8. Etranges comportements.

Plusieurs jours s'étaient écoulés. J'avais décidé, légèrement forcé par Lucas, de rester à l'internat. De toute façon, il avait raison, où allai-je me réfugier ? Ma maison se trouvait à plus de 500 kilomètres.

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- Sortez vos livres pages 15 et 16, fit la professeure de mathématiques.

Je sortis mon livre, Lucas avait oublié le sien. Je le mis entre nous et l'ouvris aux pages demandées. C'était très dur de rester aussi près de lui sans pouvoir s'embrasser, se toucher. (Calmez-vous.)

 Nous étions jeudi, il était 11h42. Plus que 13 minutes d'attente. Je n'en pouvais plus. Nous étions en fin septembre, et il faisait chaud comme en juillet ! 

Je pris mon carnet et m'éventai avec tel un éventail.

Parfois, Lucas me lançait quelques regards amoureux, ce qui me fit rougir. Je n'aimais pas rougir devant tout le monde ! (NDA (juillet 2016) : encore désolé... x))

La sonnerie de midi retentit. Tout le monde sortit en courant, à part moi, bien évidemment. Je prenais toujours mon temps. Lucas m'attendait à l'entrée. Adossé au mur, il me regardait patiemment. Je lui souris, et il me fit de même.

Nous sortîmes de la classe. Chloé, Laurine et Grace ne nous avaient pas attendus, mais on n'y prêta peu attention.

Lucas prit ma main, me chuchota un "Suis-moi" dans l'oreille et me tira jusqu'à un coin isolé.

Il me plaqua doucement contre le mur et m'embrassa amoureusement. Ce mec était juste PAR-FAIT. Je flippais légèrement qu'on se fasse surprendre, mais je pris le risque quand même.

Je posai une main sur sa joue tout en mordillant tendrement sa lèvre inférieure. Je séparai, malheureusement, nos lèvres.

- Il faut qu'on aille manger.. dis-je, désolé.

- Mmh.. céda-t-il.

Je posai une dernière fois mes lèvres sur les siennes puis partis en direction du self. Nous nous servîmes, comme à notre habitude, et allâmes nous installer à notre table habituelle. Il y avait énormément de monde ce jour-là au self. Il y avait un brouhaha qui faisait un boucan d'enfer. J'eus un léger mal de crâne, qui partit aussi vite qu'il était venu.

Nous étions à table avec Ludivine, Stessy et Elie. Chloé, Laurine et Grace n'avaient pas encore pointé le bout de leur nez. 

Ludivine ne toucha pas à son assiette. Quant à Stessy et Elie, ils mangeaient pour 4.

- Tu vas bien ? demandai-je à Ludivine.

Elle ne répondit pas et se contenta de fixer son repas. Je passai ma main devant ses yeux afin de la faire réagir, elle n'eut aucune réaction.

Je regardai Lucas, dubitatif.

- Ludivine ? interpella Lucas.

- Mmh..? murmura-t-elle.

Elle ressemblait à un zombie. Elle était molle comme de la guimauve. C'était ha-llu-ci-nant. A ce moment-là, on aurait dit qu'elle avait perdu toute connexion logique avec son cerveau.

Je pris doucement la tête de Ludivine entre mes mains et relevai légèrement sa tête. Je ma regardai dans les yeux. Ses yeux étaient dans le vide, on aurait dit qu'elle ne me voyait. Elle se contentait de regarder devant elle. Inanimée.

Je relâchai le visage de Ludivine, qui s'abaissait aussitôt. Sa tête était baissée, et elle fixait à nouveau son repas.

Stessy et Elie n'avait rien remarqué de la situation dans laquelle Ludivine était, tellement ils étaient occupés à s'embrasser langoureusement et à se taquiner. Quant à Lucas, il commença lui aussi à se poser des questions.

- On va l'emmener à l'infirmerie ? demanda Lucas.

- Je crois que c'est préférable, ouai, répondis-je. 

Nous nous levâmes et prîmes Ludivine avec nous. Elle tenait facilement debout, mais il fallait qu'on l'accompagnât quand même.

Nous traversâmes des couloirs interminables avant d'arriver devant l'infirmerie. Une fois arrivés, l'infirmière nous reçut immédiatement. Lucas entra avec Ludivine à l'intérieur, et moi je dus attendre à l'extérieur, dans la salle d'attente.

Quelques minutes passèrent avant que j'entendisse des hurlements dans l'infirmerie. J'entendais l'infirmière crier "à l'aide" et des bruits de vases exploser. Je clanchai violemment la porte et entrai à l'intérieur. J'aperçus Ludivine qui se secouait dans tous les sens, tenue fermement par Lucas. L'infirmière s'éloigna de Ludivine, qui était aussi rouge que les gouttelettes de sang qu'il y avait au sol.

Ludivine saignait de la main, elle avait cassé le vase et avait pris un bout de porcelaine coupant afin de blesser l'infirmière, mais pourquoi ?

- Mathéo, sors ! m'ordonna Lucas, tenant de plus en plus fermement les bras de Ludivine.

