Chapitre 24.2

L'homme nous considéra longuement, nous toisant un par un, et nous demanda de bien vouloir le suivre. Nous fûmes soulagés qu'il ne pose pas plus de questions. Nous lui emboitâmes alors le pas et lançâmes un coup d'œil à Jesse tandis que nous nous déplacions lentement. C'était pour elle le moment d'agir. Jesse nous sourit et profita de l'inattention du garde pour partir vers la gauche, comme si de rien n'était. Je fronçai les sourcils. Je ne comprenais pas en quoi se diriger vers la salle des commandes de manière si évidente allait nous aider. Mais je n'osais pas remettre en cause son talent. Elle était douée pour ça. D'une manière ou d'une autre, elle parvenait toujours à ses fins. Alors si elle avait décidé d'agir ainsi, c'était la bonne solution.

Je vis les épaules de mon frère se crisper. Nous continuâmes d'avancer sans que le garde remarque l'écart de Jesse. Cette dernière s'apprêtait à siffler pour attirer son attention lorsque, soudainement, le vigile se figea. Il se retourna lentement et nous toisa de ses yeux inquisiteurs, avant de regarder Jesse qui s'aventurait au loin. Il l'interpela de sa voix autoritaire en se dirigeant vers elle d'un pas décidé.

« Mademoiselle, que faites-v... »

Sa réponse mourut sur ses lèvres. Sans perdre de temps, je lui balançai un crochet puissant au niveau de la tempe. Un craquement sinistre retentit et sa tête pendouilla étrangement sur le côté. L'homme s'écroula sur le sol en un bruit sourd, inconscient et probablement mort. Je considérai mes poings de manière étrange tandis que Jase mit sa main sur mon épaule. Je n'avais pas prévu de le tuer. Je voulais juste... l'assommer. Je fixai le corps sans vie, à la fois émerveillée et choquée par ce que je venais de faire.

Mon frère me tapota l'épaule une deuxième fois pour me signifier que j'avais fait ce qu'il fallait et je cachai mes mains tremblantes dans les poches de mon gilet. Jesse me regarda avec admiration et se dirigea vers nous, tout sourire. Sa diversion avait fonctionné à merveille et elle en était toute fière. Grace, quant à elle, se tenait en retrait, regardant étrangement le corps qui gisait sur le sol, puis leva finalement son pouce vers le haut. Le brouilleur avait été installé à temps. Toutefois, il fallait cacher le garde rapidement pour que personne ne donne l'alerte une fois le brouilleur désactivé. Nous déplaçâmes donc l'homme dans un coin, à l'abri des regards, et nous priâmes pour que personne ne le repère avant un bon moment. Parce qu'à partir de maintenant, notre temps était compté.

« Bon, c'est l'heure de se séparer, annonça Grace d'une petite voix lorsque nous fûmes tous réunis au centre du couloir. »

Un silence de mort y régnait. Aucun d'entre nous ne souhaitait se séparer. Mais nous n'avions pas le choix. C'était maintenant que tout allait se jouer. Et il était primordial de mener notre mission à bien. Nous n'avions pas fait tout ce chemin pour rien.

Je hochai finalement la tête et souris tristement. Je détestais les adieux. Mais cette fois-ci, je comptais les faire correctement. Je ne pouvais pas abandonner mes amis comme j'avais abandonné Kaden, sans dire un mot. S'il leur arrivait quelque chose... Je ne me le pardonnerai jamais. Je félicitai alors Jesse pour sa diversion réussie, comme toujours, ce qui lui fit grandement plaisir et nous fîmes tous un câlin groupé comme au bon vieux temps. À leur contact, je me sentis quelque peu revigorée, bien que le doute subsistait. Je leur souhaitai bonne chance et commençai à me diriger vers le bureau de Monsieur Reichd tandis que Jase traînait, se dandinant sur place. Finalement, il prit Grace dans ses bras et l'embrassa.

« Sois prudente, murmura-t-il. Je t'aime. »

J'attendis mon frère, les bras croisés, en souriant. Je lançai un dernier regard à mes amis, qui avaient été sans que je le sache les meilleurs Protecteurs qu'il m'eut été d'avoir et leur fis un petit signe. Ça me faisait si mal de les quitter... J'eus un pincement au cœur lorsque Jase me rejoignit et que chaque groupe reprit sa route. J'avais l'impression d'être un héros marchant vers sa destinée. Même si j'étais confiante, quelque chose au fond de moi hurlait, comme pour m'annoncer les sinistres évènements qui allaient se dérouler. Je me sentis tout à coup mal à l'aise. Je secouai la tête et fermai les yeux, continuant d'avancer dans le couloir sans fin accompagnée de mon frère. Nous allions y arriver. Je devais y croire.

