2 octobre : cou

Jack et Sally avaient décidé que cette après midi, ils allaient visiter l’usine de caddies abandonnée qui était située dans leur ville. Bien avant leur naissance, cette usine avait fermé, et ils ne savaient pas pourquoi. Cette histoire intriguait beaucoup Sally, qui voulait absolument en savoir plus. Et Jack suivait Sally dans toutes ses aventures.

    Ils prirent le bus jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche, mais ils durent encore marcher plus de dix minutes pour arriver à bon port. Cette usine était en périphérie de la ville, un peu en retrait, loin de tout.

    Il pleuvait. Jack détestait la pluie.

    — Tu pouvais pas choisir un autre jour pour visiter ton usine ? se plaignit-il tout le long du trajet

    — Jack franchement t’es pas en sucre ! En plus on sera à l’intérieur, tu seras au sec.

    — Ouais ben j’aurais préféré un autre jour.

    Sally leva les yeux au ciel. Son meilleur ami était désespérant.

    Les deux amis arrivèrent enfin. Le premier obstacle était le grillage qui encerclait la zone. Il était évidemment trop haut pour être escaladé et le portail était vérouillé. Tout aurait été trop facile.

    — On se sépare, décida Sally ; je fais le tour par la gauche, tu fais le tour par la droite. Le premier qui trouve une brèche envoie un message à l’autre.

    Le périmètre était vaste et faire le tour leur prendrait plusieurs minutes. Il était en effet plus rapide de se séparer et de se répartir les tâches. Jack prit donc la direction opposée à celle de son amie et longeau le grillage par la droite.

    Sur plusieurs mètres il ne trouva rien, pas un trou creusé par un chat ou un chien au cours de ces dernières années, pas un arbre pour escalader et passer par au dessus. Pour un site abandonné , il était sacrément bien protégé.

    Sally ne trouvait rien non plus.

    Jack finit par trouver une ouverture minuscule dans le grillage. Il se dit qu’à deux, ils arriveraient bien à l’agrandir un peu. Et comme Sally était petite et mince, elle pourrait passer.

    Il sortit son téléphone pour prévenir son amie. Mais son message ne s’envoya jamais.  

    — Rah, pas de réseau ! Quelle idée de m’emmener dans cette cambrousse aussi ? Forcément il y a pas de réseau ! J’ai vraiment la poisse moi…

    L’adolescent était agacé. Il essaya de mettre son téléphone en hauteur pour tenter de capter une ou deux barres de réseau, mais ce n’était pas très efficace. Il n’arriva pas à contacter Sally. Il se dit que tant pis, il n’avait pas envie de refaire tout le tour pour la trouver. Il passerait tout seul, tant pis pour elle. Il prendrait des photos pour la consoler.

    Il passa donc son avant bras dans la brèche et tenta de l’agrandir. Il s’écorcha le bras et saigna beaucoup, mais il parvint à créer une ouverture assez grande pour passer de l’autre côté.  

    Une fois à l’intérieur du bâtiment, il observa ce qui l’entourait. Tout était vide et sombre et rempli de toiles d’araignées. Les interrupteurs ne fonctionnaient pas et les fenêtres ne laissaient pas passer beaucoup de lumière.

    Il s’avança vers un rayon de lumière et trouva une chose qui lui glaça le sang.

    Au sol gisait un cou. Un cou seul, sans corps.

Avec un papier daté d’avril 1997. Cette date correspondait au moment de la fermeture de l’usine.

    “Michel se plaignait sans cesse de son torticolis. Maintenant il n’aura plus jamais mal.”

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