12 🎧 Superman

« Tu es mon petit oiseau, hein ? Tu le sais, hein ? Tu sais que tu es spéciale. »

Elle sentait sa grande main rugueuse caresser ses cheveux blonds encore crasseux.

Elle n'avait que quatorze ans et déjà elle savait qu'aucun homme ne serait jamais un super héros pour elle. Jamais elle n'aurait l'amour d'un Superman.

Elle ne serait qu'un jouet passant de main en main.

« Essuie ta bouche, petit oiseau. La mamma est venue te chercher. Reviens me voir bientôt. »

Elle le détestait, cet homme répugnant qui sentait la cigarette et qui l'a forçait à l'illégalité, cela par le simple fait d'être un partenaire précieux de la famiglia depuis des années.

Rattachant ses cheveux avec un élastique, subissant un dernier baiser de force, Elle descendit les escaliers grinçant à chacun de ses pas avant d'arriver devant la porte d'entrée suivie par cet homme qui l'avait touché.

La sonnette retentit pile à ce moment-là et la porte s'ouvrit sur la matrone de la famiglia, Madame F. Cette dernière, un maquillage impeccable, une beauté remarquable, un style sans faille et des cheveux éclatants de brillance, regarda la petite-fille avant de s'attarder sur l'homme. Il n'avait qu'un caleçon sale d'où était visible des traces de liquide pré-séminal et son ventre bedonnant était taché de sauce bolognaise datant d'il y a quelques heures.

Un homme sale. Un porc, pensa la matrone malgré son sourire de convenance.

— Je viens récupérer mon oiseau. Elle a été sage ? Elle n'a pas mordu, cette fois ?

— Elle était parfaite. Une vraie petite ange. Sa bouche est délicieuse.

— Bien sûr... On y va.

Il lui tendit une liasse de billets avant de laisser sortir la fille et de fermer la porte.

Le trajet du retour fut silencieux. Elle ne disait rien, fixant le paysage défilant derrière les vitres teinté de la voiture alors que Madame F détaillait son corps, vérifiant que l'homme n'avait pas laissé de marque sur sa peau presque parfaite.

« Est-ce qu'il t'a fait du mal ? » demanda-t-elle. L'adolescente ne dit rien, ignorant la matrone et faisant comprendre avec son silence que la douleur corporelle, Elle ne la sentait plus. C'était ce qui se passait dans sa tête à cause de lui qui la faisait souffrir.

Elle n'avait plus confiance. Elle n'était qu'une « salope » comme il l'avait appelée. Une « petite pute » avait-il dit avant d'enfoncer son membre dans sa bouche toute frêle.

Elle avait eu envie de vomir mais Madame F lui avait appris à supporter le pire et Elle revenait de plus loin. Bien plus loin.

« ...Aujourd'hui, tu pourras passer la soirée avec ton frère. »

Cette phrase l'avait fait sursauter. Elle s'était retournée vers la matrone, la remerciant d'un murmure avant d'oublier ce porc qui avait abusé d'elle.

Le soir même, Elle avait retrouvé son « frère » qui ne l'était pas vraiment. Son premier ami dans la rue. Il prenait soin d'elle depuis presque toujours et un lien puissant s'était créé entre eux.

La ressemblance physique chez eux était telle que les gens avaient supposé qu'ils étaient frère et sœur, et ils n'avaient pas démenti.

Ce soir-là, Il caressait ses cheveux, la rassurant et tentant de chasser ses souvenirs de la journée malgré la douleur le tiraillant. Si Elle était une servante du bordel de la famiglia, lui était un sous-fifre se prenant des roustes par les pires des gangsters. S'entrainant sans relâche pour devenir le plus fort et grimper les échelons.

Malheureusement, Madame F n'avait pas vu ce qu'Il avait remarqué en examinant sa « sœur ». Une marque de brûlure de cigarette sous le bras droit.

