2- L'arrêt de bus
D'habitude, je suis seule. Aujourd'hui, il y a cette vieille dame, appuyée sur sa canne, qui s'approche d'un pas lent et sûrement douloureux. Elle s'installe sur le banc, je la regarde du coin de l'œil. À peine assise que déjà elle engage la conversation :
— Je ne prends pas le bus, je fais juste une pause.
Je lui souris, je ne sais plus si je réponds quelque chose.
Elle continue à parler, de choses et d'autres. Le ciel dégagé, l'orage ou la pluie qu'elle sent pourtant venir parce qu'elle a mal au genou, l'arbre là-bas, près du feu tricolore, qui ressemble à un arbre qu'elle avait dans son jardin.
Je ne suis pas très à l'aise, mais pas très dérangée non plus. J'ai coupé ma musique pour l'écouter, je continue à lui sourire et je réponds ce que je peux. Elle doit se sentir seule. Comme ces vieux messieurs et ces vieilles dames qui discutent avec les caissiers et caissières des supermarchés, ou qui s'y rendent aux heures d'affluence pour croiser du monde. Je suis touchée et peinée à la fois.
Le bus arrive, je lui dis au revoir. Et alors qu'il redémarre, elle reste là, toute seule sur le banc, laissant sa trace dans mon cœur.
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