Je pars enfin en vacance. Rien que moi et mon frère, on descend dans le sud dans la famille pour les fêtes de fin d'année. Nous avons 6h de route devant nous, nous avons tout prévu, cafés, collations, musiques, rien ne peut faire défaut pour le trajet. On dépasse Colmar, puis Mulhouse, on sort de la région, c'est vraiment là qu'on se dit que nous sommes en vacance. Mon frère en profite pour se laisser guider sur la route et dormir. De toute façon, il n'y a que moi qui ai le permis dans la famille, il est tranquille là dessus, il ne fera que le co-pilote, un co-pilote somnolant certes, mais un aide de conduite.
Après avoir franchit une colline, je me retrouve sur un paysage bien dégagé. L'autoroute est assez chargé, mais fluide. Nous ne sommes pas seul à rêver d'hiver plus chaud, et l'asphalte est à l'affût du moindre accrochage de tôle fouetté par l'air, par des bolide lancé à 130 km/h. Le ciel est d'un bleu uniforme, aucun nuage, aucune montagne à gauche ou a droite. Il n'y avait que deux chose devant nous : Le ciel, et le sol. Mes mains se crispent sur le volant. Ce bleu... est omniprésent. Il peint toutes la surface du pare-brise. La voiture parait ralentir à l'approche de cet espace uniforme. J'ai l'impression même d'être aspiré par cette couleur. Je ne sais pas où mettre mon regard pour me rassurer, ce ciel est un énorme trou bleu qui engloutit toute forme. Il ne reste que cet masse sans relief, sans visage, sans âme, devant moi. Mon regard se perd petit à petit, ma vision se floutte, mes mains serrent les seuls choses qu'elles puissent encore tenir. Le véhicule ralentit, ralentit, je sens que je n'ai plus le contrôle du véhicule. Je sens l'air se raréfier, l'espace se réduire, et être totalement démuni face à ce gouffre sans fond. La route tourne enfin, et je peux distinguer du relief. Mes mains se desserrent peu à peu, et je reprends peu a peu le contrôle de la voiture.
« Ça va ? Tu veux faire une pause ? »

Mon frère vient de se réveiller. Je lui réponds tranquillement :
« Oui,je veux bien, je me sens un peu fatigué »