des papillons


- Xélia ? Ça va ?

Cette voix qui me fait toujours des effets bizarre dans mon corps ne peut être que celle de Lucas ! Je sursaute.

- Désolé ! Je ne voulais pas te faire peur ! me dit-il.

- Ce n’est pas grave, j'étais perdue dans mes pensées... Que faites vous ? Vous me suivez ?

- C’est plutôt toi qui me suis ! Tu es devant ma chambre !

- Ah bon ? Pardon désolée je n’ai pas fait exprès.

Je regarde autour de moi, comme pour essayer de prendre mes repères. Effectivement, sur la porte à côté de celle de Madeleine le prénom de Lucas est inscrit.

- Xélia ce n’est pas grave. Comment vas-tu depuis l’autre soir ?

- Comme tu vois je digère les informations !

- Es-tu contente de pouvoir enfin bouger dans le vaisseau ?

- Oui c’est mieux que rien... Mais ce que je préférerais c’est courir dans la forêt, et me baigner dans la rivière et sentir le parfum des fleurs... Avec mes amis nous passions des étés formidables !

Tout en disant cela, je me suis à nouveau appuyée sur la balustrade et mes yeux regardent dans le vague.

- Qu’est ce que cet anneau ?

- Pardon ?

- Oui à ta main gauche là. Je ne l’avais pas vu les autres fois !

Tout en me disant cela, il prend ma main dans la sienne. Mon cœur s’emballe. Je n’ai pas fais attention en parlant que je m’étais mis à faire tourner l’anneau à mon doigt !

- C’est un cadeau qu’on m a remis le jour de mon départ !

- C’est lui ?

- Qui ?

- Le jeune homme de la place qui s’est réveiller trop tard ! Tu sais celui qui hurlait ton prénom...

Je retire ma main rapidement de la sienne.

- Ne me la prenez pas je vous prie ! C’est la seule chose que j’ai d’en bas...

- Loin de moi cette idée Xélia. C’était juste un constat...

- Ah d’accord ! Et bien désolée de m'être arrêtée devant votre chambre, je ne voulais pas déranger.

Je commence à partir pour rejoindre mes amies qui doivent se trouver à la salle de jeu.

- Attend Xélia pourquoi pars-tu si vite ? On pourrait prendre le temps de se parler.

-C’est ce qu’on vient de faire non ?

- Non, je voudrais en savoir plus à ton sujet. J’aimerais que tu m’en dises plus sur toi !

- Vous savez le principal. Je viens d’un petit village où j'avais une vie agréable, une famille et des amis formidable.

- Oui ça je le sais...

- Et ça ne vous a pas empêché de me choisir...

- Tu étais si fraîche, si pleine de vie, j’ai eu envie de ramener ta fraîcheur avec moi ! s'excuse-t-il.

- Mais depuis que je suis là, je suis comme une fleur qu’on a retiré de terre. J'ai la sensation de faner un peu chaque jour.

- Xélia ne dis pas ça ! Tu ne connais pas encore notre monde mais tu vas t’acclimater, j'en suis persuadée !

- Si vous le dites... Je n’ai pas le choix de toute manière... Mais je ne serai jamais complètement entière loin de ma terre !

- Ou allais-tu comme ça ?

- Rejoindre mes amies dans la pièce que vous appelez salle de jeu.

- Puis je t’y accompagner ?

- Je ne voudrais pas vous embêter.

- Tu ne m’embêtes pas, d’ailleurs j aimerais passer un peu plus de temps avec toi pour mieux te connaître !

Je suis toute chamboulée par cette conversation et je ravie de savoir qu’il souhaite passer un peu de temps avec moi ! C’est à ni rien comprendre ! D’habitude nos conversations finissent toujours par une dispute et là, c’est presque agréable ! On se met à marcher sur la passerelle.

- Moi aussi j’aime m’accouder ici pour penser un peu... me dit-il.

- Ah je pensais que c’était pour observer les femmes...

