Jour 2 : Rouge comme le soleil


Une petite boutique préteur sur gage, un soir d'automne. C'est un soir tranquille, la caméra de sécurité qui balaye la boutique n'a rien à enregistrer d'interessant, des instruments de musique, des milliers de DVD et des consoles de jeux sous vitrine. Des bijoux et des armes s'étalent derrière le vendeur, assis derrière de larges grilles de fer où on a découpé qu'une petite partie pour les échanges d'objets de valeurs. Il n'a subit que deux braquages à mains armées, des petits vols évidement, mais il est toujours là, à acheter, vendre et prêter de l'argent à ceux qui en ont besoin. Il commence à compter les bénéfices du jour, un saxophone vendu, une paire d'alliance en gage pour un gars qu'il claquera tout au premier casino du coin, quelques achats à bon prix qu'il revendra trois fois plus cher demain. La semaine se fini bien, se réjouit-il en comptant les billets entre ses doigts. Il se laisse distraire par la télévision qui diffuse un match de foot. En remarquant qu'il a perdu le fil de ces comptes, il sourit presque de jouissance et recommence à compter. C'est à ce moment là que la clochette de l'entrée sonne.

Une vielle femme rentre, et sans prêter attention au centaines d'objets interessants autour d'elle, se dirige vers le vendeur. Elle est vêtu d'une longue robe noir sortie d'un autre âge, un voile noir emprisonne ses cheveux blancs cadavériques, et ses joues creusées marquent horriblement le visage de cette dame. Elle cache avec une partie de son voile un trou qu'elle a au niveau de la gorge.

    « Bonjour madame, se lance le vendeur, impressionné par le teint blême de sa cliente.

    - J'aimerai vendre un bijou, demande d'une voix roque la dame. C'est un héritage de ma famille qui s'est transmit de génération en génération. »

Elle fouille dans un sac à main trop usé le collier, devant un acheteur plus intéressé par le bijou que par son histoire. Elle sort de son sac un collier en argent avec un magnifique rubis rouge accroché. Le rubis est entouré d'une armature d'argent en forme d'étoile à cinq branches, avec plein de fines petite branches ondulées, le prêteur est charmé par le collier, et ce rubis, son armature, sa couleur, rouge comme...

    « Le soleil, continue la vielle dame. C'est un soleil au coeur rouge, c'est pour cela que le collier s'appelle "soleil rouge". Combien vous en voudriez ? »

Elle le donne à son futur acheteur, ravi d'avoir une merveille dans ces mains. Mais maintenant, il doit être professionnel, et essayer de faire croire que son collier vaut beaucoup moins qu'elle imagine. Il va chercher sa loupe de bijoutier, et commence à la scruter sur toute les coutures. Aucun défaut, l'acier est d'une qualité exceptionnel, le rubis devrait être dans un musée ou dans une collection de riche. Il émet des onomatopée comme si trouvait des défauts, mais il n'en est rien. Tout cela n'est qu'un jeu, le jeu du bluff, convaincre d'acheter le plus bas possible pour le vendre le plus haut possible. Et il sait déjà à qui le vendre, il a plusieurs vendeurs assez aisé pour ce genre de pièce. Il pose enfin le collier et la loupe, et rend son verdict :

    « C'est quand même un collier qui a beaucoup de défaut, je ne vous le cache pas. Je ne sais pas si je vais pouvoir trouvé un acheteur pour un collier aussi dégradé, je vous en propose 1000 dollars.

    - C'est tout ? C'est un collier qui en vaut au moins dix fois plus, s'insurge timidement la dame.

    - Madame, croyez-moi, il y aura peu de personnes qui voudrait acheter ce collier autant. Vous pensez qu'il a de la valeur parce qu'il est dans votre famille pendant des siècles, mais je pense que vos parents vous ont menti, le collier est d'origine industrielle, le rubis est certes vrai, mais il a été mal taillé, il faudrait le retailler pour qu'il ait plus de valeurs. Je peux monter jusqu'à 1500. »

La dame réfléchit. Il a fait mouche, elle qui était si sûre, à raison, de son collier, la voilà qu'elle doute comme tous les autres. C'est un négociant hors pair, qui se délecte déjà de sa future acquisition. Il pose alors le dernier clou de sa négociation :

    « Bon, je n'irai pas jusqu'à 1700, mais je pense que je le vendrais à perte, mais vous devez vous décidez maintenant sinon vous pouvez essayer de le vendre ailleurs. »

Par ces mots, il ouvre sa caisse enregistreuse sous le bureau et commence à étaler des billets de 50 dollars bien en vue de la dame.

