6. De plus en plus proches.
Ça faisait déjà deux semaines que j'étais dans cet internat. Depuis cet "indicent", je n'avais plus reparlé à Armelle. Je m'étais beaucoup lié d'amitié avec Chloé, Grace, Laurine, et Hector.
Je n'avais parlé à personne de ce que je savais sur Hector et Timothée, puis, ils faisaient ce qu'ils voulaient, c'était leur vie. Lucas et moi nous taquinions de plus en plus. J'adorais nos petits moments. Je me faisais peut-être des films, mais j'espérais au fond de moi que Lucas ressentît la même chose que ce que je ressentais pour lui.
Nous étions samedi matin. Je m'étais réveillé 10 minutes auparavant et je m'habillai pour aller à la cafétéria lire mon livre. Notre professeure de français nous avait déjà donné un livre à lire en 3 semaines. Plus vite je le lisais, plus vite j'en aurais fini.
J'enfilai un chandail et un jean puis sortis de la chambre vide. Hector et Lucas n'étaient plus dans la chambre quand je m'étais réveillé.
Je refermai la porte derrière moi et mis la clé dans ma poche, comme à mon habitude. Je descendis les escaliers et croisai Hector et Timothée qui montaient. Je leur fis signe de la main, afin de les saluer. Ils me saluèrent à leur tour. "Et dire qu'ils ne savent même pas que je suis au courant", me dis-je à moi même. (Non, je ne suis pas schizophrène.)
Une fois dans la cafétéria, je m'installai sur un fauteuil, près de la fenêtre qui laissait passer les rayons du soleil puis ouvris mon livre "L'atlas d'Emeraude".
J'étais en pleine concentration lorsque je fus extirpé de ma lecture par des gloussements. Je levai la tête et aperçus Elie avec sa petite-amie.
- Stessy ! Tais-toi, tu ris comme une chèvre ! la taquina-t-il.
- Wohoo, qu'est ce que t'as 'spèce de lama ! renchérit-elle, riant.
Ils s'embrassèrent à pleine bouche. Ils étaient amoureux, vraiment. Ça se voyait.
Stessy aperçut que je les regardais. Elle m'adressa un sourire, que je lui rendis. Elle suivit Elie en direction de la salle de jeux. Cette pièce avait l'air d'être leur refuge.
Je remis le nez dans mon bouquin puis lis 3 chapitres supplémentaires.
La sonnerie de 12h retentit. Je me frottai les yeux et refermai mon livre après une intense lecture de plus de 50 minutes. J'aperçus au loin Armelle qui me regardait, tenant dans sa main un collier qui était suspendu se balançant doucement de droite à gauche.
Je décidai de ne pas prêter attention à elle, et montai les escaliers afin de rejoindre ma chambre. Je marchai doucement dans le couloir quand j'aperçus que mon lacet était défait. (Oh, c'est dommage ça.) Je m'abaissai donc et le refis correctement. J'entendis soudainement des gémissements non loin de moi.
J'avançai doucement dans le couloir, et plus je m'avançai, plus les gémissements se faisaient entendre. Je devinai rapidement que ces bruits provenaient de la chambre de Timothée. La porte était entrouverte, je me demandai ce qu'il se passait à l'intérieur. Je toquai une première fois : sans réponse; puis une seconde fois : en vain.
Je poussai doucement la porte de la chambre et aperçus au sol des vêtements éparpillés. Je reconnus la veste de Hector, il la portait tout le temps. Je compris instantanément ce qu'il se passait dans cette chambre.
Je n'eus même pas le temps de refermer la porte de la chambre que je vis resurgir de la salle de bain, Hector et Timothée s'embrassant langoureusement, nus comme deux vers.
Je sursautai et refermai la porte d'un trait. Ils ne m'avaient pas aperçus, mais moi si, malheureusement.
Décidément, je me retrouvai toujours au mauvais endroit, au mauvais moment.
Toujours choqué de ce que je venais de voir, j'essayai d'ouvrir la porte de ma chambre. Après la troisième tentative, j'y parvins.
La chambre était restée comme je l'avais laissé une heure plus tôt. Je m'assis sur mon lit, tête entre mes mains, et essayai de sortir ses images de ma tête. Certes, ça n'avait durait que 2 secondes, mais c'était deux secondes de trop.
J'étais en train de me faire un monologue, seul, dans ma chambre, quand je fus interrompu par Lucas, qui tenait deux sandwichs dans ses mains.
- Euh.. tu parlais à qui là ? me demanda-t-il.
- J'me parlais à moi-même, répondis-je.
Il me regarda puis éclata de rire.
- Tu es vraiment bizarre, mais j'aime ça.
La façon dont il avait dit "mais j'aime ça" me fit frissonner. J'avais envie de lui demander : "T'aimes ça comment ?", "Tu aimes ce que je dis ou tu m'aimes moi ?". Non non, il fallait que j'arrête de me faire des films, ce mec était hétéro et je n'avais aucune chance avec lui.
Je me contentai de sourire, comme un guignol, face à ce demi-dieu sur pattes.
- Tu as faim ? me demanda-t-il, me tendant un sandwich au saumon.
- Ouai'p, merci ! le remerciai-je.
Je pris le sandwich en main et le croquai à pleines dents. Lucas me fixait, les yeux écarquillés, faisant mine d'être choqué.
- Maaais ! m'écriai-je en lui donnant un coup dans l'épaule afin qu'il arrête de prendre cet air outré.
Il rigola.
- J'aime pas quand tu fais ça, j'suis pas une bête de foire, dis-je en faisant la moue.
