Jour 17 : Le haut est en bas


Je m'installe à la table de ma petite cuisine de mon petit appartement de banlieue. J'ai ramené d'un antiquaire un pot en terre cuite avec des inscriptions bizarres dessus. Je m'apprête à le remplir d'eau pour y mettre un bouquet de fleur quand soudain l'eau commence à bouillir. De la vapeur s'échappe alors du peau est envahit la petite pièce, la plongeant dans un brouillard artificiel. Des yeux rouges s'illuminent alors dans le brouillard et me fixe. Je m'écroule à terre de peur, tandis que ls yeux me fixent et me parlent d'une voix rauque et inhumaine :

« Pauvre mortel, tu m'as appelé, je t'accorderai alors un voeu. Mais je te l'accorderai si tu réussi à survivre à ta plus grande peur.

- Qui... qui êtes-vous, je demande avec une petite voix.

- Je suis un génie de l'eau, qui apporte la vie et peut la reprend, qui apporte richesse et prospérité aux courageux et le malheur à ceux qui se décourage. Mais maintenant que tu m'as appelé, à toi de me prouver votre courage.

- Mais je n'ai pas... »

Je n'ai pas fini ma phrase que je suis projeté contre le plafond. Je vois alors tout autour de moi les objets venir au plafond. La cruche se brise à côté de moi, toute la vaisselle s'éclate avec sa chute, tout est aspiré vers le plafond comme si... je n'ose y croire, et pourtant en regardant par la fenêtre, je suis pris d'effroi. Tout était retourné, le haut est de venu le bas, le ciel est le sol et attire vers lui tout sur son passage. Je vois des dizaines de personnes tomber vers le ciel et disparaitre. La terre meuble et l'eau sont aspirées, les bâtiments commencent à se fissurer, les briques des toits disparaissent dans le ciel. Les voitures, les avions, les trains, tout part vers cet océan bleu, trouant au passage les quelques nuages du ciel présents. Je suis paralysé au vu de ce que je vois, j'essaye de me tenir à ce que je peux me tenir encore.

Le paysage se transforme alors peu à peu à un désert apocalyptique, silencieux, sans mouvement.je reste prostré dans ma cuisine, quand je vois mes murs qui se fissurent aussi. Je me précipite alors vers la cave. J'entends autour de moi les murs craquer de manière sinistre, j'essaye de courir autour toutes mes affaires qui se sont écrasés contre le plafond. Je passe dans le couloirs, alors que le compteur électrique explose à côté de moi. Je n'ai juste le temps de me protéger, mais je reçois des éclats de plastiques et de métal dans le bras.

Je n'ai pas le temps de penser à ma blessure et à ma douleur, l'adrénaline me fait courir dans les escaliers à l'envers, me fait sauter les vélos et les poussettes resté dans la cage d'escaliers. Derrière moi, j'entends les étages au dessus craquer et se faire emporter par le ciel. J'arrive enfin devant la cave, mais cette dernière est fermé à clé.j'essaye de l'ouvrir quand même, sans succès. C'est à ce moment que l'étage au dessus est aspiré, et je m'accroche alors au cadenas, je vois autour de moi cet enfer bleu en dessous de moi qui aspire tout sur son passage. Mes pieds restent pendus dans le vide tel un pantin. Mes doigts glissent peu à peu du cadenas, je lâche alors ce dernier et je m'accroche à la poignet de la porte d'entrée, qui fait un craquement sinistre quand elle me freine dans mon élan.

La porte tourne alors et les gonds commencent à plier. C'est le dernier espoir avant d'être aspirer. Le goudron se disloque maintenant, peut de maison reste encore debout, et les rares personnes encore vivante se raccrochent à la vie comme ils s'accrochent aux réverbères, poteaux, fenêtres ou portes. Mon coeur tambourine si fort que je n'entend que lui maintenant. J'hésite à regarder le ciel qui s'approche de plus en plus. Ceci n'est pas logique, je dois rêver, cauchemarder. Et si c'était l'épreuve que m'inflige ce génie ? Si je dois affronter ma peur, alors qu'est ce je dois faire ? Sauter ? Je ne veux pas sauter, si j'ai tort, je vais mourir. De toute manière, quoi que je fasse je vais mourir, cette porte ne va pas tenir longtemps. Je sens mon pantalon se mouiller de peur, si je dois mourir, alors c'est en tentant de suivre l'espoir de vivre. Je prend une longue respiration alors que ma coeur est prêt à exploser, et je lâche tout a fait.

Je sens alors ma chute. Le vent frais fouette mon visage, le soleil réchauffe ma peau, et je me sens griser par cette apesanteur mortelle. Je fermais les yeux, mais je prend tellement de plaisir à voler que j'ouvre les yeux. Je vois la planète s'éloigner de plus en plus, pour se confondre avec le ciel bleu. Et puis en regardant en haut, je vois le ciel qui m'aspire prendre des aspérités. Je vois alors la terre se rapprocher, le pays, la région, la ville, le quartier, la maison, et je me glisse tel un fantôme dans le toit et le plafond pour revenir là où j'étais. Le vase intact remplie d'eau devant moi, le brouillard n'ayant pas quitté la pièce, les yeux rouge me fixant toujours aussi intensément. J'essaye de caché le pantalon mouillé de gène, alors que le génie continu :

« Tu as vaincu ta peur, tu es donc digne de faire un voeu. Je t'écoute, mortel, dis-moi ce que tu désires. »

Un long silence s'en suivi. Je n'arrive pas à réfléchir tant les choses tournent encore dans ma tête.

« Je peux te demander n'importe quoi ? Vraiment ?

- Tant que cela n'affecte pas le nombre de voeux que je t'accorde, ton désir le plus cher sera exaucé, et je serais libéré de ma prison de terre.

- Je... Je voudrais voler.

- Quel ironie de trouver du bonheur dans sa peur. Est-ce vraiment ton voeu ? Je peux te donner de l'argent infini, l'immortalité, ressuscité un être cher, donner des pouvoirs divins ?

- Donnes-moi le pouvoir de voler, je veux ressentir ce vent sur mon visage, de voir le haut en bas et de n'avoir que seul compagnie les nuages et les habitants du ciel.

- Qu'il en soit ainsi, que des ailes invisibles te guide dans ton entreprise, si c'est cela ton voeu ! »

La vapeur tourne alors autour de moi avant de disparaître, me laissant ainsi dans ma cuisine avec sur la table un tas d'argile boueuse. Je n'attends pas pour essayer si tout cela était vrai, et une fois franchis la porte d'entrée de l'immeuble, je prend mon envole, comme aspiré par le ciel. Et je retrouve ainsi ma peur et ma jouissance de voler.

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