II🌪️Au service de l'impératrice
II
Au service de l'impératrice
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Ses banquets étaient bien trop longs. Ils avaient lieu au-dessus de la salle du trône dans le plus grand bâtiment du palais impériale. Celui réservé au protocole, alias la politique. De petites tables étaient disposée en rectangle avec au centre des femmes presque nue dansaient pour le bon plaisir des personnes présentes.
Il était assis au côté de l'impératrice. Comme beaucoup d'autres nobles présents, elle exhibait fièrement son jeune esclave. Tout n'était qu'apparence et il devait se montrer parfait comme toujours. Jirni y tenait beaucoup, elle pouvait passer des heures à peaufiner une tenue, faire refaire une coiffure, penser au maquillage. Et elle passait encore plus de temps à préparer les réceptions et cérémonies. C'était elle qui avait pour devoir de marquer les mémoires par l'apparence.
Ses jambes lui faisaient mal à force de rester aussi statique. Les effets de la poudre commençaient de plus en plus à retomber. Il observait tous les invités en silence et il ne mangeait ou buvait que si sa maîtresse l'aidait. Il cherchait à être discret mais visiblement, elle n'était pas de cet avis. Elle le lui faisait comprendre en frappant sa main sous la table de son éventail, il retint une quelconque réaction comme il devait le faire. Ordre de sa maîtresse.
À côté d'elle se trouvait l'empereur en personne, ce n'était pas du tout ça première rencontre avec. L'homme l'avait déjà emmené avec sa femme loin des hauts murs rouges du palais. Ils avaient été dans une autre résidence et rencontré un homme. Mais ses souvenirs de l'extérieur étaient vagues, il avait passé ses deux jours à laisser son mentale voler loin dans ce tourbillon d'images floues. Il y avait eu tellement qu'il était devenu difficile de tout discerner.
Il n'avait rien à faire de ce banquet, mais il y était. Il n'était autorisé qu'à y assister même avec le ventre vide. Une main passa autour de sa taille.
– Ne t'inquiète sera bientôt fini, mon petit...
La voix de Jirni était douce à ses oreilles et réconfortante. Pourtant dans son esprit, il redoutait la suite de la nuit.
– Je suis fière de toi, tu fais très bonne impression Wu, continue et tu seras récompensé. En attendant, bois...
La femme lui fit boire un petit verre. C'était le sixième de la soirée. L'alcool l'aidait à bien se tenir et tout oublier. Cela ne remplaçait pas la poudre mais c'était un bon substitut. L'impératrice était bonne avec lui. Néanmoins, il dû attendre que tous partent à la fin du banquet pour qu'elle ne soit plus qu'avec l'empereur, et lui.
Le prince héritier était le dernier à avoir quitté la réception. Wu s'était abstenu de le regarder, il n'en avait pas le droit. Il le connaissait très mal et ignorait quel genre de personne il était. En tout cas, lui n'était pas accompagné, il était venu seul et parti seul ce qui semblait attirer beaucoup l'attention.
– Shan n'a pas arrêt de le regarder comme vous l'aviez prévu très chère...
L'empereur se pencha vers son épouse en ordonnant que tout le monde quitte la pièce sauf Wu. La femme sourit.
– Personne ne l'a quitté des yeux, il y a de quoi, tout le monde parlera de l'esclave à la beauté divine qu'est Wu.
– Comme toujours, tu as fait du bon travail, excellent.
– Nous, les femmes, savons agir avec bien plus de finesse que vous.
– C'est bien ce qui me plaît chez toi, ma tendre.
Il prit sa main et déposa un baisser sur son dos.
– Permettes moi de me joindre aux réjouissances de cette nuit, ce banquet a été très long.
– Avec plaisir.
Ils partirent chacun de leur côté, dans leurs quartiers respectifs, le palais était comme un village composé de maisons bien distinctes entrecoupées de jardins somptueux. Jirni emmena son jeune esclave dans ses appartements.
Il avait difficile d'avancer droit mais faisait de son mieux car il savait très bien ce qu'il allait avoir en échange. Il ne devait pas faillir, pas maintenant.
Elle le fit s'asseoir sur le lit. Il était un pantin entre ses mains.
– Tu t'es très bien conduit ce soir. Tu as bien mérité ta récompense.
Elle s'était dirigée vers une armoire et y avait pris une autre petite boîte. Elle vint prêt de lui. Il reconnaissait les dessins dessus, son corps était déjà existé rien qu'à la vue. Le jeune garçon ouvrit la bouche à sa demande et elle déposa deux petites boules sur sa langue. Il les fit fondre dans sa bouche, c'était bon et sucré. Il raffolait de ses friandises et n'en n'avait rarement qu'une. Alors deux, c'était jour de fête pour lui.
– Bien, bon garçon...
