•01•
« be nice Alexandra. »
Alexandra J. Rosales
« Dis-moi Noah, pourquoi les vieux riches aiment quand on les appelle "daddy" ? tu ne trouves pas ça répugnant ? »
Je l'entends soupirer à l'autre bout de la ligne, c'est limite si je ne le visualise pas en train de rouler des yeux.
« Quoi ? C'est vrai non ? Ils sont pères voire grands-pères, ils ont des enfants qui les appellent comme ça 'fin, c'est assez perturbant.
- Lexa si tu ne te dépêches pas tu vas arriver en retard. Encore.
- Ça va j'arrive dans cinq minutes, j'ai pris le raccourci. »
Je me retrouve derrière une vieille qui marche à un kilomètre heure sur un trottoir super étroit. C'est ce raccourci que je dois prendre si je veux arriver à l'heure au travail. Impossible de la contourner vu que ce trottoir se trouve au bord de la route, je risque de me faire écraser, si jeune et si bien conservé ce serait dommage par contre elle ça serait pas une grande perte.
« Vous pouvez accélérer ???
- Sois gentille Alexandra. » me sermonne mon meilleur ami, j'avais complètement oublié qu'il était à l'autre bout du fil.
Je lève les yeux au ciel et change mon téléphone de main.
« No' j'ai l'impression qu'elle marche à reculons tellement elle est lente comment tu veux que je sois gentille ?
- Vous savez que je peux vous entendre ? elle râle avec sa voix chevrotante.
- Bah j'espère bien, je réplique en grimaçant, il est quel heure Noah ?
- 18h54.
- 18h50 quoi ? je rétorque en écarquillant mes yeux. Oh bordel de- »
Un bruit de klaxon me pète presque les oreilles et est rapidement suivie de phrases indécentes de voix masculine je lève mon majeur en l'air sans même regarder la voiture en question. Je soupire en regardant la tortue devant moi.
« Vraiment les vieux vous saoulez tout le monde, je râle après avoir raccroché.
- Quand vous aurez mon âge...
- Franchement j'espère que je serais morte. » je rétorque en retirant mes escarpins.
Bref.
Quand faut y aller, faut y aller.
J'anticipe l'arrivée de la prochaine voiture en essayant de voir l'espace qui la sépare de la voiture qui la suit. Je pense que j'ai le temps de descendre sur la route et courir pour me mettre devant la vieille.
Je l'ai déjà fait. Pas de raison de mourir.
Un, deux...
Je cours et réussis à arriver devant la vieille.
« Vous auriez pu vous tuer !
- La prochaine fois peut-être... avec un peu de chance. »
Je souffle un bon coup avant de me mettre sprinter pour arriver à l'heure au boulot. Il doit me rester quatre minutes. Je peux le faire. J'arrive devant l'escalier que j'emprunte une fois sur deux et monte les marches deux par deux, j'ai l'impression que mes poumons vont tomber au fond de mon estomac, j'ai jamais été super endurante.
Miracle. J'arrive à l'entrée du centre-ville, je redescends la rue en courant et arrive devant la deuxième entrée du Sally's.
La porte s'ouvre sur mon meilleur ami et j'ai à peine le temps de me plaindre qu'il a déjà pris possession de mes affaires pour les ranger avant de me lancer mon tablier et mes chaussures.
« T'es le meilleur. »
« Alex !!! » cette voix me fait sursauter alors que j'essaye désespérément d'enfiler mes chaussures de fonction.
« ALEX ! »
Noah m'aide à faire mes lacets et on se redresse tous les deux en même temps avant que le boss ne fasse son entrée.
Je force un sourire et il me dévisage en plissant des yeux. Il ne s'attendait définitivement pas à ce que je sois là.
« Dépêche-toi y a du monde aujourd'hui putain ! »
Je regarde ma montre et hausse un sourcil.
« Il est 18h59 mon service commence à 19h00 pourquoi est-ce que tu cries comme si j'étais en retard ? »
Mon ignoble patron me lance un regard noir et je roule des yeux en faisant un nœud sur mon tablier. J'attrape mon calepin après avoir fait un clin d'œil à Noah et me dirige vers l'une des tables pour commencer à prendre les commandes.
« Et Noah sors de là tu ne travailles pas ici t'as aucune raison d'être dans cette pièce ! » je l'entends engueuler mon meilleur ami qui n'est d'autre que son neveu.
Allez courage, plus trop longtemps avant que tu puisses quitter ce boulot de merde. Un an, le diplôme et adios.
« Bienvenu chez Sally's, est-ce que je peux prendre votre commande ? »
Et c'est comme ça que s'enchaînent la plupart de mes soirées, et trois journées par semaine. Des faux sourires, le challenge de garder son sang-froid face aux remarques déplacés et encore des faux sourires. Heureusement que la cuisine de Sally est l'une des meilleures que je connaisse, parce que l'odeur aurait fini par m'écœurer.
« No, on y va ? »
Je trépigne d'impatience de sortir d'ici. Il est 23h46, tout ce que je veux c'est rentrer chez moi. Et comme tous les jeudi, Noah dort à la maison.
« J'suis là ! il avance vers moi et pose son bras sur mes épaules.
- Allons-y ! » je réplique dans un sourire chaleureux.
Mon appartement est situé à cinq minutes du restaurant alors j'y vais toujours à pied, même si je n'apprécie pas trop me balader dans ces rues quand il fait nuit, je sais me défendre mais je reste une jeune femme de 22 ans mesurant à peine 1 mètre 65. Je suis toujours plus rassurer quand je suis avec Noah, c'est le parfait faux petit ami.
