XI

Il devient un épéiste

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Maison de Pulsar dans les montagnes d'Egami

Pour un dieu, il n'avait aucun problème à faire des coups en traître. Cela faisait plus d'une semaine qu'il s'entraînait dans le froid et la neige, cette dernière était désormais toute tassée devant la maison. À son arrivée, on voyait que personne n'y avait mis les pieds, la neige était plus haute que ses genoux. Au début, c'était difficile. Pulsar avait dit que de voir ses mouvements être contraint apprenait, ou il n'avait qu'à s'en débarrasser lui-même.

Il était toujours aussi aimable.

Les jours étaient passés et le terrain modifier et glissant. Au début, il tombait et le katana de bout le frappait. Suivit du mot : mort. Chaque entraînement lui semblait insurmontable. Il n'avait pas d'autres pédagogies que de le faire recommencer jusqu'à l'épuisement. Il donnait tout et son maître était proche de l'ennui. Mais parfois, il le voyait prendre les choses aux sérieux.

Wu cherchait ses moments précis, c'était là qu'il voyait son évolution. Il ne pouvait pas lâcher, il devait devenir meilleur, plus fort.
Pour se battre contre lui, il ne devait pas réfléchir, ça il le faisait d'instinct mais il se répétait beaucoup trop. Il avait encore du mal à tout anticiper. Mais même au sol, il ne s'avouait pas vaincu. Il trouvait toujours une solution pour être debout. Entre deux duels, il entraînait les nouveaux mouvements et enchaînements qu'il lui donnait. L'avancement était époustouflant. Peu à peu, il dépassait les techniques ancestrales du dragon que Pulsar lui avait appris pour des fourberies dignes d'un pirate.

Son maître rengaina sa lame.

– Tu as une bonne endurance et tu brises instinctivement mes sorts en les stoppant. Comme je te l'ai dit, tu dois donner l'impression qu'ils ne fonctionnent pas. L'illusion est plutôt pas mal.

Il avait bien compris l'idée. Les anti-mages étaient rares et très recherchés ou parfois même traqués. Pour éviter d'avoir des armées à ses trousses, il utiliserait des sorts d'armement et contrerai discrètement ceux de son ennemi.

– Une chance que tu apprennes vite. Tu as de bonnes bases et ton esprit est presque vide à cause de ses humains. Même entre eux, ils ne sont pas capables de faire le bien.

C'était un compliment.

Le dragon, parce que oui, il avait beau avoir l'air humain quasiment tout le temps, il était un dragon cracheur d'éclair et meneur d'orages, était perfectionniste et rude. Il ne prenait pas de gants, il était souvent, si pas constamment, de mauvaise humeur.

Il soupçonnait que c'était dû à sa présence. Il avait bien dit à sa cousine qu'il haïssait les humains, mais il n'avait aucune information supplémentaire. Ça ne le regardait pas plus que cela au final. Lui était l'élève et obéissait à ses ordres, s'entraînant dur pour être le meilleur. Si cela lui évitait de se retrouver à nouveau prisonnier ou pire, esclave, c'était le principal.

Il ne serait plus jamais un poids.

Il tranchait l'air dans des enchaînements précis. Il n'avait pas encore vu ce qu'on nommait la magie d'armement qui servait à amplifier une attaque pour pouvoir pourfendre des armures selon les légendes. Alors pour y parvenir, il apprenait la base, et la répétait, la transformait lors de duels. Il devait surmonter en plus, la fatigue de son corps.

– Tu as bien travaillé aujourd'hui, Wu, fit l'homme en lui servant un thé fumant sur la table basse à l'intérieur.

Le feu crépitait dans la cheminée apportant de la chaleur. Le jeune homme était assis devant lui, ses yeux suivaient ses mouvements. Il resta silencieux après l'avoir remercié.

– Continue ainsi. Tu as des questions, non ?

Encore une fois, il lisait en lui. Personne ne pouvait lui cacher quoique ce soit.

Wu échangea avec lui sur de nombreux points. De nombreuses choses lui passaient encore par-dessus l'esprit. Il écoutait sagement ses conseils avisés, après tout, qui pourrait avoir raison sur tout qu'un dieu comme lui dont on ne connaissait pas l'âge mais qui avait dû voir bon nombre de siècles. Sans compter qu'il était clairement un épéiste de grand talent.

Il but une gorgée de son thé qui refroidissait au fur et à mesure de leur conversation.

– Il te faudrait aussi quelques notions élémentaires.

Il baissa la tête. On ne lui avait pas enseigné beaucoup, il s'en rendait compte tous les jours à Cap Levant. Son père et Sama parlaient souvent sans qu'il ne comprenne quoique ce soit.

Une main se posa sur son épaule. Il redressa le regard pour plonger dans ce ciel étoilé bleu foncé.

– Tu n'y es pour rien Wu. Les humains sont égoïstes et égocentriques, ils s'auto-détruisent.

– C'est pour cela que vous nous détestez ?

– Tu n'en fais pas partie, et je pense que je m'entendrais presque avec ton père et ses gens qui l'entourent. Mais le restant de l'empire d'Egami ne mérite même pas l'attention d'un d'entre nous.

