16. Etranges phénomènes.
Je retombai sur mes deux jambes. Je venais de taverser cette spirale. Je me retournai et la vis disparaître sous mes yeux.
Je regardai à présent autour de moi, afin de deviner où j'étais. J'avais atterri dans un endroit que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu. Etais-je encore dans l'internat ? Je ne le devinai pas.
J'étais dans un long couloir aux murs en carrelage blanc et orange. Cette endroit me faisait penser à une sorte d'hôpital, mais je devinai rapidement que ce n'était pas le cas, car je n'aperçus personne. Habituellement, les hôpitaux étaient bondés, non ?
Je marchai le long du couloir, puis tournai à droite, là où indiquait une flèche "Sortie". Oui, je voulais sortir, je voulais que tout cela cessât, je voulais avoir une vie "normale" et retrouver Lucas.
En fait, j'étais déjà au rez-de-chaussée, vue que la sortie que je venais de prendre était une sortie de secours qui emmenait vers l'extérieur.
J'étais à présent dans une grande rue, où des passants marchaient le long des trottoirs. Je voulus demander à quelqu'un où nous étions, mais tous étaient occupés soit au téléphone, soit à parler avec quelqu'un. Je n'aimais pas déranger les gens. Je cherchai donc par moi-même.
Je traversai un passage piéton très étrange : les lignes n'étaient pas blanches, mais orange fluo, sûrement pour les automobilistes la nuit.
Une fois de l'autre côté de la rue, j'aperçus une boutique. Je pénétrai à l'intérieur, ce qui fit sonner une petite cloche qui était suspendue juste au dessus de ma tête.
Je me rendis compte que je venais d'entrer dans une boutique de fleurs. Il y en avait partout : des tulipes, tournesols et hortensias à droite, des jacinthes, roses rouges et blanches et pensées à gauche.
Je passai entre les pots avant de m'installer devant le comptoir où se tenait une femme qui devait avoir la quarantaine.
- Bonjour, fis-je afin d'attirer son attention.
- Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? demanda-t-elle après avoir levé la tête.
- Hmm.. j'aimerai juste savoir où nous sommes.. Je n'habite pas ici, et je me suis perdu.. confiai-je.
- Oh.. - Elle me regarda, compréhensive - Nous sommes à Krossdown, répondit-elle.
Je ne savais pas du tout où se situait Krossdown. J'étais assez mauvais en géographie.
- Mmh.. ça se trouve où en fait..? demandai-je.
Elle me regarda, interrogatrice. Elle n'avait pas compris le sens de ma question, donc je répétai :
- Euh.. où sommes-nous.. en France ?
- Aaaah, nous sommes au nord-est de la France, juste à côté du fameux internat Wrecking Place, vous savez ? Très connu pour ses ..
- Pour ses excellents résultats scolaires, je sais, finis-je à sa place. Et, par où faut-il aller pour arriver à cet internat ? questionnai-je.
- C'est de l'autre côté de la ville, si vous voulez je demande à mon mari qu'il vous y emmène, me proposa-t-elle.
- Non merci, ça ira.
Elle haussa les épaules, signifiant un "tant pis". Je lui dis au revoir, qu'elle fit également, puis sortis de la boutique.
J'aperçus non loin de moi un panneau routier où était inscrit "Internat Wrecking Place 3 km --->". Je souris puis allai en la direction indiquée.
Cela faisait 25 minutes que je marchais. J'arrivai dans un chemin de terre que j'avais emprunté, 3 mois auparavant avec ma mère quand elle m'avait emmené ici, dans ce lieu, que je maudissais aujourd'hui. Apercevant l'internat à l'autre bout du chemin, j'accélérai la cadence.
Je traversai, quand j'aperçus au dernier moment une voiture qui passait au même moment. Je n'eus pas le temps de l'éviter que je criai de toutes mes forces tout en mettant mes mains devant moi, pensant que ça allait me protéger.
Au moment où je mis mes mains en avant, la voiture qui se trouvait à seulement quelques mètres de moi se fit éjecter dans le fossé juste à côté.
Quand je rouvris les yeux, je tenais toujours les mains devant moi, mais plus aucun signe de la voiture. J'entendais un grincement de l'autre côté du chemin, dans le fossé.
Je m'avançai doucement et aperçus la voiture non loin de là. Encore tremblant dû à la terreur que je venais de ressentir, je descendis doucement la pente jusqu'à la voiture. La voiture était retournée à l'envers. Je m'agenouillai en face de la vitre, côté conducteur, et regardai à l'intérieur de la voiture. Il n'y avait personne. Je regardai le pare-brise et aperçus aucune fissure. Comment la/les personnes qui étai(en)t dans la voiture avai(en)t-elle(s) pu sortir ?
J'essayai d'ouvrir chacune des portes de la voiture, mais elles étaient toutes fermées. Je ne compris pas.
- HEY ! MATHEO ! cria une voix en haut de la pente.
Je me retournai et aperçus Lucas.
- LUUUCAAAAS !! hurlai-je de toutes mes forces, plus heureux que jamais.
J'arrêtai de le regarder afin d'escalader la pente qui était plus dure à monter qu'à descendre. Une fois tout en haut, je regardai à droite puis à gauche : Lucas n'était plus là.
- Mais.. il était là y'a deux se.. bredouillai-je, perdu.
Je regardai de nouveau dans le fossé : la voiture avait elle aussi disparue.
Cette fois-ci, c'était trop. Je pensais vraiment que j'avais des hallucinations, c'était la seule solution. J'avais peur, peur de ce qui m'entourait, peur de .. moi-même. Et si c'était moi-même qui était parano ? Et qui j'avais tout imaginé depuis le début ? Une multitude de questions se posait dans ma tête.
Je courus jusqu'à l'internat, là où je voulais retrouver ma chambre, mon lit, mon ordinateur.
J'entrai dans l'internat. L'homme costumé vint me voir et me regarda, l'air énervé.
- Que faisiez-vous dehors ?! Vous savez très bien qu'il est interdit de sortir de l'établissement !
- Mais.. j'étais dans le bois puis..
Il me coupa la parole.
- Ecoute, quoi que tu as fait, tu n'as pas le droit de sortir, c'est compris ?
Je me résignai à lui expliquer l'histoire qui venait de se passer. L'histoire qui pouvait-être.. créée par mon imagination ?
J'acquiesçai d'un mouvement de la tête. Il me laissa entrer par une porte qui menait à la cafétéria.
Qu'est-ce que j'étais heureux de retrouver ces murs ! Certes, je me plaisais pas trop dans cet internat, vu tous les "drames" qui s'y passaient, mais c'était mieux que dehors.
Je remontai rapidement dans ma chambre puis m'enfermai à l'intérieur. Je ne voulais pas être dérangé, je voulais rester seul et pensai à Lucas. "On va le retrouver" me répétai-je sans cesses dans la tête.
Oui, j'allais le retrouver.. je DEVAIS le retrouver..
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