- Détrompes toi! Tu n’es pas la seule à rêvasser !

Je me fige instantanément ! Je ne sais pas comment je dois prendre le fait qu’il dise que je rêvasse ?

- Détend toi ! Je n’ai rien contre le fait de rêvasser ! Je disais juste que je t’ai déjà surpris à regarder par la fenêtre. Et j’ai même vue que tu préfères celle-ci !

Il m’indique du doigt la fenêtre ou j’aime regarder ma forêt dans la place près des doubles portes battantes. Je constate qu’en fait mon endroit de prédilection se situé juste en face de sa porte de chambre !

- Pourquoi cette fenêtre là d’ailleurs et pas une autre ?

Je réponds sans y prêter vraiment attention.

- Si je ne me trompe pas, cette partie de la forêt donne sur mon village ! Marcial est le fils du bûcheron, il travaille avec son père.  Je me dis qu’avec un peu de chance, en me concentrant bien, je pourrais peut être le voir...

- Ah ! Encore lui !

- Quoi ?

- Je suppose que ce Marcial et le jeune homme qui t’a offert la bague...

Instinctivement, je touche l’anneau à mon annulaire ! Je me rends compte qu’une fois encore j’en ai trop dit ! Je regarde Lucas, il a l’air contrarié et triste à la fois.

- Je m excuse, encore une fois...

- Tu n’as pas à toujours t’excuser. J’ai posé une question, tu as répondu franchement, il n’y a rien de plus à dire... Si ce n’est que bientôt la vue changera.

- Pourquoi ?

- D’ici quelques jours, nous déplacerons le vaisseau de quelques kilomètres seulement pour aller faire des recharges en eau !

- Vous allez le déplacer ? On va partir ?

- Oh pas très loin, nous avons besoin de toujours rester dans la même zone géographique au cas ou l’on viendrai à retourner dans le futur... Mais pour le moment, ce n’est pas encore au programme... Je compte sur ta discrétion pour le départ. Je n'étais pas censé en parler.

- Oui bien sûr, dis-je soulagée de savoir que nous ne partirons en théorie jamais bien loin de chez moi.

- Tu seras contente ! Durant les jours ou l’on ira puiser l’eau, une autorisation de sorti vous sera accordée mais sous haute escorte !

- C'est vrai ? Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir !

Je lui saute au cou sans réfléchir à ce que je fais ! Quand je me rends compte de mon attitude, je me reprends rapidement.

- Pardon ! Veuillez m’excuser. Je ne sais pas ce qui m’a prit... lui dis-je mal à l'aise.

- Je t’en pris, il n’y a rien de mal, répond-il avec une lueur de malice dans ses yeux !

Quand soudain, j’entends cette voix nasillarde derrière moi.

- Et bien ! On dit de moi, mais je vois qu’il y en a qui ne perde pas de temps... siffle cette vipère de Magali.

Elle passe à côté de moi en me bousculant.

- Prend garde à ton attitude Magali, la menace Lucas.

Mais elle est déjà partie.

- Non, elle a raison. Mon attitude n’est pas correcte. Pardonnez moi !

- Tu sais à présent tu peux me tutoyer.

- Je préfère continuer le vouvoiement !

- Pourquoi cela ? Tu tutoie bien Madeleine et c’est la femme du commandant pourtant !

- C’est vrai ! Mais on a vécu ensemble et puis elle m’a beaucoup aider à m’apaiser... je lui dois beaucoup.

- Bon mais sache que si un jour tu le désire c’est avec plaisir que j’accepterais que tu le fasses !

On arrive devant la salle de jeu, je ne me suis même pas rendue compte du trajet.

- Je te laisse là ! J’ai mon poste à la surveillance à prendre et je suis déjà en retard ! A plus tard, je passerai voir si tu es encore là à la fin de ma garde !