« On te traite de canari mais tous les deux, on sait que tu es une tigresse. Un félin n'a pas besoin d'être sauvé, d'être respecté et d'avoir un protecteur. Un félin doit être libre et doit se venger. Tu n'es pas une salope et tu vaux mieux que ça. Il est temps de grimper dans la hiérarchie. »

Et c'est à ce moment précis que tout avait changé. Lorsqu'Il avait glissé une idée dans sa tête blonde.

Elle s'était perdue. Depuis qu'ils avaient quitté la rue, on l'avait domestiquée. On l'avait fait souffrir pour mieux la polir et en faire une marionnette... Mais Elle valait mieux que de vivre toute sa jeunesse dans le bordel de Madame F.

Elle était plus qu'une pute.

Ce n'est que quelques jours plus tard que la matrone la reconduisit chez le « porc ». Lorsqu'Elle descendit de la voiture, Madame F sentit dans le regard de l'adolescente qu'Elle avait changé. Que ces intentions étaient impures et qu'Elle n'était plus sous son joug... Mais Elle ne dit rien et se contenta de sourire.

« Je reviens dans une demi-heure » se contenta-t-elle de dire.

Elle n'avait pas besoin de plus de temps. Elle était entrée dans la maison, avait grimpé chaque marche grinçante avant de se retrouver devant la porte de la chambre de cet homme l'attendant complètement nu, le membre tendu.

« Aujourd'hui tu vas me sucer avec tes petites lèvres et ensuite je te prendrais à nouveau ta pureté. Et cette fois-ci, si tu n'avales pas, ce n'est pas une brûlure que tu auras mais bien plus violent. Maintenant, à genoux. »

Elle connaissait la pièce par cœur et savait qu'à l'endroit où Elle allait se baisser, le parquet était vieux et presque pourrit. C'était parfait pour Elle.

Avant qu'il ne s'impatiente, Elle se mit à genoux, ses cheveux caressant le membre de l'immonde personnage devant Elle... Lorsqu'Elle tapa son poing dans le sol.

L'homme sursauta, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer, lorsqu'il sentit une vive douleur et vit le sang couler abondement sur le visage de l'adolescente. Du sang provenant de sa queue.

Il se mit à crier à la mort, retenant la giclée, alors qu'Elle le fit basculer en arrière malgré le poids important de l'homme. Armée d'un pic de fortune en bois qu'Elle avait extrait du sol, Elle se plaça sur le torse du porc à l'agonie et se mit à lui sourire.

Un sourire angélique malgré la situation horrible.

« Je ne suis pas ta salope et tu n'es pas mon Superman. » avait-elle déclaré avant de violemment planter le pic dans le cou de l'homme. Elle lui trancha la gorge, couvrant à nouveau ses vêtements de sang, et mettant fin à la vie de ce pédophile qui n'avait eu que ce qu'il méritait.

Une demi-heure plus tard, Madame F l'avait retrouvé à 500m de la maison du « porc », toute propre habillée d'une chemise grise trouée mais nouée en robe tout autour de son corps. Un sourire magnifique sur le visage.

La matrone n'avait pas eu besoin de retourner à la maison de l'homme car l'épaisse fumée et le camion de pompier avaient confirmé son intuition : Elle avait mis fin à sa souffrance elle-même. Elle avait sorti les griffes.

Elle venait de jeter un sac rempli de liasse de billets sur la banquette arrière de la voiture en déclarant d'une voix angélique que c'était le dernier paiement du « porc ».

Alors pour la première fois depuis des années, Madame F se mit à rire.

« Tu es une perle, la plus belle de toute. Je vais dire à mon mari ce que tu as fait ici et on te confiera plus qu'une fonction de prostitution. Tu vas bientôt être libre, ma Viola. »

[Cette histoire est un bout de jeunesse d'une femme que vous connaissez sous un autre nom. Une femme qui aura bientôt son histoire après avoir erré dans les champs de tournesol 😉]

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