Je ne sus pas pourquoi, mais je lui obéis. Je sortis de l'infirmerie et allai chercher de l'aide. Je courus en direction d'un adulte dont je ne connaissais pas l'identité et lui expliquai brièvement ce qu'il se passait :

- Monsieur ! Venez ! Notre amie est en furie, elle est en train de tout détruire dans l'infirmerie ! m'écriai-je.

Je me mis à nouveau en direction de l'infirmerie. L'homme me suivit.

Une fois arrivés devant l'infirmerie, nous n'entendions plus aucun bruit. J'ouvris la porte et aperçus Lucas, inconscient au sol. Je courus en sa direction et me mis à genoux à ses côtés. Il était sur le ventre, donc je pris fermement ses épaules et le retournai, afin d'essayer de le réveiller.

- Lucas ! Réveille-toi ! Je t'en supplie ! criai-je légèrement énervé, le secouant légèrement.

J'étais énervé, car j'aurais pu éviter cela. J'aurais pu faire quelque chose pour que cela n'eut pas lieu, mais c'était trop tard. Ce qui était fait était fait, et je devais faire avec.

Je me retournai et aperçus l'homme qui cherchait où pouvaient bien être l'infirmière et Ludivine. Il n'y avait aucune trace des deux femmes. Je regardai à nouveau Lucas, il avait ouvert ses yeux. Je le pris fermement dans mes bras.

- Tu m'as fait peur p*tain.., m'exclamai-je.

Il me serra également contre lui, déboussolé. Il se leva et aperçut le capharnaüm autour de nous.

- Où est Ludivine ? demanda-t-il.

- On la cherche, répondis-je.

Il se frotta la tête et me regarda d'un air désolé.

- J'espère que tu n'as pas eu trop peur, confia-t-il.

Je regardai autour de nous, nous étions seuls. Je me mis donc à l'embrasser le plus passionnément qu'on ait eu jusque là. Il fut tellement surpris qu'il me laissa faire.

Je décollai nos lèvres avant de poser ma tête sur son épaule gauche.

- J'ai eu peur de te perdre.. avouai-je, respirant doucement dans son cou.

Il caressa doucement mes cheveux et déposa un baiser sur mon front. Il me lâcha.

- Il faut qu'on retrouve Ludivine avant qu'elle ne fasse n'importe quoi, fit-il.

J'acquiesçai et nous partîmes hors de l'infirmerie, à moitié détruite.

********** Ellipse. **********

Cela faisait 45 minutes que nous cherchions Ludivine, en vain. Elle avait disparu, comme l'infirmière. Pourtant, nous avions cherché partout. J'étais à présent dans la salle de jeux avec Lucas. Nous n'envisagions pas de retourner en cours cette après-midi, nous voulions d'abord éclaircir l'étrange comportement de Ludivine.

- Elle n'avait pas l'air d'être elle-même, fit remarquer Lucas.

- En ce moment elle est légèrement chamboulée, confiai-je.

- Ah ?

- Ouai'p, elle a pleuré dans mes bras. Apparemment elle a surpris Hector et..

Je me stoppai net. J'allais avouer leur secret, alors que j'étais censé ne pas être au courant. Lucas me fixa, attendant patiemment que je finisse ma phrase.

- Euh.. en fait j'ai pas très bien compris ce qu'elle m'a expliqué.. mentis-je, essayant de rattraper le coup.

- Mais, c'est grave ? demanda-t-il.

Que répondre à cela ? Est-ce grave que Timothée et Hector couchent ensemble ? Est-ce grave que Ludivine les ait surpris en train de.. bref. 

- Je ne sais pas.. répondis-je.

Nous étions assis à une des tables près du jeu de fléchettes. Lucas posa sa main sur la mienne et la caressai. Je me laissai faire.

- COUCOUUU !! Vous etiez-où ?! hurla Stessy.

Je sursautai et retirai ma main de l'emprise de Lucas. Ce n'est pas que j'avais honte de notre couple, mais il était préférable, pour l'instant, de ne pas trop se montrer. Personne n'était au courant pour mon homosexualité et sa bisexualité. Je ne voulais pas qu'on ait des problèmes avec ça, et notre couple était nouveau pour moi, je préférais vivre ça "secrètement", pour l'instant.

- A l'infirmerie, répondis-je.

- Ouai, on a été emmené Ludivine.

- Ah, et elle va mieux ? demanda-t-elle, ne se rendant pas compte de la situation.

- On la retrouve pas.. répondis-je.

- De quoi ? Elle a disparu ?! dit-elle, commençant à hausser la voix.

- Chuuuuuuut ! fit la gérante de la salle de jeux en collant son index à ses lèvres.

- Elle a disparu ?! répeta Stessy, cette fois-ci plus doucement.

- Elle est devenue une furie, elle était incontrôlable.. Elle a dévasté l'infirmerie.. et depuis, elle et l'infirmière sont introuvables, raconta Lucas.

Stessy me regarda, afin de vérifier si il disait vrai. Elle commença à s'asseoir et à avoir la tête ailleurs. 

- Ludivine est la plus calme de nous deux.. Elle ne s'énerve quasiment jamais.. Il aurait fallu quelque chose de vraiment énorme pour qu'elle pète un plomb, affirma-t-elle.