Mais quoi que je fasse, ces pensées noires ne cessaient de me hanter. Même si tout semblait calme, le bâtiment était en réalité placé sous état d'alerte maximale et qui sait ce qui nous attendait au bout de ce couloir. Le plan se passait plus ou moins comme prévu, mais j'avais failli me faire repérer deux fois et nous avions maintenant un cadavre sur les bras. Les couloirs paraissaient bien trop calmes ; tout paraissait trop facile. La BPP n'était pas dupe, et Monsieur Reichd l'était encore moins. Je redoutais ce qu'il manigançait.

Je soupirai et continuai d'avancer à pas lourds, essuyant mes mains moites sur le haut de mon jeans. Ce geste me fit sourire. Au fond, certaines choses ne changeaient pas.

« J'espère que notre diversion avec Monsieur Reichd durera suffisamment longtemps que pour leur permettre de prendre contact avec le Conseil InterGalactique, dis-je de but en blanc à Jase qui me suivait de près.

— Ouais, moi aussi, grogna-t-il. J'espère surtout que ce n'est pas un putain de piège. J'ai un mauvais pressentiment. »

Je le regardai nerveusement. Moi aussi, ce sentiment me collait à la peau, comme du goudron, m'engluant le corps et l'esprit. Mes pas se faisaient de plus en plus lourds tandis que ce malaise grandissait en moi. Et mon frère semblait dans le même état. Je pinçai mes lèvres. Il fallait qu'on se reprenne. Il fallait y croire.

« Tu sais, commençai-je, dès que Grace injectera la puce et brisera la barrière pour entrer en communication avec le reste de l'Univers, ils le sauront. J'espère alors que nos aliens préférés seront là pour nous aider à nous sortir de ce pétrin. Parce que ce n'est pas cette phase-ci du plan qui me fait peur. C'est celle d'après, soupirai-je. Nous aurons gagné, mais nous serons emprisonnés dans un bâtiment rempli de Chasseurs et de gardes prêts à nous tuer. »

Jase soupira fortement, puis finit par grimacer.

« On dirait qu'on a encore fait nos têtes brûlées, n'est-ce pas ? »

Il rit doucement et me donna une petite tape sur l'épaule.

« On va y arriver, Lili. On y arrive toujours. Et peu importe ce qu'il se passera, on ira jusqu'au bout. »

Son regard bleu me transperça de part en part.

« Et puis, ne t'inquiète pas. Les deux Chasseurs les plus doués des États-Unis n'ont pas besoin de l'aide d'extraterrestres surpuissants pour s'en sortir, de toute façon, ajouta Jase en passant un bras autour de mes épaules. On va y arriver, répéta-t-il pour me convaincre. »

Je lui souris et lui pressai la main. Sans lui, je n'étais rien. Alors ni lui, ni moi n'allions mourir aujourd'hui.

***

Ces longs couloirs immaculés qui m'avaient tant angoissée avant chacune de mes entrevues avec Monsieur Reichd ne me faisaient maintenant plus peur. Plus depuis que la main de Jase tenait fermement la mienne. La blancheur éclatante des murs me donna du courage et un brin d'espoir. Car mon frère avait raison : nous allions y arriver. C'était notre destin. Et peu importe ce qui arrivera, nous irons jusqu'au bout.

Ce fut donc avec un mental d'acier que je traversai le dédale de couloirs avec Jase à mes côtés. Sa présence puissante et masculine me rassura. J'étais un peu plus sereine à présent. Cela devait faire quelques minutes que nous marchions et Jackson, Jesse et Grace étaient sûrement déjà arrivés à la salle de contrôle. Il fallait juste que Jesse distraie encore une fois les quelques travailleurs pendant que Jackson les maîtriserait. J'avais une confiance aveugle en Jesse, mais un peu moins en Jackson. Je lui avais montré rapidement quelques prises avant le départ afin qu'il puisse plonger les employés dans un état de semi-conscience, sans les tuer, pour accéder pleinement aux ordinateurs. Seulement, Jase et moi avions appris cette technique durant nos entraînements de Chasseur. Et cela nous avait pris des mois. Alors même avec toute la bonne volonté du monde, je doutais que Jackson puisse y arriver. Surtout qu'ici, c'était la première fois qu'il était véritablement en situation de combat. Mais je chassai ces pensées noires et me répétai inlassablement qu'il allait y arriver. Si je n'y croyais pas moi-même, qui le ferait ?