La chaleur montait à une vitesse folle dans son corps. Il se sentait exister, excité et vivant. Il aurait pu faire n'importe quoi. Il n'avait plus de limite. Elle lui donna ensuite de la poudre qu'elle lui fit bien plus longuement respirée qu'habituellement. Tout cela était réservé aux grandes occasions. Il se sentit alors partir loin, très loin, dans un monde où tout n'était plus que fantaisie, alors que son imaginaire était très restreint. C'était comme s'il abandonnait son corps malgré les innombrables plaisirs que ce dernier ressentait entre les mains expertes de l'impératrice. Il se laissa aller, ne sachant même plus qui il était, il était plongé dans un monde de plaisir intense qu'il n'avait pas envie de quitter. Cela lui parut hors du temps.
Il ne reprit que légèrement conscience bien plus tard. L'empereur était présent derrière l'impératrice au-dessus de lui. Miso devant elle, était collée à son corps. Il remarqua des longs doigts féminins enfoncer dans l'intimité de la noble. La sienne semblait être enfoncée dans Jirni. Enfin, il ne savait pas. Ou peut-être que c'était bien cela.
La poudre arrêta soudainement de faire effet, il eut envie de vomir. Son esprit devint clair et net alors que son corps semblait y trouver du plaisir. Il avait besoin de poudre, il devait oublier tout cela. Absolument. Il avait mal à la tête, l'impression qu'on la lui écrasait à l'aide de grosses pierres. Il n'avait pas le droit de parler, de se plaindre, et encore moins de pleurer, sinon, il ne récupérait pas un peu de poudre pour pouvoir tout stopper et calmer ce mal incurable.
Par chance cela s'arrêta très vite. Il n'aurait jamais su dire le temps que tout avait duré. Son corps et son esprit étaient épuisés, il ne demandait plus qu'à dormir. Oui, il voulait un peu de poudre pour dormir facilement et tout oublié.
– Il va falloir le raccompagner, fit l'impératrice. Il ne tiendra pas sur ses deux jambes.
– On l'a vidé, ajouta son amante.
– C'est l'effet que ça donne des "bonbons" que je lui ai donné.
L'empereur s'approcha de lui.
– J'attends de toi petit que tu satisfasses autant mon fils que tu as satisfait ma femme.
Un frisson le parcouru alors qu'il était incapable de bouger le petit doigt. Ses mots à son oreille étaient une menace à peine voilée.
Des serviteurs furent chargés de s'occuper de lui, on le raccompagna en le portant comme un sac à patates à sa chambre sans autres formes. Il était si léger qu'il était facile à transporter. Il se laissa faire. Se sentant vider. A peine la porte de sa chambre fermée qu'il se dépêcha de vomir dans un saut. Son estomac n'en pouvait plus. L'alcool et les différentes friandises qu'il avait pris ne faisait pas bon ménage. Il se laissa tomber mollement sur le sol en soupirant. Il était redevenu lucide. Ça tête le faisait un peu moins souffrir depuis qu'il avait vidé le peu de ce qu'il avait dans son ventre. Il se souvint de sa journée en soupirant. Ce n'était pas souvent que cela arrivait. Il pouvait encore sentir les mains sur son corps, ce qu'on lui avait fait, sur le moment tout était normal mais quand son esprit manquait de poudre, il se sentait mal intérieur en plus de physiquement.
Il se tourna dans son lit en vain, le sommeil ne voulait pas venir, il n'y avait que les mains de l'impératrice et de la peinture. Les gestes de l'empereur sur son corps. Il n'avait plus rien à vomir et sa tête semblait être marteler avec acharnement. Il y avait aussi l'appréhension de la suite.
Le lendemain serait très différent de ses habitudes. Le prince héritier de l'empire serait son nouveau maître. Il sentit son corps se tendre à cette idée. Qu'est-ce qu'il allait devoir faire ? Est-ce que ce serait comme avec l'impératrice ? Ou pas du tout. Probablement que ça le serait comme avec sa mère... Est-ce qu'il aurait droit à sa poudre ? Est-ce qu'il le fera être vêtu de la même manière qu'on le faisait jusqu'à présent ? Il avait tant de questions que cela lui donnait mal à la tête.
Il sortit une toute petite boîte et l'ouvrît. Dans le fond se trouvait un peu de poudre blanche pour l'aider à bien dormir, une attention particulière de l'impératrice. Il renifla un coup et referma la boîte avant de se traîner à nouveau jusqu'à son lit. Il se laissa aller, son esprit doucement embrouiller et partant ailleurs peu à peu.
Ses mots disparurent enfin pour lui permettre de s'endormir d'un coup tant il était au bout. Cependant la nuit serait très courte car il était tard.
Le lendemain matin fut comme tous les autres jours. Sauf que son corps entier le faisait souffrir bien plus qu'à son habitude. Un bol de riz suivit de sa longue toilette minutieuse. On lui blanchit la peau et Miso s'occupa de tracer de délicat traits sur son corps tout entier dans un vert pâle. Visiblement, aucune cérémonie officielle n'était prévue. Non, il allait rencontrer son nouveau maître.
– Voilà de grands changements... Ne t'inquiète pas, je continuerai à m'occuper de ton maquillage mais ce sera le prince qui me donnera ses instructions par écrit. Sa majesté l'impératrice m'a également demandé de te faire te détendre.