Elie vint nous rejoindre, tenant deux verres de diabolo-fraise. Cela me fit rappeller ce fameux "incident". Il s'installa à côté de Stessy et s'embrassèrent. Ils burent leur verre avant de nous demander si nous voulions jouer aux fléchettes avec eux.

- Je n'ai pas envie, répondis-je. Et, on n'a pas cours là ? demandai-je.

- Non, monsieur Heri n'est pas là, on n'a pas cours cette après-midi.

- Cool ! s'exclama Lucas avant de se lever. Je vais essayer de retrouver Ludivine, ajouta-t-il, enfilant sa veste.

- Je te suis ! fis-je, légèrement TROP enthousiaste.

Elie commença à ouvrir sa bouche, mais Stessy lâcha un "je t'expliquerai" avant de prendre une fléchette et de tirer sur la cible.

Lucas sortit de la salle de jeux suivi de moi-même, et nous allâmes en direction du parc. Le parc, c'est le seul endroit où nous n'avions pas regardé partout.

Au fond de ce parc se trouvait un petit bois. Ludivine pouvait y être, alors nous décidions de nous y rendre. Je n'y étais jamais allé, enfin, je n'en avais pas encore eu l'occasion.

Je n'ai jamais beaucoup aimé les bois. Cela me faisait frissonner. Pour moi, le bois était toujours annoté à l'obscurité, les loups, la solitude. De plus, je détestais les moustiques, et dans les bois, il n'en manquait pas le moins du monde.

Après 5 minutes de marches, nous arrivâmes au bois. Il y avait de longs arbres dont je ne connaissais pas le nom, avec un trou marron très clair/gris et un feuillage très épais, qui laissait que très peu passer la luminosité du soleil.

Nous nous y engouffrâmes. Il y faisait extrêmement sombre. Je sortis donc mon téléphone portable comme lampe torche, même si cela n'était que très peu suffisant.

Nous regardions partout, mais nous ne nous quittions pas d'une semelle. Il était très facile de se perdre dans un bois aussi dense que celui-là. Lucas me lançait des regards de temps à autre. Je suppose qu'il vérifiait seulement si j'étais bien à ses côtés.

- Arrête-toi ! me chuchota-t-il, s'agenouillant doucement.

Je l'imitai, ne sachant pas pourquoi nous nous agenouillions.

- Qu'est ce qu'il se passe ? demandai-je à voix basse.

- Il y a quelqu'un, répondit-il, me tenant fermement l'épaule.

Nous faisions aucun bruit. Je n'entendais que le bruit des branches des arbres qui se claquaient les unes aux autres.

Après plusieurs secondes, je me relevai et lâchai un léger cri de surprise en apercevant une silhouette devant moi.

Lucas me tira vers lui et me prit instinctivement dans ses bras. La silhouette s'approcha de nous puis allai à la lumière.

- Bonjour vous deux, fit Armelle d'une voix posée et douce.

Cette situation me fit penser au rêve que j'avais fait. Je pris la main de Lucas dans la mienne et la serrai fortement, sa présence me rassurait.

- Oh.. que c'est mignon, dit-elle, nous regardant collés l'un à l'autre.

- Qu'est ce que tu fais ici ? demanda Lucas.

- Moi ? Rien de spécial, j'aime me promener dans ce genre d'endroit.. confia-t-elle.

Je la regardai. Elle avait une tâche de sang à sa chaussure. Armelle aperçut que j'avais remarqué la tâche rougeâtre sur ses souliers, et se justifia :

- Oh, ça ? Ne fais pas attention, j'ai trébuché sur le cadavre d'un écureuil.

Bizarrement, je n'y croyais pas un seul mot.

- Nous on va y aller, annonça Lucas en me lâchant de son emprise.

Je regardai Lucas, il n'aimait pas cet endroit, moi non plus. Lucas aperçut la peur dans mes yeux. Il devina facilement que ce n'était pas le bois en question qui me terrifiait, mais elle.

Il lança un regard à Armelle, qui caressait le tronc d'un arbre, puis me regarda encore une fois.

- Tu penses que..? me chuchota-t-il.

- J'en suis sûr, répondis-je.

Il ne quitta pas des yeux Armelle, qui continuait de glisser sa main le long du tronc, souriant de toutes ses dents. Elle commença à murmurer des mots incompréhensibles.

- ... Je suis désolée, il le fallait.. s'excusa-t-elle à l'arbre.

Je lançai un regard à Lucas, lui montrant mon impatience à partir d'ici.

- Allez, on y va, dit-il avant de prendre ma main.

Nous nous mîmes à courir par le chemin que nous venions de prendre. Nous nous éloignions le plus loin d'Armelle..

[Voici le chapitre 8 ! *-* J'espère qu'il vous a plu. :3 Bref, comme d'habitude, je me répète : N'hésitez pas à laisser vos impression et vos avis en commentaires ! :3 Je vais quotidiennement jeter un oeil sur les commentaires, et j'y réponds la plupart du temps. Chapitre 9 très prochainement ! Merci à vous, lecteurs, de me lire ! *-*]

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