en cachette
Après avoir relus le mot de Marcial tout en faisant tourner sa bague sur mon doigt. Je lus une nouvelle histoire de mon livre de conte. Je pris volontairement la plus longue pour avoir le temps de me calmer et de me détendre. Je veux absolument aller voir ma mère. J’ai tellement de chose à lui dire. Les yeux commencent à me piquer du coup, je me laisse aller dans mes rêves.
La lumière du claire de lune innonde mon visage, je me sens bien et vivante ! Je suis couchée dans l’herbe fraîche de la clairière. Je prends le temps de respirer l'air frais tout en caressant les brindilles d’herbes sous les paumes de mes mains. Une brise légère me glisse sur le visage c’est enivrant de sentir toutes ces sensations à la fois. Mais je ne suis pas là que pour passer du bon temps, il faut que j’aille voir maman. Je me dirige vers son atelier mais ce coup-ci, la porte est fermée et lorsque je pénètre à l’intérieur il n’y a personne. Un sentiment de tristesse m’envahi. Cela fait plusieurs jours que je ne suis pas venue peut-être en a-t-elle eu marre de m’attendre... je fais le tour de la pièce en touchant de temps en temps des fioles. Puis, je me rappelle que maman m’a dit de lire le livre qu’elle me laisserait en évidence sur la table. Je tire la chaise et m’assoie. Je commence la lecture de l’ouvrage. Celui-ci est écrit à la main et semble être un recueil de recette et de notice du genre, à quoi sert l’ortie, que peut-on soigner avec tel ou tel plante... vue que je n’ai rien d’autre à faire, je me mets à lire. Cela m’apporte beaucoup de bien et de sérénité d’être seule sans personne pour me surveiller. Tout à coup, mes yeux se brouillent et ma tête se met un peu à tourner, je ne vais pas tarder à me réveiller.
La sirène hurle dans mes oreilles. Il n’y a donc pas de moyen plus humain pour sortir les gens du lit ? Vite, je file sous la douche, dire que chez moi nous ne pouvions pas nous laver en grand chaque jour, je dois bien avouer que je savoure ce luxe offert par les Futuriens. En un rien de temps, je suis prête. A l’ouverture de ma porte, j’ai le plaisirs de ne pas tomber sur le visage rouge et bouffi de Paul.
N°4 vient assez rapidement nous chercher pour nous emmener à la cuisine. Là encore, deux dames y travaillent mais comme les jours d’avant aucunes ne nous adresse la parole. Les consignes sont écrites au tableau et nous devons exécuter les tâches qui nous sont attribuées. La mienne est d’aller à la réserve chercher des aliments. N°4 appelle un gardien pour m’accompagner à la réserve.
- Je saurai y retourner seule vous savez, dis-je au gardien.
- Tu crois que tu as le droit de déambuler dans les couloirs comme ça ? Aller va attendre vers ton chariot !
- C est bon je suis là !
Quelle agréable surprise d’entendre la voix de N°5 ! Il me fait un léger signe de la tête et me dit :
- Allez ne nous fait pas perdre de temps et suis moi !
J’obtempère, une fois dehors, il se met au même niveau que moi et me parle doucement.
- Je me suis arrangé de manière à ce que ce soit toi qui aille à la réserve.
Il arbore un sourire satisfait de lui-même.
- Et alors, qu’avez vous à me dire ?
- C est pas évident. Et il faudra que ça reste entre nous. Je ne sais pas si je fais bien de te dire ça... Mais depuis que tu es arrivais j’en meurs d envie.
-Dans ce cas ne faites pas durer le suspense !
- Il y a douze ans de ça, j’étais comme toi... enfin je veux dire, je viens d’en bas moi aussi !
J’en reste stupéfaite !
- Tous les gardiens viennent d’en bas en fait. Tu sais, dans les villages quand les gosses essayaient de voir les Futuriens et qu’ils se faisaient prendre... bin voilà je suis l'un d’eux...
- J’en suis désolée !
- Bah, depuis le temps, on s’y fait... Mais ton arrivée m’a chamboulé ! Et ce qui m’agace c’est que toi, tu ne me regardes pas !
- Pardon ?
- Oui enfin pas regarder avec amour non ! Mais me regarder au delà du costume noir. Je veux dire, enfant nous jouillons ensemble... ne te souviens tu pas de moi ?
