Quand je me réveillai, j'étais allongé sur mon lit. J'étais recouvert de ma couverture et je n'avais plus de haut. Je regardai autour de moi : aucune trace d'une quelconque présence.

Je retirai la couette qui me recouvrait et me levai. Je me sentais faible J'eus un léger vertige et je m'assis rapidement sur le lit, afin de ne pas tomber. Au même moment, Hector entra dans la chambre, une boîte de médicaments à la main.

- T'es réveillé, c'est super ça ! s'exclama-t-il. Je t'ai amené des médicaments, montra-t-il en tendant une boîte de médicaments que je n'avais jamais vu auparavant.

Je la pris et sortis des gélules.

- L'infirmière a dit que tu en aurais besoin que d'une, ajouta-t-il.

- Merci.

Je mis une gélule dans ma bouche et l'avalai sans eau. Je redonnai la boîte à Hector avant de lui demander ce qui m'était arrivé.

- Bah, tu as fait un malaise. Rien de grave, d'après l'infirmière. Lucas a dit que tu avais bu qu'un diabolo-fraise, et que tu n'avais pas encore mangé.

Je me souvins à présent de la scène. Je me revoyais lire le bout de papier avant de tomber au sol, impuissant. J'entendis de nouveau les gens courir à moi et des exclamations.

- Le papier, il est où ?! demandai-je, inquiet.

- Quel papier ? se questionna Hector, perdu.

- Mais, la preuve qu'on m'a empoisonné ! m'écriai-je.

- Il n'y avait pas de papier, Mathéo..

- SI ! Je l'avais dans ma main quand je suis tombé ! Je t'assure !

- Calme toi, il y avait écrit quoi sur ce papier ? demanda-t-il, me tenant par les épaules.

Je réfléchis. Mes souvenirs étaient encore flous. J'essayai de me remémorer la phrase.

- C'était écrit.. euh.. un truc du genre : "La prochaine fois tu feras attention à ton verre, tu le laisseras pas traîner".

Hector me regardait. Je sentais qu'il ne me croyait pas. Il vint poser sa main sur mon front.

- Tu as de la fièvre Mathéo.. il faut que tu te reposes..

- Tu ne me crois pas ?!

- Mais.. si.. mais, tu n'es pas dans ton état normal.

- Mais je suis normal ! On m'a empoisonné j'te dis !

- Et dans quel but ? Personne ne te déteste ici !

Je pensai soudainement à Armelle, cette fille bizarre. Je ne savais pas quelle aurait été la raison de son acte, mais je sentais que c'était elle qui était derrière tout ça, malgré le fait qu'elle m'ait dit qu'elle ne voulait que mon bien.

Je ne répondis pas. Il avait l'air de me prendre seulement pour quelqu'un qui avait un délire paranoïaque après avoir fait un malaise.

- Je vais en bas, j'ai faim, annonçai-je.

- La cafétéria est fermée, il est 10h15, Mathéo.

- Hein ? Mais, on n'est pas le soir ? demandai-je.

- Non, tu as dormi toute la nuit, affirma-t-il.

- Oui bah, le problème est que ça fait 24h que je n'ai rien bouffé, donc j'aimerais manger quelque chose !

Je devenais légèrement agressif. 4 jours que j'étais ici, et on m'avait déjà empoisonné. Le lendemain, ce s'rait quoi hein ? Une pendaison ? La guillotine ? 

Bon, j'exagérais, certes, mais il fallait quand même avouer que ce n'était pas fréquent.

- Reste ici, je vais t'amener des barres chocolatées.

Il sortit de la pièce. Je me levai, pris mon ordinateur portable qui se trouvait dans le coin de la pièce et m'assis à nouveau sur mon lit. Je m'adossai au mur et allumai mon ordinateur. J'allai taper le code de déverrouillage quand on frappa à ma porte.

- Oui ?! criai-je assez fort pour me faire entendre.

La porte s'ouvrit. J'aperçus Timothée, un des adolescents qui se trouvaient dans la chambre d'en face. C'était lui qui m'avait parlé la première journée, le fameux "blond impatient". 

- Tu vas bien ? J'ai appris pour ton malaise, m'annonça-t-il.

- Oui, je vais bien, répondis-je en souriant.

Je ne savais pas pourquoi il s'inquiétait pour moi, ni pourquoi il venait ici, mais je ne réfléchis pas.

