XVII • Runes mortelles
Dès que Lewis fut endormi, Archibald se leva.
Il s’habilla en vitesse et le plus discrètement pour ne pas réveiller le jeune Lutin. Il vérifia que Lewis dormait profondément et remit les draps en place pour mieux le couvrir, avant de quitter la pièce.
Déambulant silencieusement dans sa maison plongée dans le noir, Archi ouvrit la porte et une petite créature ailée vint se poser sur son épaule.
- Veille sur eux, Lilas, murmura-t-il en s’adressant à la Fée. S’il y a quoique ce soit, préviens-moi !
- Où file-tu donc ainsi ? Et en pleine nuit qui plus est, fit la créature avec une curiosité teintée d’inquiétude.
- Lewis a fait un cauchemar qui requiert toute mon attention.
- Tu n’as jamais accordé beaucoup de crédits aux songes, Archi…
- Je sais…, soupira-t-il en se passant une main dans les cheveux. Mais il m’a décrit quelqu’un de dangereux, que je crois connaître. Et surtout, si Lewis était un enfant ordinaire, comment aurait-il pu avoir vu en rêve la Forêt Noire ?
La dénommée Lilas se figea et échangea un regard inquiet avec Archi.
- La Forêt Noire ? Il l’a vu ?! Mais il est si jeune !
- Dois-je te rappeler que je me suis éveillé à l’âge de 6 ans ? lança Archi en souriant. Et puis, c’est le fils d’Arthur. En fin de compte, ça va de soi !
- Mais cela t'inquiète quand même, fit remarquer la Fée.
Archibald ne répondit rien, toujours songeur.
Une silhouette aux yeux bleus indigo, pensa-t-il en frissonnant face à la fraîcheur de la nuit. J'espère vraiment que je me trompe et que ce n'est pas lui…
- Tu vas sécuriser toute la zone, pas vrai ? demanda Lilas.
Le magicien hocha la tête.
- Il est hors de question que quiconque fasse du mal aux enfants ou à Moïra, dit Archibald.
- Ne t'en fais pas. Moi vivante, il ne leur arrivera rien. Va donc jouer les magiciens, Archi ! Je garde un œil sur ta maison et tes protégés !
Il sourit et la remercia avant de se volatiliser.
***
Lorsqu’il réapparu, Archibald était sur le sommet d’une colonne de pierre de la Ruine. Du haut de son perchoir, il balaya les environs du regard, pensif. Scrutant le moindre buisson, chaque tronc d’arbre, il épiait tout, à l’affût du bruit le plus infime ou d’un quelconque signe de danger.
Retroussant ses manches, il murmura une incantation et plusieurs runes couleur d'encre se tracèrent sur sa peau pâle, au niveau des avants-bras.
Archibald ferma les yeux, concentré, puis de petites sphères lumineuses d'un violet améthyste absolument magnifique apparurent pour l'entourer. Il ouvrit les yeux, jeta un coup d'œil à la Roue puis focalisa à nouveau son attention sur le paysage nocturne. L'aube pointait doucement, tâchant le ciel d'une belle teinte orange saumon.
Le magicien tendit les bras de part et d'autre de son corps, ouvrit ses mains, étira ses doigts et diffusa tout autour de lui ses petites sphères lumineuses.
Personne ne pouvait le savoir mais ces points de lumière étaient reliés les uns aux autres et tissaient ensemble un dôme protecteur qui empêcherait toute menace de pénétrer la zone géographique où se situait le village dans lequel Archibald Anderson se terrait depuis 6 ans.
- Quiconque entrera ici
Dans l'intention de nuire
Mourra de la main de la Magie !
Archi avait murmuré cela d'un air sombre. Son regard balaya une dernière fois les lieux avant qu'il ne se téléporte à l'intérieur de sa maison.
Pour ne pas réveiller Moïra et les enfants, il retira son manteau et ses bottes qu'il laissa dans l'entrée avant d'aller s'asseoir dans son fauteuil de velours noir, les yeux clos. Il soupira d'aise en sentant la chaleur du feu se glisser sur ses mains et sourit lorsque quelques flammèches s'échappèrent de la cheminée pour venir effleurer ses doigts sans pour autant lui causer la moindre brûlure.
Quiconque l'aurait surpris ainsi aurait été intrigué devant cette scène.
Pourtant, Lilas, elle, était plutôt touchée de le voir aussi paisible, là, avec pour seule compagnie les flammes et leur douce chaleur. La Fée connaissait le magicien depuis plus de dix ans et rares étaient les fois où Archi avait paru si serein, si calme.
En paix avec lui-même, songea-t-elle en se posant sur son épaule pendant qu'il somnolait.
Toutefois, Lilas connaissait la nature tourmentée de son ami. Ce n'était qu'une question de temps avant que son passé ne le rattrape. Et alors, Archibald Anderson se laisserait à nouveau ronger par l'inquiétude et son sens du devoir envers l'Assemblée…
Voici la fin de ce nouvel extrait. J'espère qu'il vous a plus. Encore une fois, pas de playlist. 🙂 Avec ce texte-ci, des termes importants sont notés : la Forêt Noire, la silhouette aux yeux indigos et enfin l'Assemblée. Je vous laisse me dire en commentaire ce que vous avez pensé de cet extrait, d'Archi, et je vous laisse me partager vos éventuelles théories sur les nouveaux éléments de l'histoire. 🙂
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top