XXII • Valse Macabre

⚠️ Dans le cadre de mes projets littéraires, ce texte fait l'objet d'un travail universitaire et sera donc évalué. Vous ne disposez que de la première ébauche du début du texte. Ceux qui seraient intéressés pour lire la suite, merci de me le signaler en commentaire et je veillerais à poster tout cela sur Wattpad dès que j'aurais eu ma note et les corrections. ⚠️

Transylvanie,
9 Novembre 1895

Une peau de porcelaine, douce, ni froide ni chaude mais quelque chose entre les deux. Des lèvres fines, une silhouette qui l'était tout autant, des yeux rouges rubis puis de longs cheveux noirs soigneusement coiffés. Enfin, une robe de satin, d'une couleur oscillant entre le vert sombre et le bleu pétrole.

Victoria Frankenstein sourit en admirant son reflet. La robe lui allait à ravir et le tissu cachait une petite cicatrice qui barrait la peau de son bras gauche. Les gants noirs qui complétaient sa tenue maintenaient ses mains au chaud en ce soir d'automne et permettait de camoufler une autre petite cicatrice sur sa main droite.

Le rendu était impeccable, la couturière avait encore une fois fait un travail remarquable, et il fallait avouer que la femme de chambre s'était plutôt bien débrouiller pour sa coiffure.

- Cela vous convient-il, madame ? demanda une voix féminine.

Victoria sursauta. Perdue dans sa contemplation, elle en avait momentanément oublié la présence discrète de Barbara.

- Oui, c'est parfait ! Tu peux rentrer chez toi, la remercia Victoria en offrant un grand sourire à sa femme de chambre.

- Bien, madame. Vous avez du courrier. Dois-je le poser sur votre bureau ou désirez-vous...

- Je vais lire tout ceci avant de partir, la coupa gentiment la jeune femme.

- Bien madame.

Barbara s'inclina légèrement, sachant pertinemment que sa maîtresse n'aimait pas trop les courbettes de la part des domestiques. La laissant seule, elle déposa une petite pile de lettres sur le lit, s'assura que rien ne manquait à Mademoiselle Frankenstein puis quitta les lieux comme on le lui avait demandé.

Une fois seule, Victoria s'assit sur son lit. Arrière-petite-fille du tristement célèbre Victor Frankenstein, elle avait été quelque peu fascinée par son histoire au cours de sa jeunesse. A présent, du haut de ses 27 ans, la jeune femme portait son attention sur les secrets de cette science occulte qu'était l'Alchimie.

Toutefois, ce n'était pas son intérêt pour ce sujet qu'elle trouvait fort passionnant qu'elle se trouvait actuellement en Roumanie, quelque part en Transylvanie, logeant temporairement dans un hôtel.

Ce soir avait lieu son rendez-vous avec Darwin Hathaway.

Monsieur Hathaway était un bel homme aux étranges yeux gris pâles, au teint plutôt blafard, aux cheveux gris sombre, au charme envoûtant et à la beauté ensorcelante. Assez grand, Victoria le savait à moitié roumain et aimait son léger accent. Il avait de belles manières et son attitude ne laissait planer aucun doute quant à sa noble ascendance. Mais par-dessus tout, ce qui plaisait à Victoria était de savoir son curieux ami être un Vampire.

Depuis les huit années qui s'étaient écoulées après leur rencontre à Versailles, elle avait cessé de le voir comme une menace. Bien que taquin et joueur, jamais le séduisant monsieur Hathaway n'avait levé la main sur elle ou tenté quoique ce soit de dangereux, voire déplacé à son égard. Au contraire, elle avait été surprise de le savoir tomber sous son charme et voilà qu'après deux ans à l'avoir fais attendre, Victoria avait enfin cédé aux avances du Vampire pour le plus grand bonheur de la créature.

Victoria laissa son regard traîné sur chaque lettre et sourit en reconnaissant l'écriture de Darwin Hathaway. Il lui avait adressé 4 lettres. Les deux dernières missives étaient sans importance. La première venait de son père qui la sommait de revenir en France, l'autre provenait de sa cousine qui lui garantissait lui avoir trouvé le prétendant idéal.

Victoria Frankenstein se désintéressa bien vite de celles-ci pour focaliser son attention sur le contenu des lettres de Darwin Hathaway. Celui-ci lui avait écrit une lettre débordante d'amour et de promesses qui auraient, à défaut de conquérir le cœur, touchée plus d'une dame, quel que soit son rang. La deuxième lettre était une série de questions où se lisait l'inquiétude de son amant.

Avait-elle fais bonne route ? Sa famille comptait-elle se mettre en travers de son chemin ? Leur relation était-elle en danger ? Se doutait-on, en France, qu'elle fréquentait une créature tout droit sortie des cauchemars les plus sanglants ? Étaient-ils en danger par sa faute, à lui dont le crime unique était d'être un Vampire ?