- Nan, même les foires ne veulent pas de toi, plaisanta-t-il.
- Hé mais !
Je lâchai mon sandwich et sautai sur lui. J'essayai de prendre emprise sur lui, mais il était plus musclé que moi, et parvins à ma plaquer sur le lit.
- Lâche-moi ! rigolai-je.
- Alors dis-moi que même les foires ne veulent pas de toi ! ordonna-t-il en serrant fortement mes poignets contre le matelas.
Il se mit sur moi, afin que je ne puisse pas m'échapper. Il s'appuya fortement sur mes jambes afin que je ne puisse pas les utiliser contre lui.
- Jamais !
- D'accord, répondit-il en souriant.
Cela ne présageait rien de bon.
Il commença à prendre un de mes pieds et me chatouilla aussi fort qu'il put. Malheureusement, j'étais extrêmement chatouilleux, et je ne pus m'empêcher d'exploser de rire en me secouant dans tous les sens.
- Dis-le ! exigea-t-il tout en souriant sadiquement.
- Noon ! résistai-je.
Il chatouille de plus belle.
- Ok ok !! Même les foires ne veulent pas de moi ! me résignai-je en essayant de me retirer de son emprise.
Il sourit de triomphe, fier de lui. Je me contentais de faire mine de bouder. Il me regarda et me taquina afin de me faire rire, ce qu'il su faire, évidemment.
Désormais, le silence régnait dans la pièce. Lui sur moi, nous étions dans une situation qui commençait à être gênante. Il tenait toujours fermement mes poignées qu'il plaquait juste derrière ma tête, et était assis sur mes jambes, de façon à ce que je ne puisse plus bouger.
Il commença à s'approcher de mon visage.
- Je crois que là, notre position devient gênante, non ? dit-il, tout rouge.
- Mmh.
Je me contentai de le regarder dans les yeux. Je n'avais jamais remarqué à quel point ses yeux étaient beaux. J'avais terriblement envie de l'embrasser.
Je fixai à présent ses lèvres légèrement rosées que j'avais irrésistiblement envie de goûter. La tentation était tellement forte, que je me mis à me mordre la lèvre inconsciemment.
Il regarda mes lèvres, puis me regarda de nouveau dans les yeux. Je me rendis compte qu'il n'était peut-être pas hétéro. J'esquissai un léger sourire. Il comprit de suite.
Ses lèvres entrechoquèrent les miennes. Il m'embrassa et lâcha son emprise qu'il avait sur mes poignets avant de poser ses mains sur mes joues. Je glissai une main derrière sa nuque et l'embrassai tendrement à mon tour.
Ses lèvres étaient .. WOUAAAH. Indescriptibles comme sensations. Je me sentais flotter dans l'air, j'avais chaud, terriblement chaud, et je ne me concentrais plus que sur ses lèvres.
Quelqu'un frappa à la porte. Nous sursautâmes avant d'essayer de nous détacher l'un de l'autre. Lucas se dépêcha de descendre de mon lit. Je lançai un regard déçu au brun aux yeux verts. Il alla ouvrir la porte.
Je me relevai doucement de mon lit, encore sous l'adrénaline de ce qu'il venait de se passer. Je regardai en direction de la porte et aperçus Ludivine, la sœur jumelle de Stessy. J'arrivais désormais à les différencier. J'avais eu quelques conversations avec les deux filles et avaient remarqué que malgré leur forte ressemblance physique, moralement, elles étaient assez différentes.
- Timothée est-il ici ? demanda-t-elle, désespérée.
Lucas me lança un regard, et je fis un mouvement horizontal de la tête, indiquant que non.
- Ok.. désolée de vous avoir dérangé, s'excusa-t-elle, avant d'aller toquer à la porte voisine.
Je culpabilisais de ne pas dire ce que je savais, mais après tout, c'était leur vie, je n'allais pas les balancer. Je savais qu'à ce moment là, ils devaient être dans la chambre de Timothée en train de.. enfin voilà.
Lucas referma la porte. Il me regarda de nouveau, je fis de même. Je ne savais pas ce qu'on attendait, mais je ne savais pas quoi faire. Il s'approcha de moi et m'embrassa à nouveau.
Je fus aux anges. Il embrassait magnifiquement bien. Je passai doucement ma main dans ses cheveux pendant que nous nous goûtâmes respectivement les lèvres.
Après quelques secondes, nos lèvres se séparèrent. Je repris doucement mon souffle dans son cou. Il me susurra à l'oreille :
- Mathéo... Je tiens fort à toi, tu sais ?
Malgré qu'il ne me voyait pas, je souris. Je déposai un baiser dans sa nuque avant de répondre :
- Moi aussi..
Nous nous serrâmes un peu plus fort l'un contre l'autre, debout.
Je sortis mon nez de son cou et le regardai dans les yeux. Il me déposa un tendre baiser sur mes lèvres, ce qui me fit ressentir des papillons dans le ventre. Je souris durant ce contact.
Je posai ensuite ma tête sur son épaule tout en le serrant contre moi et je regardai devant moi. J'aperçus sur la fenêtre entre le lit de Hector et le mien de la buée ainsi qu'un message dessus comme si quelqu'un avait écrit avec son doigt :
"LA CLE"
Je regardai la buée qui s'effaçait peu à peu.. jusqu'à devenir inexistante et disparaître complètement..
[Alors, que pensez-vous du nouveau couple Mathéo-Lucas ? :3 A votre avis, qu'avait-elle Ludivine ? Et, quel est ce "message" sur la vitre de la chambre ? Laissez vos impressions et vos avis en commentaires ! Bonne lecture et merci de me lire ! *-*]
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