Arrivés devant le bureau du directeur de la Brigade des Phénomènes Paranormaux, Jase et moi nous regardâmes pour nous donner du courage. Je frappai deux coups à la porte et cette dernière s'ouvrit directement, comme si Reichd nous attendait depuis longtemps. Cela me sembla étrange, mais je préférai ne pas y prêter attention. Monsieur Reichd patientait assis derrière son magnifique bureau ovale, tout sourire. Il se leva brusquement de sa chaise et nous tendit la main : du jamais vu. Jase se crispa et mon souffle se coupa. Cela s'annonçait mal.

« La famille Clark au grand complet ! s'exclama-t-il avec une joie sur-jouée. Du moins, ce qu'il en reste. »

Je tentai de rester impassible, mais ces derniers mots me firent mal. C'était bas, très bas. Jase serra les poings, mais je posai délicatement ma main sur son épaule pour l'apaiser. Nous ne devions pas entrer dans son jeu. Monsieur Reichd nous sourit toujours, retourna s'installer au bout de son magnifique bureau et nous invita à prendre place. Ses yeux perçants me glaçaient d'horreur ; dans son regard dansait une lueur étrange, malsaine.

Nous nous installâmes au milieu de l'énorme bureau ovale afin de pouvoir réagir rapidement si quelqu'un entrait, mais aussi pour pouvoir sortir en vitesse s'il le fallait. Nous étions prêts au combat.

Le costume blanc immaculé du directeur de la BPP s'accordait à cet univers stérile, surfait. Un long silence s'ensuivit et j'en profitai pour détailler longuement Reichd. Il n'avait pas changé. Il semblait toujours aussi imbu de lui-même, arrogant. Mais quelque chose m'interpellait. Son regard, son sourire... Ils semblaient machiavéliques.

« Cela fait tellement longtemps, commença Monsieur Reichd. Nous avions cru que vous aviez disparu de la surface de la Terre. Pouf ! D'un simple claquement de doigt. »

Il mima une explosion avec ces mains et pour la première fois, je remarquai qu'un tic nerveux l'agitait. Il jouait avec ses doigts qui tremblaient doucement. Il paraissait hystérique. Je jetai un regard à Jase qui demeura impassible. J'ouvris la bouche pour justifier notre absence, mais le directeur, sévère et agité, se leva brusquement et regarda les écrans qui habillaient complètement un des murs. Une grande image de la Terre avec les différents satellites qui y gravitaient autour s'afficha.

« Vous comprenez que nous avons fouillé votre domicile. Ce n'est pas très commun pour des Chasseurs de disparaître sans en informer la BPP, comme conformément indiqué dans le règlement, n'est-ce pas ?

— Oui, nous le savons, admis-je, attendant la suite de son raisonnement.

— Et merci d'avoir détruit Glad-y, marmonna Jase. »

Ma respiration se bloqua. Devenait-il fou ? En quoi provoquer le directeur de la BPP allait nous aider ? Il fallait faire profil bas.

« Comment ? demanda Monsieur Reichd avec un grand sourire, satisfait d'avoir percé les défenses de Jase. »

J'inspirai lentement, sentant une goutte de sueur dévaler ma nuque. Jase gardait toujours son sang-froid. Que lui prenait-il, bon sang ? Cela faisait-il partie de son plan ?

« Notre intelligence artificielle, Glad-y, répéta Jase. Vous l'avez complètement réduite en pièces. »

Sa voix était calme, mais lourde de menaces. Mon Dieu... Jamais je n'aurais osé m'adresser ainsi au directeur de la BPP. Et encore moins maintenant. Je fusillai Jase du regard. Je savais qu'il n'avait jamais aimé Monsieur Reichd. Mais là, il venait d'avouer que nous avions une intelligence artificielle non déclarée et que nous étions retournés à notre villa dévastée entretemps. Il était bien trop intelligent que pour agir ainsi. Dans le cas contraire, Jase venait tout simplement de nous pousser dans les bras de la Mort...