Il me laisse là devant la salle, ne sachant plus du tout quoi penser de lui ! Cet homme est un mystère. Je le regarde s’éloigner jusqu’à ce qu’il arrive à la salle de contrôle. Une fois devant la porte, il se retourne et regarde dans ma direction ! Je me sens stupide d’être toujours là à le regarder marcher. Il sourit en me faisant un signe de la main. Je rougi et me dépêche de rentrer dans la salle de jeu.
Kyara et Magda sont installées à une table en pleine partie d’échec.

- Décidément, il n’y a pas d autre jeu à faire sur ce vaisseau ? leur demandais-je en m’installant près d’elles.

- Ho si ! Mais il faudrait qu’on en connaisse les règles...  dit Magda en me montrant un mur rempli de jeu.

-Alors que t’as dis Madeleine ? demande Kyara.

- Elle m’a dit de faire attention à ne pas m’emporter avec Magali et de lui dire que cette vipère nous fait... Elle l’a déjà mise en garde ce matin sur son comportement...

- C’est rassurant ! Moi j’avoue que depuis que j’ai un peu parler avec Marc ce matin, je me sens moins triste qu’après le bal... Il m’a en parti rassuré  en me disant ce qu’il pense d’elle...

- La chance que vous avez, moi je n’ai pas encore parlé avec un seul des Chefs en tête à tête... nous dit Magda en déplaçant son cavalier.

- Ça viendra ! Maintenant que l’on peut bouger dans ce vaisseau, tu auras plus de chance de leurs parler... dis-je pour la rassurer.

- Tu dis ça mais toi tu as déjà parler avec Paul et Lucas !

- Oh oui ! Paul m’a envoyé déboucher les canalisations du vaisseau. J'apprecie grandement nos conversations... répondis-je en riant.

- Oui bon avec Paul le courant ne passe pas bien mais avec Lucas... dit Kyara avec un sourire en coin.

- C’est une énigme, un coup il est méchant et brusque avec moi et puis après, gentil voir même attentionné !

Je dis ça en repensant à la fois où il m’a délicatement porté jusqu’à mon lit suite à mon malaise. Les papillons se mettent à nouveau à voler dans mon ventre. C’est à n’y rien comprendre ! Pour changer de sujet, je me lève de table et me dirige vers la bibliothèque.

- Je vois qu’il y a des livres ! Je vais m’en choisir un et me mettre près de la fenêtre pour profiter un peu des quelques rayons du soleil ! leur dis-je.

La bibliothèque est fourni ! Je n’ai jamais vue autant de livre de ma vie ! Je regarde les titres ne sachant quoi prendre. Finalement, j’en sélectionne un au hasard et je m’installe sur la banquette à côté de la fenêtre.

La vue est juste à couper le souffle ! Je sais instantanément que cette place deviendra mon endroit préféré du vaisseau ! La fenêtre ici est si grande que je peux voir toute la forêt en contre bas et même le clocher de notre église ! J’appuie la tête sur la vitre et me met à rêvasser. Je repense à mes moments passé avec Marcial, la nuit avant mon départ et à notre premier baiser. Puis le rêve dans lequel je l’ai retrouvé. J’ai des sentiments pour lui c’est indéniable mais je n’ai jamais eu les papillons dans le ventre comme à chaque fois que je suis en contact avec Lucas et cela m'intrigue. Je finis par ouvrir mon livre afin d’arrêter de penser à des choses qui me dépassent. Après tout,  je n'ai que dix-huit ans et je ne connais rien à l’amour. D’ailleurs mise à par les rêves que l’on échafaudait à l’époque avec ma sœur, je ne sais vraiment rien de rien à l’amour ! Et puis, je dois bien avouer que j’en veux malgré tout un peu à Marcial de s'être réveillé à mon sujet, le jour de mon départ !

Je commence la première page de mon livre. Ça tombe bien c’est une histoire d’amour ! Moi qui voulais me changer les idées c’est râpé ! Mais je me prend vite à la lecture et quand mes amies viennent me chercher pour partir, je leur dis que je ne souhaite pas quitter la pièce maintenant. Après leurs départ, je me cale un peu mieux et je reprends ma lecture.

