Un samedi, dans une banlieue de ville. Quelqu'un sonne à la maison de Claire, cette dernière ouvre la porte à Karim, Vanessa et Olivier. Tout trois viennent à une pyjama party organisé par Claire.
« Entrez, restez pas là, ordonne Claire en ouvrant grand la porte de l'appartement.
- Salut Claire, tes ieuv sont pas là ?
- Mon père est en voyage d'affaire en Allemagne et ma mère a dû partir pour l'hosto pour la nuit.
- C'est vrai elle est infirmière ta mère, explique Olivier en rentrant avec les autres dans l'appartement.
- Je vais commandé un Uber eat vous voulez quoi ?
- Mac do, répondent en coeur les trois autres.
- Évidement, lève les yeux au ciel Claire.
- T'as de la thune ? C'est nouveau ça, lance Karim.
- Ma mère en a, j'ai piqué sa CB !
- Mortel, s'extasie Karim. »

La soirée se poursuit devant une centaine d'euros de fast food, et surtout des éclats de rires entre amis sur des histoires de lycéens. Claire débarrasse les quelques sachets en papier de la table basse et demande :
« Bon, il est un peu tard, vous voulez allez voir un film ?
- Carrément, lance Vanessa en balançant sa longue chevelure blonde. Le dernier Death Montain est arrivé sur Netflix.
- Tu dec ? C'est une daube lance Karim.
- Un jeu d'horreur alors ?
- Nan l'ordi est en rade, la carte graphique est morte, la dernière fois j'ai fais pété le disjoncteur. J'ai peut-être quelque chose pour nous attendez ! »

Elle part, laissant ces trois complices dans le salon à attendre. Elle arrive une minute plus tard avec des bougies et une tablette.
« On peut faire un jeu d'horreur mais en vrai.
- De quoi tu parles, demande Olivier.
- J'ai vu une vidéo sur le net, tu peut faire tourner les tables, en plus c'est une vielle genre sorcière qui explique. D'abord, il faut nous mettre autour de la table, et avoir une bougie à portée de chacun. Il faut éteindre les lumières aussi. »

Claire allume les bougies avec un allume gaz et éteint toutes les lumières. Elle ferme aussi tous les volets, créant un salon éclairé que par les quatre bougies.
« Allez, chacun à sa place, devant une bougie.
- Ouai, je suis pas sur là, répond Vanessa. Ça commence à être glauque, vous ne préférez pas regarder un film.
- Vaness, trouille pas, fais pas ta gamine, lance Karim t'as peur de quoi sérieux ?
- Tu veux vraiment que tout le lycée apprend que tu chtibe dans le noir, continu Olivier.
- Serieux vous êtes relou là ! »

Vanessa se résout à rejoindre les trois autres et à prendre le dernier côté libre de la table basse.
« Bon, vous êtes prêt ! Oh grande noirceur, montres-toi, montres ta présence à nos simples âmes mortelle.
- Non mais sérieux ! Vous êtes vraiment.
- Ta gueule, coupe Karim. T'es relou ! »

Vanessa se tait alors et laisse Claire lancer une incantation. La table commence alors à vibrer et à s'élever de quelques centimètres. Personne ne dit mot, impressionné par la magie qui opère. Soudain, un vent invisible vient éteindre les bougies.
« Putain c'est quoi ça encore, s'énerve Vanessa. Claire, rallumes steup on voit rien.
- Ouai, deux secondes, attend ! »

Claire essaye d'allumer l'allume gaz, mais rien ne se produit.
« Fais chier ça fonctionne pas aille ! »

Claire fait tomber l'allume gaz qui tombe par terre.
« Qu'est ce qui ce passe, demande Karim.
- C'est bizarre, j'ai allumé le machin mais j'ai vu aucune flamme, mais quand j'ai approché ma main je me suis brulé, comme si la flamme existait mais n'existait pas.
- Allumes les lumières, fais quelques choses, presses Vanessa. Et rappelles-moi de plus faire de truc chelou avec vous.
- Ouai attends. »

Claire se lève et commence à chercher dans le noir.
« Mais putain je suis paumé, je trouve pas l'interrupteur.
- Claire, arrêtes tes conneries, ce n'est plus drôle, s'énerve Vanessa.
- La blague est drôle si t'était réellement plus loin, mais là tu nous parles juste à côté. Attends, tu vas tromper personne, mais qu'est ce que...
- Quoi ?
- T'es pas là !
- Evidement je suis debout.
- Mais tu nous parles genre à côté.
- Les potes... il y a plus la table, s'alarme Olivier.
- Mais c'est vrai, elle est plus là !
- Attendez, déjà on va se rassembler, suivez ma voix, lance Claire. »

Un long silence s'en suivi où chacun essaye de marcher dans le noir. Sans succès.
« Mais on est où, putain je veux de la lumière, commence à stresser Vanessa.
- C'est pas drôle... c'est pas drôle, répète Olivier.
- Claire, sors-nous de cette merde, invective Karim, qu'est ce qui ce passait à la fin de la vidéo ? C'était quoi le résultat final ?
- Et bin...
- Et bin quoi ?
- Vous vous souvenez quand je vous ai dit que le PC était HS ?
- Ouai et alors ?
- Le PC a grillé et à fait péter le disjoncteur pendant la vidéo, j'ai pas pu voir la suite.
- Non mais putain t'es sérieuse ? Tu nous entraines dans un truc et tu sais pas comment ça fini ? Non mais t'es trop conne en faites.
- Faites-nous sortir, faites nous sortir, répète en sanglot Vanessa.
- Ta gueule Vaness, c'est pas le moment pour chialer.
- Putain ta gueule Karim, tu la joue rebelle mais tu vois pas qu'on risque de tous claquer. Alors laisses-moi chialer putain !
- Eh, calmez-vous, on va pas mourir après une soirée de spiritisme, essaye de calmer Claire.
- D'accord, alors qu'est ce qu'on risque madame "j'entraine mes potes dans mes délires" ?  De vivre notre vie dans le noir ? De devenir fou ? Où peut-être de nous entretuer, en tout cas c'est ce que je pense faire si je trouve ta sale tête de première de la classe, menace Olivier.
- STOP ! Je vais trouver de quoi allumer la lumière. Juste asseyez-vous...
- Et on s'assoie où ? On a plus de chaise, plus de table, plus de repère, je sais même pas si on a les pieds sur un sol solide, ON EST PLUS DANS TON PUTAIN D'APPART LÀ, on est...
- Mais qu'est ce que vous faites là ? »

Une troisième voix vient derrière eux. Ils se retournent pour voir de la faible lumière de nuit sortir de la porte d'entrée. Cette voix réussie à allumer la lumière sur le salon avec les quatre adolescents autour de la table. Les bougies avaient intégralement fondues et l'allume gaz était par terre. À la vue de la lumière, ils détournent les yeux un instant de la lumière, et commencèrent à partir, mi-effrayé, mi-perdu.
« Je te laisse un soir toute seule, un soir et tu arrives à faire des bêtises ?
- Mais m'man j'ai rien fais, j'ai...
- Je ne veux rien savoir de ce que tu faisais, parce que je vois aussi que tu t'es bien amusé avec ma carte, lance sa mère en montrant les sacs vident de fast food. Vas dans ta chambre, on parlera de ta punition demain.
- Je... d'accord maman, désolé. Maman, tu sais où est la veilleuse ? J'aimerai l'avoir ce soir pour dormir... »