Hector entra dans la chambre, barres chocolatées à la main. Il en avait pris 4, mes préférées. Il regarda Timothée d'un air interrogateur et me donna mon repas sucré.

- Timothée ? Qu'est ce que tu fais là ? Viens, on va parler dehors.

Je voyais bien que je dérangeais, mais je me tus. Je les regardai sortir de la chambre puis partir à l'autre bout du couloir.

Je dégustai mes précieuses gourmandises pendant que mon ventre rugissait. Je tapai, cette fois-ci, mon code de déverrouillage et me rendis sur Facebook.

7 demandes d'ami.

Pourquoi tant de demandes ? Je regardai qui m'avait demandé. Il y avait Lucas, que j'acceptai de suite, puis les deux jumelles que j'avais aperçues. Il y avait également Chloé, Grace, Laurine et... Armelle !

Je ne savais pas pourquoi, mais j'acceptai toutes les demandes, également celle d'Armelle. J'allai sur son mur, histoire de mieux la cerner, et aperçus des statuts étranges.

"La mort est la clé de la liberté".

"Le sang qui coule le long de ta gorge et le fruit de ma réussite."

Et plein d'autres statuts de ce genre se trouvaient sur sa page. Elle avait vraiment un esprit morbide. Je me demandais si c'était de "l'humour", ou si elle pensait vraiment à ce qu'elle écrivait. Elle faisait partie de groupes de "sorcellerie", si j'eus bien compris. Dans la case "activité", elle avait mis "Pratiquante de magie noire, occultiste". 

Cette fille m'intriguait énormément, mais me terrifiait davantage. Elle avait un esprit complètement différent de ceux des autres. Je me contentais de regarder ses photos, qui n'étaient qu'autres des couteaux, lames, mares de sang, vampires, élixirs, etc.

Chloé n'avait pas tort, elle avait "son univers". Elle avait l'air d'être quelqu'un d'assez malsain, mais aurait-elle pu m'empoisonner ? Puis, si ça se trouvait, j'avais halluciné.

Énormément de questions se bousculaient dans ma tête. Je fus interrompu par Lucas, qui entra dans la chambre très rapidement.

Je fermai la page Facebook et le regardai. Il me sourit, voyant que j'étais réveillé. Il commença à regardé mon torse.

J'avais complètement oublié que je n'avais plus mon haut. Pourquoi ? Je préférais ne pas savoir.

- Oups, désolé, m'excusai-je.

Je ne savais même pas pourquoi je m'excusai. J'étais un garçon, lui aussi. Il savait déjà ce qu'était un torse.

Je me levai et pris un t-shirt propre. Je l'enfilai avant de regarder de nouveau Lucas, qui me regardait toujours.

- Quoi ? ris-je.

Je ne savais pas non plus pourquoi je riais. En fait, dès que j'étais avec lui, je faisais des choses, mais je ne savais pas pourquoi.

- Rien, rit-il à son tour.

Il continuait de me fixer, ce qui me gênait. Je me sentis contraint de lui reposer la question.

- Mais, quoi ?

- Rien, répéta-t-il, souriant.

On avait l'air de deux gamins qui se chamaillaient, et bizarrement, j'aimais ça.

Je fermai mon ordi et allai le remettre à son coin habituel, avant de refaire mon lit. Lucas arrêta ENFIN de me fixer et alla dans la salle de bain, tandis que moi, je rangeais un peu la chambre. 

Lucas sortit de la salle de bain quelques minutes après.

- J'ai prévenu  la prof principale que tu n'allais pas en cours aujourd'hui, m'annonça-t-il.

- Mais, je vais bien ! répliquai-je.

- Non, t'as fait un malaise ! me contredit-il.

Je lâchai un soupir puis il vint s'approcher de moi.

- C'est pour ton bien, dit-il en souriant légèrement.

Il avait de légères fossettes qui me firent fondre sur place. Puis, sa phrase me fit penser à ce qu'Armelle m'avait dit la veille : "Oh, mais je ne veux que ton bonheur, chou".

Rien que le surnom qu'elle m'avait donné me fit frissonner. D'où elle m'appelait comme ça ? J'avais l'impression qu'elle se foutait de moi. Je n'appréciais pas la personne qu'elle était. 

Je me contentais de lui sourire et  me levai en direction de la porte.

- Tu vas où ? me demanda Lucas.

- Faire quelque chose, je reviens, répondis-je.

