Jour 27 : Il était une fois
Il était une fois, dans une contrée rurale, vivait une famille de paysan dans une paisible chaumière. Tout cela aurait pu se terminera aussi paisiblement et finir cette histoire en soulignant qu'ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, mais sur ce point-là, la nature leurs infligeait une malédiction. Des années durant, ils n'eurent aucune descendance, et ils arrivaient à un âge où la mort pouvait frapper à la porte à tout moment. Alors, un soir de pleine lune, le mari, excédé de ne pouvoir avoir d'enfants, se tourna vers des forces plus occultes pour que son vœu soit entendu. Et sa prière a été entendu. Du ciel noir de la nuit, une créature vétuste de noir descendit et s'approché du vieil homme marqué par le travail et l'âge. Il lui dit :
« J'ai entendu ta prière, tu auras ton fils que tu désires tant, mais en échange d'une vie, je veux la tienne en échange, ainsi est le prix de ton souhait. »
Le mari ne peut se résoudre de revenir à sa ferme sans descendance, il accepta alors de donner sa vie pour qu'une autre vienne bercer sa maison. La créature vint alors bénir les entrailles de la jeune veuve, qui ne revint pas son mari depuis ce jour.
Les années passant, l'enfant naquit et devint grand. Il aida sa mère à la ferme, et l'aida aussi à supporter le poids de la perte de son mari. Mais le poids des années ne faisaient qu'accentuer le chagrin de la veuve, inconsolable. Le fils marcha alors sur les traces de son père, et s'en remit aussi aux mêmes forces qui l'avait fait naître. D'une autre nuit de pleine lune, l'être vêtu de noir descendit des cieux, accompagné de son père vêtu aussi d'une cape noire. L'être dit :
« J'ai entendu ta prière, je libérerai ton père de la mort qui l'habite. Mais en échange d'une vie, je veux d'autres vies en échange. Si tu tiens à faire revivre ton père, tu seras frappé de la malédiction de mort. Chaque pleine lune, tu te changera en monstre assoiffé de mort et tu m'offrira les morts jusqu'à la fin de ta vie. »
Le fils accepta le marché, et le père espérait descend sur la terre, enlevant son voile noir de la mort. Le bonheur de la mère se mêla à l'inconnu du fils. La vie reprit, dans l'insouciance du bonheur et la facilité de l'insouciance.
Les jours passèrent, où la vie de la ferme prit le pas sur le miracle de la résurrection. La lune continua sa course, tel le pendule d'une horloge qui va et vient. Un autre jour vint avec une autre pleine lune. Vint aussi le temps de la malédiction, que le fils lui-même avait oublié avec la joie des retrouvailles. Mais la lune lui rappela amèrement le pacte signé. D'une douleur proche de la mort, ces poils s'allongent, les ongles poussent, le dos se raidit, les yeux se rougissent. La bestialité se confond avec l'instinct, et sans état-d'âme, tue père et mère, buvant leurs sangs et déchiquetant leurs chairs. Le soleil revint, avec lui l'humanité de l'ignoble bête et la forme humaine du fils. Les larmes remplacent alors le sang coulés sur le sol innocents, et le fils ne peut que ce tourner, une nouvelle fois, à la créature. Celle-ci répond une nouvelle fois à l'appel :
« J'ai entendu ta prière, mais tu n'as rien à t'offrir pour que je te donne deux vies. Tu pensais t'échapper à la malédiction, mais je t'ai donné le père contre ta vie. Ta vie m'appartient désormais, et nul autre pacte ne pourra m'en séparer.
- Si, j'ai une proposition à te faire, lui répond le fils pleurant. Je t'offre la vie de ma descendance contre la vie de mes parents. Prends-moi deux, quatre ou huit descendants, huit vies contre deux n'est-il pas un pacte sûr ?
- Je ne peux prendre des choses que tu ne peux me montrer, lui rétorque la créature. Ton égoïsme équivaut à ton ignorance, mais si tu tiens tellement à tes parents, je leurs redonnerai la vie, mais jamais plus tu ne seras celui que tu es maintenant, jamais plus tu ne reverras un être humain sans envie de saigner, et jamais plus tu ne pourra donner de descendance sans tuer. C'est le prix à payer pour deux vies. Une vie de servitude que tu transmettra à tes anciens semblables, une vie accroché à cette soif de sang et la puissance qu'elle te procurera.
- De toute manière, tout a commencé par moi, et tout finira par moi. Fais revivre père et mère, et reprend ma vie comme tu leurs avait donné. Tu es mon dieu et maitre désormais »
Et dans un grand cris animal, ces attributs bestiales revinrent, et sous le soleil traitre, il partit dans l'ombre, oubliant ces parents, sa ferme, ses souvenirs, oubliant même son nom et son humanité. La vie reprit alors comme si cette histoire n'avait pas commencé, seule une bête se tapit dans l'ombre
Il est une fois l'histoire d'un homme, d'un loup, d'une créature que l'égoïsme sanguine fait vivre. La forêt est sa demeure, la lune est sa complice, la chair est son dessein.
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