Jour 13 : Mort
La sonnerie émane des haut-parleurs de l'usine. Enfin une journée de remplie, à faire des taches répétitifs pour moi. J'ai dû enchainer les heures supplémentaires pour réussir mon quota, pour que mon contrat puisse être renouveler. Même si je suis payer au lance pierre, même si je me ruine la santé, que mon épaule me fait mal à cause d'une tendinite causée par des mouvements répétitifs, je dois continuer. Je ne peux pas me permettre de ne pas travailler, je suis à découvert à la banque, et si je n'ai pas de rentré d'argent, je suis fini, je n'aurai plus qu'à dormir sous les ponts. Je commence à me dévêtir et ne pas penser à ça. Même si on m'engueule tout le temps, je fais mon travail pour le même salaire, je n'y pense pas, il ne faut pas y penser. Je prendrai mes antidépresseurs ce soir, et ça ira bien.
J'allais partir après m'être changé, quand mon responsable vient me voir. Il me dit sans détour que mon contrat s'arrête ici. J'ai rendez-vous demain pour clôturer, et pour m'expliquer pourquoi notre collaboration doit s'achever. Il tourne les talons, et quitte la pièce. Je reste 5 minutes dans le vestiaire. Les fusibles de mon âme grillent les uns après les autres, jusqu'au dernier. Je mene che alors, comme un automate. Mon cerveau est devenu une tempête d'idées noires, je ne fais que me morfondre, me dire que ma vie est terminée, que je ne suis qu'une merde dans ce monde, que je ne mérite pas de vivre. Tous mes soucis, tous mes problème ce sont alors envolés. Même ma tendinites disparaissent, je souris pour la première fois depuis des mois. Parce que ce soir clôture le dernier jour de ma vie. Ce soir, ce monde sera débarrassé de moi. Des années de brimades, des années de coups verbaux, de courir pour rattraper la vie, de courir pour l'argent, pour la reconnaissance, pour avoir une vie sociale. Je sais que je ne pourrais jamais avoir tout cela. Il vaut mieux m'ôter la vie, car personne ne pourra me l'enlever. Je déverrouille ma voiture, je n'allume pas la radio, pour écouter des gens vivre mieux que vous, ou d'autres mourir par d'autres, il veut être seul ce soir, seul avec la mort...
La voiture file à toute allure, je remarque juste à l'instant les lumières des gyrophares de la gendarmerie, combien de temps ils étaient là, je n'en savais pas, et je m'en fiche. Ils ne vont pas m'arrêter comme ça, j'appuie sur l'accélérateur, la voiture m'emboîte la roue, il doit prévenir des renforts. La voiture beugle par des hauts-parleurs de m'arrêter, mais la voix amplifiée ne va pas me stopper. Je roule bien au delà des limites fixés par la réglementations, les paysages défilent très vite à coté de moi, dans cette campagne isolée et industrielle. À tout moment, la voiture peut déraper, mais cette la grande faucheuse est là pour garder mes roues droites. Lui seul sait où, quand, qui et comment il récupéra son dû. Les pneus crient à chaque virage, la course-poursuite continu pendant des minutes, des heures, et pourraient durer des jours si je le pouvais. Rien ne m'arrêtera, sauf la mort.
Soudain, à un virage, des phares m'éblouissent de loin. La nuit commençait à tomber, et je voyais devant moi trop de phares pour que ce soit qu'un simple automobiliste perdu dans cette pampa. La voiture derrière me confirme dans ces haut-parleurs que je suis cerné, que je dois m'arrêter. Voilà donc le lieu, le moment, la manière qu'à choisis la mort. Je ne sais pas si la faucheuse se contentera de ma mort, ou sera-t'il tenter par l'âme d'innocents en plus, en tout cas, je vais mourir. Je roule à 130 km/h, les phares devant moi s'approchent comme si c'était eux qui me fonçaient dedans. La voiture ronronne, plane presque sur l'asphalte à cette vitesse, je plane vers a fin. Pendant une fraction de secondes, je peux voir les gendarmes s'extirper de leurs voitures pour se planquer sur les bas-côté, parce qu'ils avaient compris que la voiture ne s'arrêta pas d'elle-même. J'ai l'impression de voir le monde au ralenti. L'impact, mon corps qui commence à libérer son énergie cinétique emmagasinée, l'Airbag qui se déploient lentement, qui ralenti ma tête. Je n'avais pas mis ma ceinture, je l'avais mise derrière moi et attachée pour qu'elle ne fasse pas sonner toutes les sirènes de la voiture. Ma tête subit une telle pression que ma colonne vertébrale craque. Je n'ai pas encore le temps de sentir la douleur heureusement, la Mort est prévoyante avec moi. Mes bras effectuent des mouvement pas naturels, et sortent de l'orbite de mes épaules. Je vois les premières gouttes de sangs traverser l'habitacle, le volant se brise et se plante dans mon sternum. Un peu d'intestins s'en échappe, et le sang colore déjà la toile de l'Airbag. Ma tête roule sur le ballon gonflé, et tourne sur 180°. Je ne sens plus rien, ma vision se trouble, les douleurs commencent mais la grande faucheuse arrive rapidement avant que je ne souffre. L'espace se rétrécie, je ne respire plus depuis quelques secondes, je sens mon cœur s'arrêter. Je vois la voiture s'élever par le peu que je puisse voir par la fenêtre de mon côté. Ma vision se noircie, je n'entend plus rien, un goût de métal coule dans ma bouche, je ne sens plus rien, je ne contrôle plus rien en dessous de la tête. Je ne sens plus rien, plus aucune pensé ne me traverse l'esprit, je plonge dans un noir indescriptible, plus que noir que le tréfonds de l'espace...
C'est enfin ma fin...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top