Je sortis de la chambre et traversai le couloir. J'allai descendre les escaliers en direction de la cafétéria quand j'entendis Hector et Timothée qui commençaient à hausser la voix.

- Mais tu crois que c'est facile pour moi de faire semblant d'être ce que je ne suis pas ?! s'écria Timothée.

- Je sais.. mais comprends-moi, je viens de rompre, je ne peux pas m'afficher avec toi.. répondit Hector.

Je fus choqué de ce que j'entendais. Avais-je mal compris où étaient-ils vraiment en couple ? Je savais que c'était mal d'espionner, mais ma curiosité me força à le faire.

- J'en ai marre qu'on s'cache ! Tu comprends ?! Je ne veux pas d'une relation comme ça ! Dès que je te vois avec un ou une autre, j'suis jaloux ! s'écria Timothée.

- Parle moins fort ! chuchota Hector. Timothée.. - Il prit doucement son visage entre ses mains - Je t'aime.. tu m'crois ..? chuchota-t-il.

Timothée se calma et leurs lèvres se touchèrent. Ils s'embrassèrent amoureusement.

J'étais choqué de ce que je venais de voir. Je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait mais je compris assez de choses pour savoir que Timothée et Hector s'aimaient.

J'essayai de faire abstraction de ce que je venais de voir et descendis les marches en essayant de ne pas me faire apercevoir par les deux amoureux là-haut. Je marchai jusqu'à la sortie et allai dans le parc.

Une fois sorti, je regardais en direction de là où j'avais rencontré Grace, avec Chloé. Il y avait Armelle. Je savais qu'elle se trouverait ici. Je me dirigeai vers elle. Quand elle m'aperçut, elle sourit de toutes ses dents.

- Hey, mon amour ! m'appela-t-elle, souriante.

- Ne m'appelle plus comme ça ! répliquai-je.

- Oh, c'est qu'il est agressif le petit diabolo !

Je serrai mes poings. Cette fois-ci j'en étais sûr, c'était bien elle qui était derrière tout ça.

- Je n'étais pas sûr que tu me retrouverais, mais à ce que je vois, tu es plus intelligent que je ne l'envisageais, ajouta-t-elle en tournant dans ses doigts, mon crayon de bois.

- Hier, quand j'ai vu ton petit bout de papier, j'ai reconnu mon crayon de bois. J'ai juste supposé que je l'avais fait tomber ici.

- Intelligent. Ecoute, je sais beaucoup de choses sur toi, sur Lucas, sur tes amis, sur TOUT LE MONDE..

- Comme quoi ? la coupai-je.

- Mmmh.. ton orientation sexuelle, répondit-elle avec sang froid.

Était-elle en train de bluffer ? Je ne savais pas.. mais je ne voulais pas prendre de risque, donc je la laissais continuer.

- Et ?

- Et.. je sais que Lucas te plaît énormément, ajouta-t-elle.

Je tombai des nues. Comment pouvait-elle savoir tout ça ? Je n'en avais parlé à personne ! J'avais tout fait pour cacher ça.

- Je suppose que tu veux que j'achète ton silence ?

- Oh non ! Ne t'inquiète pas pour ça, je ne dirais rien, affirme-t-elle en me souriant.

- Encore un mensonge, répliquai-je.

- Comment ?

- Tu me mens encore une fois. Hier tu me disais que tu ne voulais que mon bonheur et l'instant d'après tu m'empoisonnes !

- Je ne t'ai pas empoisonné, juste endormi. Puis, à ce que je vois, Lucas se rapproche de toi, non ?

Je commençai à voir clair dans son jeu. Pourquoi voulait-elle que Lucas et moi nous rapprochions ? Je ne comprenais pas son but. Qu'est ce qu'elle y gagnait ?

- Tu m'as fait boire ça pour que Lucas porte son attention sur moi ? la questionnai-je.

- Exactement.

- Mais pourquoi ?!

Elle approcha doucement ses lèvres noires à mon oreille et chuchota :

- Car vous êtes la clé de ma réussite... articula-t-elle.

[Fin du chapitre 5 ! Alors, qu'en pensez-vous ? Que pensez-vous de la révélation "Hector-Timothée" ? Que pensez-vous d'Armelle ? Et à votre avis, Mathéo doit-il croire Armelle, ou se liguer contre elle ? Laissez vos avis et vos impressions en commentaire ! Loove ! :3]