excitation

Cette nuit, je décide d’aller voir maman. Alors que je lis l'histoire qui me permettra d'aller la rejoindre, je prie pour qu'elle soit bien à son atelier ! Heureusement pour moi, elle y est et nous pouvons parler du bal et surtout de couture. Notre conversation est tout à fais futile mais cela fait du bien un peu de légèreté. J’ai presque l'impression d’avoir une conversation normal entre une mère et sa fille.

- Je pense que tu dois adapter ta tenue entre ici et là haut. Je pense également que si tu veux faire bouger les choses, tu dois adopter certaines de leurs coutumes.

- Je pense aussi que tu as raison maman. Mais dis moi quand commencera tu as m’apprendre ce que tu fais ?

- Ma fille chaque chose en son temps ! Tu ne peux pas être sur tous les fronts. Là pour le moment, il faut que tu trouves ton équilibre. Ne t’inquiète pas, tout viendra en temps et heure.

- Il est temps pour moi de partir maman, la pièce commence à devenir trouble !

Je la serre dans mes bras, avant de me retrouver à nouveau dans mon lit. Ici le réveil est plus doux. Une musique douce se met en marche et reste un petit moment nous permettant de prendre notre petit déjeuné avec une jolie mélodie.

Ce matin, j’ai une motivation pour me lever et c’est avec entrain que je passais sous la douche avant de mettre la tenue réglementaire, à savoir pantalon noir pull manche longue noir et chaussure noir. Je ne sais toujours pas comment nous avons chaque jour ces affaires dans nos armoires mais vue que tout le monde à l'air de trouver ça normal, je ne pose pas plus de question.

Dans le réfectoire, une agitation plus forte que d’habitude règne. Enfin, nous avons un but pour nos journées à venir ! Chaque filles parlent de la futur soirée mais surtout de leur futur tenue ! Les dames nous regardent avec beaucoup d’amusements. Cela fait une agitation positive et nous en avions toutes besoin !

Quelques temps après le petit déjeuner, deux gardiens arrivent avec un énorme chariot. Dessus, il y a des tissus de toutes les couleurs, des pierres et des paillettes . Il y a aussi des ouvrages de couture et des machines que nous n’avons encore jamais vue. Ils laissent le tout sur la place près de la fontaine et repartent tandis que les gardiens du jour prennent place pour surveiller !

C’est la ruée sur le chariot ! Douze filles en furies se jettent dessus ! J'en reste scotchée ! Madeleine me demande :

- Tu n’y vas pas Xélia ?

- Oh si mais j’attends que ça se calme.

- Il ne restera pas grand chose à ce rythme là !

- Je pense que je peux réussir à faire ce que je veux avec ce qu’il restera ! Et puis sinon tant pis, je ne vais pas aller me faire marcher dessus pour quelques bout de tissus quand même.

Devant le chariot une dispute éclate comme pour confirmer ce que je viens de dire ! C’est Magali qui hurle :

- Lâche ce tissus ! Je l’avais avant toi !

- Non il en est hors de question ! réplique une petite brunette dont le nom m’a échappé.

- Il n’y en a pas assez pour deux et toi tu es si grosse qu’il ne suffirait pas pour arriver à couvrir tes fesses !

- Tu te moques de moi grande asperge ? Tu crois qu’il couvrira ta longueur ? rétorque sa concurrente que je commence à trouver de plus en plus sympathique.

- Tu vois ce que je disais Madeleine, ce genre de rixe très peu pour moi !

Des applaudissements nous parviennent par dessus le bruit des deux harpies qui s’arretent en entendant la voix du commandant Ziman.

- Mesdemoiselles ! Voyons, un peu de tenue ! Je croyais avoir à faire à de jeunes filles respectables et non à des animaux sauvages ! Il y a assez de tissus pour vous toutes !

Il regarde la salle du haut de son balcon et son regard s'arrête sur moi.

- Et toi jeune fille, tu comptes te faire remarquer en ne faisant pas ta tenue ? me demande-t-il.

- Loin de là monsieur, je n’ai tout simplement pas envie de me faire écraser !

Quelques rire s’échappent du balcon et je vois qu’il y a plusieurs hommes et même quelques femmes qui regardent ce qu’il se passe.