« C'est pas un crush. Laisse-moi tranquille Nono.
- C'est la première fois que je vois Alexandra Jane dans un état pareil. Non mais tu rougis et tout ?
- J'rougis pas du tout non mais t'en a pas marre de mentir ? » je rétorque alors qu'il se met à rire.
Je sors mon trousseau de clé et ouvre la porte de l'appart. Noah y entre et je referme derrière moi avant de le suivre.
« J'aime tellement ton appartement.
- Le tiens est trois fois plus grand.
- Oui mais j'sais pas. C'est cosy. » il réplique alors que je roule des yeux.
Je suis sûre qu'il cherchait à caser le mot "cosy" quelque part. Il adore ce mot depuis qu'il l'a entendu à Ikea.
Je vis dans un minuscule deux pièces en centre-ville. J'aime mon appartement, et j'ai eu de la chance de pouvoir me l'offrir, mais je ne dois ça ni à un héritage parental ni à mon dur labeur.
Au lycée j'étais la bimbo aux abords superficiels que tout le monde détestait et je ne sais pas si j'étais comme ça ou si c'est eux qui m'ont créé, mais j'ai fini par être obsédée par mon physique. Grâce à la popularité j'arrivais toujours à m'en sortir avec d'excellentes notes parce que les têtes de mon lycée se faisaient un plaisir de faire mes devoirs à ma place, ou parce que certains professeurs m'accordaient leurs faveurs. Alors je m'en suis sortie comme ça, avec une multitude de facs prestigieuses prête à m'accueillir dans leurs établissements grâce à mes excellents résultats obtenus sans aucun mérite.
C'est ça le problème du système scolaire, ils se foutent que vous compreniez quoi que ce soit le plus important c'est que vous ayez une note plus haute que celle de votre camarade.
Le problème c'est que je n'ai jamais intégré les facs où j'ai été accepté, je ne voyais pas l'utilité d'intégrer une fac spécialisant dans des domaines où je ne comprenais rien.
Et puis contrairement aux pestes des films et des séries, je n'étais pas riche et être jolie et populaire au lycée ça sert pas à grand-chose une fois qu'on en sort et qu'on n'a rien dans la tête.
La seule chose que j'arrive à faire c'est dessiner et ma mère ne l'a jamais accepté, elle voulait me forcer à accepter les bourses qu'on me proposait pour intégrer Yale ou Harvard, mais c'était hors de question. Plus jamais elle ne m'imposerait quoi que ce soit. Au final mes parents ont fait quelque chose que je n'aurais jamais imaginé, ils m'ont coupé les vivres.
Heureusement j'ai rencontré Noah, il m'a hébergé, et grâce à lui j'ai obtenu un petit boulot dans le restaurant de son oncle.
Il m'a sauvé la vie.
« T'as eu des cadeaux aujourd'hui ?
- Yep. J'ai à peine eu le temps de les déposer tout à l'heure avant de devoir repartir au boulot. »
J'attrape le cabas Hermès devant la porte et l'autre sac.
« Encore Hermès ? il demande en fronçant ses sourcils. J'acquiesce et il roule des yeux.
- Tu mises sur quoi ? » je l'interroge un sourire en coin.
Il croise ses bras et je sais immédiatement ce qu'il va dire alors je le dis en même temps.
« Birkin. »
On éclate de rire et je sors le sésame de mon sac. C'est toujours la même chose, à croire qu'Hermès ne produit qu'un seul modèle.
« Il est mignon, j'avoue en sortant le sac en cuir jaune.
- Un sac à 11 000 $ ce sera toujours mignon Lexa.
- C'est vrai, je souris. Aide-moi à le mettre sous une bonne lumière je vais le mettre en vente ce soir. »
J'ai hâte de pouvoir arrêter de faire ça. Même si c'est grâce à cela que j'ai réussi à m'en sortir.
Une fois que j'ai posté mes photos, c'est sans plus tarder que Noah et moi reprenons nos commérages habituelles devant une bonne série.
*
Je grogne alors que la sonnerie de mon téléphone me réveille.
« Arrête ce truc... » marmonne le métis qui dort à moitié à côté de moi.
Je prends l'appareil et décroche avant de le porter à mon oreille.
« Quoi ? je lâche en baillant.
- Alexandra ? »
Je me redresse immédiatement, et mon mouvement fait même sursauter Noah.
Il tourne sa tête et me fixe avec un œil ouvert avant de se redresser aussi en remarquant sûrement l'expression terrifiée sur mon visage.
« Alexandra c'est toi ? Je suis désolée, me suis-je trompée de numéro ?
- Non... Non c'est bien moi.
- Génial ! Tu m'as tellement manqué. »
L'enthousiasme dans sa voix me fait tout de même chaud au cœur. Peut-être que c'est dû au fait que ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu de voix aussi familière.
« Elsa, pourquoi tu m'appelles ? »
Il y a une pause de quelques secondes qui semble durer une éternité. Puis c'est comme si je sentais son sourire à l'autre bout du combiné.
« Je rentre à Santa Monica. Demain. »
Oh non.
•••
et voilà, le premier chapitre de mon nouveau bébé WRONG ! je réfléchis à cette histoire depuis un bon moment mais je préférais me concentrer sur LWR, maintenant que je suis en vacances je peux me permettre de le publier 💖
le premier chapitre, je crois que beaucoup le savent, est le plus dur donc j'espère que vous avez aimé, dites-moi ce que vous en pensez 😚
- niiiin's 💕
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