Jour 13 : Compter les jours


Une soirée mondaine dans les hauteurs de Monaco. Le ticket d'entrée étant de dix milles euros par convive, seules les plus riches et les plus influant se conçoit dans des mondanités arrosées de champagne et de petit-four. Un groupe d'entre eux composé d'un politicien, d'un ambassadeur, d'un héritier d'industrielle et d'un trader en bourse discutent politique, pouvoir et argent devant une table bien garnie :
« Non mais franchement, toutes ces manifestations me fatigue, lance le politicien. J'ai beau leurs promettre des choses, ils n'écoutent pas.
- Peut-être parce qu'ils en on assez d'entendre du vent, lui rétorque l'ambassadeur.
- C'est surtout qu'ils on de la chance de vivre dans un pays libre, répond l'héritier. Qu'ils ailles en Russie ou en Corée du Nord manifester, cela fera de la racaille en moins.
- Racaille que vous utilisez à bon marché dans vos usines, donc pas si inutile que ça, ricane le trader. Soit-y en passant, vos actions sont en chute libre.
- Oui oui ça va, je vais y remédier, vous pourrez continuer à vous gaver d'argent.
- De toute manière, que vous perdiez ou que vous gagniez, le trader gagne toujours.
- Sauf en 2007, lui rétorque le politicien.
- Ça ce n'est pas de notre faute, si les pauvres n'étaient pas aussi...
- Pauvre ?
- C'est un peu cela l'idée.
- De toute manière, continu le politicien, j'irais souffler quelques mots au président pour leurs donner de l'argent à ces chers grévistes.
- Et souffle-lui aussi sur la reforme de l'impôt sur les grandes fortunes, cette taxation me fatigue, lance désabusé l'héritier. »

La conversation continue ainsi autour de champagne et de caviar. L'ambassadeur lève alors son verre à sa tablé :
« Messieurs trinquons pour la seule chose que l'on croit ici et qui nous permet d'avoir de constructives conversations autour de mets raffinés.
- À l'argent, reprennent en coeur les trois autres.
- Et maintenant, que diriez-vous de faire une séance de spiritisme.
- Sans moi, je crois qu'à mon ordinateur connecté au marché, rétorque le trader.
- Allons, vous avez peur de quoi, lance le politicien en lui tapant dans le dos. Cela ne va pas vous tuer, au contraire, si vous n'y croyez pas, vous pourrez trouver cela amusant.
- Si vous croyez vraiment à ce genre de connerie, je sais maintenant pourquoi le pays va si mal ! »

Le politicien éclate de rire et entraine son acolyte avec les autres à l'écart. Après de long couloirs, l'ambassadeur les amène dans une salle éclairé par des bougies, avec au centre une chose caché par un bout de tissus. L'ambassadeur enlève le tissus en remettant en suspension la poussière qu'il avait accumulé. Les trois autres découvre alors une boule de cristal posé sur un socle de bois noir, ainsi que des feuilles de papier et un stylo. Mais le bois de la boule n'était pas peint, il était noir naturellement.
« C'est un cristal de vérité, crâne l'ambassadeur. Je l'ai acheté à une vielle femme qui faisait, cela les "on-dit", de l'occultisme. Ce cristal permet de répondre à n'importe quel question de celui qui la touche.
- Même si je n'y crois toujours pas, je sens qu'on va bien s'amuser, répond le trader, septique. Et comment cela fonctionne ? Il en voit son compte-rendu par mail, par télépathie !
- Essayez, vous allez comprendre. Prenez le stylo et une feuille près de vous, et touchez avec une main la boule en pensant très fort à ta question. Allez-y ! »

Le trader lève les yeux au ciel et s'exécute. Il touche le cristal d'une main, et le stylo de l'autre. Un moment de silence s'en suivi où rien ne se passe, et soudainement, le trader commence à écrire. Les trois autres se penchent pour voir ce qui est écrit, c'est une série de sept nombres, et en bas, une date qui tombe la semaine suivante. Quand il ouvre les yeux, il n'en revient pas.
« J'ai écris cela ?
- On t'a tous vu, répond le politicien. Vous avez demandé quoi ?
- Les prochains numéros du loto. »
- Même dans ces circonstances vous ne pensez qu'à l'argent.
- Par contre c'est quoi cette date ?
- Peut-être quand le tirage sera fait, répond l'héritier.
- C'est impossible, il n'y a pas de tirage ce jour-là.
- Tu le sauras la semaine prochaine, répond le politicien. Laissez votre place, je veux essayer aussi. »

Le trader laisse alors sa place au politicien. Il se passe la même chose que pour le trader, sauf qu'il écrit deux dates, une dans un an, et l'autre dans deux ans.
« Sérieusement, répond le politicien en regardant le résultat.
- Vous avez demandez quoi, demande le trader curieux.
- Quand je serais président de la république, je ne pensais pas que j'aurai une réponse.
- Vous avez aussi une autre date, répond l'ambassadeur. C'est bizarre. En tout cas, félicitation monsieur le futur président, je saurai où mettre mon argent. À vous monsieur l'héritier. »

