Jour 30 : n'oublie pas
Il se réveille dans un hôpital. La tête tourne, l'esprit est embrouillé. Il ne se souvient pas pourquoi il est là, et une question en entraînant une autre, il ne se souviens pas de son nom. Qui est-il ? Il essaye de se lever, mais il voit alors qu'on lui a mis des menottes au lit. Pourquoi ? Qu'est ce qu'il a fait pour en arriver là ? Tant de question et aucune réponse. Il se regarde, il essaye de voir autour de lui s'il peut deviner ne serait-ce qu'un petit indice sur sa vie. C'est un homme, aucun infirmité, aucune distinction, rien qui peut lui inspirer quelque chose. En regardant autour de lui, il voit un bouquet de fleur, avec une petite carte. En la prenant, il lit "n'oublie pas". Quel ironie de trouver une telle phrase à une telle situation. Cette carte rejoint toutes les autres questions qui attendent d'être répondues. Soudain, la porte s'ouvre. Un homme bien habillé vient le voir, avec un policier muni d'un carnet et d'un stylo, pour prendre des notes sans doute.
« Bon, on ne va pas y passer la journée, alors tu vas tout déballer, allez ! »
Un silence tombe alors. Je suis impressionné par l'atmosphère qu'il pose et par le vide qui souffle dans mon esprit. Il ose alors répondre :
« Je suis désolé... monsieur... mais je ne me souviens de rien. »
Le commissaire tape alors du poing sur la table. Il s'approche un peu plus de lui :
« N'oublie pas que tu es déjà foutu, s'énerve le commissaire des caméras t'ont vu, tes collègues t'ont balancés, donc ne me sors pas l'histoire du faux amnésique.
- Non mais je ne me souviens pas, je vous jure, l'amnésique continu, je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus ou je suis et ce que j'ai fais, croyais moi !
- PAS AVEC MOI ESPECE D'ORDURE ! MAINTENANT TU VAS CRACHER LE MORCEAU SINON... »
Il ne termine pas sa phrase, une personne rentre dans la chambre.
« Monsieur le commissaire, je vous rappelle que vous parlez à mon patient, et qui dit patient dit malade. »
Le médecin lui aussi en impose quand il rentre dans la chambre. Commence alors un affrontement imperceptible entre les deux hommes.
« Vous n'avez pas à vous mêler à une enquête, lui rétorque le commissaire en le regardant avec insistance. Ce n'est pas la premier fois qu'on me fait le coup de "je me souviens plus pour pas que je parle".
- Il a reçu un coup sur la tête avec hémorragie intracrânienne, c'est un miracle qu'il puisse encore communiquer, ce n'est pas anormale à ce stade-là d'avoir une amnésie même passagère. Faites-moi mon travail et après pourrez faire le votre.
- Baliverne ! »
Il prend son manteau, suivi du flic qui l'avait suivi avec lui.
« Non, toi restes ici. Quelque chose me dit que notre "amnésique" va d'une manière ou d'une autre partir vers des yeux plus cléments. Vous e vous opposez pas à une protection policière, Docteur. »
Le commissaire lance ainsi une pique au docteur qu'il ne peut pas esquiver.
« Bien évidement que votre ami est bienvenu, mais en attendant, je vous emprunte mon patient un instant, je vais voir si vraiment il a perdu la mémoire. »
Il déverrouille le lit et le conduit en dehors de la chambre, sous le regard plein de véhémence du commissaire. Le flic exécute ainsi les ordres et suit lui et le docteur dans les dédales de l'hôpital. Devant la salle du scanner, le docteur se tourne vers le flic :
« Je voudrai que vous restiez ici, la salle n'a qu'une sortie ne vous en faite pas.
- Mais je ne peux pas, les ordres sont les ordres, je dois vous suivre.
- D'accord, mais vous laissez tous votre attirail, c'est un ERM, qui ne supporte pas le métal.
- Dans ce cas-là, je reste dehors, se résigne le flic. »
En refermant la porte, il l'a verrouille avec une chaise, et l'amnésique se retrouve face à un docteur moins sympathique. Il sort un pistolet de dessous sa veste de travail, et le pointe sur le blessé :
« Moi aussi je ne crois pas que tu es tout oublié, ordure ! Tu as tué ma fille et je ne vais pas te laisser t'en tirer avec des années de prison. Je vais te faire rejoindre l'enfer et je viendrai avec toi.
- Mais je ne sais pas de quoi vous parlez ! »
La porte commence à être frapper, des ordres d'ouvrir sont crier, le médecin s'approche et pointe son arme sur le visage de l'amnésique :
« Avoue, et je ne te ferais pas souffrir d'avantage. Repens-toi pendant qu'il est encore...»
Des coups de feu sont tirés depuis la porte. Un filet de sang tache la blouse immaculée du docteur, et ce dernier s'écroule sur lui. La porte est enfin défoncée, et le commissaire vient non sans une pointe de fierté sur le corps du médecin.
« Encore une fois, j'ai eu du nez ! Beau tir champion. »
Le flic ne réagit pas aux louanges de son commissaire. Il s'approche alors de l'amnésique, avec dans le regard un air malfaisant :
« Maintenant, tu comprends dans quoi tu t'es embarqué. Alors tu vas avouer avant que je m'énerve vraiment. »
Maintenant, c'est son téléphone portable qui l'interrompe. Il décroche et demande avec virulence :
« Allo... Désole mais je suis occupé là et... quoi ? Mais comment... Et vous êtes sûr que c'est lui ?.... Alors c'est qui qui est... »
Il raccroche, un peu désappointé, et un peu embêté. Il se retourne vers l'amnésique.
« Bon...apparement il y a eu une erreur... on a coincé le type que je pensais que vous étiez... donc je vais vous laisser.
- D'accord, mais moi je fais quoi ? Qui va répondre à mes questions ?
- Je ne sais pas, mais ce n'est pas moi, ce n'est pas mon boulot ! »
Et avec un salut de la tête, il s'éclipse. Avant de sortir, il rajoute :
« Je me sens fautif de cette petite "bévue". Je vais laisser ce talentueux flic le temps que vous vous rétablissiez. Sur ce ! »
Il disparait dans la cohue dans le couloir, curieux de voir ce qui c'était passé dans le salle. Le flic prend alors le lit et conduit jusqu'à la chambre de l'amnésique... avant de la dépasser.
« Eh, mais c'était ici !
- Je vais te faire échapper ici frangin, lance alors le flic en avançant plus rapidement. Je pensais que le commissaire te tiendrait la jambe, après je comprend après ce qui s'est passé. Faire le chauffeur pour des petites frappes pour aider m'man...
- Je suis désole je...
- T'inquiètes frangin, je sais, tu as perdu la mémoire. Pas étonnent avec les tonneaux que tu as fais. C'est peut-être ce qui t'a sauvé du commissaire après tout. Mais maintenant, il faut qu'on se fasse oublier frangin... »
Et les deux frères disparurent au détour d'un couloir.
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