements alors qu'Antoine reprend sa place.
- Tu es vilain Antoine! lui murmurai-je en gagnant ma chambre discrètement.
- Quoi ? C'était pour te montrer qu’il n’en a rien à faire de cette Vipère !
Je sursaute en entendant le nom qu’on lui a donner le matin même ! Comme je reste interloquée il regarde le plafond en me faisant signe de suivre son regard et il me montre la caméra. C’est donc vrai ! Cet engin dont il m'a parlé épie tout nos moindre fait et geste à chaque instant !
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