conversation avec le commandant
Lucas a refusé que je sorte de son appartement. Il ne veut pas que je sois assailli de questions et puis Magali est encore au quartier des sélectionnées et il a peur qu’elle tente quelques chose contre moi. Je ne vois pas trop quoi mais je n’insiste pas. J’ai du mal à récupérer de cette fièvre qui m’a terrassé durant ces derniers jours. Et je dois dire que j’ai bien besoin de prendre un peu soin de moi.
Dans l’appartement, il y a une immense fenêtre qui surplombe toute la forêt ! Très vite, je trouve ma place auprès de cette dernière.
- Xélia.
- Oui.
- Le commandant va passer te voir cet après-midi. Il viendra accompagné de Madeleine.
- Je suppose que je n’ai pas mon mot à dire, comme d’habitude ?
- C’est qu’on a pas l’habitude de refuser quoi que ce soit au commandant...
- Et bien soit. Je supporterai sa présence. Mais je n’en pense pas moins de lui et de tous les Futuriens en règles général !
- Je sais ce que tu penses de nous... Mais je te jure que je te ferais changer d’avis.
Il s'est à nouveau rapprocher de moi. Mais depuis que je suis sortie de la douche et qu’il m’a mit lui même la ceinture, j’essaie d’éviter tout contact physique avec lui. Son contact ne me déplait pas bien au contraire mais justement, cela me perturbe au plus haut point !
Je ne veux pas qu’il ait autant de pouvoir sur moi ! Et pour cela, il faut que je m’éloigne de lui.
- Écoute Lucas, j’accepte cette promiscuité que tu m’imposes jusqu’au procès mais dès que celui-ci sera passé, je regagnerais la cellule que l’on m’ attribura.
- Tu ne retournera jamais en cellule Xélia !
- Peu importe le nom que vous leur donné, depuis que j’ai vue tout ce dont vous êtes capable, je crois qu’il n’y a nul endroit sur ce vaisseau qui ne soit pas une cellule ! Vous même vous passez votre vie enfermée ! Tu parles d’une vie !
- C’est plus complexe que ça Xélia.
- Et bien vas-y dis moi !
Il se gratte les cheveux. Ma question l’embarrasse et mes propos le dérange.
- C’est pas que je ne veux pas te le dire mais je n’ai pas le droit... Un jour peut-être !
- Bin voyons... Et bien, en attendant qu’on m’explique, je continuerais à penser que tout ce qu’on vie ici n’est que punition et enfermement !
Des coups sont donnés à la porte et interrompent notre conversation.
- Les voilas, dit Lucas. Tu es prêtes ?
- Je n’ai pas le choix de toute façon ! dis-je en me relevant.
Lucas va ouvrir la porte et laisse entrer le commandant et sa femme. Madeleine vient tout de suite à moi et me prend dans ses bras en m'embrassant.
- Ma chérie ! Ça fait du bien de te retrouver ! Tu as meilleurs mine quand même !
- Merci Madeleine. lui réponds-je en lui rendant son étreinte.
Elle me lâche et se recule pour mieux me regarder.
- Bon, il faudra juste reprendre un peu de poids et de couleur, me dit-elle.
- Pour le poids, il suffira de manger un peu et grâce au manque d’exercices dans ce vaisseau, ça reviendra vite... pour la couleur, ce n’est pas les rayons du soleil qui vont me les ramener... lui dis-je sur un ton amer.
Je m’en veux un peu, car elle ne m’a rien fait mais je ne peux pas parler comme si de rien était ! Du coup, il y a un grand froid dans la pièce. Madeleine ne sait plus quoi dire, Lucas regarde ses pieds et le commandant me regarde droit dans les yeux. Moi, je ne baisse pas mon regard bien au contraire !
- Xélia ! On s'est déjà vu mais de loin, dit-il.
- C’est bien vrai. Souvent il y avait des étages entre nous, ou alors des marches d’escaliers... lui répondis-je du tac-au-tac.
- Hum... Oui ! Bref. Je tiens à m’excuser pour le manque d’écoute dont j’ai fais preuve le jour de votre procès. Je dois dire que c’était la première fois que j’avais à gérer une crise de cet ordre là !
- Et bien, permettez moi de vous dire que vous n’avez pas su la gérer !
Un froid glacial tombe un peu plus sur nous. Lucas me regarde à présent, complètement choqué par ma façon de répondre au commandant.
- Mademoiselle, je vous demanderais de faire attention ! Vous ne parlez pas avec n’importe qui !
- Je le sais bien merci !
- Alors j’attends de vous un peu plus de retenue ! dit-il agacé.
