8 octobre : 30 millions de loups-garous

« Recherche gardienne de canidés pour les soirs de pleine lune. Smic/horaire + tickets restaurants et remboursement du trajet travail-maison. Personne discrète demandée. »

Bella avait vu poper cette annonce sur son facebook, dans un groupe du coin. Elle en avait lu, des annonces farfelues, mais celle-là méritait un pompon… Cependant, Bella n’avait pas le choix de faire la fine bouche, ses finances tiraient la gueule depuis des mois et les dettes avaient commencées à poindre le bout de leur nez. Alors elle répondit à l’annonce et se pointa au « Chenil de la Lune », à quelques kilomètres de chez elle, à l’orée d’une forêt. Le soir de sa première fois, il régnait une ambiance tendue dans le chenil. Sa patronne l’accueillit avec chaleur, une vieille femme aux cheveux aussi clairs que la Lune inondant sa toison. Après avoir proposé à Bella un thé et un casier où poser ses affaires, elle lui fit visiter le chenil. C’est alors que Bella comprit le « personne discrète demandée »…

« Pourquoi ces hommes sont enfermés ?

- Ils ne sont pas enfermés, ils sont libres… Tu vas bientôt comprendre mon enfant... »

Bella fronça le nez, non que l’odeur animale soit insupportable, mais elle détestait, à son âge, être traitée comme une enfant.

« Votre boulot, c’est de ne pas les laisser sortir…

- Pourquoi ? Si ils sont là de leur plein gré ? »

La patronne répondit par un rire, et Bella commença à la trouver encore moins sympathique.

Surtout quand elle lui montra le fusil, et comment le charger et viser sur les hommes enfermés.

Quand sa patronne fut partie, Bella commença à discuter avec les hommes, tout en se balançant aux épais barreaux. Jacob, qui avait son âge, préparait un Master de psychologie. Joël, lui était un saxophoniste divorcé qui vivait de petits cachets. Tous garantirent à Bella leur choix d’être ici. Pourtant quand le soleil disparut pour de bon derrière la forêt, tous, Tous, se mirent à se débattre. Dans des cris déchirants certains imploraient à Bella de partir, ou de les libérer. Bella ouvrit alors la cage, pour les aider. C’est alors que Jacob la plaqua contre les barreaux et commença à grogner et à baver… En un instant, ses mains glissèrent, devenant d’immenses pattes poilues. Son nez s’allongea et ses dents devinrent pointues. Bella se baissa à temps, évitant la morsure. Elle rampa au sol mais un des anciens hommes lui attrapa par le bas du jean et la tira au milieu de la meute. Bella donna coups de pieds, coups de poings et, les habits en lambeau, parvint à sortir de la cage. Mais pour ne trouver que d’autres loups, sortis eux-aussi, courant vers la sortie. Alors Bella prit le fusil et visa dans le dos celui qui était le plus loin, puis elle se barricada derrière son ancien bureau et tira dans le tas. Cinquante balles, pour une trentaine de loups. A la fin, il ne resta qu’elle. Essoufflée, choquée, elle vérifia l’absence de morsures, puis, après avoir rangé le fusil et prit ses affaires, elle cloua sur la porte du chenil sa lettre de démission. Décidément, elle était pas assez payée pour ces conneries.

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