Le directeur intercepta mon trouble et sourit de plus belle. Il avait eu ce qu'il voulait.

« Oui, enfin, Monsieur Clark, dit-il comme si de rien était, vous n'avez pas non plus respecté le règlement. Nous ne devons donc pas justifier nos agissements. Chacun peut se permettre de faire... des petits écarts, éluda-t-il d'un geste désinvolte de la main. »

Jase resta impassible, bien que je voyais à sa mâchoire qu'il était en colère. Un long silence s'ensuivit. Un silence qui parut durer des heures. Reichd déambula quelque temps avant de se rasseoir.

« Nous étions en mission d'infiltration, annonça Jase de but en blanc, pour briser le silence. »

Je détournai mon regard de Jase et fixai Monsieur Reichd, me contentant d'observer la scène qui se déroulait devant moi. Ce dernier me dévisagea étrangement, sûrement surpris par mon mutisme. Jase, quant à lui, restait impassible. Il était impossible de déchiffrer ses émotions. Mais je n'étais pas sûre de pouvoir en dire autant. Une tempête se déchaînait au fond de moi et je compris soudain pourquoi Reichd me fixait si intensément. Il m'avait pratiquement élevée. Il me connaissait. Et il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Bien que mon visage ne témoignait aucune émotion, mon regard, lui, devait me trahir.

« Nous n'avons prévenu personne pour ne pas mettre en péril notre plan. Nous avons repéré le Teria. »

À l'évocation de ce terme, Reichd tiqua, sa tête se penchant sur le côté. Ses yeux perçants me dévisagèrent toujours et je me figeai à mon tour, sous le choc. Je ne l'avais jamais vu dans un état aussi fiévreux, proche de la folie. Quelque chose ne tournait définitivement pas rond ici.

« Le Teria ? Vous l'avez capturé ? demanda-t-il les yeux pétillants d'une joie malsaine.

— On... commençai-je, ne sachant pas vraiment que dire, mais voulant me rendre utile.

— Non, me coupa Jase. Tout allait parfaitement bien. Nous étions à deux doigts de l'avoir capturé et de vous le livrer. Vivant.

— Que s'est-il passé ? nous questionna Reichd, fiévreux. »

On aurait dit qu'il était entré dans notre jeu. Mais Jase et moi n'étions pas dupes.

« Eh bien... Il s'est passé que nous devions le ramener chez nous pour avoir le matériel adéquat afin de le transporter jusqu'à vous, mais nous avons retrouvé notre maison sens dessus dessous, ajouta mon frère. Le Teria a compris que quelque chose n'allait pas et est parti. Voilà ce qu'il s'est passé avec vos conneries ! Des semaines d'infiltration partis en fumée en l'espace de quelques secondes... »

Je dévisageai Jase, la tempête d'émotions grandissant en moi. C'était l'excuse la plus minable que je n'avais jamais entendue. Mais Reichd sembla mordre à l'hameçon, son visage se décomposant. Une lueur d'espoir s'alluma au fond de moi. Soit il était bon acteur, soit il commençait à y croire.

Je remis une mèche rebelle derrière mon oreille. Nous étions sur une corde raide. Même si Jase semblait avoir mené la danse, tout n'était pas encore joué. Mais je le félicitai mentalement d'avoir incorporé ses paroles douteuses du début à notre récit fraîchement imaginé. Tout se tenait parfaitement.

Face à notre sérieux, le visage de Monsieur Reichd vira au cramoisi et il bafouilla quelques excuses :

« Vous-vous m'en voyez dé-désolé. Je ne pouvais pas me dou-douter que... »

Son soudain changement d'humeur me fit hausser un sourcil. Le mot « désolé » paraissait trop étrange. Le directeur de la BPP n'était jamais désolé. Il était impitoyable. C'était pourquoi son air affligé et sa mine déconfite me parurent soudainement suspects.

Soudain, un signal sonore retentit. Au même instant, une grande déflagration fit trembler tout le bâtiment. J'empoignai la table et jetai des coups d'œil incessants aux alentours. Les lumières dans la salle se mirent à vaciller et des gerbes de poussières tombèrent du plafond.

« Qu'est-ce que... commença mon frère. »

Monsieur Reichd se leva doucement, faisant fi des secousses, et nous regarda avec un sourire carnassier. Jase serra le poing sur la table, les mâchoires crispées tandis que je me contentai de jeter des coups d'œil aux deux hommes devant moi. La situation dégénérait grandement.

« Nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle. Enfin, tout dépend du point de vue, annonça Monsieur Reichd. »

Il se rapprocha dangereusement de nous tandis que la porte s'ouvrit, des dizaines de gardes se déversant dans la salle. En un instant, nous nous retrouvions encerclés. Jase voulut se lever, mais je lui intimai du regard de ne pas bouger. J'observai lentement les hommes autour de nous. Ils occupaient maintenant toute la pièce et semblaient armés jusqu'aux dents. Je tentai d'évaluer la situation. Si j'avais été une simple Chasseuse, nous aurions été morts avant même d'avoir pu bouger. Mais j'étais désormais une Teria et je pouvais tirer cela à mon avantage. Je fis le vide dans mon esprit, me connectant au lien qui m'unissait avec Kaden et puisant dans mes pouvoirs.

« Dites-nous toujours, lança finalement Jase en se levant doucement afin de poster son visage à quelques centimètres de celui de Reichd.

— La bonne, c'est que je savais que vous étiez des traîtres, comme vos parents. Je ne m'étais donc pas trompé sur votre compte. »

Je me crispai et me levai à mon tour. L'énergie crépitait dans mes veines et je dus me contrôler pour éviter que mes yeux ne deviennent totalement noirs. La rage bouillonnait au fond de moi.

« Le pire, c'est que j'ai failli vous croire. Cette histoire d'infiltration était bien pensée. Dommage pour la suite... »

Il rit fortement.

« Non, mais franchement... Comme si vous aviez pu gagner la confiance d'un Teria pour le ramener chez vous. Et oh... zut ! s'exclama-t-il. Votre villa est détruite, dit-il avec une moue peinée. Le Teria est fâché et s'en va sans vous tuer. »

Son rire forcé et sinistre résonna dans la pièce tandis que les gardes attendaient patiemment ses ordres.

« Je pensais vous avoir mieux entraînés que ça. Votre incapacité à mentir me déçoit. »

Il s'éloigna finalement de Jase et prit appui sur sa chaise à l'autre bout de la pièce, nous regardant tour à tour avec des yeux de prédateur. Nous étions faits comme des rats.

« La mauvaise nouvelle, c'est que vos copains ont débarqué. Mais ne vous inquiétez pas, mon équipe de Chasseurs se fera un plaisir de les tuer un à un. Pour ce qui est des trois autres énergumènes dans la salle des contrôles, je vais m'en charger moi-même. »

Je déglutis bruyamment, mon sang se glaçant instantanément. Jackson, Jesse, Grace... Notre diversion... Ce n'était pas nous qui avions capté l'attention de Reichd. C'était lui qui avait capturé la nôtre. Nous nous étions fait avoir comme des débutants. Je jurai en serrant les dents. Reichd n'était pas le directeur de la BPP pour rien. Il avait lui-même été un Chasseur puissant autrefois. Je me souvins qu'il nous racontait ses exploits quand nous étions plus jeunes et mes moniteurs de l'époque m'avaient même fait lire un livre qui lui était dédié. Bien sûr qu'il n'allait pas se laisser berner. Nous aurions dû le savoir. Mais nous nous étions littéralement jetés dans la gueule du loup en pensant que notre plan kamikaze allait fonctionner. Et cette fois, cela pourrait bien nous être fatal.

Reichd nous dévisagea, satisfait de nous voir immobiles et déstabilisés. Il soupira de contentement et leva les yeux au ciel.

« Les Chasseurs... Ce n'est plus ce que c'était. »

Il passa près de nous et nous sourit étrangement. Il tapota l'épaule de Jase qui se dégagea rageusement, bombant le torse et le surplombant de sa hauteur. Reichd pencha sa tête sur le côté et son ignoble sourire s'étira.

« Pas de ça entre nous, Jase, dit-il en lui tapotant le torse. »

Il s'écarta de mon frère et me regarda.

« Bon, si vous me permettez, je dois vous laisser. J'ai des Protecteurs à tuer. Vous, dit-il aux gardes sur un ton méprisant, tuez-les. »

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Le plan de Jase et Lili aurait pu fonctionner. Mais on dirit bien que Monsieur Reichd les a devancés. Comment cela va-t-il se terminer ?

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LosUnivers

Publié le 25 janvier 2019 / Modifié le 05 avril 2024

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