- Je dirai ce que j’ai à dire !
- Méfiez-vous quand même ! Je ne supporterais pas longtemps votre ton concédant !
- J’ai bien entendu mais au pire, vous me ferez quoi ? J’ai déjà subi le pire me semble-t-il parmi vous. J’ai même sûrement fait des choses ici que vous n’avez jamais fait vous-même, si je puis me permettre.
Alors là, le commandant ne sait plus quoi dire ! Lucas est rouge de honte mais je n’arrive pas à savoir si c’est pour la façon que j’ai de répondre au commandant ou si c’est parce que j’ai évoqué les jours d’esclavages que j’ai subit !
- Il est clair que vous n’auriez jamais du vivre ça ! Je me suis entretenu avec Paul et je n'ai pas été tendre avec lui, sachez le !
- Je pense que personne sur ce vaisseau ne mérite d’être traité comme ça ! Hors à l’heure actuelle, combien de femme vivent en esclavages parmi nous ? Et combien d’enfants subissent ce triste sort avant de mourir d’épuisement ou bien d’être gardé comme gardien ?
Il paraît choqué que je sois au courant du sort des petits garçons récupérés lors de leurs descentes dans les villages.
- Ceci est une autre histoire et cela ne vous regarde pas ! dit-il mal à l’aise.
- Cela me regarde, du moment que je vis tranquillement pendant que certain se tuent à la tâche sans aucun remerciement !
- Bon, on reparlera de ça plus tard, si vous le voulez bien. J’aimerai aujourd'hui concentrer notre conversation sur ce qu’il c’est passé avec mademoiselle Magali !
- Si vous le souhaitez mais permettez moi de m assoir car je commence à fatiguer !
A peine ai-je finis de dire cette phrase que Lucas est à côté de moi et me prend par la taille pour m’entraîner vers le canapé. Ses mains sur mon corps me font rougir et mon estomac tourne bizarrement dans mon ventre.
- Oui, installons-nous tu as raison, dit Madeleine en entraînant son mari avec elle.
- Nous avons regardé les vidéos et il est clair que Magali vous a jouet un sale tour ! Elle sera punis en conséquence ! Mais il nous reste un point à éclaircir, me dit le commandant en prenant place sur le canapé.
Lucas s’est installé près de moi et a gardé une main sur ma hanche. Je n’ose me décaler, ne voulant pas le vexer. La situation est paradoxale, autant je ne veux pas qu’il soit près de moi vis-a-vis de tout ce que j’ai subi et son manque d’action sur le moment autant son contact me rassure !
- Dites moi commandant. Je vous écoute .
- Pourquoi avoir fuit ? demande-t-il simplement.
- Je n’ai pas fuit commandant ! Magali m’a dit que Lucas voulait me faire une surprise et qu’il m’attendait à l’entrée de la forêt. Elle m’a aussi précisé que c’était lui qui avait fait ce trou dans le tissus.
- Et vous n’avez pas senti le piège ?
- Je dois dire que j’étais plutôt flattée que Lucas ait pensé à me faire une surprise. Et puis la tentation était trop grande de pouvoir courir dans cette immense prairie.
- Et alors ? Quand vous êtes arrivée dans la forêt que c’est-il passé ?
- Rien ! Lucas n’était pas là ! Je me suis dit qu’il n’allait pas tarder et je me suis promenée un peu pour sentir l’écorce des arbres sous mes doigts et puis sentir les odeurs de la forêts! Mais comme il n’arrivait pas, je me suis installée sous un arbre pour l’attendre. Sauf que j’étais tellement bien que je me suis assoupie ! La suite vous la connaissez...
- Tu voulais me retrouver ? me demande Lucas.
- Oui. Le matin tu m’avais dit que tu essayerais de voir ce que tu pouvais faire pour réaliser mon rêve... J’ai cru bêtement que c’était ça... lui répondis-je en le regardant dans les yeux.
Je me sentis rougir de dévoiler que c’était en fait ce que j’espérais en sortant ce jour là. Sauf qu’au final, je suis si loin de la réalité que cela me blesse encore plus, car finalement, il n’y avait même pas songé !
- Bon, je comprends mieux cette histoire. Je l’expliquerai aux grands chefs avant le procès et je pense que tu pourra regagner le rang des prétendantes ! dit le commandant nous ramenant tous à la réalité.
- Le rang des prétendantes ! Mais monsieur, je n’en ai rien à faire ! Croyez-vous que j’ai envie de tout cela ? Croyez-vous qu’un de vos hommes souhaitera de la rebelle comme vous aimez tous à m’appeler ? Ce que je veux, c'est qu’on m’oubli et que je finisse ma vie tranquillement !
