Jour 7 : la pluie sur des os
7 octobre. Dans une petite ville pittoresque des vosges, tous le monde se prépare déjà à habiller leurs maisons. Certains ont opté pour une décoration d'Halloween quand d'autres plus prévoyant commençait déjà pour noël. C'est ainsi que citrouille, sorcière en plastique et fantôme en drap blanc côtoie des lutins, des rennes et des pères noël. Dans un quartier pavillonnaire en particulier, une petite réunion de voisinage se tient. Deux couples et leurs enfants parlent de tout et de rien devant une tasse de café et de thé, et des petits gâteaux fait par leurs hôtes d'un soir, Gwendoline, une vielle femme à la voie rauque.
« Vous avez vu qu'on veut encore nous augmenter les impôts s'insurge Hervé, un contremaître d'une l'usine pétrochimique. Je me demande à quoi cela va servir.
- Toujours la même chose je suppose, ironise Marina en sortant son thé Darjeeling.
- Évidement ma chérie, lui répond son mari Constant, et collègue de Hervé. Rien de mieux pour redresser un pays que de taper sur les gens qui bossent et payer ce qui ne veulent pas.
- Arrêtes, c'est juste pour se faire réélire, prédit Hervé.
- Peut-être, mais en attendant on paye des gens à rien faire. Et chez nous en cherche encore des gens pour bosser. Mais comme c'est un métier difficile, on porte des charges lourds alors non, c'est un métier à risque, on risque de ce faire mal au dos, je préfère rester dans ma chambre à jouer à la console et attendre l'argent des alloc.
- Tu exagères quand même, lui réponds Amandine, la femme de Hervé.
- Exagérer ? C'est peut ou proue ce que m'a raconter la DRH, elle a eu un entretien avec un candidat envoyé par une boîte d'intérim, il lui a rétorqué en apprenant les risques du boulot qu'il ne veut pas être payer pour devenir handicaper. Ça me tue des gens comme ça.
- Sans déconné, répond abasourdi Hervé. Les jeunes de nos jours n'ont aucune valeurs, à croire qu'on ne leur enseigne rien à l'école.
- Si, à être tolérant, accepter les minorités, pas faire de racisme, accepter les gays, les trans, iarc ! »
Constant fini sa phrase par une mine de dégoût. Un silence s'installe alors, Marina en profite pour aller dans le jardin surveiller les enfants, prétexte pour ne pas prendre par à cette conversation qui une fois de plus dérape.
« C'est quand même pas une mauvaise chose, répond Amandine. Les homosexuels...
- Je te le dis tout de go, si notre fils devient de ce genre là, il passera par une école spécialisée et c'est tout. C'est pas normal, c'est pas humain, et personne ne veut le comprendre.
- Et être de couleurs ?
- Ça c'est autre chose. Des années de laxisme, de promesse électorale pour gagner des voix, et parce que les alloc payent bien. Hier, j'ai croisé une boutique de vêtement africain, t'en avait une dizaine qui faisait la queue et tu sais pourquoi ? Parce que la boutique offre la possibilité d'envoyer de l'argent au bled. Ce n'est que ça, je dis pas qu'il sont tous comme eux, j'en vois qui bossent dur, qui ont un métier honnête, mais la plupart en font qu'attendre de l'argent pour l'envoyer au bled et demander au resto du coeur de leurs donner de la bouffe, c'est que ça ! »
Un autre silence s'installe, interrompu par un grondement au loin d'un orage.
« Bon, je pense qu'on va y aller avant de se recevoir la pluie, continu Constant. Si au moins cette pluie pouvait éliminer tous ces inutiles de la socié...
- Ça suffit maintenant, on a compris, interrompe Amandine. On va y aller aussi, nous avons beaucoup de chose à faire et Hervé est d'astreinte ce soir. »
Chacun prend ces affaires et saluent la femme de maison, témoin discrète de cette réunion.
Un peu plus tard, la famille de Constant avait retrouvé leurs petits chez eux. Une maison deux étages avec deux salles de bain, une grande cuisine ouverte sur un grand salon et trois chambres. Mathias, leur enfant, joue encore dans le petit jardin, pendant que Marina cuisine et Hervé répare une horloge.
« Tu n'as pas raison avec moi, commence Constant à sa femme.
- De quoi ?
- Qu'il y a trop d'immigré qui gagne de l'argent sans rien faire.
- Je préfère ne pas en parler, lui coupe Marina en pleine découpe de carotte.
- Ouvres les yeux, Tu ne peux pas tourner la tête sans ne pas apercevoir l'un d'eux. Quand ce n'est pas l'un des efféminé, je suis sur que c'est à cause de la télé ça.
- Constant... je n'ai pas envie de débattre avec toi ce soir.
- Oui c'est vrai que tes carottes sont plus important que l'invasion qu'on subit, mais continu de fermer les yeux, continu... »
Marina soupir. Il avait beaucoup changé Constant depuis qu'elle s'était marié avec lui. Il s'est laissé entraîner par toutes les conneries que disent les journaux télé. Les deux continuent leurs activités dans le silence.
« Ouah c'est joli maman ! »
Mathias pointe quelque chose dans le ciel. Marina arrête ce qu'elle fait pour voir ce qui se passe, passe la porte vitré qui sépare le salon du jardin et tourne la tête pour voir ce que montre son fils.
« Chéri... vient voir... »
Constant voit leurs deux autres dehors à regarder quelque chose dans le ciel. Il les rejoint donc et voit alors un spectacle merveilleux : une aurore boréal. Cela était un spectacle fascinant qui s'offrent à eux, mais en même temps inquiétant au vu de sa position. Ils sont trop au sud pour avoir ce genre de phénomène, et pourtant c'est ce qu'il ont, en dessous de nuages d'orage qui s'apprête incessamment sous peu à éclater. Chacun profite du spectacle, tandis que les premières gouttes commencent à tomber sur le petit potager du jardin.
« Aïe ! »
Soudainement, Constant se tient le bras. Une cloque rouge vient d'apparaître, venu de nulle part. Une deuxième cloque apparaît sur sa tête, faisant tomber les cheveux blonds qui y était. Il lève la tête, et se reçoit une goutte dans l'œil, il comprend alors trop tard ce qui lui arrive. La pluie commence à tomber alors qu'il venait de perdre son œil droit, liquéfié par la goutte d'eau. Marina n'a que le temps de jeter dans la maison Mathias, avant de se recevoir la pluie, en lui ordonnant de fermer les yeux. Elle prend ces dernière forces pour fermer la porte vitrée, avant que les muscles ne fondent sous l'effet de cette pluie acide. Mathias ferme les yeux, ne voit pas ces parents perdre leurs peaux. Leurs muscles dégorgent de sang sur leurs corps déjà sans vie. Au bout de quelques minutes, il ne reste que des os, blanchis et lavés par l'eau.
Mathias réouvre les yeux, et ne voit plus ces parents. Il ouvre la porte et commence à chercher dans le jardin, avant de s'arrêter sur les os et de comprendre sans comprendre se qui c'était passé. Et la pluie qui était devenu mortelle pour ces parents ne fait que tomber lamentable sur sa peau d'enfant. C'est ainsi que toute une région vit ces adultes morts ou fortement blessés par une pluie acide, et leurs enfants vivre sous une pluie fraîche et anodine. L'usine pétrochimique fut accusé de cette pluie acide, mais personne n'expliqua que pendant que les enfants furent épargnés, de la pluie tombaient sur des os d'adultes.
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