Soudain je sens une main effleurer ma joue ! Je me redresse en sursaut. Il fait nuit dehors et une faible lumière éclaire la pièce. Je me suis endormie sans m’en rendre compte !

- Alors la marmotte, on fait un petit somme ? demande Antoine amusé.

- Tu m’as fait une de ces peurs ! Je ne me suis pas senti partir ! dis-je en m’asseyant et en rapprochant mes jambes contre mon corps.

- C’était pas voulu. Je suis venu ici après ma garde pour choisir un livre avant de retourner dans ma chambre et je t’ai vu.Je ne suis même pas étonné de te retrouver là !

- La vue est magnifique d’ici ! C’est impressionnant je dois dire !

Mon regard va vers la fenêtre, la lune c’est déjà levée et elle éclaire assez bien la terre du coup, on distingue toujours le clocher de l’église !

- Ça ne te manque pas ?

- Quoi ?

- Et bien la nature !

- J’ai l’avantage de sortir régulièrement...

- Si je ne suis pas choisi pour le mariage, crois-tu qu’on pourrait me former pour être gardien ? lui demandai-je pleine d’espoir.

Il est pris d’un fou rire.

- Xélia, tu n'es sérieuse là ?

Je baisse la tête rouge de honte.

-A ce que je vois oui, tu es sérieuse. Écoute moi. il relève mon menton avec l’index et je n ai d’autre choix que de le regarder. Comment ne pourrais-tu pas être choisi pour le mariage ? Tu es si vive, si pleine d’esprit et surtout si belle ! Les chefs seraient fou de ne pas te choisir !

Je suis gênée par cette déclaration ! Antoine a son regard braqué sur moi et nous sommes un peu trop proche à mon goût... Soudain la lumière devient plus vive ! Il me lâche et je me frotte les yeux pour les accoutumer à la lumière.

- Je ne vous dérange pas surtout ?

Lucas ! Bien sûr, ça ne peut-être que lui !

- Lumière tamisée, coucher de soleil et mots doux ! Tu sais t’y prendre N°5 mais tu oubli que cette fille n’est pas pour toi !

Antoine se relève dès qu’il reconnaît Lucas. Moi je suis tellement choquée que je reste assise.

- Non chef, vous vous méprenez ! Je venez juste chercher un livre avant d’aller me coucher et j’ai trouvé Xélia endormie. J’ai juste voulu la réveiller et nous nous sommes mis à parler.

-Et qu'elle parole ! C’était presque une déclaration d’amour ! dit Lucas en colère.
Il s'est avancé et se trouve à présent juste devant Antoine. Il a les points serrés comme je l’ai déjà vu faire à plusieurs reprise !

- Ce n’est pas ce que vous croyez, j’essayai juste de rassurer Xélia sur son sort ici !

-Il me semble t’avoir déjà dit d’arrêter de l’appeler par son prénom ! Compris ?

- Chef je suis désolé...

Il n’a pas le temps de finir sa phrase que Lucas lève le point et le frappe en plein visage ! Surpris, Antoine recule. Je ne peux retenir un cri.

- Mon dieu Antoine !

Je me lève de mon siège alors que Lucas lui assène un autre coup, tout en lui disant :

- Vous en êtes déjà à vous donner vos petit noms ?

Il va pour lever le point une nouvelle fois ! Je me jette sur lui et lui accroche le bras afin de l’arrêter dans son mouvement ! Malheureusement, il veut se dégager et m’envoie valser dans la pièce ! Mon dos heurte le bar si violemment que j’en ai le souffle coupé ! Puis, sûrement dû au choc sur le bar, un objet glisse et vint s’abattre violemment sur ma tête !
J'entends Antoine hurler mon prénom ainsi que la voix de Lucas, avant de perdre connaissance !

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