20 octobre : les zombies à Paris plage

Il était un violoniste de l’opéra Garnier. Tout le monde l’adorait, le respectait… Mais au monde, il n’y en a une qu’il aimait : Laëticia. Mais Laëticia était malade, une ombre dans son cerveau… Il l’avait vu dépérir, là, à Paris, loin de la mer où elle avait grandi…

Depuis ce jour-là, tous ses morceaux, même les plus joyeux, s'étaient teintés d’une mélancolie immense… Il restait des heures, à s’entraîner sur scène, seul, ses larmes se mêlant à son violon…

Toute sa vie avait perdue ses couleurs…

Alors il est venu me voir… Moi, son ami scientifique… Avec pour seul désir, de la ramener en vie… Et j’avais eu beau protester, il n’en démordait pas : il fallait que je ramène sa Laëticia.

Ce fut comme ça que je me retrouva en pleine nuit, avec lui, à déterrer son cadavre… déjà en décomposition… Mais cela ne sembla pas être ce que voyait mon ami, car aussitôt son cercueil ouvert, il prit sa femme dans ses bras, et, comme un bébé endormi, il la porta et la posa à l’arrière de ma voiture. Arrivé à mon laboratoire, je me mis au travail… L’été approchait et la décomposition risquait de s’accélérer avec la chaleur… J’ai bossé pendant des jours, mais rien ne pouvait la ramener comme elle était. Alors, conscient que de toute façon, il ne voyait que ce qu’il voulait voir : c’est-à-dire Pas un cadavre en décomposition, bouffé par les vers… J’ai fait des recherches, en Afrique, en Asie… Et j’ai fait expédier à mon labo une plante spéciale…

Le lendemain, après avoir injecté le produit coréen au cadavre, nous avons attendu anxieusement le résultat… C’est alors qu’elle se mit à bouger les doigts, et à ouvrir des yeux vitreux.

Mon ami violoniste bondit alors de sa chaise et embrassa sa femme, à nouveau vivante… Mais alors qu’il posait ses lèvres sur les siennes, elle se mit à le mordre. Et j’eus beau la frapper, tirer mon ami… Elle ne lâcha pas sa prise… Quand elle daigna enfin desserrer les dents, il n’y avait dans les yeux du violoniste, que la mort… Puis la « vie »… Et ce nouvel être avait faim, faim de chair fraîche...

J’ai dû me barricader dans le placard de mon labo, et quand j’ai ouvert, les deux amants avaient disparus…

J’ai marché des heures dans les rues, mais je n’ai trouvé personne… Personne dans cette ville qui ne dort jamais... Le monde semblait avoir disparu… Par-ci par-là, d'immenses traces de sang souillaient sols et murs… Mais aucun blessé…

Ce fut en longeant la Seine que je les retrouva, tous, tout Paris, sur le sable de Paris-Plage, installé la veille, regardant d’un même oeil vide et avide, les bateaux-mouches passer.

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