- Décidément, tu m’étonnes chaque jour ! N°2, veille à ce que cette demoiselle ait tout ce qu’il faut pour ça tenue ! Quand au deux harpies, pour vous calmer, je vais vous demander de lâcher le tissus et d’attendre calmement que tout le monde ce soit servi. Ça vous apprendra à mieux vous comporter!

- Mais je l’avais avant Commandant ! se lamente Magali.

- Il suffit ! Ou la punition sera pire ! tonne ce dernier avant de se détourner.

La tension retombe, N°2 s’approche des filles et fait reculer les deux lutteuses. Les dix filles restantes finissent leur choix en silence. Magali commence à s’avancer pour choisir mais le gardien l’arrête !

- Demoiselle, tu attends ton tour. Il y a encore Xélia qui doit choisir et le commandant à dit que vous passeriez en dernières !

Il me fait signe d’approcher. En passant devant Magali, elle me dit :

- Si tu prends mon tissus, ça ira mal pour toi !

Je ne relève pas sa menace et m’avance vers le chariot. Il n’y a plus grand-chose, je fais l’inventaire mentalement de ce qu’il reste. Des livres contenant des croquis, des boutons, quelques paillettes, de la colle, une machine dont je ne connais pas le principe, du fils des aiguilles et quelques bout de tulle et de tissus.

- Le chariot va-t-il rester un peu ? m'informé-je auprès de N°2.

- Oui pourquoi ? me répondit-il.

- Car je ne sais pas encore ce que je veux faire exactement et que je ne veux pas prendre des objets pour rien... Je ne souhaite pas gaspiller et priver une fille d’un produit qu’elle aurait pu avoir besoin.

Je regarde les tissus et fini par opter pour un tissus vert dans un satin d’une brillance impressionnante. Puis je prends des ciseaux, du fils et une aiguille ainsi qu’un livre de croquis, avant de partir vers ma chambre.

- Mesdemoiselles vous pouvez maintenant y aller ! Et calmement je vous pris car si le commandant revient, je ne suis pas sur qu’il sera aussi compréhensif !

La petite brunette n’ose même pas reprendre le tissus noir et je vois Magali le prendre avec un air victorieux ! Plus ça va et moins je ne peux la sentir cette fille là !

La journée ce passe sans anicroche. Chacune prise à ses occupations. Pour ma part, je prends le temps de regarder chaque croquis pour découvrir comment les femmes s’habilleront dans le futur. Certaines tenues me choquent, d’autre attirent mon attention. Je reprends mon croquis que j’ai fais la veille au soir, il me semble bien fade à côté de tout ce que je viens de voir. Il faut absolument que j’arrive à marier le futur et le passé ensemble ! Je laisse mon imagination travailler toute la journée. Au repas du soir alors que certaines ont déjà commencer à coudre, je n’en suis encore qu’à dessiner.

- Tu en es ou toi ? demande Kyara.

- On va dire que je réfléchis ! Et toi ?

- Je m’entraîne ! J’ai voulu prendre leur machine pour aller plus vite mais ce n’est pas facile à faire fonctionner. Bien que j’ai demandé l’aide de Madeleine.

- Pourquoi n’as-tu pas pris la dernière machine ? me questionne Madeleine qui mange avec nous ce soir.

- Je suis une bonne couturière. Et je n’ai pas envie de me servir de la technologie des Futuriens pour réaliser ma tenue ! lui répondis-je poliment.

- C’est une bonne raison ma chère mais si tu as besoin, je suis là pour t’aider, me dit gentiment Madeleine.

Le repas terminé, tout le monde retourne à sa chambre afin de continuer son travail. Pour ma part, je prends le temps de flâner sur la place. Je vais jusqu’à la fenêtre pour voir le soleil se coucher. J’ai bien une fenêtre dans ma chambre mais la vue est bien plus belle ici. J’appuie mon front contre cette dernière, son contact froid me fait un bien immense ! Je reste ainsi à regarder les oiseaux  voler, le vent souffler sur les feuilles des arbres et le soleil couchant donnant des reflets roses aux nuages. Mon dieu, que tout cela me manque ! J’entends la grande porte s’ouvrir dans mon dos. C’est l’heure de la relève des gardiens. Je n’y ai jamais assisté le soir car normalement, après le repas nous devons toutes regagner nos chambres. Mais ce soir, je n’ai pas envie de me retrouver enfermé entre ces quatre murs tout de suite.

- Xélia ? Que fais tu là ?

Je me retourne pour voir Lucas accompagné d'un gardien.

