11- Stress

Couchée depuis une heure, peut-être une heure et demie. Impossible de trouver le sommeil. On ferme les yeux pour les ouvrir aussitôt, comme si on avait pas le droit de les fermer plus d'un dixième de seconde. Alors on attend, on écoute. Il n'y a pas un bruit dans la chambre, dans l'appartement. Le boucan est dans ma tête, où déferlent toutes ces pensées qui jamais ne voudront se taire. Répéter encore et encore. Tout ce qui s'est dit dans la journée, tout ce qui a été entendu, tout ce qui a été fait. On répète tout en boucle, à l'infini. Le cœur s'emballe, l'estomac se noue. Les yeux toujours ouverts, on ne sait plus quoi faire. Comment mettre le cerveau sur pause ? Comment clouer le bec à ces maudites pensées ? Pas encore de réponses. Alors en attendant, on réfléchit. Ça ajoute encore des pensées à l'équation, mais tant pis. On imagine, aussi. En fermant les yeux tant bien que mal, en tâchant de détendre chaque muscle du corps, on imagine des choses toutes douces et apaisantes, qui ont le pouvoir d'entraîner vers le sommeil. Mais c'est compliqué, le corps et le cerveau sont capricieux ce soir. On imagine autre chose, alors, un peu plus fort. On se laisse porter par les images qui défilent sous les paupières. On arrive à garder les yeux fermés, c'est déjà un progrès. Le sommeil suivra peut-être, si on arrête de bouger. Alors on reste immobile, là, bien calée sur l'oreiller. On essaie de faire silence. On est bien, là, dans le noir, dans le calme. On est à deux doigts d'enfin sombrer, d'être enfin libérée.

Le silence est brisé, agitation dans le couloir, dans la salle de bain. C'est le matin ; les pensées se bousculent déjà, parfaitement réveillées. Le répit a été de courte durée.

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