Victoria sourit, retenant un soupir. L'angoisse de son ami était palpable au-delà des mots. Elle le trouvait tout de même touchant. Au lieu de s'inquiéter de son propre sort, il préférait penser au tort que sa nature sanglante pourrait causer à son amante. Alors qu'il aurait eu toutes les raisons du monde de vouloir s'enquérir d'une quelconque menace qui aurait pesé sur sa tête, telle une épée de Damoclès, voilà qu'elle le découvrait nerveux, inquiet de son bien-être à elle.

La jeune Frankenstein rangea soigneusement les lettres, ne s'attardant pas aux deux autres qu'elle savait être de magnifiques poèmes. Elle aurait tout le temps pour les lire plus tard et elle savait bien que Darwin ne lui en tiendrait pas rigueur.

Se dépêchant, elle enfila un long manteau noir et se mit en route vers la demeure de son aimé. Elle l'avait déjà bien assez fais attendre comme ça et elle le savait capable de se rendre malade d'angoisse.

***

Darwin se regarda dans un miroir. Les Mortels pensaient que les Vampires ne pouvaient pas apercevoir leur reflet. Sottises !

Quelques mèches rebelles tombaient sur son front ou sur le côté droit de son visage. Il ne cherchait pas la perfection. Sa tenue était sobre mais élégante et cela était amplement suffisant. Les couleurs étaient le bleu nuit, le noir et le blanc. Ses préférés bien que depuis sa rencontre avec Victoria, il se surprenait à aimer le rouge. Il sourit en imaginant sa bien-aimée se présenter à lui dans la plus belle des robes. Elle le ferait, il le savait. Pas uniquement pour lui plaire mais surtout pour prouver qu'elle était digne de lui, digne de s'afficher au bras d'une créature surnaturelle qu'elle décrivait comme parfaite physiquement.

- Comment suis-je, Edward ? s'enquit Darwin en se tournant vers son majordome. Suis-je bien présentable ?

- Oui, monsieur, répondit mécaniquement un homme d'une quarantaine d'années.

Edward Smith savait son maître nerveux et facilement anxieux. Cette soirée avec sa bien-aimée comptait beaucoup pour Monsieur Hathaway.

Il l'avait entendu marmonner à ce sujet plus d'une semaine et savait que, tout comme lui, l'ensemble des domestiques servant la Lignée Hathaway avait hâte que leur maître se décide à proposer à son amante de venir s'installer à Londres car telle était la prochaine destination du Vampire. Une fois le couple réuni, Edward était persuadé que Monsieur Hathaway cesserait enfin de se morfondre en composant de sombres et mélancoliques mélopées ou de se lamenter sur la longue attente qu'il devait endurer avant chaque retrouvaille avec sa belle amie.

Inconscient des réflexions de son majordome, Darwin s'approcha de la fenêtre du salon et contempla l'extérieur. Son expression songeuse ne fut troublée qu'à l'arrivée de Mademoiselle Frankenstein.

A peine avait-il aperçu sa silhouette que déjà, il filait à travers les pièces de sa résidence secondaire, se hâtant de rejoindre Victoria, un immense sourire, qui laissait entrevoir ses crocs, collé au visage.

A mesure qu'il se rapprochait d'elle, il sentait son parfum se faire plus proche, le bruit de ses pas se faire plus fort. Il l'imaginait déjà dans ses bras, à l'embrasser avec la plus grande des passions. Il les visualisait même attablés. Il passa en revue la soirée qu'il avait concocté pour elle.

Tout d'abord, après s'être enlacés, ils parleraient de tout et rien comme à leur habitude. Puis, Edward se ferait un malin plaisir d'intervenir pour signaler l'arrivée de l'heure du dîner. Il les conduirait dans une vaste salle à manger et tandis que lui la dévorerait du regard, elle se contenterait de lui offrir de discrets regards tendres et amoureux dont il se savait prisonnier. Il se noierait alors volontiers dans la moindre de ses paroles, le plus petit de ses mots mais surtout, il se perdrait allègrement dans ses iris de rubis. Ils passeraient ensuite dans le cabinet de musique où trônait un tableau à l'image de sa dernière mélodie : La Valse Macabre de Nicholas Batthyány. Il jouerait alors pour elle une musique pleine d'amour, de tendresse, de passion, d'une intensité telle qu'elle en frémirait d'émotions tant les notes seraient à la fois douces et puissantes. Il jouerait rien que pour voir ses yeux émerveillés SA Valse Macabre !

Enfin, il l'inviterait à danser doucement sur cette même mélodie, lui sussurant les plus beaux mots d'amour avant de lui promettre qu'elle aurait son cœur pour toujours. S'il avait, certes, devant lui l'éternité, Darwin Hathaway ne voyait pas la peine de continuer à exister si celle qui faisait battre son cœur n'était pas à ses côtés...


Voilà le 22e texte du Writober ! 🙂 Pour celles et ceux qui seraient curieux, le tableau La Valse Macabre de Nicholas Batthyány est totalement fictif, idem pour l'artiste ! L'intégration d'une œuvre d'art et d'un artiste fait partie de mes contraintes d'évaluation pour ce projet littéraire. 🙂

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