– Est-ce que Amas s'occupe vraiment d'eux ?

Il leva les yeux vers le haut pour chercher sa réponse dans son esprit. D'après les rumeurs les deux dieux n'étaient pas en bon termes.

– Oui.

– Pourquoi m'avoir choisi ?

– Tu ne vénères pas les dieux, déjà. Après... Ta cousine ne m'a pas laissé le choix.

– Vous auriez pu changer d'avis.

– Oui, mais ton parcours m'a surpris. Voir que tu as grandi comme esclave, que tu t'es battu contre leur drogue deux fois. Il faut de beaucoup de conviction. Tu apprends très vite, ce qui va me permettre de te dispenser une formation qui fera de toi l'une des plus fines lames du monde à condition que tu continues ensuite.

Plus le temps passait, plus Wu sentait sa lame s'affûter encore et encore. Il lui arrivait de se retrouver souvent blessé. Pulsar n'avait rien de tendre. Il était robuste et son niveau lui paraissait toujours plus intouchable à chaque confrontation. Pourtant il savait qu'il évoluait. Après la neige, ils se mirent à se battre dans les eaux chaudes des sources non loin qu'ils utilisaient pour se laver. Le froid lui était devenu totalement supportable. Il ne s'y était pas juste habitué, non, il commençait à y avoir de la magie là dessous. Pulsar avait décrété qu'il était temps pour lui de faire face à la chaleur. Rien ne devait le perturber, rien ne devait le gêner.

Wu parvenait non pas à user de la magie d'armement mais de magie toute courte. Pulsar lui avait dispensé des cours :

– La magie pure est interdite pour n'importe qui. Même moi je ne peux pas. Mon sang cosmique me permet tout de même de manipuler une magie élémentaire et une physique. Pour moi c'est le plasma et l'esprit. Un humain qui tente pareil meurt. À la limite il peut toucher à deux qui sont de même type. Nous aussi. Par exemple je peux maîtriser le vent en plus.

– Ce qui donne des orages.

– La magie n'est que volonté propre. Tu es capable de manipuler l'air, les vents et autres. Félicitations Wu, te voilà mage de vent.

Il pouvait faire pleins de choses mais pour l'instant, il tentait d'imprégner sa lame de magie. S'il parvenait à faire d'autres choses ça, c'était encore difficile.

Un jour, pour la première fois, il vit Pulsar sous sa forme de dragon. Il avait quatre pattes et aucune aile pourtant en mouvement son long corps couvert d'un très petit duvet blanc, il s'était envolé dans le ciel. Une crête de fourrure longue bleu gris soigneusement se tenait sur tout son dos alors que son ventre était recouvert de ce même duvet mais en bleu claire soigneusement. Il avait une grande gueule avec de longues dents pointues et des moustaches. Son crâne était entouré de poils d'où sortait ses deux paires de cornes de cerfs immense.

Après sa transformation, il était parti en bondissant dans le ciel. Il était vite disparu dans les nuages.

– Tu as pris un élève ?

Il n'avait pas changé, grand mais pas de trop, avec un corps imposant. Le plus grand ne répondit pas.

– Je croyais que tu détestais les humains ?
L'homme lâcha un grognement. L'autre au cheveux couleur bronze sourit et se mit au travail à nouveau.

– Tu as une drôle de manière de haïr ce garçon.

– Elle ne m'a pas laissé le choix. Je te l'ai dit. J'ai une dette envers elle.

Il se mit à rire amusée de le voir autant en rogne.

– Mais ce n'est pas elle qui t'a demandé une de mes lames.

– Je ne vais pas laisser mon élève avec une arme médiocre. Il mérite mieux.

– Tu as raison...

Il regarda son frère travailler un petit sourire en coin. Eux, créatures cosmiques, vénérer comme dieux, devaient vivre cacher pour leur propre bien. Les hommes étaient envahissant quand ils savaient où ils se trouvaient, n'arrêtant jamais de leur poser des questions, demander de l'aide et autre. Une vraie calamité aux yeux de Pulsar. Pas étonnant que leur sœur dragonne se soit rebellée en créant de vrai carnage comme les autres dragons de l'occident. Où il était, voilà longtemps qu'il n'y avait plus que lui comme dragons. Évidemment qu'ils n'étaient pas les seules créatures mais eux possédaient un statut bien différent dû à leur origine unique.

– Il n'y a rien de mal à aimer un humain, fit le forgeron.

Il frappait le métal avec maîtrise et savoir-faire après l'avoir coulé et refroidi. Des étincelles sortaient. L'acier simple en apparence, s'engorgeait de magie, devenant peu à peu une œuvre unique aux tranchants inégalés, incassable. Il était même impossible de l'entailler. Du moins, pas tant que l'arme en face n'était pas du même acier, le cosmique. Ses reflets fins semblaient venir d'ailleurs, brillant et scintillant comme les étoiles. C'était la marque de fabrique des armes cosmiques qui n'étaient forgées uniquement par Astre, le griffon d'argent.