Je m’arrête interdite. Il me pousse dans un renfoncement du couloir et me fait face de toute sa hauteur ainsi je peux prendre le temps de le détailler. Maintenant qu’il le dit, son visage fin et ses grand yeux marrons noisettes me rappelle vaguement quelqu’un mais c’est quand il prononce son prénom que je me rappelle de ce visage !
- En bas, je m’appelais Antoine. Je suis le fils du tailleur de pierre.
- Antoine ! Mais oui, ça me revient mais cela fait tellement longtemps et puis tu avais un visage plus dodu dans mon souvenir !
Il rit avant de reprendre.
- Oui, on va dire qu’ici le sport nous maintient en forme. Et puis, douze ans on passait... J’avais sept ans quand ma curiosité m’a joué ce vilain tour... Mais je n’ai oublié personne en bas.
Il prends dans ses doigts une mèche de mes cheveux qui s’est échappée de ma couette.
- Et puis, jamais je n’aurai pu oublier la chevelure de feu qui nous faisait tourner la tête à tous au village !
Je rougi quand il me dit cela. Il exagère, jamais je n’avais fait tourner la tête à qui que ce soi !
- Tu dis des bêtises ! Les souvenirs de ces années ont été embelli par la distance et par tout ce que tu as vécu ici ! La preuve, si j’avais fait tourner la tête à tant de monde, je ne serais pas là aujourd'hui...
- Qu’est ce qu’il se passe ici ?
Cette voix qui retentit dans le dos d’Antoine ne peut être que celle de Paul !
Je fais mine de me baisser pour refaire mon lacé.
- Je vous pris de m’excuser, mes lacés étaient défait. Je me suis juste mise sur le côté pour ne pas gêner le passage, le temps de les refaire.
- Et comme par hasard, c’est encore toi rebelle ! Tu essais de gagner du temps pour faire bosser les autres pendant que tu rêvasses ?
- Qu’est ce qu’il se passe ici ?
Décidément, c’est le lieu de rendez vous ou quoi ? Lucas arrive vers nous d’un pas rapide.
- Rien de bien intéressant, si ce n’est que ta recrue est une fainéante qui trainasse pendant que ses collègues font la cuisine !
Lucas me regarde d un air interrogateur. Puis il regarde celui qui m’accompagne. Quand il voit qu’il s'agit de N° 5 sa mâchoire se crispe !
- Et il n’y a personne que toi pour surveiller cette fille sur ce vaisseau ?
- Je ne fais qu’appliquer les ordres Monsieur !
- Bref ! On s’en fou de qui la surveille ! Mais comme tu t’es encore fait remarquer ma belle, tu gagnes le droit de faire le grand ménage du soir !
- Ce n’est pas juste, je n’ai rien fais de mal !
- Non, tu ne fais rien tout cours ! Et toi, active la ! dit Paul a N°5. Ce n est pas elle qui commande. Ne te laisse pas charmer par sa chevelure de feu ! Tu sais que tu n’aura pas le droit d’y toucher sans notre consentement...
- Oui monsieur, dit Antoine. Allez femme avance. me dit-il en me poussant doucement.
On passe devant les deux chefs, Lucas nous regarde passer avec une lueur de rage dans les yeux ! Quand on les a dépassé de quelques mètre, j’entends Paul dire à Lucas.
- Tu nous as ramené de quoi mettre la zizanie ici ! Même nos meilleurs gardiens se mettent à fantasmer sur elle !
- Pourquoi tu dis ça ? aboie Lucas.
- J ai choppé N°5 en train de jouer avec une mèche de cheveux de la fille !
- Quoi ? hurle Lucas.
Nous n’entendons pas la suite car nous arrivons déjà devant la réserve.
- Excuse moi Xélia mais j’ai déjà fais pas mal d’entorse au règlement ces derniers jours...
- Pas grave Antoine, enfin je veux dire N°5 on va dire que pour aujourd'hui, on en restera là car je ne peux pas me permettre de me faire trop remarquer...
- Oui mais il faut absolument que je te parle... je tenterais ma chance ce soir...
Il tape à la porte de la réserve et Je vais récupérer ce que je dois ramener à la cuisine. Le reste de la journée se passe sans anicroche et l’heure du repas arrive bien vite. Je n’ai plus revu N°5 depuis qu’il m’a ramené de la réserve. Et je n'ai pas revu non plus Paul et Lucas. Nous sommes en train de manger avec les filles quand on entend les portes du balcon s’ouvrir.
- Mesdemoiselles bon appétit !