La jeune femme sortie une petite boîte ronde. Il fut soulagé quand elle lui passa sous le nez et fit respirer. Cette poudre blanche semblait moins forte, il en avait déjà eu, elle durait bien plus longtemps mais il gardait bien plus les pieds sur terre.
Elle lui fit enfiler un kimono blanc et posa un voile sur son visage avant qu'on vienne s'occuper de terminer de l'habiller en lui ajoutant seulement deux kimonos, un vert et l'autre bleu. La soie claire était finement travaillée de dessin de fleurs. Plusieurs s'occupèrent de ses cheveux pour en faire une coiffure plus complexe.
Il suivit ensuite une servante, on lui fit traverser le jardin de l'empereur au centre derrière la salle du trône, il y avait la bâtisse pour l'habitation de l'homme. Il passa dans celle similaire à la partie dédiée à l'impératrice. Tout était le miroir au niveau des bâtiments. Il se dirigea vers la demeure du jeune prince en passant à côté d'étang rempli de gros poissons colorés. Il n'y avait pas d'étang avec des pontons chez l'impératrice. Il les regarda, les yeux brillants. L'eau l'avait toujours fasciné. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était arrêté.
Un raclement de gorge de la servante le rappela à la réalité. Elle n'avait pas le droit de lui parler alors, elle lui fit un geste de la tête. Il s'apprêta à la suivre, quand il y eut un rire cristallin qui sembla s'incruster au plus profond du jeune homme.
La femme se dépêcha de se mettre à genoux, le front contre le sol alors que Wu comprenant avec un peu de retard, s'inclinât à son tour comme elle.
– Redressez-vous.
Ils obéirent sans faire de vagues tous les deux. Le prince invita ensuite la servante à quitter les lieux en la remerciant. Wu était immobile, ses yeux fixaient le sol. Pendant qu'il sentait un regard le transpercé. Le prince resta un moment à détaillé le jeune esclavage. Il s'approcha doucement et prit son voile pour le retirer. Lui-même ne portait plus rien pour cacher son visage comme le voulait le protocole.
Ses yeux noirs le scrutèrent un long moment. Observant chacun des détails de son visage. Les yeux de Wu tentait d'éviter ses deux billes noires puisqu'il n'en avait pas non plus le droit. Le prince continuait. Il finit par prendre la main du jeune garçon et déposa ses lèvres sur son dos. Comme on le faisait pour courtiser une jeune noble.
– C'est un plaisir de te rencontrer, Wu.
– Tout le plaisir est pour moi, votre altesse...
Le sourire du garçon ce fana un instant avant de revenir. Il lâcha sa main délicatement qui retourna le long de son corps.
– Et si nous discutions en nous promenant dans mon jardin. Tu sembles aimer les étangs...
Le plus jeune ne savait pas quoi lui répondre. Était-ce à lui de choisir. Il regarda l'eau à côté du chemin en pavé. Il n'osait pas s'en approcher.
– Est-ce que ce programme te convient ?
Il resta un moment avant de comprendre que le prince semblait vraiment lui laisser le choix.
– Euh, oui... Je crois...
Sa réponse déclencha un nouveau rire cristallin chez le prince. Mais il n'y avait rien de méchant là-derrière. Ce dernier se permit de prendre sa main entre ses doigts et l'emmena marcher. Il lui montra pleins de petits détails dans ses jardins aquatiques, lui racontant l'une ou l'autre histoire. Il était très cultivé. Le plus jeune tentait temps bien que mal de suivre ce que le prince lui racontait mais son esprit était toujours aussi léger, il n'était absolument pas habitué à cela. Néanmoins, cette petite visite était des plus agréable à ses yeux. Il découvrit plein de choses, sans en retenir les trois-quarts.
Le prince était un moulin à paroles qui s'extasiait devant tout, il s'attelait à lui expliquer tout ce qu'il ne savait pas. Wu n'osait pas lui dire que c'était inutile, il n'avait pas ses capacités pour retenir tout ça. Il n'avait pas été éduqué dans ce but.
Finalement, ils s'assirent sur un banc en pierre sous un arbre.
– Père et mère m'ont expliqué qu'à partir d'aujourd'hui, tu serais sous mes ordres. Mais je n'aime pas trop cette idée d'esclave. On t'a appris à lire et écrire ?
Il trouvait l'hériter bien curieux. Le prince Shan ne ressemblait pas à ses parents.
– Oui, votre majesté, mais je ne suis pas très doué.
– Pas de cérémoniale entre nous. Bien, tu t'amélioras avec le temps, à partir d'aujourd'hui, tu seras à mes yeux, mon secrétaire. J'ai beaucoup de responsabilités en tant que futur empereur, et toi, tu m'aideras.
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Le calvaire de Wu continue, comprenez vous qu'il se laisse faire de la sorte ?
Il est confier au prince héritier Shan, une première impression ?
Commencement ou continua de sa condition ?
Vendredi :
Et de son fils...
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Passer une bonne soirée et une bonne semaine ❣️
Bizzzzz
Anarsis ❣️
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