A l'entrée du bureau, un collègue attrapa Sandra. Il avait remarqué ses yeux brillants et une tache d'humidité sur sa manche.

« Ça va ?

— Oui, mentit-elle sans sourciller. Et toi ?

— Tu es sûre ? répliqua Valentin avec autant de douceur que de certitude.

— Oui. »

Sandra lui adressa un grand sourire. Elle ne pouvait quand même pas lui dire que c'était à cause de lui, qu'elle venait de pleurer.

Il trancha avec lui-même, en murmurant un « Ok » déterminé. L'homme attrapa le bras de sa suivante et l'invita à le suivre, un peu plus loin, à l'écart dans un couloir.

« C'est facile de sourire, moins d'être heureux. Tu ne trouves pas ?

— Si je t'ai souri, c'est que je le ressentais ainsi. Un sourire forcé n'en est pas un, ce n'est qu'une grimace à mes yeux. »

Cette fois, l'employée était parfaitement honnête. Pourtant, Valentin, sceptique, était loin d'être convaincu. « Dis-moi tout, que se passe-t-il ? » Il lui montra sa tache noire, au bout de sa manche en jean.

Sandra mortifiée, se mit à bafouiller une suite de mensonges improbables qui ne la mis pas en valeur. Elle ne pouvait quand même pas dire qu'elle avait le cœur brisé qu'il se soit mis en couple avec une autre. Même si elle l'aimait, il n'y avait eu absolument aucun rapprochement avec lui !