C’est le commandant Ziman qui s’adresse à nous toujours suivit de ses acolytes ! Nous nous arrêtons toutes de manger pour l’écouter. Cela fait trois jours que nous ne l’avons pas vu. Il va sûrement nous dire la suite des événements... certaines filles se recoiffent discrètement, d'autre se poussent du coude. Je trouve cela d’un ridicule !
- Bon vous avez effectué tous les postes que l’on attribue au plus jeune. Comme je l’ai déjà dit seulement cinq d'entre vous serons mariées à des Futuriens. Les autres seront répartis comme bon nous semblera. Sept seront sélectionnées demain pour rejoindre l’un des poste que vous avez vu dans la semaine !
Une main se lève.
- Oui ? dit le commandant.
- Mais que deviendront les femmes que l’on a croisé?
- Dans un premier temps elles vous montreront ce que l’on attend de vous, puis elles vous surveilleront et après nous aviseront. Certaines évolueront et les autre...
Il ne fini pas sa phrase ! Un frisson me parcours le corps et me laisse vraiment mal à l'aise.
- Bref nous nous réunissons ce soir et demain matin après votre petit déjeuner, nous nous retrouverons dans me grand hall pour l'annonce ! Bonne nuit mesdemoiselles ! Ah et la sauvageonne, j ai eu vent de votre tentative pour en faire moins que les autres, il semblerait que laver les communs soit devenue une passion...
Il sort en riant et ses acolytes le suivirent.
- Une chose est sur, c’est que c’est mal barré pour toi ma pauvre sauvageonne !
La grande blonde vient de se planter devant moi.
- Non mais pour qui tu te prend Magali ? lui demande Kyara en se levant pour lui faire face.
Elle ne se démonte pas alors que comme pour moi Magali la dépasse d’une bonne tête.
- C’est pas à toi que je parle ! rétorque cette dernière. La sauvageonne ne sait pas répondre par elle-même ?
- Je sais très bien répondre mais que lorsque j’en ai envi et seulement pour m'adresser à une personne intéressante ! repliqué-je tout en me levant et passe devant elle sans un regard.
- Tu fuis ! Et tu as raison car demain, tu ne sera bonne que pour nettoyer le sol que nous foulons ! Savoure bien ta dernière nuit dans ta cellule, je ne suis pas sur que dans le quartier des esclaves le confort soit aussi bien.
Elle éclate de rire et part de la pièce en étant suivit par ses amies. Une fois la salle débarrassée de ces pestes la tension redescend d’un cran.
- Que deviendrons nous si nous sommes sélectionnées pour les corvées demain ? demande une fille paniquée.
Il me semble que c’est la jeune fille qui avait osé demander quand aurait lieu les mariages.
Je pose une main sur son épaule et lui dis :
- Tu sais, je pense sincèrement qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise place... Je pense que notre vie a basculé le jour où l’on a été sélectionnée et que quoi qu’on fasse, rien ne sera comme on l'espérait ! Allez-vous coucher, la nuit sera courte et je dois encore tout remettre en place !
Petit à petit, les filles prennent le chemin de leurs chambres et je me mets au travail.
- Ça va ?
C’est Antoine qui vient de rentrer dans la pièce.
- Oui je te remercie. Je commence à avoir l’habitude. Et toi tu ne dors jamais ?
- Si, en deuxième partie de nuit... je suis relevé vers minuit environs. Mais je pense que ce ne sera pas le cas ce soir. Ce qu’il s'est passé ce matin à fortement déplu. Je n’aurai pas du rentrer en contact comme cela avec toi... Mais j’ai peu de temps... demain il y aura un premier choix, ils prendront surtout les filles qu’ils estiment être les moins belles. Je pense que tu t’en sortira, tu es parmi les plus belles !
- En fait je me fou du classement... je ne crois pas que le mieux soit d’épouser un Futurien...
- Ils ne sont pas aussi mauvais que tu le penses... je regrettes de ne plus voir ma famille et mes amis mais je ne regrette pas ma vie ici ! Il y a bien plus de confort qu’en bas...
- Comment peux-tu dire ça ? T'es parents ont pleuré durant des jours après ta disparition et tous les enfants du village ont du suivre un couvre feu super rigoureux après ça ! C’est vrai que je ne t’ai pas reconnu car tu as beaucoup changé en douze ans mais je me rappelle de ta disparition comme si c’était hier !
En disant cela, je me suis rapprochée de lui. Et ma main touche à présent son bras.
- il faut absolument que tu ne sois pas sélectionné demain ! Crois-moi ! me chuchote-t-il.
Quand soudain, des applaudissements retentissent.
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