- Ta vie est loin d’être fini ma belle, dit Madeleine. Tu es en colère et tu en as le droit ! Mais saches que tout le monde attend ton retour et bien des hommes sont intéressés par toi !
- Quoi ? Et qui ça ? demande Lucas en se levant d’un bon.
- Calme toi mon grand ! Le choix n’a pas encore était fait et tu n’es pas le seul à apprécier Xélia ! J’ai des yeux et j’observe figue toi.
- Et bien, j’aimerai bien que tu me fasses part de tes observations ! lui répond Lucas.
Madeleine rit en le regardant s’énerver. Le commandant a un sourire en coin mais ne pipe mot. Quand à moi, je suis effarée de le voir réagir avec tant de hargne devant les commentaires de Madeleine.
- Bon ! dit le commandant en se levant. Il est temps pour moi d’y aller. Mon grand raccompagne moi s’il te plaît. Madeleine on se voit tout à l’heure ma belle.
Il l’embrasse sur la joue avec tendresse avant de se diriger vers la porte. Madeleine en profite pour se rapprocher de moi.
- Ma chérie, je suis sincèrement ravie de te revoir parmi nous ! J’ai tenter de te voir lorsque tu étais en bas mais ta porte était mieux gardée qu’un coffre fort ! Il faut que tu saches que c’est la première fois que nous avons une évasion... Et tout le vaisseau a été secoué par cette histoire ! Tu sais si évasion il y avait eu, tout aurait été perturbé.
- C’est-à-dire ? demandais-je ma curiosité piquée au vif.
- Et bien, imagine, tu as vue des choses et des objets du futur. Si tu racontais ça à quelqu’un de cette époque, tu risquerais de perturber le cours de l’histoire et donc, de modifier le futur ! m’explique-t-elle a voix basse.
- Mais, je n’aurai jamais rien raconté !
- Toi oui mais d’autre... Ils sont obligés de se méfier de tout... Il ne faut pas leur en vouloir pour ça ! Maintenant, ce qu’il s'est passé au sain du vaisseau est complètement inadmissible et Paul sera sévèrement puni ! Quand à Magali, elle ne s’en sortira pas comme ça ! C’est méchant et vicieux ce qu’elle a fait. Et en ce qui concerne mon petit-fils, ne soit pas trop dur avec lui... Il ne pensait pas à mal et il s'est laissé influencer par les grands chefs... Et je sais qu’il s’en veut énormément !
- Quoi ? Lucas est ton petit-fils ?
- Et oui ma belle, il y a plein de chose que tu ignores encore. On est plein de surprise !
- Mais il ne vous appelle pas papi ou mamie ? Jamais je n’aurais cru ça ! Mais et qui sont ses parents d’ailleurs ?
- Ils ne sont plus là. Malheureusement, sa mère est morte en couche. Et son père, mon fils, ne s’en est jamais remis. Il est mort quelques années après de chagrin.
- Ho ! Je ne pensais pas...
- Je t’ai déjà dit qu’il avait eu des événements difficiles dans sa vie. Mais je te rassure il n’a pas manqué d’amour. nous le chérissons comme notre fils. Tu sais, tu devrais profiter de ces quelques jours avec lui pour faire plus ample connaissance ! dit-elle en se levant.
Je la suis jusqu’à la porte d’entrée ou Lucas parle doucement avec son grand-père. Madeleine m’embrasse et pousse gentiment son mari pour pouvoir sortir.
Je retourne vers le canapé et reprends la contemplation de la nature qui s’étale devant moi. Toutes ces nouvelles m’ont bouleversés et fatiguées j’ai tant de chose à assimiler...
- Ça va Xélia ?
Je n’ai pas entendu Lucas arriver dans mon dos. Il continu à s’avancer pour venir s’installer à côté de moi.
- Je tiens à m’excuser encore ! dit-il.
- Tu ne vas pas me le dire toute la journée non ? dis-je plus agressivement que je ne l’aurais voulu.
- Non, tu n'as pas compris. C’est pour la forêt ! Je ne pensais pas que pour me voir, tu aurais été prête à te mettre en danger. Et finalement, c’est à cause de moi tout ce qu’il c’est passé...
- On ne va pas aller jusque là... Il est vrai que lorsqu’elle m‘a dit que c’était pour te rejoindre j’ai été flatté ! Mais quand j’ai vu que tu n’arrivais pas, j’aurai pu rentrer tout de suite mais je ne voulais pas reconnaître que je m’étais fait avoir par cette fille !
- Tu sais, je crois qu’elle nous a tous eu...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top