Notre monde est en feu.

Il brûle. Les vapeurs nocives se baladent tranquillement dans l'air. La pluie est acide et sortir de chez soi c'est imposer un sadomasochisme à nos poumons.

Notre monde va mal.

Il pleure. Il n'arrive plus à cicatriser. On y met du maquillage, on tente de camoufler les blessures mais il le sait.

Notre monde, on l'a abandonné.

Il crie. Catastrophes sur catastrophes, causant une vague de mort. Des vies humaines, animales et végétales perdues dans l'ouragan de colère de cette Mère qu'avec le temps nous avons oublié de respecter.

Notre monde souhaite notre fin.

Il est las. Un raz-le-bol de souffrir sous les coups, de subir nos crises, nos caprices et notre hypocrisie. Aucun moyen de respirer, de faire un break entre lui et nous. Condamné à rester enfermé dans une relation de plus en plus toxique.

Notre monde va exploser.

Il nous regrette. Cette Mère qui regrette d'avoir eu des enfants, qui les aimaient comme on n'a jamais autant aimé et qui maintenant est rongé entre la haine et la tristesse. Une trahison qu'elle vit à chaque seconde.

Notre monde, il attend.

Il a encore de l'espoir. Il sait que tout n'est pas perdu, malgré le désespoir, qu'il y a encore un moyen d'être libre. Un espoir se basant sur des décisions extrêmement dures à prendre, des sacrifices, des concessions et des efforts surhumains.

Notre monde, il sait.

Il connait l'avenir. Il a confiance et continue d'y croire malgré les larmes de pluies et la terre craquelant de colère. Il sait que chaque effort, un tant soit peu minime, est nécessaire et impactant.

Mais notre monde a peur.

J'ai peur.

Alors il brûle, il pleure, il crie, il est las, il regrette, il a espoir mais il connait l'avenir alors il a peur.

Et je brûle à l'intérieur, je pleure sans retenue, je crie à en perdre haleine, je suis las d'affronter la vie, je regrette mes choix, j'ai espoir en l'impossible mais je connais l'avenir qui nous attend alors j'ai peur.

Je suis humaine comme notre monde est humain.

https://youtu.be/CSvFpBOe8eY