Jour 19 : L'éclat du jour


Dans l'est de la France, un dirigeant d'exploration de plusieurs mines de charbons grommèle dans son bureau. Il vient de raccrocher au téléphone avec le mineur général de l'une de ces mines. Un coup de grison vient de coincer une centaine de mineurs sous terre, et d'en tuer une dizaine sur le coup. Il pense a beaucoup de chose, à ce que va dire la presse, les politiques, les autorités locale. Il ne pourra pas tous les arroser de billets sans y laisser des plumes. Et puis il repense au rapport d'inspection qui traîne dans son bureau lui pointant un trop haut taux de méthane, une mal ventilation des galeries, des cas de travailleurs enfants. La première chose qu'il fait est de brûler ce rapport dans sa poubelle, avec le bout de cigare qu'il fumait à grandes bouffées.
Il regarde songeur en ouvrant la fenêtre de son bureau au dernière étage du siège social Est de son entreprise, tandis que le papier fini de faire partir en fumée les mots accablants qu'il contenait. Il observe longuement la grande panache de fumée s'échapper quelques kilomètres plus loin. La porte se met alors à frapper. Sa secrétaire d'un âge certains ouvre l'une des grandes portes de son bureau. Elle a eu un cancer de la gorge et d'une voix rauque elle se lance :
« Monsieur, voici un premier rapport sur les victimes de la catastrophe.
- Très bien, laissez ça sur le bureau et laissez-moi. Et ne laissez personne rentrer dans mon bureau. »

Elle observe le bout de papier encore rougeoyant. Elle prend la poubelle avec elle et poursuit :
« Monsieur, si je puis me permettre, vous devriez tenter de les sauver.
- Mêlez-vous de vos affaires, ce n'est pas de ma faute s'ils sont plus chère blessé que mort. Vous savez combien ils me coutent mort ?
- Dix mille euros par employés, Je sais monsieur, mais...
- Mon choix est fait, ils ne verront pas l'éclat du jour une nouvelle fois. Maintenant, laissez-moi, je dois réfléchir à comment gérer cette crise.
- Bien monsieur. »

Elle part avec la poubelle et referme la porte, laissant l'exploitant en pleine réflexion. Il sera désavoué, c'est sûr. Il va perdre son poste, plus que probable. Mais s'il arrive à sauver la face de son entreprise, il pourra plus que sauver sa peau. Il referme les rideaux pour ne plus à voir cette fumée et réfléchir aux conséquences, le laissant dans une pièce éclairé que par les néons artificielles de plafond. Il lit le rapport de sa secrétaire, et commence à échafauder un plan. Le mieux pour lui est de soudoyer le contremaitre de la concession pour qu'il prenne toute la responsabilité. Cela allégera un peu la responsabilité à lui, mais tout doit être vite fait. Il prend son téléphone et rappelle le contremaitre.
« Si tu fais bien ce que je dis sans broncher tu es un homme riche.
- Mais monsieur...
- Écoutez-moi attentivement. Je peux faire un virement de dix millions sur un compte off-shore immédiatement, intraçable, pour vous et votre famille. La seule chose à faire est d'approuver tout ce que je dirais publiquement.
- Euh d'accord mons... »

Il ne laisse pas son interlocuteur finir qu'il raccroche. Il est un peu plus rassuré, il vient sans doute de sauver sa peau. Il soupir et se permet de se servir un verre de scotch dans un mini-bar derrière un tableau. Il sirote pendant qu'il met la télévision sur l'ordinateur de son bureau. Effectivement, les infos sont déjà là à commenter la catastrophe et à émettre des hypothèses. L'exploitant rigole et monologue :
« Je sais qui est le coupable, c'est le contremaitre avec le chandelier dans la bibliothèque. Et vive les boucs émissaires. »

Il se retourne et revient à la fenêtre, mais en ouvrant la fenêtre, la lumière est tellement vive qu'elle lui brule les yeux et la peau. Il en lâche le verre à terre, avant de s'agenouiller de douleur. Sa peau commence à rougir et à cloquer par endroit. Il pleure des larmes de sang, et la fièvre lui donne une grosse migraine qui le cloue au sol. Alerté par les bruits, la secrétaire arrive et voit le dirigeant à terre.
« Mais qu'est ce que vous avez monsieur ?
- Fermez... le rideau, ordonne-t'il dans un souffle. »

La secrétaire l'observe alors, et au lieu de faire ce qu'il lui demande, ouvre tout a fait le rideau. Le dirigeant hurle alors à la mort, sentant sa peau se liquéfier. Il n'arrive même plus à penser tant la douleur est intense.
« Sauvez-les sinon vous mourez avec eux, lance alors la secrétaire. »

L'exploitant ne réfléchit plus, et dans un souffle ne peut échapper qu'un "oui". La secrétaire ferme alors le rideau et laisse l'exploitant à terre, se remettre de sa douleur. Il lui faudra une heure avant qu'il ne puisse se lever et voir qu'il n'a aucune séquelle sur la peau. Il entrouvre le rideau, et se laisse surprendre par le soleil inoffensif qui se couche sur les montagnes. Mais il est soudainement pris de convulsion en hurlant jusqu'à la mort. La secrétaire partie, ce sont d'autres employés trouvant leur patron en pleine crise de démence. Il finira ses jours dans un hôpital psychiatrique, dans une chambre sans fenêtre, condamné de négligence, mais jugée non-responsable de ces actes.

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