    « D'accord pour votre prix, se résout la veille dame.

    - Vous avez fait une belle affaire, feint de râler le préteur en donnant la liasse de billet. Vous n'auriez pas trouvé un meilleur prix. »

Elle range la liasse de billet sans la contrôler, et ajoute :

    « Par contre j'ai oublié de vous dire, il y a une malédiction sur le collier, il y a des histoires d'auto-combustion, n'essayez pas de le porter.

    - Je ne crois pas en ces histoires, rigole le vendeur en rangeant son acquisition. Mais vous auriez pu le dire avant d'accepter, c'est assez malhonnête je trouve. »

Elle se retourne et s'en va sans demander son reste. Le préteur attend que la dame soit sorti pour venir fermer a clé la porte de sa boutique. La porte fermée, la pancarte "fermée" apposé et les rideaux baissés, il éclate de joie. Il vient frapper de ses mains des tambours qui collectionne la poussière, et danse dans les allés étroites du magasin. Il se précipite sur son téléphone portable et lance une vidéoconférence avec un potentiel acheteur. C'est un jeune riche qui décroche de son yacht.

    « Eh salut toi, lance de dernier en voyant la vielle face du préteur. C'est rare que tu m'appelle.

    - Parce que j'ai quelque chose qui peut t'intéresser ! »

Il lui montre alors le collier, qu'il affiche fièrement devant la caméra. Le jeune passe de l'étonnent à l'envie.

    « Quel est ton prix, il sera le mien vieux voleur.

    - Ohla ohla, pas d'insulte, je ne suis pas un voleur, lui rétorque le préteur. Et j'ai d'autres vendeurs potentiels, donc on verra bien si mon prix sera le mien.

    - Non non, tu n'as pas le droit de me faire ça, je t'achète assez dans ta boutique de merde, et je pourrais même me l'acheter et te foutre à la rue.

    - Attends, je t'entends plus bien.

    - Ne me fais pas...

    - Ça va couper, je te rappelle plus tard, tchao.

    - Espèce de... »

Le préteur raccroche alors. Il ne sait pas combien il va vendre ce collier, mais il sait qu'il va faire la meilleure affaire de toute sa vie. Il revient vers son collier en qui il voue déjà une fortune assurée. Comment cette veille a-t'elle pu croire une seconde que son collier était en toc ? Il se souvient qu'il a une vielle bouteille de champagne provenant d'un gage en cours. Sans scrupule, il l'ouvre et se sert dans un verre en cristal provenant d'une vaisselle gagée. Ce soir est un grand soir, le soir où il va passer d'un préteur sur gage aisé de quartier à un nouveau riche. Fini le loyer, fini l'hypothèque de sa boutique, fini la peur de ne plus avoir assez d'argent. Ce soir, il pourra allumer un bon cigare cubain avec un billet de banque. Il reprend une gorgé de champagne, et observe ce collier. Il sourit en pensant au dernière parole de la vielle dame. Une malédiction, et puis quoi encore ? Par vanité, il se met le collier autour du coup et commence à imiter grossièrement les rappeurs. Mais au bout de quelques minutes, il s'essouffle et se rassoit à sa chaise. Il commence à avoir chaud. Il met le ventilateur, il sut à grosse goutte. Il a mal au ventre comme si ces organes commençaient à bruler, sa peau commence à brunir, à rougir, à cloquer. Il se tient la tête tellement qu'elle lui fait mal. La vapeur s'échappe de ses oreilles, et soudain, des flammes lèchent le corps entier du préteur, qui n'a plus de cordes vocales pour hurler sa douleur. Il s'effondre au pied de la veille dame, venu reprendre le collier à un cou séché par le feu. Elle quitte la boutique comme elle était rentré, laissant le bâtiment bruler.

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