– Tu vas encore me parler de cette histoire ?

Le regard de braise de son frère s'illumina bien plus. Pourtant dans cette affaire, il avait dû souffrir.

– Je ne suis pas le seul.,.

– Amas ? On lui a pris son amour. Ses gens sont mortels, tu as fini toi aussi le cœur briser.

– Rien ne prouve que les légendes soient fausses, vu que c'était un meurtre dans mon cas. J'ai été impuissant parce que je ne voulais pas me mêler des histoires des hommes mais j'aurais dû.

Pulsar grogna, la volonté de son frère à obtenir raison était problématique et énervante. Occlus voyait un peu trop pragmatique, l'espoir d'un meilleur avenir. Amas brûlait d'espoir. Astre tenait à l'équilibre comme Cosmos. Exo restait en retrait sauf s'il y avait vraiment un problème. Nébuleuse, s'abstenait toujours d'agir, ou du moins elle faisait surface rarement. Et Nova, au contraire, déferlait toutes ses envies sans réfléchir aux conséquences, elle était vue comme le mal absolu de l'Occident.

– Arrêtes de te retenir, tu es bien trop coincé. Personne ne nous demande d'être parfait.

Ce n'était pas l'avis des autres.

– Les humains sont définitivement une source de problèmes.

Le forgeron se concentra sur son œuvre.

– Et, tu ne vas pas le laisser dans la nature avec une lame aussi dangereuse ?

– Arrête d'insister !

Le dieu sourit, amusé.

– Je sais que j'ai raison.

Il continua, la lame était longue comme celle qu'il avait fait longtemps au paravent pour son frère. Occlus ne savait pas lui-même ce qu'il créait avant de le faire, il ressentait la personne, ses capacités présentes et futures, les milliers de possibilités qu'elle avait. Ce garçon même lointain, avait un talent inné pour l'escrime. C'était inscrit dans ses gènes. Il avait été entouré de malheurs mais son frère l'avait plus que suffisamment entraîné, lui apprenant même à briser les sorts. Un art qu'on évitait d'apprendre. Il n'aime pas cela personnellement.

Le dragon de l'est avait dû perdre la tête ou était complètement tomber sous son charme pour pouvoir en venir à une telle extrême. Il lui avait appris bien plus qu'il l'aurait fait avec un autre. La dernière personne à avoir reçu pareil entraînement était ce jeune mage de feu. La seule.
Occlus lui tendit la lame fraîchement terminé et Pulsar se pencha dessus. Son doigt glissa le long du tranchant.

– Tu n'as pas perdu la main.

– Les derniers remontent seulement à deux cents ans.

Il le regarda surpris.

– Il le fallait. On ne pouvait pas laisser cette fillette sans défense.

– Ça doit gronder.

– La famille ce n'est pas facile tous les jours.

– Ne m'en parles pas.

– Les humains aussi. On ne peut pas faire de miracle. Aucun dieu ne pouvait stopper les hommes dans leur folie. Que ce soit par ambition, richesse, pouvoir ou vengeance, ils finissaient toujours par s'entretuer. Rien ne les en empêcherait.

Il continuait son travail dans le calme et la finesse, pas le moins déconcentré par son compagnon dans son dos. Il était méticuleux dans son travail mais aussi très rapide.

– Je dois en une nouvelle après pour une autre personne... elle manie aussi l'anti-magie. Apparemment, son niveau est très élevé.

– À la demande de qui ?

– Ma seule cliente, Nova.

Pulsar leva la tête surpris par cette nouvelle. C'était étonnant.

– C'est un talent naturel. Je surveille notre petite sœur.

Ils étaient non pas sept mais huit. Sauf que la dernière de la fratrie n'était pas considérée comme un dieu. Il n'y avait pas d'aîné chez eux mais il y avait une cadette, elle était arrivée un peu après.

– J'espère...

Nova était dangereuse.

– Ça m'étonne que tu la laisses former un anti-mage.

– Je suis le seul au courant, tu comprends ?

Il acquiesça.

Lui-même devait éviter de parler de ses ex Il avait juste voulu voir si Wu en était vraiment capable, lui offrir la possibilité de se construire en se détachant de ses chaînes invisibles. Briser des sorts ne dépendait que de l'esprit. Il fallait être sûr et droit. La moindre hésitation et il aurait rater.

Il posa ses yeux sur la lame qu'il aiguisait. Il travaillait vite grâce à sa magie lier au solide, dont les métaux, et son expérience.

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Je sais j'ai raté vendredi, désolé les amis... donc cette semaine un chapitre supplémentaire mercredi 😇

On en apprend plus sur la magie, Wu évoluer bien et on en profite pour faire quelques sauts dans le temps...

Ce chapitre est très riche en information vous ne trouvez pas ? On en apprend plus sur les dieux dont fait partie Pulsar.

Difficile à suivre encore pour le moment, mais tout finira par être compréhensible, un jour... Je vous cache encore bien des choses 😇

Mercredi :

Auprès d'un dieu...

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Bizzz mes pirates 🏴‍☠️
Anarsis ❣️