- Rien de mal, dis-je sur la défensive.

-Non, je sais bien mais pourquoi n’es-tu pas dans ta chambre comme les autres ? demande-t-il.

- J’avais envie de regarder le monde d’en bas et la vue est plus belle d’ici...

- Ah ! Mais tu ne peux pas rester là. La relève de nuit vient d’arriver et tu ne dois plus être là pour permettre aux femmes de venir laver et ranger les communs...

-Je suis désolée, je ne pensais pas à mal en restant ici.

Je prends aussitôt le chemin de ma chambre.

- Xélia !

- Quoi ?

- Tu es sur que ça va?

- Oui pourquoi ?

- Je ne sais pas ! Je te trouve plus calme, moins combative...

- Vous parlez pour ce matin ?

- Entre autre... Mais pas que...

- Sachez que je ne me bats que pour ce que j’estime être juste et important... Il sourit à ma réponse.

Sur ce, je pars pour rejoindre ma chambre. Une fois dedans, je regarde mon dernier croquis afin de bien le mémoriser. Je sais qui peut m’aider ! Je me prépare pour me coucher et comme chaque soir, après avoir relus le mot de Marcial que je connais à présent par cœur je lis une histoire au hasard avant de m’endormir paisiblement !
A mon réveil, je saute de mon lit et je prends tout de suite un papier ! Maman a été d'une aide précieuse et je sais exactement comment je vais faire ma tenue !

Pleine d’entrain, je rejoints les autres pour le petit déjeuner. Il me tarde de pouvoir commencer. Le reste de la journée n’est que couture et découpe de pièce ! Cela fait du bien de faire quelques choses de constructif. J’en oublie presque là où je suis. C’est même Kyara qui tape à la porte de ma chambre au moment du repas pour me dire de venir manger !

- Je ne t’ai pas vue de la journée, me dit mon amie.

- Je sais ! Je suis à fond dans la préparation et vu qu’hier je n’ai rien fait et que je tiens à tout faire à la main, il faut absolument que j’avance !

- Tu y arrivera ma belle, me dit Madeleine.

- Ou pas ! poursuit la voix nasillarde de Magali dans mon dos.

- Il suffit ! dit Madeleine. La méchanceté ne mène à rien ! Tu l’apprendra à tes dépends.

- Tes menaces ne me font pas peur Madeleine. Qui es-tu pour me répondre ainsi ? Toi qui n’a même pas était sélectionnée pour le mariage à ton époque !

Toute la salle est plongée dans le silence choquée par ce que vient de dire cette vipère de Magali.

- Écoute ! la salle est assez grande pour qu’on ne se croise pas ! Je pense que tu ferais mieux de nous laisser tranquille et de retourner à ta couture! Mais avant cela tu devrais faire tes excuses à Madeleine ! Elle ne mérite pas les méchancetés que tu viens de lui dire ! dis-je à Magali.

- Il en est hors de question ! Je fais ce que je veux ! Quand à ma couture, sache que moi j’ai déjà presque terminé ! Je ne suis pas du style à rêvasser devant la fenêtre pour me faire remarquer par un chef !

J’en reste stupéfaite ! Elle m’a donc observé en cachette ! Mais je reprends.

- Tu ne rêvasses pas devant une fenêtre mais tu espionnes les gens il semblerait ! Et bien fait ce que tu veux mais ne viens pas nous importuner ! répliqué-je.

Sur ces mots, je reprends ma place et ne porte plus attention à cette fille qui décidément a tout pour déplaire. Madeleine et Kyara font de même du coup, elle finit par tourner les talons et part du réfectoire. Comment peut-on être aussi méchante ? Cela m’échappe complètement. Mais comme a dit Madeleine, un jour ça finira bien par lui être fatal.
En attendant, il me reste énormément de travail à abattre si je veux être prête en temps et en heure !

Les jours passent et l’excitation monte de plus en plus. Chaque jour les gardiens ramenent le chariot avec les quelques accessoires qui restent pour finir nos tenues. J’hésite à rajouter un peu de paillette sur ma robe. Il est vrai que c’est pour un bal mais je ne veux pas être trop voyante non plus. J’ai beaucoup de mal à me décider ! Finalement, j’opte pour en mettre un peu sur le bas de mes manches et au niveau de mon col mais de façon très légère !

Enfin le grand soir arrive !

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