L'héritier prend la place du politicien. Il hésite avant de toucher la boule, prend le stylo, mais cette fois, rien ne se passe.
« Vous avez souhaité quelques chose au moins ?
- Oui, répond l'héritier, mais je pense que c'était trop compliqué pour votre boule monsieur l'ambassadeur.
- Vous avez souhaitez quoi ?
- Je... préfère le garder pour moi.
- Allez, insiste le trader, si c'est le secret pour vous faire agrandir le pénis franchement il n'y a pas de honte, et on peut comprendre que vous n'aviez pas de réponse. »

Les deux autres éclatent de rire devant un héritier qui rit jaune. L'ambassadeur calme alors tout le monde.
« D'accord d'accord, de toute manière, si cela n'a pas fonctionné, pas la peine de dire ce que vous avez souhaité. Et si nous revenions au salon avant qu'on ne s'aperçoivent de notre absence. »

Le trader et le politicien emporte avec eux leurs bout de papier avant de revenir dans le grand salon.

Le jour mentionné par le trader est arrivé. Il sort des locaux de la française des jeux, heureux jusqu'au oreille. Il est venu valider son ticket de loterie avec les sept bons numéros, pour un pactole de près de deux cent millions d'euros. Il rentre dans sa Lamborghini acheté pour l'occasion, et commence à rouler. Il profite pour crâner un maximum dans les rues de Paris, avant de prendre le périphérique et l'autoroute en trombe. Il téléphone au politicien pour le tenir au courant.
« Bonjour monsieur le futur président, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer. La boule a dit vrai, j'ai gagné au loto !
- Sans déconné, répond le politicien de l'autre côté du téléphone. Cela veut dire alors...
- Oui, votre vœux va être exaucé aussi.
- Ouah, je n'aurai jamais cru un jour qu'un tel objet existait.
- Et moi donc !
- Et pour la date ? Vous savez à quoi cela correspond ?
- Sans doute au moment ou je toucherai l'argent, s'extasie le trader. Je crois que je vais lui racheter sa boule à notre ami, il ne faut pas qu'il tombe entre de mauvaises mains.
- Je ne pense pas qu'il va vous la lâcher comme ça.
- Je m'en fout, s'il le faut je le tuerai, je suis riche à en crever. »

Il rigole à plein poumon, le téléphone à la main. Soudainement, il est surprit par la proximité du camion devant lui.
« Merde...»

Il a juste le temps de tourner le volant a gauche pour l'éviter. Mais pris par une vitesse excessive, il fait un virage à 90° et tape violemment la barrière. La voiture s'èleve alors dans les airs, faisant un tonneau, avant de retomber sur le toit. Le sang commence à couler sur l'asphalte, pendant que le téléphone qu'il avait lâché après la collision retombe à terre dans des milliers de débris.

Deux ans se sont écoulé. Le politicien avait effectivement remporté les élections 'une courte tête au second tour, mais il avait apprit aussi la mort du trader, à la date dite par le papier. Et sa deuxième date est aussi arrivé pour lui. Il n'est pas dupe, il a compris quel était sa date, s'était la date de sa mort. Il s'était enfermé à l'Elysée dans un abri anti-nucléaire prévue à cette effet, avec de quoi manger, boire et s'occuper pour la journée. Il avait compté les jour jusqu'à ce moment, il avait tout envisagé pour éviter qu'il ne meurt. Personne à part lui ne peut ouvrir et fermer la pièce, personne ne se trouve à moins de cent mètres de lui, et des capteurs tout autour de la pièces sont installé pour voir s'il y avait des personnes qui franchiraient la zone, et une vue sur le trafic aérien et une vision satellite prévu a cet effet. Il avait tout prévu, et s'attend à survivre à sa mort la plus tranquillement possible. Soudain, il sent comme un coup de poignard dans le coeur. Il en a le souffle coupé, il en tombe à terre tellement il a mal. Il essaye de ramper pour accédé à la porte. D'une main fébrile et tremblante, il pose sou pouce sur le lecteur d'empreinte, avant de tomber inconscient devant la porte qui s'était ouverte. Les secours n'y pourront rien, le président est mort d'une crise cardiaque foudroyante causé par le stress, et il aurait pu être sauvé s'il ne s'était pas réfugié dans cet abri.

L'héritier remue un verre de Bordeaux devant la télé qui annonçait depuis quelques heures la mort du président. Il sirote avec plaisir ce breuvage, non pas que pour son goût, mais surtout pour le goût de la victoire.
« Alors, ils sont mort comme prévu. »

Il se retourne vers celui qui venait de prononcer ces mots. C'était l'ambassadeur. Il vient s'assoir à côté de lui, et s'échange un baisé.
« Ils n'ont pas compris ce que j'avais souhaité.
- Et nous voilà riche grâce à eux et leurs assurance vie.
- Tu étais encore avec ta boule de cristal ?
- Oui.
- Tu as demandé quelque chose ?
- Je lui ai demandé quand tu allé venir avec moi au lit.
- Et elle t'a répondu quoi ?
- Tout de suite.
- Alors ne désobéissons pas au destin ! »

Il éteint la télé avant d'accompagner son homme dans une pièce plus secrète.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top